Administration savoyarde du Pays de Vaud
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L’administration savoyarde du Pays de Vaud définit le territoire et la gestion par les princes de la maison de Savoie, en Pays de Vaud, à partir du XIIIe siècle, jusqu'à l'invasion bernoise, en 1536. Le pays de Vaud savoyard est divisé en bailliage du Chablais et en bailliage de Vaud, lequel devient un apanage que les princes font gouverner par un officier local, le bailli de Vaud, et organisé en châtellenies, ayant à leur tête un châtelain. Le nombre de ces derniers varie au cours de la période.
Histoire

La présence de la maison de Savoie dans le Pays de Vaud débute avec l'acquisition des droits sur le château de Moudon, en 1207[1], puis sur la ville en 1219, par le comte de Savoie Thomas Ier[DHS 1],[DHS 2]. Les princes de Savoie qui obtiennent l'apanage porte le titre de « Dominus Waudi » , seigneur de Vaud[2]
La « forte présence étatique des Savoie n'a laissé que peu d'espace à l'expression des pouvoirs communaux[DHS 3]. »
Organisation territoriale
Résumé
Contexte
Bailliage de Vaud
Bailliage de Vaud
1261/1263–1536
Le bailliage de Vaud ((de) Waadt) au XVe siècle
Statut |
État des États de Savoie |
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1536 | Conquête du Pays de Vaud par Berne |
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1261 | Hugues de Palézieux |
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Entités suivantes :
Le pays de Vaud est organisé en bailliage dont le siège se trouve à Moudon[3]. Le bailli de Vaud (voir ci-après) est souvent également le châtelain de Moudon[DHS 4],[4]. Aymon d'Oron-Bossonnens est le premier à cumuler les deux fonctions[5]. Le bailli est assisté d'un lieutenant, qu'il nomme lui-même[6].
Baillis de Vaud savoyards (XIIIe – XVIe siècle)
La gouvernance du pays de Vaud, devenue baronnie, est confiée à un représentant du comte de Savoie, puis du duc, le bailli (Ballivus Vaudi)[7] à partir de 1260[8].
L'historien Bernard Andenmatten (2006) fait observer que l'obtention de la charge de bailli par la « haute noblesse seigneuriale vaudoise » augmente avec le temps, notamment à partir du XIVe siècle (familles Montagny, Gruyère, La Sarraz, Oron, Blonay)[9]. Auparavant, pour la période entre 1285 et 1320, l'office revient principalement à des membres de familles nobles extérieurs au pays de Vaud[9]. Le premier bailli de Vaud est Hugues de Palézieux en 1261[DHS 5].
Les auteurs du Dictionnaire historique, géographique et statistique du canton de Vaud (1863), Martignier et de Crousaz, produisent une liste à partir des actes notariés[7], complétée et corrigée par l'historien Albert de Montet (Dictionnaire historique des Genevois et des Vaudois, 1877-1879)[10], puis par Charles Gilliard (« Les baillis de Vaud », 1931)[11]. Avec l'établissement des comptes de la châtellenie, avec le rachat de la baronnie de Vaud en 1359, la liste devient plus précise[11]. Certaines notices de l'encyclopédie en ligne, Dictionnaire historique de la Suisse, ainsi que les travaux de Bernard Andenmatten, notamment La maison de Savoie et la noblesse vaudoise (2005)[12], permettent des actualisations ou précisions.
Liste de baillis de Vaud (1261-1536)
- 1261 — † 1276/1278 : Hugues de Palézieux (Famille de Palézieux), chevalier (Vaud)[DHS 5] ;
- 1276 : Guillaume de Vuippens († vers 1299), seigneur d'Echarlens (1258), de Vuippens (1268) et d'Everdes (1271/1272) (Fribourg) ;
- 1281/82 : Thomas de Conflans (Famille de Duin), bailli en Chablais (1288 ?) puis châtelain de l'Île et vidomne de Genève (1296) (Genevois) ;
- 1284 — 1285 : Guillaume de Vuippens (Fribourg) ;
- 1285 : Jean de Blonay († 1309), seigneur de Blonay, de Saint-Paul de Vevey (Vaud) ;
- 1286 : Hugues de Mauvoisin ;
- 1287 — 1288 : Rodolphe de Billens, chevalier (Vaud) ;
- septembre 1290, Guillaume I de Montagny (Vaud) ;
- 1291 : Pierre de La Tour, seigneur de Châtillon (Valais)[9] ;
- 1292 : Pierre de Pont (Fribourg) ;
- 1293 : Guillaume I de Montagny (Vaud) ;
- 1294 — 1295 : Joffrey/Godefroi/Geoffroy/Geoffred de Grammont, chevalier (Bugey)[13],[9] ;
- v. 1299/1300 : comte Rodolphe IV de Neuchâtel (Neuchâtel)[DHS 6] ;
- 1302 : Joffrey/Godefroi/Geoffroy/Geoffred de Grammont[13] (le même que le précédent), chevalier (Bugey) ;
- 1303 — 1304 : : Jean de Blonay († 1309), seigneur de Blonay, de Saint-Paul de Vevey (Vaud) ;
- 1305 — 1306 : Joffrey/Godefroi/Geoffroy/Geoffred de Grammont (le même que le précédent)[13], chevalier (Bugey) ;
- 1309 — 1311 : Jean de Mont, chevalier (Vaud)[DHS 7] ;
- 1312 — 1313 : Berlion Rivoire/Berlioz de Rivoire (Bugey)[9] ;
- 1314 — 1321 : Jacques de Bocsozel/Boczozel (Dauphiné)[9] ;
- 1322 — 1323 : Aymon de Montagny (Vaud) ;
- 1324 — 1328 : Guillaume II de Montagny, chevalier (Vaud)[DHS 8] ; (Famille de Montagny) ;
- 1329 — 1331 : Pierre de Gruyère (Fribourg) ;
- 1332, 1333 et 1335 : Aymon de La Sarraz, chevalier, seigneur de La Sarraz (Vaud)[DHS 9] ;
- 1336 — 1338 : Rodolphe d'Oron (Vaud)[DHS 10] ;
- 1339 : Jean de Blonay († v. 1369), coseigneur de Blonay, seigneur des Roches (Vaud) ;
- 1340 : Rodolphe d'Oron (Vaud)[DHS 10] ;
- 1341 — 1342 : Jacques Richerin[9] ;
- 1343 — 1345 : Antoine de Vulliens[9] ;
- 1345 — 1350 : François de La Sarraz, chevalier, seigneur de La Sarraz (Vaud)[DHS 11] ;
- 1350 — 1357 : Jean de Blonay († v. 1369), coseigneur de Blonay, seigneur des Roches ;
- 1358 : Aymon d'Oron-Bossonnens[DHS 10] ;
- 1359 — 1360, : François de La Sarraz, chevalier, également bailli de Chablais[DHS 11] ;
- 1367 — † 1369 : Jean de Blonay († v. 1369), coseigneur de Blonay, seigneur des Roches
- 1369 — (†) 1385 : Humbert de Colombier (Vaud)[DHS 12] ;
- 1385 — 1388 : Rodolphe de Langin (Chablais)[DHS 13] ;
- 1390 — 1391 : Girard III de La Molière (Vaud)[DHS 14] ;
- 1391 : Jean III de Blonay († v. 1409), seigneur de Blonay, de Saint-Paul (Vaud) ;
- 1393 — 1395 : Guillaume d'Estavayer (Neuchâtel) ;
- 1395 — 1396 : Louis de Joinville (Gex)[DHS 15] ;
- 1396 — 1398 (?) : Henri de Menthon (Famille de Menthon, Genevois)[DHS 16] ;
- 1398 — 1399 : Jean de La Baume/Baulme, comte de Montrevel, lieutenant général en Bresse et Bugey[14] ;
- 1401 — 1404 : Gaspard de Montmayeur (Savoie/Tarentaise), seigneur de Villard-Sallet, maréchal de Savoie[DHS 17],[15] ;
- 1405 — 1406 : Jean de Blonay († v. 1409), seigneur de Blonay, de Saint-Paul (Vaud) ;
- 1406 — † 1409 : Louis de Joinville (Gex)[DHS 15] ;
- 1409 — 1411 : Jean de Clermont ;
- 1411 — † 1412 : Jean de Viry (Genevois) ;
- 1412 — 1413 : Jean de Feysigny, châtelain du précédent, prend l'interim (Savoie) ;
- 1413 — 1418 : Jean de Pitigny/Pétigny (Gex) ;
- 1418 — † 1427 : Henri de Menthon (Famille de Menthon, Genevois)[DHS 16] ;
- 1427 — 1445 : Jean de Blonay († v. 1468), seigneur de Blonay, chambellan ducal (Vaud) ;
- 1445 — 1446 : Guillaume de Genève, baron de Lullin, ancien conseiller et grand maître d'hôtel ducal, première fois (Genevois) ;
- 1446 — 1447 : Guillaume de Colombier (Vaud)[DHS 12] ;
- 1447 — 1449 : Guillaume de Genève, baron de Lullin, seconde fois (Genevois) ;
- 1452 — 1453 : François Ier de Gruyère[16] ;
- 1454 : Humbert de Rovorée ;
- 1454 — 1456 : Bertrand de Duin/Duyn, avoué de Payerne (Genevois)[14] ;
- 1456 — 1457 : François Ier de Gruyère[16]
- 1458 — 1460 : Guillaume de La Sarraz, s'intitule baron de La Sarraz[DHS 18] ;
- 1462 — 1466 : Guillaume de Genève, baron de Lullin, troisième fois (Genevois) ;
- 1466 — 1467 (?) : Jean de Genève, baron de Lullin et de La Bâthie, fils du précédent (Genevois) ;
- 1467 — 1470 : Guillaume Gallier /Galley ;
- 1470 (?) : Jean de Genève (deuxième fois) ;
- 1473 — 1474 : Antoine d'Avenches, chevalier, seigneur de Villars-Repos, lieutenant du bailli de Vaud (Vaud)[DHS 19] ;
- 1475 : François de Billens (Vaud), destitué et remplacé par Humbert de Glane ;
- 1476 (?) : Jean de Genève (troisième fois) ;
- 1478 — 1479 : Humbert de Cerjat, seigneur de Combremont, de Denezy et de la Molière[DHS 20] ;
- ap. 1479 — 1481 : Jean II de Montchabot, conseiller ducal ;
- 1481 — 1483 : Humbert de Pontherose ;
- 1483 — 1484 : Claude de Menthon ;
- 1487 — 1489 : Claude de Menthon ;
- 1490 — 1513/14 : Jean d'Estavayer[14] ;
- 1513/14 — † 1526 : Pierre de Beaufort[14] ;
- 1526 : Antoine de Beaufort, remplacé avant sa prise de fonction[14] ;
- 1526 — 1536 : Aymon/Aimon de Genève, baron de Lullin[14] ;
Poudret cite un bailli de Vaud du nom de Geoffroy de Grandmont[17].
Châtellenies
Le nombre de châtellenies varie au cours du temps. Il y en a cinq — Moudon, Romont, Rue, Les Clées et Yverdon — en 1271, puis neuf — Morges, Rolle, Nyon et Prangins — à la fin du siècle[9], et douze en 1359. Tout comme le bailli, les châtelains sont nommés par le comte de Savoie, jusqu'en 1285, puis par les seigneurs de Vaud. Les châtelains ont des compétences militaires, judiciaires et administratives[4].
Les châtellenies sont les suivantes : Rue, Moudon, Romont (Fribourg), Yverdon-les-Bains et Les Clées.
Rue

La châtellenie de Rue est créée en 1260 à la suite de l'achat des droits de la famille de Rue sur la seigneurie. La châtellenie devient un bailliage fribourgeois à la suite de la conquête du Pays de Vaud[DHS 21].
Moudon
La châtellenie de Moudon est créée en 1207[DHS 4]. Le premier châtelain est cité en 1225[3].
Romont
Yverdon
Un lieutenant du châtelain est mentionné à Yverdon dès 1365[18].
Les Clées
Baronnie de Vaud
Baronnie de Vaud
1286[19] –
?-1302 | Louis Ier de Vaud[DHS 22] |
---|---|
1302-1349 | Louis II de Vaud[DHS 23] |
Entités suivantes :
Une partie du Pays de Vaud a été donnée en apanage à Louis de Savoie, frère cadet du comte Amédée V, qui devient Louis Ier de Vaud et donnant naissance à une branche de la maison de Savoie. La baronnie est créée à la suite d'un accord en 1286, mais un second accord en 1294 la déplace vers l'ouest[20].
Son fils Louis II lui succède en 1302. En 1359, l'apanage est vendu à Amédée VI par Catherine de Savoie-Vaud.
En 1460, Jacques de Savoie reçoit la baronnie de Vaud en apanage, ainsi que le titre de comte de Romont. Il a créé un conseil, dont le rôle est de certifier l'authenticité des actes qu'il produit et de contrôler les actes des châtelains de la baronnie lorsqu'il est absent. Parmi les conseillers, on peut citer Pierre de Bionnens.
Justice
Métral
Le juge inférieur porte le nom de métral (mistralis). C'est un office héréditaire. Il exerce la basse justice en matière mobilière et pécuniaire, mais pas les causes immobilières[17].
Vidomne
La charge de vidomne est héréditaire. Il remplace le châtelain lorsque celui-ci est absent[17].
Notes et références
Voir aussi
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