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artiste russe De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Dimitri Stakhievitch Orlov (en russe : Дмитрий Стахиевич Орлов), connu sous son pseudonyme Dimitri Moor, est un illustrateur, un graphiste, un affichiste et un professeur russe puis soviétique né le à Novotcherkassk dans l'Empire russe et mort le à Moscou en Union soviétique. Il apparaît également sous le nom de Petro Kälin.
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Pseudonymes |
Д. Моор, Дмитрий Моор |
Nationalité | |
Activités |
Affichiste, artiste graphique, artiste visuel, illustrateur, designer, caricaturiste, peintre, professeur d'art |
Lieu de travail | |
Distinction |
Fils d'un ingénieur des mines, Dmitri Moor fit des études de mathématiques, de physique et de droit à l'université de Moscou, ville où ses parents s'étaient installés en 1898. Au cours de ses études, il rejoignit de jeunes révolutionnaires avec lesquels il participa à la préparation de l'insurrection armée de .
Il débuta dans la vie active comme typographe dans une imprimerie dans le «regroupement» rural Mamontovskoïe (ru) dans la banlieue de Moscou, laquelle devint une entreprise d'État après 1917, expérience qui allait lui fournir un bagage culturel bien utile pour mettre en œuvre ses créations ultérieures. En 1907, bien qu'il n'ait pas eu de formation artistique, ses esquisses de ministres tsaristes attirèrent l'attention du directeur du journal satirique du soir Le Réveil-matin qui décida de les publier. C'est à cette occasion qu'il abandonna le pseudonyme « Dor » pour prendre celui de « Moor » en hommage au héros principal, le comte Maximilien de Moor, de la pièce Les Brigands de Schiller et aussi pour ne pas être confondu avec un homonyme qui n'acceptait pas cette source de confusion. D'autres journaux satiriques comme Le Mot russe, Le Matin de la Russie, firent appel à son talent influencé par les caricatures style jugendstil de Thomas Theodor Heine, illustrateur du Simplicissimus, qu'il avait étudiées. Il travailla en amateur de 1908 à 1917 au Le Réveil-matin où ses satires surpassèrent semble-t-il celles du Satirikon de Saint-Pétersbourg.
En 1910, il entra dans l'atelier de l'artiste Piotr Ivanovitch Keline (ru) 1 pour y étudier. En 1912, il dessina une série de caricatures d'artistes et de personnalités publiques costumées ; suivirent des affiches publicitaires pour des concerts, des films muets tels que Le Voleur, Brûlé par le soleil, Litiges. En 1918, il participa à l'exposition Cercle d'Art « Environnement » et conçut les décorations de la fête organisée à Moscou pour la célébration du 1er anniversaire de la révolution d'Octobre. En 1919, il exposa pour la troisième fois et débuta sa collaboration avec les Izvestia pour y réaliser des illustrations. La même année, il participa à la création de Rosta Windows, l'agence télégraphique russe où pendant la guerre civile il créa plus de cinquante affiches politiques tout en assurant la fonction d'agitateur politique dans les trains. Ses illustrations étaient souvent bicolores, noir et rouge: le noir pour les capitalistes et les vêtements des prêtres, le rouge pour les drapeaux et les vêtements des révolutionnaires. En 1920, il y eut une grande famine dans le bassin de la Volga: à cette occasion il réalisa une célèbre affiche[1], qui pourrait constituer un idéogramme de la faim tant elle est dépouillée à l'instar des victimes du fléau. Cette œuvre placée à l'entrée des lieux de culte devait faciliter l'acceptation par les fidèles la confiscation des richesses de l'église orthodoxe en faveur des sinistrés. La même année il entra à la Pravda où il resta jusqu'en 1930. Toujours en 1920, il entra aux Ateliers supérieurs d'art et de technique, Vkhoutemas, où il resta jusqu'en 1930 pour y enseigner le graphisme. En 1922 ce fut deux autres célèbres magazines qui l'engagèrent: le Krokodil, un magazine satirique, et une revue destinée aux soldats L'Armée rouge pour des illustrations. De 1924 à 1925, il travailla au magazine Dans la machine et de 1923 à 1928, il fut directeur artistique du magazine Athée[2],[3], qui devint très populaire, au point qu'en URSS on pouvait en trouver un exemplaire dans chaque librairie, dans chaque bibliothèque, dans chaque village. Cette revue eut aussi du succès à l'étranger malgré les obstacles qu'inventèrent ses détracteurs. En 1925, les lecteurs du magazine fondèrent la Société des athées militants qui rassembla en 1925, trois millions d'adhérents dans un pays où la religiosité était profondément ancrée dans les mentalités, le patrimoine et les structures sociales. Encore en 1925, il participa à une exposition au salon international d'Art et des Arts décoratifs à Paris puis en 1926 à une première exposition de graphismes et l'année suivante à une exposition d'affiches révolutionnaires à Berlin. De 1928 à 1932 il fut membre du groupe octobre. En 1930, il participa à deux expositions : une sur des thèmes révolutionnaires soviétiques et l'autre avec des graphismes, des affiches, des dessins et des livres à Dantzig. Simultanément, il rentra au ministère de la lithographie à l'institut polygraphique de Moscou où il resta jusqu'en 1932. De 1932 à 1933 il fut partie prenante dans une exposition d'affiches, de graphismes, d'illustrations de livres pour enfants et de photographies à Chicago.
Toutes ces responsabilités, ces activités dans les grands médias de l'époque, les journaux et les magazines, sa fonction d'enseignant, lui valurent d'être élu au présidium de l'académie nationale des arts de l'affiche en 1931 et la même année de recevoir le titre honorifique des travailleurs d'Art. En 1935, il fut honoré par la ville de Moscou.
De 1939 à 1943, il fut enseignant à l'Institut d'Art de Moscou Vassili Sourikov (ru), section affiche (en 1933), où il eut pour élèves Aminadav Moïseïevitch Kanevski (ru), Vitali Nikolaïevitch Goriaïev (ru), Alekseï Alekseïevitch Kokorekine (ru), Fiodor Pavlovitch Rechetnikov (ru), Boris Prorokov, les Koukryniksy,…
Alors que de 1920 à 1930, accaparé par son travail de propagande anti-religieuse, il n'avait guère produit d'affiches politiques, la Grande Guerre patriotique relança son activité dans ce domaine pour dénoncer l'atroce barbarie de l'occupant allemand.
Il écrivit plusieurs articles sur l'élaboration de la ligne soviétique dans l'art de l'affiche et de la caricature et vingt et un ans après sa disparition, son autobiographie Moi, un bolchévique fut publiée.
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