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Spécialiste des sciences sociales et politiques et professeur d'université syro-allemand De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Bassam Tibi (en arabe: بسام طيبي) est un politologue allemand et professeur de relations internationales. Il est né le 4 avril 1944 à Damas[1], il a quitté la Syrie en 1962 pour l'Allemagne[2], dont il a obtenu la nationalité en 1976. Depuis, il a quitté l'Europe pour s'établir aux États-Unis[3]. Il est connu pour avoir introduit l'islam dans l'analyse des relations internationales. Il a créé les concept de Leitkultur (en) (culture de référence) et d'Euro-islam (en)[4] pour penser l'intégration des migrants musulmans dans les pays d'Europe. Il publie en allemand, anglais et arabe.
Naissance | |
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Nom dans la langue maternelle |
بسام طيبي |
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Site web |
(en + de) www.bassamtibi.de |
Distinction |
Il a poursuivi ses études avec Max Horkheimer et Theodor Adorno, à Francfort sur le Main, où il a obtenu son doctorat en 1971. Il a ensuite enseigné à Hambourg puis, de 1973 à sa retraite en 2009, il enseigne les relations internationales à l'université de Göttingen. En parallèle, il occupe aussi des fonctions pour l'université de Harvard. Il est aussi professeur invité de plusieurs universités américaines.
Après sa retraite en 2009, il a publié Islam's Predicament with Modernity (« L'islam aux prises avec la modernité »), un livre qui reprend l'ensemble de ses travaux.
Walter Reese-Schäfer écrit au sujet de Tibi : « Unlike other authors Bassam Tibi bases his views as a scholarly observer on his participation in the matter he deals with », c'est-à-dire qu'il étudie un sujet qu'il connaît de l'intérieur. Le mieux, pour décrire les idées de Tibi, est de citer les douze livres qu'il a écrits en anglais. Dans son livre sur le printemps arabe, The Shari'a State (2013), il se désigne lui-même comme l'un des « penseurs arabes des Lumières (enlightened Arab thinkers) qui sont clairs quant au besoin d'introduire la démocratie dans le monde arabe. » Donc, Bassam Tibi souscrit à l'« islam des Lumières ». Dans un autre livre, Islamism and Islam, publié par l'université de Yale, Bassam Tibi réfute le rejet islamique de la démocratie (chapitre 4) et conclut dans le chapitre final (chapitre 9) avec un engagement pour un « islam civil » comme alternative à l'islamisme.
Tibi est musulman[3], mais il critique l'islamisme et défend l'idée de réforme de l'islam[5]. Tibi suggère aussi que les musulmans immigrés devraient s'abstenir de s'engager dans des activités missionnaires (daʿwa)[6].
Au sujet de la culture européenne, Tibi distingue les éléments positifs des éléments négatifs. Les premiers sont, selon lui, l'esprit des Lumières, le pluralisme, les droits civiques et le sécularisme. Tibi affirme la nécessité pour l'Europe de défendre ces valeurs, tout particulièrement en ces temps de mondialisation et de migration depuis les pays musulmans[5]. De l'autre côté, Tibi affirme que le racisme est une invention européenne, et que les Européens doivent en finir avec ce qu'il appelle l'« Euro-arrogance » et la xénophobie, pour intégrer les migrants[6].
Il critique l'impérialisme européen, qui a altéré les autres cultures. Admettant que les conquérants musulmans ont aussi leurs torts, il affirme cependant qu'au moins, les conquêtes musulmanes n'étaient dirigées par aucune forme de racisme[7].
Il a reproché aux médias allemands, dominés par la gauche écologiste, d'avoir étouffé le débat sur l'islam en conduisant les gens à avoir peur d'exprimer leurs opinions. Il cite l'exemple d'Uwe Tellkamp, qui a exprimé des critiques à l'égard de la politique migratoire de l'Allemagne, et est passé dans les médias mainstream pour un fasciste[8]. Il a aussi critiqué les autorités allemandes pour ne pas soutenir les organisations islamiques telles que la Türkisch-Islamische Union der Anstalt für Religion (en) et pour ne pas soutenir les musulmans libéraux comme Seyran Ateş et Necla Kelek[8].
Tibi qualifie l'antisémitisme de contamination de l'islam[3]. Il distingue la judéophobie, haine des juifs fondée sur des préjugés, de l'antisémitisme, idéologie génocidaire[9]. C'est pour cette raison qu'il dénonce la charte du Hamas palestinien[10] : il s'inquiète de l'islamisation de l'antisémitisme[10].
Bassam a reproché au parti israëlien Likud de bloquer le processus de paix. Il affirme que dans les années 90, le Likud a adopté la politique des « Three Nos[11] » :
« Non à l'État palestinien, non à la division de Jérusalem, non à la restitution du plateau du Golan à la Syrie. »
Selon Tibi, le gouvernement formé par le Likud en 1996 a entrepris de provoquer les Arabes en construisant Har 'Homa dans la Jérusalem arabe, et en creusant un tunnel sous l'esplanade des mosquées, et a ainsi exposé Israël au terrorisme[11].
En 1995, il a été décoré par le président fédéral allemand Roman Herzog de la Bundesverdienstkreuz (Ordre du mérite de la République Fédérale d'Allemagne)[12].
En 1997, il a été nommé homme de l'année par l'American Biographical Institute (en)[13].
En 2003, l'organisation suisse Foundation for European Awareness lui a décerné à Zurich son prix annuel[13].
Bassam Tibi a publié une autobiographie en 2022, intitulée Von Damaskus in die Deutsche Ghurba (« De Damas à l'exil en Allemagne ») (ISBN 978-3-8382-1105-3).
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