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genre de plantes De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Egeria est un genre de plantes aquatiques, de la famille des Hydrocharitaceae, créé et décrit par le naturaliste Jules Émile Planchon en 1849[1] pour y classer deux espèces sud américaines très proche des élodées mais assez différentes pour être considérées comme des espèces d'un « nouveau » genre. Ce genre ne comprend actuellement que trois espèces[1],[3]. Ces espèces sont natives de zones tempérées à chaudes de l'Amérique du Sud[4]. L'espèce-type est Egeria densa. Elle a été introduite dans la nature en France (au moins avant 1961 dans le département de la Manche[5],[6]) et est maintenant trouvée dans divers types de zones humides (dont réservoir destiné à produire de l'eau potable (réservoir du barrage de Pen Mur de Muzillac et étangs de pêche) dans le Morbihan[7]). Dans le Sud-Ouest du pays, elle cause la régression d'espèces et communautés natives, de Characeae notamment[8]. Cette plante a été reproduite en France à destination des aquariophiles au moins depuis 1919[9]. Elle est signalée aux Pays-Bas depuis 1944 (alors observée près de Dordrecht et en 1984 dans 25 localités[10],[11] puis en Belgique depuis 1999[12],[13].
Egeria
Ce genre a autrefois été inclus dans le genre Elodea, mais il en diffère par des feuilles regroupées par quatre (ou plus) alors qu'elles sont toujours groupées par trois chez les élodées.
De plus les Egeria ont des fleurs plus visibles, avec notamment des pétales plus grands[14],[15].
Les Egeria vivent dans de nombreux types de zones humides tempérés et subtropicaux, plutôt dans des eaux lentes, mais parfois aussi dans des eaux stagnantes, y compris désormais hors d'Amérique du Sud dans plusieurs régions où l'espèce a été volontairement ou involontairement introduite par l'Homme. Dans leur milieu d'origine elles forment des herbiers qui semblent être des « aires d'alimentation et de refuge pour les espèces de poissons de petite taille »[16].
Ces espèces de pleine lumière[17] se montrent très sensibles aux situations de faible disponibilité en carbone inorganique et elles sont alors capables de bien tirer parti du carbone inorganique en utilisant les ions HCO3- comme source de carbone pour la photosynthèse d'autant mieux que le milieu est plutôt alcalin bien que E. najas montre une bonne croissance à la fois à basse et à haute alcalinité de l'eau[18]. Des expériences faites en microcosmes ont montré qu'en présence d'une faible luminosité, le bourgeon apical produit des internoeuds plus longs ce qui facilite la remontée des plantes vers la surface où la lumière est plus présente. E. densa se montre néanmoins capables de bien exploiter une faible luminosité, ce qui la favorise dans les eaux turbides par rapport à d'autres plantes vivant dans le même milieu[19].
Dans de nombreux endroits, en particulier en Europe, ces espèces se montrent très adaptables et ont (comme les élodées) une croissance rapide, faisant qu'elles peuvent se propager rapidement, devenir localement invasives et causer des dommages importants pour les plantes indigènes, la faune locale et la biodiversité des zones humides concernées[20]. Une large dispersion est facilitée par leur reproduction végétative, les opérations de désherbage/faucardage, certaines mesures de nettoyage, entretien et gestion de cours d'eau, le transport via les canaux et ballast de péniches ou encore le « transport accidentel sur les vêtements, les chaussures ou sur le matériel de pêche »[9].
En Amérique du Sud, dans la zone géographique Brésil-Paraguay) deux égéries (Egeria najas Planch. et Egeria densa Planch.) se montrent volontiers envahissantes dans les réservoirs artificiels aux eaux claires et ensoleillées [21]. Ces deux espèces se montrent toutefois sensibles au manque de lumière (surtout E. densa qui sous la canopée ou à l'ombre régressent ou disparait)[21]. Ceci pourrait expliquer la faible présence de ces espèces et la dominance relative de E. najas (moins exigeante en termes d'intensité lumineuse) dans les réservoirs dont les eaux sont presque toujours turbides tels que le réservoir d'Itaipu[21]. La transparence de l'eau est donc un facteur favorisant (et prédictif) pour les pulluations de ces deux espèces si le milieu leur convient par ailleurs en termes de température et dureté/pH)[21]. Dans les réservoirs périodiquement exondés et dont le fond est desséché, l'espèce disparait puis réapparait après un certain temps[21].
Dans un réservoir d'eau potable du Morbihan suivi et faisant l'objet d'un plan de lutte contre E. densa[22], une étude (1999) a observé que des inondations, suivies d'une formation de glace massive durant l'hiver puis de températures de l'eau élevée au printemps avait conduit provisoirement au moins à une régression d' Egeria densa, mais expliqué par un développement de cyanobactérie (dont certaines espèces sont préjudiciables aux macrophytes et/ou à diverses espèces animales dont l'Homme)[7].
Son extension vers l'Alsace, le nord de la France, les zones d'altitudes ou l'Europe du Nord semble limitée par sa sensibilité au gel hivernal[9], mais les perspectives de réchauffement climatique laissent envisager une remontée de l'espèce en Altitude et vers le nord [9].
Les effets observés et signalés concernent une concurrence parfois fatale avec les espèces autochtones, une altération des relations prédateurs-proies, un frein au brassage des eaux stagnantes par le vent, une diminution de l'oxygénation des basses couches de l'eau, l'apparition de nouvelles « zones favorables à la reproduction des moustiques », un réchauffement de l'eau, une augmentation du taux de certains nutriments (azote notamment) dans l'eau (⇒ eutrophisation)[9].
De ce point de vue, l'espèce peut être considérée comme une espèce ingénieur, mais aux propriétés plutôt négatives là où elle devient invasive[23]
De nombreux auteurs plaident pour une législation plus adaptée, dont dans le droit européen de l'environnement, qui devrait selon eux assurer « l’interdiction totale d’importer, vendre ou cultiver l’Egeria densa (et d’autres plantes aquatiques potentiellement envahissantes) » qui serait « le moyen le plus efficace pour lutter contre l’envahissement par cette espèce »[9].
Ce genre comprend à ce jour trois espèces qui sont :
De manière générale et au premier abord, les élodées peuvent être confondues avec :
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