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concile œcuménique tenu à Nicée en 787 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le deuxième concile de Nicée, couramment appelé concile de Nicée II, est un concile considéré comme le septième concile œcuménique par l'Église orthodoxe et l'Église catholique ; il eut lieu en 787. Convoqué par l'impératrice Irène, il avait pour objectif de mettre un terme au conflit politico-religieux provoqué par l'iconoclasme. Le concile a affirmé la nécessité de vénérer les images et les reliques : l'honneur n'est pas rendu aux images, ni aux reliques mais, à travers elles, à la personne qu'elles représentent.
Deuxième Concile de Nicée | |
Représentation dans le Ménologe de Basile II. | |
Informations générales | |
---|---|
Convoqué par | Irène l'Athénienne sous le conseil du patriarche Taraise |
Début | 787 |
Fin | 787 |
Lieu | Nicée |
Accepté par | Église orthodoxe Église catholique romaine |
Refusé par | Église franque |
Organisation et participation | |
Présidé par | Taraise de Constantinople |
Pères conciliaires | 308 |
Nombre d'éveques | 350 |
Nombre de patriarches | 4 et des légats du pape |
Nombre de sessions | 7 |
Documents et déclarations | |
Canons | 22 |
Déclarations |
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Liste des conciles | |
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Depuis le premier concile de Nicée en 325, les conciles avaient pour thème commun « Dieu », et la nature divine du Christ. Le second concile de Nicée a une totale spécificité, puisqu’il porte sur des questions théologiques annexes par rapport aux questions sur la nature divine.
Le VIIIe siècle a été dans l’histoire de la papauté une époque particulièrement troublée. En effet, elle est passée d'une influence byzantine à une protection franque.
Rome prend, dès l'origine, la défense des saintes images, position qu’elle maintient avant et après le deuxième concile de Nicée. Durant le concile, Rome a joué un rôle décisif, avec l'aide du pape Adrien Ier, qui est en faveur du culte des images.
La querelle des icônes a éclaté plus de cinquante ans auparavant, en 726, sous l’empereur Léon III. En 754, l’Église particulière byzantine a solennellement reconnu l'iconoclasme comme doctrine officielle lors du concile de Hiéreia.
Traditionnellement, l’icône a pour but d’éveiller le souvenir du Christ et des saints ; elle appartient aux choses sacrées. Les icônes font partie de la belle ordonnance des églises, de leur ornement : telle est la tradition de l’Église chrétienne qui veut que les églises soient ornées et que les objets servant au culte soient honorés comme ils doivent l'être. Le Concile de Nicée affirme qu’on ne peut rejeter ou même détruire les icônes sans manquer en même temps de respect aux autres objets sacrés.
Le Concile évoque surtout l’utilité des images, il écarte le reproche d’idolâtrie et affirme la conformité du culte des images avec la tradition de l’Église.
Même si le culte des images, comme celui des reliques, de l’Évangile ou de la croix, n’est qu’une des traditions convenables et légitimes de l’Église, le fait de le rejeter a une portée bien plus vaste qui dépasse la seule question des images et implique toute une conception de la théologie et de la Tradition.
Ainsi le Concile affirme que si la Bible a pu interdire les images dans l'Ancien Testament, Dieu se laisse voir dans le Nouveau par l'Incarnation du Christ. Il est donc désormais permis de représenter ce que l'on a vu car alors « l’honneur rendu à l’image remonte au modèle original »[1].
Les empereurs Irène et Constantin convoquent un concile.
Nicée est choisie, car Constantinople restait une cité agitée où iconoclastes (εικονοκλάσται, littéralement « briseurs d’images ») et les iconodoules (εικονόδουλοι, littéralement « serviteurs des images ») pouvaient en venir aux mains et gêner le travail du concile. De plus, Nicée n’était pas éloignée de Constantinople et elle avait abrité le premier des conciles œcuméniques. Le concile, se tenant dans la cathédrale Sainte-Sophie de la ville, serait présidé par le patriarche Taraise.
Selon l'usage, un évangéliaire est ouvert sur l'autel, ce qui signifie que la Parole de Dieu et le Saint-Esprit sont les seuls véritables présidents du concile. Les deux représentants de l'empereur, Pétronas, comte de l'Opsikion, et l'ostiaire Jean, logothète du stratiôtikon, envoyé de Constantinople, siègent devant l'ambon. Le patriarche de Constantinople Taraise est le président effectif.
L'assemblée est nombreuse, ce qui est nécessaire, car il faut surpasser en légitimité le concile de Hiéreia, qui avait rassemblé 338 évêques. A Nicée, en consultant les listes de signatures, différentes d'une session à l'autre, on arrive à un chiffre total de 365 évêques. 37 seulement viennent d'Europe, dont un fort contingent de Sicile. L'essentiel vient d'Asie Mineure. Le pape Adrien Ier est représenté par deux légats, tous deux nommés Pierre, qui ne sont pas évêques : l'archiprêtre de la basilique Saint-Pierre, et l'abbé du principal monastère grec de Rome. Les patriarches orientaux, bien que dûment convoqués, n'ont pu, en raison de la guerre entre l'Empire byzantin et le califat musulman, ni venir, ni se faire vraiment représenter ; deux Palestiniens non évêques sont censés être leurs « tenant-lieu » (τοποτηρηταί) : le prêtre Jean de Jérusalem (pour Jérusalem et Antioche) et l'higoumène Thomas (pour Alexandrie). Sont en plus présents 132 moines, dont au moins (parmi ceux dont l'origine est identifiable) 25 de Bithynie, 18 de Constantinople, 19 du reste de l'Asie Mineure et des îles de la Mer Égée, et aucun connu venant d'Europe.
Des fonctionnaires impériaux sont également chargés d'assurer le bon déroulement du concile. Le principal est le futur patriarche Nicéphore, alors simple laïc, mais qui est « commissaire impérial » (βασιλικός μανδάτωρ) auprès du concile. Il est par exemple chargé, avant la première session, d'aller chercher le vieil évêque Grégoire de Néocésarée, iconoclaste repenti, et surtout dernier survivant du concile de Hiéreia. Un autre fonctionnaire laïc qui joue un rôle important est le patrice Nicétas, cousin de l'impératrice Irène.
Les images et leurs partisans triomphaient, mais le courant iconoclaste resurgit, en particulier en Occident dans l'entourage de Charlemagne.
En effet, si le pape Adrien approuva et confirma le concile de Nicée II, après avoir en avoir eu un compte-rendu dans une lettre du patriarche de Constantinople Taraise, Charlemagne et les évêques des Gaules refusèrent de recevoir ce concile, pour plusieurs raisons[3] :
Les évêques portèrent ces raisons, avec leurs plaintes, à Charlemagne, qui donna commission à Alcuin et à Théodulf d'Orléans de faire un recueil réfutant systématiquement les décisions du concile de Nicée II[5]. Cette compilation parue en 790, soit trois ans après le concile, est divisée en quatre livres, appelés Libri Carolini ou Livres Carolins. Deux ans après, Charlemagne l'envoya, en tout ou en partie, au pape Adrien, par Angilbert abbé de Centulle, en le priant de répondre aux difficultés que les évêques des Gaules opposaient au décret du concile. Le pape y répondit article par article, et fit voir que les Pères de Nicée ne s'étaient point écartés de l'ancienne tradition de l'Église romaine, mais ses réponses ne firent point changer de sentiment aux Églises de France.
Ainsi, réunis en concile à Francfort en 794, par décision de Charlemagne, les évêques du royaume franc donnèrent un décret tout contraire à celui de Nicée sur le culte des images, en se basant sur les Libri carolini[3]. Ce concile franc affirme que celui de Nicée “a frappé d'anathème quiconque ne rendrait pas aux images des saints le servitium et l'adoratio, comme on les rend à la Trinité.” Or, cet résumé de la foi de Nicée II, sur lequel est basé son rejet par l’épiscopat franc, est erroné[4].
Pour rétablir les images, le concile de Paris () voulut remettre en ordre la présence des images dans l’Église. Cependant, ce ne fut que dans les dernières années du neuvième siècle, ou au commencement du dixième, que l'Église Gallicane se réunit avec les Grecs et le reste des Latins sur le culte des images[3].
Dans l’empire byzantin, Irène imposa de représenter par des images inertes, peintes ou sculptées, la Sainte Vierge et les saints, et de les vénére. Le premier et principal reproche des iconoclastes contre la culture des images est celui de l’idolâtrie. Le principal argument des partisans des images est l'Incarnation.
Sous Michel II, les images commencent à réapparaître dans les Églises. Il y en avait même qui était vénérées dans le palais impérial par Théodora et ses filles. La persécution ne prit des formes violentes que pour ceux qui s’opposaient au basileus. Lazare, un moine artiste, fut fouetté et emprisonné et l’on finit par lui brûler les mains, il est fêté comme confesseur le 17 novembre.
Le rétablissement des images se fait en 843 quand toutes les églises recouvrèrent leur parure et furent ornés de la splendeur des vénérables images. On établit des prêtres et des chefs fidèles à l’orthodoxie. Il ne restait plus qu’à retirer tous les iconoclastes des églises. C’est le cas par exemple de l’ex-patriarche Jean, qui dans un monastère avait crevé les yeux à une image dont il ne supportait pas le regard. Il fut ainsi fustigé par ordre de l’impératrice. Le (premier dimanche des jeûnes du Carême) est la date officielle du rétablissement des images.
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