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architecte français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Charles-Frédéric Chassériau du Chiron, né le à Port-au-Prince et mort le à Vars-sur-Roseix, est un architecte et un artiste français. Comme architecte en chef de la ville d’Alger, il est l'auteur de son majestueux front de mer et du boulevard de l'Impératrice, connu aujourd'hui sous le nom de boulevard Che-Guevara.
Ses parents, propriétaires de l'habitation Le Beau à Saint-Domingue, fuirent Port-au-Prince en 1802, quelques mois seulement après la naissance de Charles-Frédéric Chassériau. Il ne durent leur survie que grâce à une domestique noire qui les alerta de l'imminence d'un danger.
Orphelin de mère et d'un père général mort à la bataille de Waterloo, il fut recueilli dans la famille de son oncle Benoît Chassériau au côté du peintre Théodore Chassériau.
Dès l'enfance, son rêve fut d'entrer à l'École navale pour laquelle il s'était préparé avec acharnement. Son tuteur n'ayant pas fait en temps utile les démarches nécessaires, il ne pût se présenter aux examens. Ce fut une déception profonde pour lui de renoncer à sa vocation préférée et c'est alors qu'après ses études au lycée Henri-IV, il se tourna vers l'École spéciale militaire de Saint-Cyr où il fut reçu le 27e, à l'âge de 16 ans, le 15 octobre 1819. Il ne put cependant suivre les cours de cette école, sa famille, ruinée par la révolte de Saint-Domingue, n’ayant pas assez de ressources pour payer sa pension. Les généraux Jean-Baptiste Milhaud et Augustin-Daniel Belliard, en témoignage de l’affection qu’ils portaient au général Chassériau, offrirent à Charles-Frédéric tout juste admis à Saint-Cyr de lui payer la pension que l’État lui refusait. Par fierté et bien que reconnaissant, il ne crut pas devoir accepter et ne devint pas soldat.
Après quelques mois passés chez un notaire, il se décida à devenir architecte et rejoignit pendant 6 mois l'atelier de Jean-François-Julien Mesnager en 1823. Le , il est reçu comme élève-titulaire de l’École des beaux-arts de Paris[1] et débuta la même année, auprès du peintre François Édouard Picot. S’ensuivirent 6 mois auprès de l’architecte Jacques Lacornée qui le fit collaborer à la construction de la Cour des comptes, dont l'escalier d'honneur serait décoré vingt ans plus tard par son cousin Théodore Chassériau.
Chassériau entra par la suite dans l’agence de François Mazois, inspecteur général des bâtiments civils auquel il était apparenté depuis que Mazois avait épousé la nièce d'Amaury Duval. En 1824, il revint travailler auprès de Mazois sur le chantier du passage Saint-Denis et 9 mois sur celui du passage du Bourg-l'Abbé.
Chassériau était bon dessinateur aussi Mazois le fit travailler sur son projet de publication consacré aux ruines de Pompéi. Plusieurs dessins de Chassériau furent repris dans le grand ouvrage de Mazois Les ruines de Pompéi publié en 1824, principalement dans la partie 1 (planches XVIII, XXVI, XIV) et la partie 2 (planches XXXVII, XXXVIII, XLVI, XLIX).
L’aquarelle de Chassériau représentant la maison dite d'Actéon à Pompéi, aujourd’hui conservée au Metropolitan Museum of Art de New York, figure dans la partie 2 de l’ouvrage Les ruines de Pompéi (1824) de François Mazois (Part.2, planche XXXVIII Triclinium découvert de la maison dite d'Actéon[2]).
Chassériau est inspecteur de la Grande Voirie de la Ville de Paris en 1828 et obtint l'année suivante sa patente d'architecte. Le 15 juillet 1830, il demanda son congé de la Garde nationale dont il était sous-lieutenant[3]. Repris par ses velléités militaires, il partit faire campagne dans l’armée républicaine espagnole comme aide de camp du général Antonio Quiroga grâce à l'introduction de Felix Lepeletier de Saint Fargeau.
En Égypte de 1830 à 1833, il fut architecte du Lazaret d’Alexandrie et dressa les plans du consulat à Alexandrie sur la demande du vice-consul Ferdinand de Lesseps, puis rentra en France. Le consulat de France, situé sur la célèbre place des Consuls, sera entièrement détruit lors du bombardement d’Alexandrie par les Anglais en [4].
Il devint en 1833, architecte adjoint de la ville de Marseille puis rapidement architecte en chef jusqu'en 1839. Il y construisit notamment l’hôpital des Aliénés, la halle des Capucins, les hangars du Frioul, ainsi que le petit arc de triomphe blanc de la porte d'Aix.
En 1840, Charles-Frédéric Chassériau tout comme son cousin le peintre Théodore Chassériau[5], proposa son projet pour le tombeau de l’Empereur Napoléon Ier à l’Hôtel des Invalides, projet inspiré de l’œuvre d’Horace[6].
À cette même époque, Charles-Frédéric Chassériau était proche du roi Joseph Bonaparte, frère de l'empereur Napoléon, qui habitait rue Provence à Paris et avec lequel il visitait les ateliers d'artistes voisins dont celui d'Eugène Delacroix ou François-Édouard Picot[7].
Chassériau avait quitté Marseille pour Alger depuis 1845. Nommé architecte en chef d’Alger en 1849, Chassériau abandonna ses fonctions pour édifier, sur ses plans et avec le concours de MM. Sarlin et Ponsard, le théâtre municipal d’Alger qui s'élève sur la place Bresson. En 1869. il reprit son emploi d'architecte en chef, et le conserva jusqu'en 1870, époque où il fut licencié avec une partie de son service par suite d'une nouvelle organisation.
Il conservera toujours le goût des armes puisqu'en , on le trouve encore capitaine adjudant-major de la Légion d'Alger.
À Alger, il sera nommé à trois reprises architecte en chef de la ville d'Alger (1849, 1859 et 1874) et prit sa retraite en 1882. Il y est principalement connu comme étant l'auteur du boulevard de l'Impératrice[8] et du front de mer d'Alger qui furent inaugurés en 1865 par l'empereur Napoléon III et l'impératrice Eugénie.
Rentré à Paris depuis 1882, Charles-Frédéric Chassériau meurt à l'âge de 94 ans, époque à laquelle il est le doyen des Saint-Cyriens.
Parmi les travaux dus à cet architecte, on cite, à Marseille :
C’est en Algérie qu’il exécuta ses principaux travaux comme architecte en chef de la ville d’Alger.
Charles-Frédéric Chassériau était le fils du général Victor Frédéric Chassériau, mort à Waterloo et d'Elisabeth Ranson issue d'une famille d'armateurs protestants de La Rochelle. Créole, il était cousin germain du peintre Théodore Chassériau et de l'écrivain Louise Swanton Belloc. À la mort de son père en 1815, il fut recueilli par deux oncles également revenus de Saint-Domingue après que la partie française de l'île soit devenue Haiti. L'un des oncles était l'aventurier et diplomate Benoît Chassériau.
Il épousa Joséphine Warrain, fille de l'armateur et maire de Marseille, Alexandre Warrain. Son portrait, exécuté en 1846 par Théodore Chassériau (conservé à l'Art Institute of Chicago), témoigne de sa beauté. Une beauté évoquée par le conseiller d'État Frédéric-Victor Chassériau dans une lettre à son frère Théodore Chassériau : « 18 ans, de la beauté, un excellent naturel, peu de fortune mais d’une famille extrêmement considérée à Marseille, son père a refusé la mairie et la députation [...] le cousin paraît fort épris. »
Charles-Frédéric Chassériau et son épouse habitaient la villa Mahieddine à Alger, une dépendance de la résidence d'été du dey Mustapha, et une maison rue Michelet, devenue par la suite l’Hôtel oriental. De son mariage, il eut trois enfants :
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