Bactériophage
virus n'infectant que des bactéries / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Les bactériophages, ou phages (mot formé des éléments bactério-, « bactérie », et -phage, « qui mange »), ou, plus rarement, virus bactériens, sont des virus qui n'infectent que des bactéries. Ils sont présents dans toute la biosphère. Ils sont particulièrement abondants dans les milieux riches en bactéries, et donc notamment dans les excréments, le sol et les eaux d'égout. Dans un millilitre d'eau de mer, on compte près de 50 millions de bactériophages[2]. Le support de l'information génétique (génome) des bactériophages peut être un ADN ou un ARN[3]. Parce que leur génome est entouré d’une capside, les phages font partie des virus dits complexes.
« Phage » redirige ici. Pour l’article homophone, voir FAGE.
Pour le médicament, voir Bactériophagique.
Pour la thérapie, voir Phagothérapie.
L'activité des bactériophages est découverte en 1897 par le franco-canadien Félix d'Hérelle lorsqu'il remarque des trous dans les cultures de bactéries qu’il développe pour lutter contre les essaims de sauterelles en Amérique centrale. Il n’en comprend le sens qu'en 1917, lorsqu'il fait la même observation dans des selles de malades atteints de dysenterie bacillaire (maladie du côlon). Il isole alors les premiers phages, puis développe les premières applications phagothérapeutiques[2].
En 1915, Frederick W. Twort, à Londres, remarque aussi que des colonies de microcoques prennent parfois un aspect vitreux, dû à la destruction des cellules bactériennes, et que cette caractéristique est transmissible à des colonies normales par simple contact.
Les phages sont des outils fondamentaux de recherche et d'étude en génétique moléculaire[2]. Ils servent notamment de vecteurs de clonage et de transfert de gènes (on parle aussi de transduction). Dans les années 1940-1960, les travaux effectués sur les bactériophages ont permis de nombreuses avancées dans le domaine de la biologie moléculaire (avancées portées par Max Delbrück, dans le cadre du « groupe phage ») et ont permis de découvrir que les acides nucléiques constituent le support de l'information génétique (expérience de Hershey-Chase, en 1952[4],[2]).
Les bactériophages ont été utilisés en France à des fins thérapeutiques de 1920 à 1990 environ et le sont toujours dans l'ex-bloc de l'Est, où l'on peut acheter des bactériophagiques en pharmacie sans ordonnance[5]. En France, devant l'incapacité des autorités de santé à accélérer la réintroduction de la phagothérapie pour des raisons réglementaires et administratives, des associations et groupements de patients et de médecins font valoir les bénéfices importants qu'elle peut apporter aux patients infectés par des germes résistants en situation d'impasse thérapeutique ou d'infection chronique récidivante ainsi que l'absence de risque constatée durant les 70 ans d'utilisation en France au XXe siècle[6],[7],[8],[9].