Loading AI tools
militaire et prisonnier politique français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Claude Tenne, également connu sous le nom de Marc Ténard, né le dans le 14e arrondissement de Paris et mort le à Toulouse, est un militaire et prisonnier politique français.
Claude Tenne Marc Ténard | ||
Surnom | José Casabals, José Hernandez. | |
---|---|---|
Naissance | Paris, (France) |
|
Décès | (à 59 ans) Toulouse (France) |
|
Origine | France | |
Allégeance | 1er R.E.P. | |
Arme | Légion étrangère | |
Conflits | Guerre d'Algérie | |
Autres fonctions | Commando Delta 1 | |
modifier |
Français engagé dans la Légion étrangère au début de la guerre d'Algérie, il déserte pour rejoindre l'Organisation de l'armée secrète, au sein des Commando Delta. Il est surtout connu pour avoir été le seul détenu à s'être évadé depuis la maison centrale de Saint-Martin-de-Ré.
À la fois socialiste et nationaliste[réf. nécessaire], son père, originaire de Bragayrac, fait carrière dans l’administration des douanes. Fier de lui et marqué par les valeurs transmises par ses parents[réf. nécessaire], il connaît une scolarité difficile[1], parcourant plusieurs centres de rééducation[2]. Il fréquente l'école des Épinettes à Saint-Ouen puis est scolarisé chez les Frères des écoles chrétiennes. Il obtint son certificat d'études puis un CAP de forgeron-serrurier à Compiègne. À dix-sept ans il commence à travailler aux Forges de Saint-Ouen, pour Citroën où il milite à la CGT en 1954.
Il s'intéresse à cette époque à la guerre d'Indochine, et un camarade de travail ancien légionnaire lui donne l'idée de s'engager dans un régiment étranger de parachutistes[réf. nécessaire]. Il s'engage en novembre 1954, sous le nom de Marc Ténard[2] de nationalité suisse, né à Yverdon de parents inconnus.
Après un an de formation au Kreider[pas clair] et puis à la BETAP de Blida, « Ténard » est affecté en 1955 à Zeralda, au 1er REP. Il est nommé caporal.[Quand ?] et obtient deux citations, dont une pour avoir sauvé son lieutenant d'une noyade[2].
Déserteur, Ténard gagne Alger, et retrouve les ex-lieutenant Degueldre et sergent Dovecar dans le commando Delta 1. Avec eux, il participe au meurtre du commissaire Roger Gavoury, qu'il poignarde lui-même le 31 mai[2]. Il est arrêté à la Bouzareah le 4 juin 1961.
Le procès Gavoury a lieu du 26 au 30 mars 1962. Le Tribunal militaire juge les légionnaires Herbert Pietri, Claude Tenne, le sergent Albert Dovecar, Claude Piegts, Paul Frappoli et Jacques Malmassari pour le meurtre du commissaire Gavoury[3]. Les trois légionnaires portent leur tenue de combat et leurs décorations[4]. L'avocat général condamne le meurtre mais reconnaît des « mobiles idéologiques »[5]. Tenne reconnaît le meurtre, mais considère qu'il n'a fait qu'obéir aux ordres. Après délibérations, il est condamné à la réclusion à perpétuité.
La prison vient d'être vidée des Fellagahs libérés[6].
Normalement traités comme des droits communs, ils se voient soumis dans les faits à un régime spécial plus privilégié[6]. Claude Tenne organise des grèves de la faim et d'autres manifestations pour qu'ils obtiennent officiellement le statut de prisonniers politiques[6].
Des camarades ont essayé de creuser un tunnel qui partait d'une cellule. D'autres ont tenté d'y arriver par d'autres moyens, plus classiques, qui ont échoué car un détenu s'est refusé à tuer la sentinelle qui se trouvait sur son passage[6].
Claude Tenne s'évade finalement le 3 novembre 1967, réussissant à se replier sur lui-même dans une cantine métallique. C'est un de ses co-détenus, bénéficiant d'une remise de peine, qui transporte la cantine officiellement remplie de livres. C'est dans le presbytère, pendant que ses camarades libérés s'entretiennent avec le curé, qu'il en sort pour emprunter le bac avec eux. Solidaires, ses camarades détenus refusent de rentrer dans leurs cellules pendant la soirée et organisent un chahut, ce qui retarde l'appel et la découverte de sa fuite. Ce n'est qu'à 13 heures le 4 novembre que l'on découvre la fuite[7].
De nombreux articles de journaux relatent cette évasion, unique dans l'histoire de la maison centrale de Saint-Martin-de-Ré, et qui fait suite à l'évasion de Marc Robin, autre détenu de Ré, de l'hôpital de La Rochelle. L'ex-détenu qui l'a aidé à s'échapper est inculpé de connivence d'évasion le 10 novembre[8], et condamné à trois mois d'emprisonnement en mars 1968[9].
Il échappe aux cent cinquante mille hommes des forces de l’ordre mobilisés par le plan Rex (recherches exceptionnelles)[10]. Il se réfugie enfin en Suisse.
Claude Tenne est le seul évadé de la prison de l'Île de Ré à ne jamais avoir été repris[11],[12].
Tenne est exclu de l'amnistie du 15 juillet 1968, tout comme Marc Robin, Pierre Lagaillarde et Philippe de Saint-Rémy, tous considérés comme s'étant soustraits à la justice avant ou après leur condamnation[13]. Après l’amnistie du 31 juillet 1968[14], due aux événements de mai 1968[15], Claude Tenne s’installe en France avec sa famille. Il y publie dans l'année ses mémoires sous le titre Mais le diable marche avec nous[16].
Il se suicide d'une balle dans le cœur le 7 janvier 1996, place de la Bourse à Toulouse[1].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.