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noble française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Anne-Louise-Bénédicte de Bourbon, dite Mademoiselle de Charolais, est née à l'hôtel de Condé[1] le 8 novembre 1676 et est morte le à l'hôtel du Maine[2].
Titre
–
(43 ans, 1 mois et 9 jours)
Prédécesseur | Anne-Marie-Louise d'Orléans |
---|---|
Successeur | Aucun |
Titulature |
Princesse du sang Duchesse du Maine Princesse de Dombes |
---|---|
Dynastie | Maison de Condé |
Distinctions | Ordre de la Mouche à miel |
Nom de naissance | Anne-Louise-Bénédicte de Bourbon-Condé |
Surnom | Mademoiselle de Charolais |
Naissance |
Hôtel de Condé (France) |
Décès |
(à 76 ans) Hôtel de Biron (France) |
Sépulture | Église Saint-Jean-Baptiste de Sceaux |
Père | Henri-Jules de Bourbon-Condé |
Mère | Anne de Bavière |
Conjoint | Louis-Auguste de Bourbon |
Enfants |
Louis-Auguste de Bourbon Louis-Charles de Bourbon Louise-Françoise de Bourbon |
Religion | Catholicisme |
Signature
Fille d'Henri-Jules de Bourbon-Condé et de son épouse Anne de Bavière, elle fut duchesse du Maine puis princesse de Dombes par son mariage avec Louis-Auguste de Bourbon, fils légitimé de Louis XIV.
Louise-Bénédicte de Bourbon, née en novembre 1676, est la troisième enfant issue de l'union d'Henri-Jules de Bourbon-Condé et de son épouse Anne de Bavière. De ce fait, elle est la petite-fille de Louis II de Bourbon-Condé, dit le « Grand Condé ».
De très petite taille, comme les membres de sa famille, elle ainsi surnommée « poupée du sang » par sa belle-sœur Mademoiselle de Nantes, alors jalouse de sa naissance. Elle grandit dans un climat de peur et d'hystérie au château de Chantilly, son père, le prince de Condé étant atteint de lycanthropie et reconnu comme très brutal et cruel.
Elle épouse en la chapelle du château de Versailles, le 19 mars 1692, Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine, bâtard légitimé du roi Louis XIV et de Madame de Montespan.
L'union ne fut pas heureuse et les époux très mal assortis.Violente, puisqu'elle venait d'une famille marquée par la folie, elle menaçait son pieux mari de devenir folle s'il n'était pas conciliant avec elle. Elle n'hésitait pas à l'accabler de remarques blessantes et cinglantes sur le fait qu'il boitait.
Blessée dans son orgueil d'avoir dû épouser le duc du Maine, elle ne cesse de pousser son époux, homme intelligent mais faible, et enfant préféré du roi, à rechercher un rang qu'il ne pouvait alors soutenir : entrée au parlement à 20 ans au lieu de 25 puis rédaction d'un testament par Louis XIV qui donnait aux bâtards la préséance sur les princes du sang.
Elle rechercha également à jouer un rôle sous la Régence, pour venger l'affront fait à son mari par le Régent qui a fait casser le testament du roi et écarté le duc du Maine des conseils de régence. Ce fut elle qui engagea son mari à entrer dans la conspiration de Cellamare en 1718, en vue de faire attribuer la régence au roi d'Espagne, fils du Grand Dauphin. Lorsque le complot fut éventé, le duc du Maine fût arrêté à Sceaux, le 29 décembre 1718, et incarcéré à la forteresse de Doullens. La princesse fut arrêtée le même jour à Paris et fut incarcérée à Dijon en 1719. Elle put finalement regagner Sceaux l'année qui suivit, et ne s'occupa plus que de tenir sa cour, chose qui l'intéressait beaucoup.
L'ordre de la Mouche à miel est une parodie d'ordre de chevalerie créée à Sceaux par la princesse de Dombes. Cet ordre se composait de trente-neuf membres qui avaient leurs habits et serments. L'abeille était leur symbole qui fut accompagné par cette devise : « Piccola si, ma fa pur gravi le ferite » (« Elle est petite, mais fait de graves blessures »)[3]. Beaucoup de célèbres philosophes et écrivains font partie de cet ordre : Fontenelle, Montesquieu, Rousseau ou Voltaire.
La princesse était bonne danseuse dans sa jeunesse, elle jouait du clavecin, de la flûte et savait chanter. En son château de Sceaux, elle tenait une cour appelée « la petite cour de Sceaux ». On y donnait des fêtes de nuits costumées et accueillait des écrivains et des artistes, parmi lesquels il y eut certains des plus grands esprits de France du temps. Souffrant alors de terribles insomnies, elle obligeait ses proches à s'occuper d'elle pendant ces longs moments. Elle fut l'inspiratrice ainsi que l'actrice et la dédicataire de tout ces divertissements nocturnes fort appréciés.
C'est à partir de 1699 que débutent les fêtes de Châtenay où Nicolas de Malézieux possède alors une propriété puis à Versailles, au château de Clagny et au château de Sceaux. Les fêtes durent à Châtenay jusqu'en 1705. Les divertissements de Clagny verront plusieurs représentations au cours de 1705 et 1706, ainsi qu'à Sceaux où la princesse donne des bals pendant la même période pour Mardi-Gras. Les Grandes Nuits de Sceaux eurent lieu entre avril 1714 et mai 1715. L'opéra Les Amours de Ragonde de Jean-Joseph Mouret est créé par ailleurs en décembre 1714 au château de Sceaux.
Nicolas Bernier crée également des cantates, alors intitulées Les Nuits de Sceaux. D'autres musiciens, comme François Colin de Blamont ou Thomas-Louis Bourgeois y participent. Les fêtes reprendront doucement en mai 1722, avec des vers de Malézieux mis en musique par Pierre Nicolas Marchand, des illuminations au Pavillon de l'Aurore, puis, plus grandioses entre 1729 et 1731, des illuminations, feux d'artifice et pièces de théâtre. Veuve en 1736, elle fait jouer La Prude à Sceaux en 1748. Voltaire, à la suite d'une brouille, ne reviendra à Sceaux que durant l'année 1750 pour la représentation de La Rome sauvée. Le château resplendit alors.
Initiée très jeune au goût de la science par Jean de La Bruyère, elle comptera dans son salon des personnages comme Fontenelle. Elle avait un penchant pour les sciences et sa bibliothèque, dont l'inventaire fut dressé par le libraire parisien Louis Étienne Ganeau : plus de trois mille ouvrages, cinquante-huit volumes dépareillés du Journal de Trévoux, trente roman brochés, des paquets de brochures et d'œuvres mises en musique, des manuscrits de prière sur vélin. La bibliothèque fut estimée à quatre-mille-sept livres.
Veuve en 1736, ne pouvant plus faire face aux dépenses excessives de l'entretien du château de Montrond, elle l'abandonna au habitants de Saint-Amand-Montrond, qui en firent une carrière de pierre.
Elle loua ensuite l'hôtel, de nos jours « hôtel Biron », à la veuve du financier Abraham Peyrenc de Moras, rue de Varenne. Elle y fit alors exécuter le magnifique décor de boiseries, dans un goût rocaille des plus délicats.
Elle meurt en son hôtel, en janvier 1753, âgée de 75 ans. Elle est inhumée en l'église Saint-Jean-Baptiste de Sceaux.
Lors de la Révolution française, sa tombe est profanée et ses restes sontjetées dans une fosse commune[4], comme pour beaucoup d'aristocrates.
Louise-Bénédicte de Bourbon et Louis-Auguste de Bourbon eurent sept enfants, tous sans postérité :
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