Centrale nucléaire du Bugey
centrale nucléaire EDF (département de l'Ain en région Auvergne-Rhône-Alpes) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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La centrale nucléaire du Bugey est une centrale nucléaire française, implantée sur la commune de Saint-Vulbas dans l'Ain en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Pays | |
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Région | |
Département | |
Commune | |
Coordonnées | |
Opérateur | |
Construction | |
Mise en service | Bugey-1 : Bugey-2 : Bugey-3 : Bugey-4 : Bugey-5 : |
Mise à l’arrêt définitif |
Bugey-1 : |
Statut |
Bugey-2 à 5 : en service |
Direction |
Elvire Charre[1] |
Effectifs |
1 703 |
Fournisseurs | |
---|---|
Type | |
Réacteurs actifs |
2 × 880 MW + 2 × 910 MW (nets) |
Puissance nominale |
3 580 MW (nets) |
Production annuelle | |
---|---|
Facteur de charge |
83,8 % (en 2019) |
Production moyenne |
22,83 TWh (2015 à 2019) |
Production totale |
960,23 TWh (fin 2023) |
Source froide | |
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Site web |
En 2024, EDF exploite quatre réacteurs à eau pressurisée de 900 MWe appartenant au palier CP0 : les réacteurs no 2, 3, 4 et 5. Ils produisent en moyenne entre 20 et 24 milliards de kWh par an, soit 40 % des besoins en électricité de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Le réacteur no 1 de 540 MWe appartenant à la filière UNGG est à l'arrêt depuis 1994 et en cours de démantèlement. Un projet de construction d'une paire d'EPR2 est prévue sur le site, après réalisation d'une première paire à la centrale de Penly et d'une deuxième à la centrale de Gravelines.
La centrale est implantée sur la commune de Saint-Vulbas dans l'Ain en limite sud-ouest du Bugey, à 23 kilomètres d'Ambérieu-en-Bugey, 35 kilomètres à l'est de Lyon, à 20 km au sud-est de Meximieux et à 97 kilomètres au nord-ouest de Grenoble. La centrale est à 118 km au sud-ouest de Genève en Suisse.
Le site occupe une superficie d'une centaine d'hectares sur la rive droite du Rhône, et comprend[6],[7],[8]:
Une zone horticole est créée en 1984 en aval du site du Bugey, approvisionnée en eau tiède (25 à 30 °C) prélevée sur les circuits de refroidissement des réacteurs no 4 et 5, avant passage dans les tours aéroréfrigérantes[9],[10].
Nom du réacteur | Modèle | Statut | Capacité | Début construction | Raccordement au réseau | Mise en service commerciale | Date d'arrêt définitif | ||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Nette (MWe) | Brute (MWe) |
Thermique (MWt) | |||||||
Bugey-1[11] | UNGG | En cours de démantèlement | 540 | 555 | 1 954 | ||||
Bugey-2[2] | CP0 | Opérationnel | 910 | 945 | 2 785 | ||||
Bugey-3[3] | 910 | 945 | 2 785 | ||||||
Bugey-4[4] | 880 | 917 | 2 785 | ||||||
Bugey-5[5] | 880 | 917 | 2 785 | ||||||
Bugey-6[12] | EPR2 | En projet | ~1 670 | ~1 750 | ~4 590 | 2042 (estimé) | |||
Bugey-7[12] | ~1 670 | ~1 750 | ~4 590 |
Les pré travaux du premier réacteur Bugey-1 sont lancés en 1965, et le décret autorisant la création (DAC) est obtenu par Électricité de France en 1968[13]. Le réacteur uranium naturel graphite gaz Bugey 1 est connecté au réseau pour la première fois en 1972[14].
Avec une puissance électrique de 540 MWe, il s'agit du dernier et du plus puissant réacteur de la filière UNGG construit en France, après ceux des centrales nucléaires de Marcoule, de Chinon et de Saint-Laurent-des-eaux. Le réacteur Bugey-1 est définitivement arrêté le après 22 ans de fonctionnement. Les premiers travaux de démantèlement débutent la même année[15]. Les opérations de mise à l’arrêt définitif se terminent fin 2005[16].
Le décret d'autorisation de démantèlement est obtenu en après une enquête publique réalisée en 2006. La fin des travaux, permettant un déclassement du site, est prévue pour l'horizon 2031-2035[15],[16].
Les quatre réacteurs de la centrale du Bugey sont des réacteurs à eau pressurisée (REP) de 900 MWe, et de modèle dit CP0 pour « Contrat programme 0 ». Ce palier CP0 comprenait six réacteurs identiques : les réacteurs no 2, 3, 4 et 5 de la centrale du Bugey, ainsi que les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim. Les mises en service commerciales réacteurs Bugey-2 et 3 intervient en , Bugey-4 en et Bugey-5 en [2],[3],[4],[5]. Depuis l'arrêt définitif des deux réacteurs de la centrale de Fessenheim, les réacteurs no 2 et 3 de la centrale du Bugey sont les plus anciens réacteurs nucléaires en exploitation du parc français.
Comme tous les autres réacteurs nucléaires français exploités par EDF, la chaudière nucléaire (cuve, générateurs de vapeurs, circuit primaire, pressuriseur et groupes moto-pompe primaires) est fournie par Framatome ; et l'îlot conventionnel (groupe turbo-alternateur équipé d'une turbine à vapeur, l'essentiel de leurs auxiliaires mécaniques et électriques, et le poste d'eau) par Alsthom[17],[18].
Les réacteurs no 2 et 3 ont un circuit de refroidissement dit « ouvert », refroidi par l'eau du Rhône ; les réacteurs no 4 et 5 ont un circuit de refroidissement dit « fermé », refroidi par l'air au moyen de quatre tours aéroréfrigérantes de 128 mètres de hauteur[19]. Les réacteurs no 4 et 5 de la centrale du Bugey sont les seuls réacteurs nucléaires français refroidis par deux tours aéroréfrigérantes chacun, tous les autres réacteurs en circuit « fermé » n'ayant qu'une seul tour aéroréfrigérante[19].
Les quatre réacteurs de 900 MW, produisent en moyenne 20 milliards de kWh par an, soit environ 40 % des besoins en électricité de la région Auvergne-Rhône-Alpes[20].
En , dans le cadre de la mise en œuvre de la loi sur la transition énergétique, l'exploitant EDF propose au gouvernement français d’étudier la mise à l’arrêt de deux réacteurs de la centrale du Bugey[21]. En le gouvernement Jean Castex indique une modification importante de cette loi sur la transition énergétique, puisque plus aucun réacteur en état de produire ne sera fermé à l'avenir, sauf pour des raisons de sûreté[22].
En 2023, la centrale emploie environ 1 400 personnes dont 600 salariés d'entreprises prestataires[23].
Comme pour les 58 autres réacteurs nucléaires français de deuxième génération, les réacteurs du Bugey étaient conçus pour une durée d’exploitation d'au moins 40 ans. Pour atteindre voire dépasser cette durée de fonctionnement, une réévaluation et un réexamen de sûreté ont lieu tous les dix ans lors des visites décennales. En fonction de l'évolution de la réglementation, des progrès technologiques et du retour d'expérience de l'ensemble des installations nucléaires dans le monde, des modifications sont nécessaires, et sont effectuées pour respecter le niveau de sûreté requis. Une fois terminées, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) peut autoriser une poursuite de l'exploitation pour dix années supplémentaires[24].
Réacteur | 1re visite décennale[25] | 2e visite décennale[26] | 3e visite décennale[27],[28],[29],[30] | 4e visite décennale[31],[32],[33] |
---|---|---|---|---|
Bugey-2 | au | au | au | au |
Bugey-3 | au | au | au | au 10 septembre 2024 |
Bugey-4 | au | au | au | au |
Bugey-5 | au | au | au | au |
En 1993, les trois générateurs de vapeur de Bugey-5 sont changés, puis ceux de Bugey-4 en 2007, et enfin Bugey-2 et 3 en 2010[réf. nécessaire].
La loi relative à la transparence et la sureté nucléaire du , définit la transparence comme « l'ensemble des dispositions prises pour garantir le droit du public à une information fiable et accessible en matière de sécurité nucléaire ». Dans ce cadre, la centrale diffuse plusieurs sources d'information :
Le site dispose d’une des bases régionales de la Force d’action rapide du nucléaire (FARN), force spéciale d’intervention créée en 2011 par EDF, à la suite de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon. Son objectif est d’intervenir en situation pré‑accidentelle ou accidentelle, sur n’importe quelle centrale nucléaire en France, en apportant des renforts humains et des moyens matériels de secours[34].
Une surveillance est assurée sur l'eau, la faune et la flore. Ces contrôles représentent 2 000 prélèvements autour du site et 8 000 analyses en laboratoire par an. 13 balises sont installées dans un rayon de 10 km autour de la centrale pour vérifier l'absence de radioactivité.
En 2003 la centrale du Bugey obtient obtient la certification ISO 14001 (norme environnementale)[35], en 2005 la Certification hygiène et sécurité OHSAS 18001[35], et en 2008 la certification qualité, sécurité, et environnement ISO 9001[35].
Les autorisations de prélèvements et de rejets d'eau non radioactifs dans le domaine public fluvial nécessaire au fonctionnement des installations de Bugey sont règlementées par l'arrêté préfectoral du et par l'arrêté ministériel du pour les situations climatiques exceptionnelles.
Limite règlementaire (arrêté préfectoral) de l'échauffement du cours d'eau et de températures :
Les prélèvements d'eau dans le Rhône sont les suivants : (ordre de grandeur, pour un débit du Rhône de 200 m3/s à Genève)
Soit un prélèvement total correspondant à 45% du débit du fleuve.
En 2023, la centrale sera équipé d'un démonstrateur de récupérateur d'eau dans les panaches des tours de refroidissement permettant d'augmenter la restitution d'eau en aval[36].
En 2012, les deux risques naturels et technologiques majeurs identifiés pour la centrale sont le risque d'inondation par rupture de digue, de barrage ou remontée de nappe ; et un risque sismique modérée[37].
En 2018, le risque de rupture de barrage sur l'Ain est rappelé par un reportage de l'émission Envoyé spécial qui indique que le barrage de Vouglans en amont de la centrale du Bugey présente des signes de fatigue et donc un risque accru d’inondation pour le site[38]. Le reportage remarque une faille : alors que la loi impose à EDF de prendre en compte le scénario le plus pessimiste et sachant que la hauteur d'eau officielle du barrage est de 429 m NGF, EDF a établi son niveau de risque en cas de rupture avec une hauteur d'eau de 424 m NGF, ce qui nécessite une vidange préventive de 5 m en cas d’annonce de crue (sources : EDF nucléaire et EDF hydraulique)[39]. Cela représenterait 85 millions de m3 qui manquent au calcul de la vague de submersion, et donc, selon le reportage, les informations transmises à l'autorité de sûreté nucléaire sont fausses (54' dans le reportage[38]). Corinne Lepage fait remarquer que le différentiel entre la hauteur de la centrale et le niveau de l'eau n'est que de vingt centimètres, ce qui est une marge de sécurité très faible (intervention à 57' dans le reportage).[non neutre]
Le , lors d'un conseil de politique nucléaire réuni par le président de la République Emmanuel Macron, il est décidé de la construction de la troisième paire de réacteurs EPR2 sur le site de la centrale du Bugey, après la première paire à Penly et la seconde à Gravelines[40]. Le gouvernement Borne annonce que le site du Bugey mettra en service les deux réacteurs EPR2 à partir de 2042[12].
En juin 2024, la Commission nationale du débat public décide l’organisation d’un débat public sur le projet[41].
Sur le site de la centrale, EDF a construit un entrepôt de 8 000 m2, appelé ICEDA pour Installation de conditionnement et d'entreposage de déchets actifs, et destiné à contenir 2 000 tonnes de déchets radioactifs provenant des neuf réacteurs de la filière française uranium naturel graphite gaz (UNGG) en cours de démantèlement. Le site est en activité depuis l'automne 2020[42].
Avant l'ICEDA, une « installation de super compactage du Bugey » (ISB) a fonctionné de 1992 à 1994, pour les déchets de l’exploitation courante, d’opérations de maintenance ou de démantèlement des ateliers dans l’ensemble des centrales électronucléaires françaises[43].
Le , la société horticole Roozen installée dans la région a obtenu la suspension des travaux de construction sur site d'entreposage en raison de la non-conformité du permis de construire d'ICEDA car en violation avec un plan local d'urbanisme de la commune de Saint-Vulbas qui interdit toute occupation du sol liée à d'autres installations nucléaires que celle du Bugey[44],[45].
Le , la cour d'appel administrative de Lyon a ordonné l'annulation du permis de construire de l'installation de stockage de déchets nucléaires ICEDA dans l'enceinte de la centrale du Bugey. La commune de Saint-Vulbas souhaite réviser son PLU pour ouvrir la zone de sa centrale nucléaire à des constructions extérieures. Selon l'avocat de l'entrepreneur agricole, le site est mal choisi car à proximité d'un fleuve (le Rhône) et d'une centrale nucléaire (du Bugey)[46].
Le , EDF annonce la reprise des travaux à la suite d'un arrêt favorable de la cour administrative d'appel de Lyon le [47].
Le , l'ASN autorise la mise en service de l'INB ICEDA[48]. Le premier emballage de déchets radioactifs entreposé par ICEDA est reçu à l'automne 2020 en provenance du chantier de démantèlement du réacteur Chooz A dans les Ardennes[49].
Le 28 juillet 2020 le Canton de Genève ainsi que quatre particulier contestent l'installation d'ICEDA. Cette requête est rejetée par le Conseil d'État le [50].
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