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La canicule en France est un aléa naturel de type vague de chaleur, correspondant à des températures anormalement élevées observées pendant plusieurs jours consécutifs sur le territoire national français, qui a des impacts sur la santé humaine mais aussi sur la flore (naturelle ou cultivée) et la faune (sauvage ou d'élevage).
Géographie | |
---|---|
Pays | France |
Vulnérabilités | |
Personnes |
|
Environnement | Forêts, faune, flore, qualité de l'eau |
Économie | Agriculture, production d'électricité |
Événements historiques | |
antérieurs à 2000 | 1911, 1921, 1947, 1976, 1983, 1994 |
postérieurs à 2000 | 2003, 2006, 2012, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021, 2022, 2023, 2024 |
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Il existe quatre types de vagues de chaleur : pic de chaleur, épisode persistant de chaleur, canicule et canicule extrême. La canicule est décrétée par département lorsque les indices biométérologiques (IBM) atteignent ou dépassent ou sont susceptibles de dépasser les seuils départementaux pendant trois jours et trois nuits consécutifs et que l'événement est susceptible de constituer un risque sanitaire notamment pour les populations fragiles ou surexposées.
Classé dans la catégorie des risques sanitaires majeurs mais aussi des risques naturels majeurs, le risque de canicule fait l'objet depuis 2003 d'un suivi continu, d'un cadre réglementaire de prévention et d'une information de la population. En effet, la canicule française de 2003 a révélé comment les conséquences d'une vague de chaleur résultent de l'imbrication de causes naturelles et de facteurs sociopolitiques. Alors que les conséquences sanitaires d'une vague de chaleur étaient connues et décrites dans la littérature scientifique avant 2003, peu de mesures préventives étaient prévues, et l'impact des épisodes précédents sur la mortalité (par exemple 1976) était passé inaperçu. Jusqu'en 2003, les vagues de chaleur constituaient un risque sanitaire largement sous-estimé dans le contexte français, ce qui explique en partie le nombre élevé de décès[1]. Depuis la vague de chaleur de 2003, la France active donc chaque été un Plan national canicule s'appuyant sur un système d’alerte canicule en santé (Sacs) et un suivi d’indicateurs sanitaires en temps réel. Ce système a été conçu pour prévenir et réduire la mortalité et la morbidité pendant les vagues de chaleur. L'information de la population est faite via différents vecteurs.
Les vagues de chaleur correspondent à des températures anormalement élevées, observées pendant plusieurs jours consécutifs. Mais il n’existe pas de définition universelle du phénomène : les niveaux de température et la durée de l’épisode qui permettent de caractériser une vague de chaleur varient selon les régions du monde et les domaines considérés (caractérisation d’un point de vue climatologique, activité de recherche, dispositif de vigilance météorologique).
Le terme « vagues de chaleur » recouvre en France les situations suivantes, différenciées selon la durée de l'événement et son intensité qualifiée par l'indice biométéorologique[2] :
Type | Définition | Vigilance météorologique associée |
---|---|---|
Pic de chaleur | Chaleur intense de courte durée (un ou deux jours) présentant un risque sanitaire, pour les populations fragiles ou surexposées, notamment du fait de leurs conditions de travail et de leur activité physique. | jaune |
Épisode persistant de chaleur | Températures élevées (IBM proches ou en dessous des seuils départementaux) qui perdurent dans le temps (supérieur à trois jours) ; ces situations constituant un risque sanitaire pour les populations fragiles ou surexposées, notamment du fait de leurs conditions de travail et de leur activité physique. | jaune |
Canicule | Période de chaleur intense pour laquelle les IBM atteignent ou dépassent les seuils départementaux pendant trois jours et trois nuits consécutifs et susceptible de constituer un risque sanitaire notamment pour les populations fragiles ou surexposées. | orange |
Canicule extrême | Canicule exceptionnelle par sa durée, son intensité, son étendue géographique, à forts impacts non seulement sanitaires mais aussi sociétaux. | rouge |
Une analyse fréquentielle par l'Institut national de veille sanitaire (remplacée en 2016 par l'Agence nationale de santé publique) et Météo-France de trente ans de données quotidiennes de mortalité et de différents indicateurs météorologiques a permis de retenir les indicateurs biométéorologiques (IBM), qui sont les moyennes sur trois jours consécutifs des températures minimales (IBM min) et maximales (IBM max) comme étant les plus pertinents pour identifier une canicule. Les formules sont les suivantes.
Des seuils d’alerte départementaux ont été définis pour ces deux indicateurs[3]. Quelques exemples d'IBM par département :
Région | Département | Station de référence | Seuil IBM inférieur | Seuil IBM supérieur |
---|---|---|---|---|
Île-de-France | Essonne[4] | 20 °C | 35 °C | |
Provence-Alpes-Côte-d'Azur[3] | Alpes-de-Haute-Provence | Saint-Auban-sur-Durance | 19 °C | 36 °C |
Hautes-Alpes | Gap | 18 °C | 34 °C | |
Alpes-Maritimes | Nice | 24 °C | 31 °C | |
Bouches-du-Rhône | Marignane | 24 °C | 35 °C | |
Var | Toulon | 23 °C | 35 °C | |
Vaucluse | Avignon | 21 °C | 36 °C |
Une probabilité élevée d’atteinte ou de dépassement simultané des seuils par les IBM min et max pour un département donné constitue le critère de base de prévision d’une canicule. Cette information est complétée par l'analyse d'indicateurs plus qualitatifs (intensité et durée de la vague de chaleur, humidité de l'air) et de l'expertise de Météo-France[5].
Le Professeur Emmanuel Le Roy Ladurie, auditionné dans le cadre de la mission d'information consécutive à la canicule de 2003, a fait une synthèse des grandes vagues de chaleur dans l'histoire climatique française. Il a estimé que les étés les plus chauds du Moyen Âge étaient semblables à ceux de la première moitié du XXe siècle, mais que les températures du passé étaient sans doute moins élevées que celles enregistrées au cours des années 1990 et que 2003 constituait « une rupture dans l'histoire du climat en France. »[6].
Même si les outils météorologiques fiables n'existent que depuis 1863, les historiens peuvent se baser sur deux types de données pour mesurer l'évolution du climat : un indice — mis au point par un chercheur hollandais — permettant d'appréhender l'ampleur des « coups de chaleur », sur une échelle allant de 1 à 9 et l'étude des vendanges et des récoltes, dont les dates et les résultats constituent des critères pertinents pour estimer la chaleur et la pluviométrie[6].
L'histoire du climat en France depuis le Moyen Âge jusqu'en 1976 peut s'articuler entre plusieurs grandes périodes[6] :
Les épisodes climatiques les plus significatifs sont les suivants[6] :
Siècle | Épisodes |
---|---|
XIIIe siècle | Les étés sont chauds. |
XIVe siècle | Des « coups de chaleur » sont recensés, en particulier en 1326 (indice 9), de 1331 à 1334, en 1351, de 1383 à 1385 ; |
XVe siècle | Les étés sont également très chauds et les vendanges précoces entre 1417 et 1439 (la chaleur et la sécheresse en 1420 provoquent l'organisation anticipée des vendanges à partir du 29 août) ; |
XVIe siècle | Les années 1523 à 1525 sont caractérisées par la sécheresse, avant la poussée glaciaire de la période 1560-1600 ; |
XVIIe et XVIIIe siècles | Des fortes chaleurs sont recensées en 1636, 1639, 1705, 1706, 1719, 1779... Lors de l'été 1636, les témoins rapportent « un effroyable harassement de chaleur » pendant plusieurs semaines à Paris. La mortalité devient alors fréquemment catastrophique en raison de la dysenterie résultant de la baisse et de la contamination des cours d'eau : 500 000 morts lors de l'été 1636 ou de l'été 1705, 700 000 lors des canicules estivales de 1718-1719. Enfin, l'enchaînement de pluies abondantes à l'automne 1787, de grêle au printemps 1788, d'un été 1788 caniculaire puis d'un hiver rigoureux — entraînant de mauvaises récoltes et une hausse des prix agricoles — débouche sur le contexte climatique révolutionnaire de 1789 ; |
XIXe siècle et XXe siècle | Les années 1857 à 1859 et 1861 à 1863 sont caractérisées par de très beaux étés, de même que les années 1904 à 1906. L'année 1947 voit se conjuguer sécheresse (de début avril à fin octobre dans la moitié nord et le centre, et jusqu'à mi-août dans les régions méridionales) et chaleur (de fin mai à mi-septembre). Les températures moyennes mensuelles, d'avril à octobre, sont très supérieures à la normale (+ 2 degrés en mai et juillet, + 3 degrés minimum en août et septembre). |
Trois vagues de chaleur sont recensées entre 1976 et 2003.
L'été 1976 reste dans la mémoire collective comme celui de la sécheresse ayant occasionné les pires dommages agricoles et conduit à la création de « l'impôt sécheresse », mais il s'agit avant tout d'une très importante canicule où une vingtaine de départements voient leur taux de mortalité s'élever de plus de 10 % au-dessus des normes saisonnières, soit 6 000 décès surnuméraires passés à l'époque inaperçus. Seules des études peu antérieures à 2003, menées par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), ont révélé les conséquences sanitaires et humaines de cet épisode[7].
La canicule de juillet 1983 dans le sud-est de la France a été à l'origine d'une surmortalité de 300 décès dans la seule région de Marseille, imputable directement ou indirectement à la chaleur. Lors de la dernière semaine de juillet 1983, les températures minimales à Marseille n'ont pas baissé en dessous de 28 degrés, avec un air humide et des températures maximales comprises entre 35 et 41 degrés. Le thermomètre n'est pas descendu en dessous de 20 degrés pendant 20 jours. La surmortalité en juin et juillet 1983 sur l'ensemble de la France s'est élevée au total à 4 700 décès[7].
L'année 1994 a connu le deuxième été le plus chaud sur la période de 50 ans ayant précédé 2003[7].
L'été 2003 est le plus chaud des 150 années antérieures à 2003, tant par les températures maximales que minimales enregistrées. La canicule s'installe à partir du 3 août. À compter du 4 août, un grand nombre des 180 stations météorologiques réparties sur l'ensemble du territoire national, enregistrent quotidiennement des écarts par rapport aux températures normales, supérieurs à 10 degrés et des maximales dépassant 35 degrés. Des records absolus de températures maximales sont battus, essentiellement du 4 au 13 août[8] :
4 août | 40,5°C | Brive (Corrèze) |
7 août | 38,5°C | Guéret-Grancher (Creuse) |
10 août | 39,6°C | Toulouse-Blagnac (Haute-Garonne) |
11 août | 39,6°C | Orly (Essonne) |
101août | 41,9°C | Carpentras (Vaucluse) |
12 août | 42,6°C | Orange (Vaucluse) |
13 août | 40,2°C | Auch (Gers) |
27 août | 38,2°C | Albi (Tarn) |
28 août | 35,3°C | Saint-Jean-en-Royans (Drôme) |
De fortes températures nocturnes sont également enregistrées par Météo France du 4 au 14 août, avec des minima dépassant quelquefois la normale de plus de 10 degrés dans le nord de la France et des records battus plusieurs fois pour certaines stations. En revanche, une grande partie du pourtour méditerranéen enregistre le plus souvent des températures proches des valeurs normales, bien que la température minimale la plus élevée de la période soit enregistrée dans les Alpes-Maritimes, à Menton, avec 30,3 degrés[8].
474 décès et 8 000 passages aux urgences sont dénombrés en 2017 en lien avec les quatre vagues de chaleur enregistrées en France cette année-là[9].
En France, plus de 1 500 records de chaleur sont battus dans les territoires en 2022. 10 mois de l’année sont plus chauds que la normale (seuls janvier et avril font exception). En outre, juin 2022 détient le record de la vague de chaleur la plus précoce jamais enregistrée au niveau national. 93 départements ont été concernés par des restrictions d’eau et 75 ont été en situation de crise sécheresse[10].
En signalant les dangers « ici et maintenant » du changement climatique, l'analyse de la canicule de 2003 en France[1] est recensée comme étant la première évocation de l'influence du changement climatique anthropique sur les canicules[11].
Dès que la température corporelle dépasse 37 °C, le corps met en action des mécanismes de régulation thermique pour s’adapter à la canicule[12] :
Ce processus vise à éviter l’apparition de problèmes de santé liés aux températures élevées. Afin qu’il puisse jouer pleinement son rôle :
Les personnes les plus vulnérables aux fortes chaleurs sont les femmes enceintes et surtout les nourrissons fragiles en cas de fortes chaleurs, les personnes âgées de plus de 65 ans ou ayant perdu leur autonomie peu réactives face à la chaleur et les personnes présentant certaines maladies ou prenant certains médicaments[12]. Certaines personnes sont plus vulnérables à la chaleur en raison de leurs conditions de vie : les personnes vivant en milieu urbain et/ou en logements mal isolés thermiquement, les professionnels travaillant à l’extérieur exposés à la chaleur et les sportifs, les personnes en situation de précarité, sans domicile ou en situation d'isolement[12].
En cas de forte chaleur, certaines maladies peuvent apparaître si le corps supporte mal les températures élevées : une dermite due à la chaleur, le gonflement des jambes et/ou plus rarement des avant-bras dû à un œdème, des crampes musculaires des bras et des jambes, mais aussi ceux de l'abdomen, une syncope parfois précédée de nausées, de vertiges ou de troubles de la vision, une insolation liée à une exposition directe de la tête au soleil[13]. Dans les cas les plus graves peuvent apparaître un épuisement, résultant d'une perte excessive d’eau et de sels minéraux, une déshydratation, correspondant aussi à un manque d’eau et de sels minéraux dans l’organisme ou un coup de chaleur caractérisé, par des symptômes spécifiques, à savoir une température corporelle supérieure ou égale à 40 °C, des troubles de la conscience marqués (perte de connaissance, convulsions fréquentes, délire voire coma) et une chute importante de la tension artérielle[13].
En cas de non prise en charge ou de prise en charge trop tardive, le décès peut survenir. Dans le rapport parlementaire faisant suite à la canicule exceptionnelle de 2003, l'Institut national de veille sanitaire (InVS), remplacé en 2016 par l’Agence nationale de santé publique, rappelle que « l'élévation de la chaleur peut être la cause initiale d'un décès par débordement des défenses naturelles du sujet, incapable de préserver son homéothermie », avec ou sans atteinte du système nerveux central. Le même document rappelle une définition (américaine) du décès par coup de chaleur : température au décès au moins égale à 40,6 °C ; exposition préalable à une forte chaleur du fait des conditions climatiques ; exclusion, par une vérification raisonnable, des autres causes possibles d'hyperthermie[14].
Le rapport présenté au sénat en février 2004 consécutif à la canicule de 2003 fait état d'un bilan de 14 802 victimes, qui ne constitue qu'une première estimation du nombre des victimes sur la période comprise entre le 1er et le [15]. Les dispositions prises consécutivement à cet événement dramatique ont permis de réduire considérablement le nombre de victimes. La mortalité en excès pour les vagues de chaleur des années 2015-2021 — sur les périodes et les départements concernés par au moins un jour de dépassement des seuils (données extrapolées) — est estimée par l'Agence nationale de santé publique comme suit[16] :
Année | Estimation moyenne | [minimale - maximale] |
---|---|---|
2015 | 1 739 | [1 620 - 1 832] |
2016 | 378 | [327 - 441] |
2017 | 474 | [286 - 698] |
2018 | 1 641 | [1 071 - 2 164] |
2019 | 1 462 | [548 - 2 221] |
2020 | 1 924 | [1 484 - 2 387] |
2021 | 239 | [199 - 296] |
Les canicules ont un effet aggravant, mais ne sont pas responsables à elles seules du nombre d’incendies ou des surfaces parcourues. Le développement d’incendies de forêts requiert en effet la combinaison de températures élevées, de vents forts et d’une végétation en stress hydrique[17].
La sécheresse, couplée à des températures anormalement élevées sur une période longue, a ainsi de fortes conséquences sur les arbres forestiers. Dans un premier temps, des mortalités sont observées au niveau des plantations et des jaunissements, des rougissements et des pertes de feuilles se manifestent rapidement dans certains peuplements. La sécheresse exceptionnelle de 2018 illustre parfaitement cette problématique où les dommages sont essentiellement marqués dans les régions Bourgogne-Franche Comté et Grand-Est, avec en outre une multiplication d'attaques d'insectes ravageurs sur les épicéas (scolytes), les pins (décollements d’écorces et mortalités d’arbres, dans le Nord, en Seine-et-Marne, Essonne et Indre), les sapins (insectes cambiophages en particulier dans les Vosges, le Jura et le Massif Central, mais également dans les Alpes et les Pyrénées)[18].
La végétation ainsi fragilisée est particulièrement sensible au feu. En 2019, 15 000 hectares de forêt ont été détruits par les flammes. Les activités humaines sont le plus souvent la cause de ces incendies : 9 feux sur 10 sont d’origine humaine[19].
La surconsommation électrique due à l’usage intensif des climatiseurs peut entraîner un déséquilibre brutal de l’offre et de la demande, déséquilibre pouvant entraîner des perturbations sur le réseau de distribution[20].
Pour leur fonctionnement, les centrales nucléaires prélèvent de l’eau dans les rivières, les fleuves ou la mer. Selon la localisation du réacteur, l’eau peut ensuite être rejetée là où elle a été prélevée, à une température légèrement plus élevée. Ces rejets sont surveillés et encadrés afin de limiter les apports de chaleur dans les cours d’eau, pour protéger la faune et la flore. Cela peut conduire EDF à limiter ponctuellement le fonctionnement de certains réacteurs en cas de forte chaleur et d'eau déjà à une température élevée[21].
Dans la première famille de réacteurs, dits ouverts, l'eau utilisée pour refroidir le circuit secondaire est rejetée directement dans le milieu après utilisation. La plupart des réacteurs nucléaires français de cette famille sont situés en bord de mer, à l'exception des réacteurs des centrales nucléaires de Saint-Alban de Tricastin et de deux réacteurs de la centrale nucléaire du Bugey. Ce fonctionnement implique une consommation d'eau relativement importante de 50 m3 par seconde (m3/s) et le rejet d'une eau plus chaude que celle prélevée. Deux critères doivent être respectés : une limite d'échauffement et une limite de température aval après mélange. Tricastin, par exemple, ne peut dépasser un échauffement moyen de 5,5 °C en valeur journalière, avec une valeur limite de 6 °C (à tout instant, et non plus en moyenne). Quant à la température du Rhône calculée à l'aval du site, elle ne doit pas dépasser 27,8 °C en valeur journalière, avec une limite à 28 °C[22].
Pour les 30 autres réacteurs, avec une tour aéroréfrigérante, implantés au bord d'un cours d'eau, leurs prélèvements s'élèvent à environ 2 m3/s et la température des rejets est beaucoup plus proche de celle du fleuve. Dans ce cas, environ 40 % de l'eau prélevée sont évaporés et ne sont pas rendus au milieu. Ces réacteurs consomment environ 2,5 m3 par mégawatt-heure produit, soit 2 250 m3 par heure pour un réacteur de 900 mégawatts fonctionnant à plein régime. Les critères réglementaires à respecter sont ici des valeurs moyennes calculées de réchauffement (comprise entre 0,09 et 0,15 °C pour Belleville, Dampierre et Chinon, les trois centrales sur la Loire) et une valeur limite (fixée à 1 °C pour ces sites)[22],[23].
Depuis 2014, il est toutefois possible de déroger au cadre général en cas de forte demande d'électricité ou de tension sur la production. Le dispositif a été activé une fois en 2018 à Golfech, pendant trente-six heures, et plusieurs fois en 2022 pour les centrales de Bugey, Blayais, Golfech, Saint-Alban et Tricastin[24],[25].
Des baisses de production pour ces raisons interviennent régulièrement en période estivale, représentant entre 2000 et 2022 en moyenne 0,3 % de la production annuelle du parc[22].
La vigilance météorologique de Météo-France est une procédure nationale d'information de la population, des pouvoirs publics, des services de la sécurité civile et des autorités sanitaires en cas de phénomènes météorologiques dangereux prévus par Météo-France. Elle attire l'attention de tous sur les dangers potentiels au niveau départemental d'une situation météorologique particulière et informe des conséquences possibles et des précautions spécifiques pour s'en protéger au mieux. Conçue en 2001 pour 5 phénomènes, la Vigilance couvre aujourd’hui 9 phénomènes : vent violent, orages, neige-verglas, avalanches, canicule et grand froid (depuis 2004), pluie-inondation, vagues-submersion (depuis 2011) et crues (relais depuis 2020 de l’information produite par le réseau Vigicrues)[26].
Pour la canicule, dès le niveau jaune, un commentaire national accompagne la carte de vigilance. Le pictogramme correspondant à la canicule apparaît sur la carte dès le niveau orange. À ce niveau, Météo-France établit un bulletin de suivi régulier qui précise, en particulier, l’évolution du phénomène en termes de localisation géographique, de chronologie et d'intensité[27].
Niveau | Type de vague de chaleur | Niveaux du plan national canicule |
---|---|---|
Verte | Niveau 1 -Veille saisonnière | |
jaune | pic de chaleur ou épisode persistant de chaleur | Niveau 2 -Avertissement chaleur |
orange | canicule | Niveau 3 - Alerte canicule |
rouge | canicule extrême | Niveau 4 - Mobilisation maximale |
Le Plan national canicule (PNC) est mis en place à compter du de chaque année et est actif jusqu'au de la même année. Pour toute situation météorologique qui le justifie, le PNC est activé en dehors de ces périodes[5]. De manière synthétique, les actions à chaque niveau d'alerte du plan sont les suivantes[28]. :
Niveau | Action |
---|---|
Niveau 1 - Veille saisonnière | Activation d'une veille saisonnière, comportant notamment la mise en œuvre d’un dispositif d’information préventive. |
Niveau 2 - Avertissement chaleur | Une information succincte « fortes chaleurs » figure dans l’encadré « commentaire » à droite de la carte de vigilance météorologique et le phénomène est signalé à l’échelle départementale sur le site Internet au travers d’une info-bulle ou dans la version tableau de la carte. Les ARS prennent les mesures de gestion adaptées, en coordination avec les préfectures de départements concernées. |
Niveau 3 - Alerte canicule | La décision d’activer les mesures du Plan départemental de canicule est de l’initiative du préfet de département avec l’appui de l’ARS. Il s’appuie en fonction des besoins locaux sur le dispositif ORSEC. Exceptionnellement, selon l’ampleur territoriale et/ou la durée du phénomène, le Premier ministre pourrait être amené à activer la Cellule interministérielle de crise (CIC). |
Niveau 4 - Mobilisation maximale | La crise devient intersectorielle, elle nécessite une mobilisation maximale et une coordination de la réponse de l’État. Pour ce faire, le Premier ministre peut « confier la conduite opérationnelle de la crise à un ministre qu’il désigne en fonction de la nature des événements, du type de crise ou de l’orientation politique qu’il entend donner à son action ». La désignation de ce ministre « entraîne l’activation de la CIC qui regroupe l’ensemble des ministères concernés (…) ». |
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