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gang et cartel de la drogue français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La DZ Mafia, ou Dzayir (de دزاير, nom de l'Algérie en arabe algérien) est un cartel de la drogue français originaire des quartiers nord de Marseille actif en France et accusé de meurtres, d'assassinats à forfait, de trafics de stupéfiants et d'enlèvements.
(fr) Dzayr Mafia (ar) مافيا الجزائر | |
Marseille, territoire principal de la Dzaïr Mafia. | |
Fondé par | Mehdi Abdelatif L dit «Tic» et Lamine Laribi |
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Lieu | Marseille |
Territoire | Provence-Alpes-Côte d'Azur, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne |
Ethnies présentes | Algériens |
Nombre de membres | Plusieurs centaines de membres et affiliés |
Rivaux | Yoda, Les Blacks |
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Le gang est apparu vers la fin des années 2010[réf. nécessaire] dans la cité de la Paternelle dans le 14e arrondissement de Marseille[1], dirige par Mehdi Abdelatif Laribi , surnommé « Tic », criminel français, né probablement vers 1991 , il est impliqué dans le trafic de drogue et de violents conflits avec d'autres groupes criminels. En 2017, il a été condamné à 10 ans de prison pour un triple assassinat survenu en 2011. La rivalité entre son gang et celui de Félix Bingui, dit "Yoda", a engendré une série de règlements de comptes sanglants en 2023. Laribi dirige ses activités depuis l'étranger, où il est en fuite.
La DZ Mafia se procure principalement de la cocaïne grâce à des réseaux de fournisseurs belges, néerlandais et espagnols[2]. Selon un enquêteur, interrogé par Le Monde : « Leur modèle, c’est la Mocro Maffia », selon lui, des liens existeraient avec ces trafiquants passés maîtres dans l’acheminement de la cocaïne entre l’Amérique du Sud et l'Europe. « La DZ Mafia est un cartel au sens que c’est bel et bien une entente, une fédération d’associations criminelles, ce qui permet à d’autres d’obtenir de sa part, selon les cas, un appui logistique avec fourniture de main-d’œuvre, un soutien ou un simple “laisser-faire” tant qu’il n’y a pas d’opposition d’intérêts »[3].[style à revoir]
Avant 2023, les deux clans cohabitaient : les guetteurs du gang des Yoda, à l'entrée de la Cité de La Paternelle, au sein des quartiers Nord criant assez fort quand la police intervenait dans la cité pour que ceux de la DZ Mafia puissent se cacher avant l'arrivée des forces de l'ordre[réf. nécessaire].
Mais une explosion des ventes de drogue en 2020 lors des confinements liés à la pandémie de Covid-19 et l'installation d'un drive à proximité de l'autoroute A7 entraîne des convoitises. Les relations se tendent entre les deux groupes[réf. nécessaire].
Interrogée, une source policière qui a suivi la guerre entre la DZ Mafia et les Yodas n'est pas en mesure de déterminer précisément ce qui met le feu aux poudres. Mais plusieurs éléments remontent aux autorités. Notamment la diminution de l'entraide entre les guetteurs, ainsi que la tentative d'homicide d'un des lieutenants des Yodas début 2023[4].
En , dans une boîte de nuit en Thaïlande, située dans une station balnéaire du sud du pays, Mehdi Abdelatif L et Félix Bingui, (patron du gang Yoda, du nom du personnage Yoda) se retrouvent face à face. Au cours d’un échange houleux, l’un des caïds reçoit plusieurs glaçons sur la tête en guise de provocation, déclenchant une bagarre générale[5].
Après cette altercation une véritable « vendetta » se met en place à la Paternelle mais aussi ailleurs dans des cités hébergeant des points de deal appartenant aux deux gangs[5].
Jusqu'à l'arrestation de Félix Bingui en mars 2024, la DZ sort victorieuse du conflit, au prix de 35 morts, principalement des contrats délégués à de jeunes tueurs sur le territoire métropolitain et en Espagne. Forte de ce succès sanglant, la DZ cherche depuis à prendre le pouvoir sur le narcotrafic à Marseille, à s'implanter sur l'ensemble du territoire français et à diversifier ses activités criminelles dans une dérive mafieuse[6].
Suite à l'affaire du meurtre d'un chauffeur VTC dans le 3e arrondissement de Marseille, tué à tort par un jeune de 14 ans pour le compte de la DZ Mafia le [7], le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, confirme lors d'une conférence de presse tenue le le lien entre ce meurtre et l'existence d'un conflit actuel opposant, dans le 3e arrondissement de Marseille, la DZ Mafia et le clan dit 'des Blacks' de la cité Félix-Pyat, notamment pour la prise de contrôle du point de deal de la cité du Moulin-de-Mai. Il affirme par ailleurs que « l'immense majorité des règlements de comptes, des 'narchomicides', qu'a subis l'agglomération marseillaise en 2024, sont liés de près ou de loin à ce conflit ».[8].
La police marseillaise est prévenue de la localisation du tueur de 14 ans par le commanditaire de l’assassinat lui-même, Hassen, 23 ans et en prison lors des faits[9].
Le mercredi 9 octobre 2024, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, la DZ Mafia dément toute responsabilité dans la mort du chauffeur VTC, affirmant que cet incident a été orchestré dans le but de porter atteinte à leur image. Ils expliquent également que le détenu se réclamant de la DZ Mafia serait un « mythomane ». Le mode opératoire ne « correspond en rien », de « l’enfant de 14 ans » à « l’utilisation d’un VTC pour commettre un crime »[10]. Nonobstant, la DZ Mafia ne nie pas dans cette vidéo son actuel conflit avec les Blacks. Selon les observateurs, cette séquence médiatique constitue un événement fondateur dans l'histoire de la DZ. « Elle a désormais la prétention de devenir une mafia française, en s'inscrivant dans la société et en défiant l'État, soupire un magistrat marseillais. On passe un cap inquiétant. »[6].
Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance Police Sud, explique que la DZ Mafia cherche à élargir son emprise sur le marché lucratif du trafic de stupéfiants, motivée par les gains financiers potentiels. Le trafic de drogue génère des millions d’euros chaque mois, incitant les membres du gang à étendre leurs activités dans d’autres villes de la Méditerranée et partout en France.
Nîmes, ville impactée par le trafic depuis des années, a connu plusieurs fusillades impliquant la DZ Mafia[11].
Le , la préfecture du Var, prend un arrêté interdisant la venue de tous les individus connus pour trafic de stupéfiants dans les Bouches-du-Rhône, afin d'endiguer l'intrusion de la DZ Mafia sur le marché Hyérois. Ils ne pourront ni circuler, ni stationner sans motif légitime, selon les dires du Préfet[12],[13].
Le travail au long cours de la police judiciaire a lui aussi payé, avec le démantèlement de nombreuses équipes de jeunes tueurs à gages. Le procureur de la République de Marseille affirmait par exemple en juin que sur toute l'année 2023, 189 personnes avaient été mises en examen pour des faits liés aux règlements de comptes sur fond de trafic de drogue[14].
Pour autant, les autorités ne veulent pas crier victoire trop vite, de nouveaux conflits pouvant éclater à tout moment[style à revoir], et alors que, selon un enquêteur joint par France info, la très puissante et dangereuse DZ Mafia continue d'étendre son influence bien au-delà de Marseille et contrôle désormais des points de deal à Sète, Avignon, Valence, Rennes, et même Toulouse[14],[15]
Devenu un cartel à la française, une sorte de label criminel, la DZ dispose désormais de multiples canaux d'acheminement de la drogue - haschich, cannabis et cocaïne - en nouant des partenariats avec des groupes criminels puissants et ne se contente plus d'importer depuis le Maghreb[6]. Selon plusieurs sources policières, elle entretient des relations commerciales avec la Mocro Maffia , l'organisation criminelle européenne basée aux Pays-Bas, la 'Ndrangheta italienne et les réseaux entre le port du Havre (Seine-Maritime) et l'Amérique latine.[réf. nécessaire]
Alors que la DZ Mafia agissait principalement dans le narcobanditisme et narcoterrorisme[réf. nécessaire], le groupe criminel se diversifie dans l'extorsion et le racket. En effet, le , au petit matin, une fusillade à l'arme lourde a lieu sur la route dans le quartier du Grand Travers, à Mauguio-Carnon, à la suite d'un showcase du rappeur SCH dans une discothèque de La Grande-Motte, un kilomètre plus loin. Quatre personnes sont dans le véhicule d'où partent les tirs. Ils font un mort, le passager, et un blessé dont le pronostic vital est engagé, le chauffeur du véhicule. Tous deux font partie de l'entourage du rappeur. SCH est a priori visé, mais a changé de voiture à la fin de sa prestation, ce qui lui a possiblement sauvé la vie[16]. Selon des sources proches du dossier cité par Le Parisien, cette tentative de meurtre suivrait le mode opératoire de la DZ Mafia. SCH avouera même auprès de gendarmes qu'il était victime de tentatives d'extorsion depuis plusieurs mois[17].
La DZ Mafia s'invite aussi dans le monde de la nuit marseillaise. Le 5 juillet 2024, aux alentours de 23 heures, trois individus cagoulés et vêtus de noir débarquent à scooter devant un night-club réputé du quartier de l’Opéra. Face aux physionomistes de l’établissement, ils se montrent intransigeants : ils veulent s’entretenir avec les responsables. En leur absence, c’est un videur qui se voit remettre un téléphone. Au bout du fil, un homme se présentant comme membre de la redoutable DZ Mafia exige le paiement d’une “commission”[18].
La DZ Mafia s'est aussi spécialisée, plus récemment, dans les cambriolages et les vols afin d'obtenir davantage de sources de financements pour le futur de l'organisation. Le 28 janvier, quatre personnes s’étaient introduites au domicile d’un couple à La Seyne-sur-Mer, pour leur voler de l’argent liquide dans des coffres. Cette agression, commanditée depuis la prison par un détenu « présenté comme étant un membre de la DZ Mafia », selon le procureur de Toulon, a entraîné l’interpellation et la mise en examen de huit personnes[19].
Outre les assassinats commandités depuis la prison, la DZ est aussi soupçonnée de commander des viols et meurtres au sein même d'établissements pénitentiaires, notamment à Aix-Luynes, où nombre de membres du clan rival, Yoda, sont incarcérés. Ainsi, un détenu affilié à la DZ y a été surpris en train d'imposer des sévices sexuels à un autre prisonnier, le tout sur les instructions en temps réel d'un commanditaire sur Snapchat[6].
Sur la totalité des personnes mises en examen en 2023 pour homicides volontaires ou tentatives d'homicides volontaires, 11 % étaient des mineurs (six au total) et 51 % étaient âgés de 18 à 21 ans, selon le procureur[20].
Selon la police judiciaire de Marseille, la DZ Mafia fonctionne comme une véritable organisation mafieuse : une équipe dirigeante, plusieurs chefs, dont certains sont en détention[13].
Selon M. Frison, certains membres opèrent depuis leur cellule de prison, d’autres sont en liberté ou en cavale à l’étranger, en particulier aux Emirats et au Maghreb[3].
En plus des deux grands fondateurs de la DZ, Mehdi et Lamine Laribi, selon de multiples sources policières et judiciaires, ainsi que des documents confidentiels, la DZ est aujourd'hui dirigée par trois détenus originaires de Marseille (Bouches-du-Rhône) et mis en examen pour de très nombreux faits criminels : Amine O., dit « Mamine », Madi Z., dit « la Brute » et Gabriel O., dit « Gaby ». C'est à ce triumvirat du crime que l'on impute les nombreux assassinats et recrutements de jeunes tueurs à gages commis ces derniers mois. Les méthodes brutales de ces trois hommes pour asseoir l'hégémonie de la DZ sur le narcotrafic français auraient poussé le fondateur historique du clan, Mehdi Abdelatif Laribi, alias « Tic », à se mettre en retrait de la gestion des affaires. « Laribi, c'est un commerçant de la drogue avant tout. Il semble avoir été dépassé par la montée enpuissance de la DZ. Ces trois détenus ont pris le pouvoir par la force et ont imposé les assassinats comme méthode d'expansion », observe un haut responsable de la police judiciaire[21].
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