Le bassa ou basaá est une langue bantoue parlée autour de la ville d'Édéa, entre Douala et Yaoundé et aussi, majoritairement dans la ville de Douala, capitale économique et minoritairement dans la capitale politique (Yaounde). C’est la langue traditionnelle du peuple Bassa.
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Elle connaît des caractéristiques phonétiques et grammaticales communes à beaucoup de langues bantoues, comme les classes nominales, le b implosif et un système à tons: ton haut, ton bas, ton bas-haut, ton haut-bas, ton moyen[2],[3]. La langue est transcrite au moyen d'un alphabet latin adapté, comprenant les consonnes, voyelles et accents spécifiques aux langues bantoues[4].
L’alphabet bassa est fondé sur l’Alphabet général des langues camerounaises (AGLC) qui utilise 24 lettres (7 voyelles et 17 consonnes)[8]. Le dictionnaire Webonary en bassa utilise 4 consonnes additionnelles (f, r, v, z).
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Les consonnes /p, t, k/ deviennent voisées et sont réalisées [b, d, ɡ] lorsqu’elles ne sont pas dans la syllabe initiale ou lorsqu’elles ne sont pas après une pause. Elles s’écrivent alors ‹b, d, g›. Ces formes voisées peuvent aussi être réalisées comme des spirantes [β, r, ɣ][7].
saŋgo = monsieur
nyàŋgo = madame
ŋgɔ̀nda = mademoiselle
hìlɔga = jeune homme
mɛ̀ ǹyega = merci (on utilise couramment cette expression pour dire aussi bonjour à n'importe quel moment de la journée)
kɛl i lam = bonjour (employé le plus souvent pour prendre congé : "bonne journée")
kòkoa i lam = bonsoir
nan ii lam = bonne nuit
i ŋkɛ̀ laa? = comment vas-tu?
mɛ̀ nke longe = je vais bien
Nyambɛ̂ = Dieu
mɛ̀ ŋgwēs wɛ̂ = je t'aime
sogol = (le) grand-père / le père de l'époux pour une femme
nyògol = la belle-mère
mùt = la personne (homme ou femme)
mùnlom = l'homme
mùdàa = la femme
ǹlom wɔŋ = ton mari
ŋwàà wɛ̂m = ma femme
Comme dans la plupart des langues bantoues, le genre n'existe pas en Bassa, ni le nombre en ce qui concerne les verbes: on dit "a nke" et "di nke" pour il(elle) est parti(e) et nous sommes parti(e)s respectivement.
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Personne
Sujet
Complément d'objet
Autre forme (moi, toi...)
Forme pronominale
1re pers. sing.
Me /mε/
Me
Me
verbe + suffixe "ba"
2e pers. sing.
U/u/
We /wε/
We
verbe + suffixe "ba"
3e pers. sing.
A
nye /njε/
nye
verbe + suffixe "ba"
1re pers. plur.
Di
bés /bes/
bés
verbe + suffixe "ba"
2e pers. plur.
Ni
Béé /be:/
Béé
verbe + suffixe "ba"
3e pers. plur. / "on"
Ba
Bo /bɔ/
Bo
verbe + suffixe "ba"
Fermer
Obéissant à une règle commune aux langues bantoues, les verbes à un temps de conjugaison donné gardent la même forme à toutes les personnes.
L'infinitif peut se former en ajoutant le préfixe "li" au radical du verbe.
A l'indicatif, on compte le présent, les futurs (simple et antérieur), les passés (le composé en deux formes, le simple, l'imparfait, l'antérieur, le plus-que-parfait).
Le subjonctif se compose de deux formes: une simple et une composée.
L'impératif est essentiellement constitué d'un temps simple, mais peut se composer à l'aide d'un auxiliaire.
Le conditionnel se compose de la particule "ki", qui peut être traduite par "alors", précédant la forme indicative correspondant au temps de conjugaison.
Le participe, enfin, au présent s'obtient en suffixant "*k" au radical du verbe et, au passé, garde la forme d'origine du radical du verbe.
Infinitif
Présent
Construction: le préfixe «li» se rattache au radical du verbe.
Emploi: S'emploie avec "liba", être, pour le présent progressif (voir plus bas).
Passé
Construction: on fait précéder le radical du verbe de "liba"
Emploi: indique une action terminée, de même et en les mêmes termes que le statut de celui qui l'a effectuée.
Liba mmalak = avoir fini pour celui qui fait l'action de limal, finir, terminer / être terminé pour l'objet qui subit l'action.
Participe
Présent
Construction: on ajoute un suffixe relatif au radical du verbe: k pour certains verbes, dépendant de la voyelle principale du radical pour d'autres.
A ndjôb a kwayak (likway, crier) = il(elle) est entré(e) en criant.
Ba mpot ba djek (lidje, manger). = Ils(elles) parlent en mangeant.
Emploi: Exprime une action simultanée à celle exprimée par le verbe précédent.
Passé
Construction :la particule "bi" précède le radical du verbe.
Emploi: le "bi" servant d'auxiliaire, on construit ainsi la deuxième forme de passé composé.
Di bi sak ngwa i len. Nous avons dansé il y a 5 jours.
Gratien Gualbert Atindogbe, Standardization and harmonization of Cameroonian languages, Cape Town, Centre for Advanced Studies of African Society (CASAS), 2003, (ISBN1919799931)
Malcolm Guthrie, The Bantu Languages of Western Equatorial Africa, Londres, 1953.
Malcolm Guthrie Comparative Bantu: an introduction to the comparative linguistics and prehistory of the Bantu languages, 4 volumes, Gregg Press, Farnborough, 1967–1971.
June Hobley, Bassa Verbal Formations, The Journal of West African Languages, Vol. II. No. 2, 1965, p.39-50.
Larry M. Hyman, Basaá (A.43), dans Derek Nurse et Gérard Philippson (ed.), The Bantu Languages, Routledge, 2003, p.257–282. (ISBN0-7007-1134-1)
Pierre Lemb, François de Gastines, Dictionnaire basaá-français, Collège Libermann, Douala, 1973
Jouni Maho, Bantu line-up: comparative overview of three Bantu classifications, Department of Oriental and African Languages, Göteborg University, 2002, http://www.african.gu.se/research/bantu.html
Michel Malherbe, Les Langages de l'humanité, Bouquins, Robert Laffont, 2002, (ISBN2221059476)
Pierre-Emmanuel Njack, Basaa-English-French-German Dictionary, SIL Cameroun, (lire en ligne)
Dominique Nyacka, Joseph Mben Mben, Basogol ba nkal le. Textes basaá pour l'enseignement, Langues et littératures nationales, Collège Libermann, Douala, 1977, 288 p.
Deborah Schmidt, Phantom consonants in Basaa, Phonology 11, 1994, p.149-178.