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La Batanée[1], actuellement Al-Bathaniya[2], est une plaine fertile du sud de la Syrie actuelle, à l'est du Golan, à l'ouest de la Trachonitide et au nord de l'Auranitide qui est la région frontalière avec la Jordanie. C'est une partie de l'ancien royaume de Bashân. Elle est aussi parfois appelée Basanitide. Sa localisation au Ier siècle n'est pas connue avec précision. Elle est vue comme située soit à l'est du Golan — la Batanée et la Gaulanitide étant alors deux territoires nettement séparés —, soit comme incluant aussi le Golan.
Bathyra est avec Ecbatane (ou έν Βατάναια[3]) une des deux villes fortifiées de Batanée qui ont été fondées par ceux que Flavius Josèphe appellent des « Babyloniens ». Des Juifs qui se sont enfuis avec leurs familles de Mésopotamie pour des raisons inconnues, dont 500 hommes entraînés pour tirer à l'arc à cheval, que le roi Hérode le Grand a installés vers 10-7 av. J.-C.[4] — ou quelques années auparavant[5] — en Batanée pour qu'ils s'opposent aux raids des brigands de Trachonitide qui venaient régulièrement piller les territoires de son royaume[6],[7],[8],[3]. Ils pourraient être en lien avec la Mygdonie et Nisibe où l'on trouve aux Ier et IIe siècle plusieurs éminents rabbis qui s'appellent Judah ben Bathyra.
En 20 av. J.-C., le roi ituréen Zénodore meurt sans héritier. Auguste donne à Hérode le Grand les territoires de Zénodore. Les Nabatéens furent particulièrement furieux car Zénodore leur avait vendu son territoire avant sa mort : ils perdent le territoire et l’argent qu’ils avaient versé[9].
Au Ier siècle av. J.-C. des tribus arabes razziaient la Batanée et surtout le plateau agricole du Hauran, à partir de la Trachonitide. Hérode Ier le Grand y installa alors des colons militaires juifs[10] » où ils fondèrent la ville de Bathyra[11] et la fortifièrent. Hérode « voulait faire de cet établissement une sorte de rempart[10] » et il y a installé le « babylonien » Zamaris et son clan pour qu'ils s'opposent au banditisme trachonide[3] dans la dernière décennie de son règne ( vers 10-7 av. J.-C.)[4].
Les Juifs « Babyloniens » que le roi Hérode le Grand a installés en Batanée pour qu'ils instaurent une sorte de « bouclier militaire »[6] en opposition aux raids des brigands nomades du Trachon[Note 1], venaient des rives de l'Euphrate et du Tigre[4]. Ils pourraient être en lien avec la Mygdonie et Nisibe où l'on trouve aux Ier et IIe siècle plusieurs éminents rabbis qui s'appellent Judah ben Bathyra. Le chef de ces colons est Zamaris, le grand-père de Philippe de Bathyra. Au moment où Hérode le Grand leur a proposé de s'installer en Batanée, il est décrit par Flavius Josèphe, comme un « Juif de Babylone, avec cinq cents cavaliers tous instruits à tirer de l’arc à cheval et une parenté comprenant environ cent hommes, [il] avait traversé l’Euphrate et se trouvait alors installé à Antioche près de Daphné en Syrie, car Saturninus, qui gouvernait alors la province lui avait concédé pour y séjourner une localité nommée Oulatha[4] ». Tirer à l'arc tout en chevauchant était une technique de combat typiquement Parthe[12] dont l'Empire s'étendait sur la plus grande partie du nord de la Mésopotamie d'où venaient probablement ces « Babyloniens »[Note 2].
Certains critiques estiment que la localisation de Bathyra n'est pas connue avec précision[4]. C'est néanmoins une des deux villes principales de la Batanée qui correspond à peu près au territoire biblique de Bashan[12]. Une région située au-delà du Jourdain, à l'est de la Galilée et dont vraisemblablement la plus grande partie se trouvait à l'est du Golan, bien que sa position précise ne soit pas connue, même approximativement. La deuxième ville importante de Batanée est la ville juive d'Ecbatane, Έχβατάνα aussi orthographiée έν Βατάναια ou έν Βατάνοις[3]. Elle était peut-être située sur le site de Al-Ahmadiyah[3], à 6 km à l'est du Jourdain. Les restes de deux antiques synagogues y ont été découverts[3]. Pour Étienne Nodet, la Batanée correspond au Golan actuel[13]. Outre la ville de ce nom, Bathyra est parfois utilisé pour désigner la Batanée elle-même. C'est peut-être dans ce sens que Philippe était de Bathyra.
Dans la littérature rabbinique apparaissent les Anciens de Bathyra notamment lors de deux débats portant tous les deux sur une question de calendrier des fêtes juives[14], c'est cette assemblée qui aurait élevé « le Babylonien » Hillel au rang des Patriarches dans la dernière partie du Ier siècle av. J.-C.[14]. Pour Étienne Nodet et Justin Taylor, « Josèphe se trahit : il dit que beaucoup étaient venus s'établir dans la [colonie fondée en Batanée par ces "Babyloniens"], car ils se sentaient en sécurité[15]. » Pour ces auteurs, « Hérode a persécuté les pharisiens, mais n'a pas touché au statut de cette colonie, pour des raisons très claires de politique à l'égard des Babyloniens et des Parthes. C'était donc un refuge [...] précieux pour tous ceux qui ne pouvaient pas espérer de protection des milieux sacerdotaux, forcément inféodés à Hérode[15]. » Dans le Talmud, il existe aussi des « Enfants de Bathyra » appelés Bnei Bathyra, ainsi que plusieurs éminents rabbis appelés « ben Bathyra », attestés jusqu'à la fin du IIIe siècle. Probablement des membres et des descendants de cette famille.
À la mort d'Hérode Ier le Grand, le territoire de son royaume a été partagé par Auguste entre trois des fils d'Hérode (Hérode Antipas, Hérode Archélaüs, Philippe II) ainsi que sa sœur Salomé. Philippe II a obtenu pour sa part « la Batanée, avec la Trachonitide et l’Auranitide, une partie de ce qu’on appela le domaine de Zénodore[16],[17] »[18]. Pour l'essentiel, Auguste a respecté le nouveau testament d'Hérode rédigé à peine cinq jours avant sa mort, après l'exécution d'Antipater, l'héritier qu'il avait désigné[19]. Contrairement à ce qu'il prescrivait, Archélaüs n'obtient toutefois pas le titre de roi[19].
Le domaine de Philippe a pour capitale Césarée de Philippe, appelée ainsi chez Flavius Josèphe comme dans les Évangiles, pour ne pas la confondre avec Césarée maritime. Elle s'appelait Panéas ou Banéas et Philippe la renomma Césarée, pour en faire sa capitale[20]. Chez Flavius Josèphe ou Moïse de Khorène, cette ville est aussi appelée Panéas ou Baniyas, un nom que la ville actuelle située au pied du mont Hermon, à la limite nord du Golan, a conservé et qu'auprès des populations locales, elle n'a jamais perdu.
Le tétrarque refonde Bethsaïde, au nord du lac de Tibériade, sous le nom de Julias en l'honneur de la fille d'Auguste[20].
Après la mort d'Hérode le Grand (4 av. J.-C.) la Gaulanitide et la Batanée sont devenues des territoires de la tétrarchie de Philippe, dont Gamala faisait partie. Il semble que dès ce moment la Batanée fournissait une « aile » de cavalerie à Philippe le Tétrarque, mort en 33-34[21],[22],[23],[24],[25],[26],[Note 3], puis aux rois Agrippa Ier et Agrippa II[6],[Note 4]. En 36[27],[28],[29],[30],[31],[32], c'est près de Gamala, qui est située juste au-dessus de la Batanée, qu'a lieu la bataille entre les forces du roi arabe Arétas IV et celles du tétrarque Hérode Antipas au cours de laquelle l'armée d'Antipas a été anéantie[Note 5]. Pour Flavius Josèphe, si l'armée d'Antipas a été « taillée en pièces, [c'est] à cause de la trahison de transfuges qui, tout en appartenant à la tétrarchie de Philippe, étaient au service d'Hérode[33]. » Il est possible que ces transfuges aient été les forces de la Batanée. Selon Flavius Josèphe, cette déroute d'Antipas est ainsi considérée au sein de la population juive comme une vengeance divine contre Antipas pour le punir d'avoir mis à mort Jean le Baptiste[34] et dont Arétas IV n'aurait été que l'instrument[34],[33],[Note 6].
Bien que Flavius Josèphe ne le rapporte pas, un accord a finalement dû être trouvé entre Arétas et les Romains représentés sur place par le légat de Syrie, Lucius Vitellius[35]. Selon Nikos Kokkinos, Lindner a montré que c'est Caligula qui a transféré Damas sous le contrôle nabatéen[36]. Pour lui, puisque Caligula succède à Tibère mort le 16 mars 37, les négociations avec Arétas ne peuvent pas avoir été achevées avant l'été de la même année[36]. Toutefois, les seules preuves de ce fait sont une mention dans une lettre de l'apôtre Paul de Tarse adressée aux Corinthiens qui figure dans le Nouveau Testament, la disparition des monnaies romaines à partir de 33/34, le fait qu'on n'y trouve pas de monnaie de Caligula et de Claude et que les monnaies romaines ne réapparaissent qu'au cours du règne de Néron (vers 65/66)[37],[38],[39]. Pour Lindner, cette attribution de Damas au roi nabatéen est cohérent avec le reste de la politique de Caligula qui contrairement à Tibère donne plusieurs territoires à des rois clients de Rome dès son arrivée au pouvoir[36].
Dès son accession à l'empire, Caligula nomme Agrippa Ier, roi des territoires qui avaient constitué la tétrarchie de Philippe (fin mars 37) et qui comprenait la Gaulanitide et la ville de Gamala, enjeu de la bataille qui avait vu la déroute des armées d'Hérode Antipas. Lorsque Agrippa vient prendre possession de son royaume dans la seconde partie de l'année 38, il n'y a plus trace de conflit, ni de troupes arabes dans la région.
Agrippa, le frère d'Hérodiade, était parvenu à retrouver son indépendance et était attiré par Rome et les relations qu'il y avait tissées. Bien décidé à se rendre à Rome, « pour accuser le tétrarque » Hérode Antipas auprès de Tibère, afin d'essayer de prendre son domaine[40], il arrive dans la ville au printemps 36[41]. Au début, il est bien accueilli par Tibère, mais après être tombé une première fois en disgrâce[41], il est jeté brutalement dans les fers, parce qu’un jour, voulant flatter Caligula, il lui échappa de dire : « Ah ! si Tibère s’en allait bientôt et laissait la couronne à plus digne que lui ! », ce qu'un de ses esclaves rapporte à Tibère[41],[42]. Pour Gilbert Picard, c'est parce qu'Agrippa avait été évincé de ses prétentions à obtenir la tétrarchie d'Antipas qu'il se serait mis à comploter contre Tibère[40]. Agrippa reste en prison jusqu’à la mort de Tibère, survenue six mois après[42] ().
L’avènement au trône de son ami Caligula relança la fortune d’Agrippa. Le nouvel empereur le tira de prison[43] et lui octroya, outre le titre de roi, les territoires de Philippe[41].
À la mort d'Agrippa Ier en 44, la Batanée est à nouveau intégrée à la province romaine de Syrie et directement administrée par les procurateurs Cuspius Fadus et Tibère Alexandre[44]. Plutôt que de confier le royaume du roi défunt à son fils Agrippa (II) — jeune homme inexpérimenté qui grandit à la cour impériale, protégé de l'empereur[45] — Claude le rattache à la province romaine de Syrie tandis que la nomination des prêtres et le contrôle du Temple de Jérusalem reviennent à Hérode de Chalcis[46]. C'est également ce dernier qui devient l’intermédiaire privilégié entre les Juifs et les Romains jusqu'à sa propre mort en 48[47].
En 53, Agrippa (II) reçoit les anciennes tétrarchies de Philippe et de Lysanias et donc la Batanée. L'année qui suit son accession au trône, Néron procède à des redistributions de territoires. L'empereur donne le territoire de Chalcis à Aristobule, le cousin d'Agrippa, qui devient donc roi de Chalcis comme l'avait été son père[50] ainsi que roi de Petite Arménie[51]. Agrippa reçoit à ce moment-là (54-55) une partie des anciennes tétrarchies de Philippe (la Batanée, la Trachonitide, l'Auranitide), plus les tétrarchies de Lysanias et de Varus (Ouaros / Noaros)[52]. Dans les Antiquités judaïques (XX, VIII, 4, (158)), Flavius Josèphe indique qu'Agrippa reçoit aussi à ce moment-là une partie de la Pérée et de la Galilée[50]: les villes de Tibériade et Tarichée en Galilée et la ville de « Julias en Pérée et quatorze bourgs situés dans son voisinage. »[53], mais les indications qu'il donne dans d'autres parties de son œuvre « hésitent entre 54-55 et 61[49] ». Pour Simon Claude Mimouni, Agrippa ne reçoit cette deuxième partie des territoires qu'en 61[52].
Finalement après la nomination d'Aequus Modius, Philippe de Bathyra parvient à contacter Agrippa[54] (V 180-183). Le roi « l'envoya quérir avec une escorte de gens de cheval[55] » afin qu'il le rencontre à Beyrouth[54]. Il a été heureux de découvrir la fausseté des rumeurs à son sujet et a exhibé Philippe devant le gouverneur romain et son conseil pour prouver sa loyauté[56] (V 183). Puis il l'a renvoyé à Gamala avec pour mission de ramener les « Babyloniens » à Ecbatane et de préserver la paix[54] (V 183b - 184).
Shaye J. D. Cohen estime qu'il est impossible de déterminer si, ne serait-ce qu'une partie, de ce récit est vrai[54]. Schlatter note que rien ni dans la Vita, ni dans la Guerre des Juifs n'explique ce que sont devenus « l'hipparque » Darius et les 2000 cavaliers qu'il commandait avec Philippe à Jérusalem[57]. Peut-être ont-ils rejoint les forces révolutionnaires à Jérusalem ou peut-être sont-ils venus à Gamala avec Philippe et l'ont aidé à prendre la ville[57].
Vita 114 indique que Aequus Modius est venu assiéger Gamala[54]. Shaye J. D. Cohen estime que la chronologie de cet événement est très vague. Philippe était-il à Gamala quand Modius l'a attaquée[54] ? Puisque selon la Vita (§ 177) « après le départ de Philippe, les gens de Gamala, dans une insurrection contre les Babyloniens », ont tué Chares et Jésus, des parents de Philippe, cela suggère que Philippe n'a pas exécuté les instructions du roi de ramener les Babyloniens de Gamala en Batanée[54]. Ni au § 177 ni au § 184, la Vita ne dit quand ou pourquoi Philippe est parti de Gamala[54]. Pour Shaye J. D. Cohen, l'assertion selon laquelle c'est après le départ de Philippe que ces événements se sont passés et que cela a eu lieu quand Gamala s'est révolté contre le roi (V 185-187) semble destinée à indiquer que tant que Philippe, ses hommes et ses alliés étaient sur place, Gamala a été maintenue dans la fidélité au roi, mais une fois qu'elles ont été retirées la révolté a éclaté[54]. Cela peut être vrai tout comme cela peut être faux[54].
Le légat Vespasien avait entrepris une campagne pour reprendre le contrôle de la Galilée. Après avoir pris la région du lac de Tibériade il entreprend le siège de Gamala. Après une première tentative plutôt désastreuse, il finit par parvenir à prendre la place début novembre 67[58]. Gamla n'a pas été reconstruite depuis.
Selon Flavius Josèphe, à Gamala « une crête escarpée, prolongement d'une montagne élevée, dresse une hauteur centrale[59] ». « Sur les côtés et de face, le sol est sillonné de vallons infranchissables : mais, en arrière, il se dégage un peu de ces obstacles, vers l'endroit où il se rattache à la montagne : les habitants l'avaient d'ailleurs coupé par un fossé transversal et rendu cette région difficile d'accès, Sur le flanc de l’escarpement où elles étaient construites, les maisons se pressaient étroitement les unes contre les autres ; la ville semblait ainsi suspendue en l'air et s'effondrer sur elle-même du point culminant des rochers. Tournée vers le midi, elle avait de ce côté pour acropole une montagne très élevée ; au-dessous un précipice, qu'on n'avait point enclos d'une muraille, plongeait en une vallée d'une extrême profondeur : il y avait une source à l'intérieur du rempart et c'était là que se terminait la ville[59]. » Comme Vespasien « ne pouvait cerner de troupes toute la ville, à cause de sa situation, il plaça des postes aux endroits où cela était possible et occupa la montagne qui la dominait[60]. » Il « fit commencer les terrassements à l'arrière. La partie tournée vers l'Orient, où se trouvait une tour, dressée dans le lieu le plus élevé de la ville, fut comblée par la quinzième légion : la cinquième dirigea ses travaux vers le centre de la ville : la dixième remplit de terre les fossés et les ravins[60]. » Agrippa tente de s'adresser aux défenseurs, mais est blessé par les frondeurs.
« Les terrassements s'achevèrent avec rapidité, grâce au grand nombre de bras et à l'habitude qu'avaient les Romains de ces travaux. On mit en place les machines. Alors Charès et Joseph, qui étaient les citoyens les plus considérables de la ville, rangèrent leurs soldats ; ceux-ci étaient effrayés, car ils doutaient de pouvoir résister longtemps au siège, médiocrement approvisionnés qu'ils étaient d'eau et des autres subsistances[61]. » « Les Romains mirent en position en trois endroits les béliers et ébranlèrent le mur : puis, se précipitant par la brèche avec un grand bruit de trompettes, un grand cliquetis d'armes et des cris de guerre, ils se jetèrent contre les défenseurs de la ville[61]. » « Forcés de tous côtés par le nombre », les défenseurs « battent en retraite vers les quartiers élevés de la ville, et, comme les ennemis les suivent de près, ils se retournent, les repoussent sur la pente et les égorgent, entassés dans des passages étroits et difficiles, Ceux-ci, ne pouvant refouler les Juifs qui occupaient la crête, ni se frayer un chemin à travers leurs propres compagnons qui s'efforçaient de monter, cherchèrent un refuge sur les maisons des ennemis, peu élevées au-dessus du sol. Mais bientôt, couvertes de soldats et ne pouvant supporter leur poids, elles s'écroulèrent. En tombant, il suffisait que l'une d'elles renversât celles qui étaient placées au-dessous pour qu'à leur tour celles-ci entraînassent les autres placées plus bas. Cet accident causa la mort d'un grand nombre de Romains, car, dans leur détresse, ils sautaient sur les toits, bien qu'ils les vissent s'affaisser. Beaucoup furent ainsi ensevelis sous les débris ; beaucoup fuyaient, estropiés, atteints sur quelque partie du corps ; un très grand nombre périssaient, étouffés par la poussière. Les habitants de Gamala virent dans cette catastrophe une intervention divine[61]. » « Ils redoublaient leurs attaques, repoussaient les ennemis vers les toits des maisons. Les Romains glissaient dans les passages escarpés : chaque fois qu'ils tombaient, les Juifs placés au-dessus d'eux les massacraient[61]. » « Trouvant à grand peine des issues, une partie des Romains sortirent de la ville. Vespasien ne cessa de rester auprès des troupes qui soutenaient cette lutte pénible : pénétré de douleur à la vue de cette ville qui s'écroulait sur son armée[62]. »
« Vespasien voyait l'armée découragée. Ignorant la défaite, n'ayant nulle part jusqu'à ce jour subi un tel désastre elle avait aussi honte d'avoir laissé seul son général au milieu des dangers[63]. »
Les habitants de Gamala « furent quelque temps pleins de confiance par suite du succès inattendu et considérable qu'ils avaient obtenu[64]. » « Comme les Romains renforçaient les terrassements et tentaient un nouvel assaut, la plupart des Juifs s'enfuirent de la ville par les ravins escarpés, où ne se trouvaient pas de postes ennemis, et par les galeries de mines. Tous ceux qui restèrent, craignant d'être pris, mouraient de faim, car les vivres avaient été requis de toutes parts pour nourrir les hommes capables de combattre[64]. » « Les plus aventureux fuyaient en secret tandis que les faibles mouraient de faim. Mais les combattants soutinrent le siège[65] » jusqu'au [Note 7] Ce jour-là « trois soldats de la quinzième légion atteignirent en rampant[65] » « la tour qui faisait saillie de leur côté et la sapèrent en silence. Les gardes qui étaient placés au sommet ne s'aperçurent ni de l'arrivée (car il faisait nuit), ni de la présence des ennemis[65]. » « La tour s'écroula avec un fracas effroyable, entraînant les gardes[65]. » « Frappés de terreur, les hommes des autres postes s'enfuirent ; les Romains en firent périr beaucoup [...] et parmi eux Joseph qu'un soldat atteignit d'un trait et tua au moment où il franchissait en courant la partie de la muraille qui avait été détruite[65]. » Au même moment « Charès, alité et malade, rendit le dernier soupir, par l'effet de la terreur intense qui vint s'ajouter à sa maladie et causa sa mort. Mais les Romains, se souvenant de leur précédent échec, ne firent pas irruption dans la ville avant[65] » le lendemain.
En 92/93, probablement à la mort d'Agrippa (II) sans héritier, Domitien incorpore directement les territoires de son royaume — et donc Gamala — à la province romaine de Syrie.
Selon Épiphane de Salamine, au IVe siècle les deux branches de judéo-chrétiens étaient présents en Batanée[66]. Les Nazôréens à Kokabé et les Ébionites également à Kokabé, ainsi qu'au-delà de la région d'Adraa[66],[67],[68].
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