Antoinette Élisabeth Jeanne Bandelier de Béfort, connue dans le monde de l'art sous le nom d’Antoinette Béfort[1] est née à Paris, dans la paroisse Sainte-Marie-Madeleine de Ville l'Évêque le [2]. Ses parents, Marie Louise Elisabeth Gauvain et Antoine Pierre Bandelier de Béfort, habitent alors sur la rue Neuve-des-Capucines[2].
En 1804, le compositeur Louis-Barthélémy Pradher lui dédie son Deuxième pot-pourri pour le piano-forte (op. 4)[4].
Elle participe pour la première fois au Salon en 1810 en présentant une peinture d'histoire, Une jeune Thébaine pansant son père blessé, inspirée des événements entourant le siège et la destruction de Thèbes par Alexandre le Grand en [5]. L'œuvre, bien accueillie, lui mérite une médaille d'or de deuxième classe[6]. Elle participe ensuite aux Salons de 1812, 1814, 1817 et 1819.
Son portrait, réalisé par sa condisciple Julie Volpelière, avec qui elle a étudié dans l'atelier de Serangeli, a été exposé au Salon de 1814[7],[8].
Au début de l'année 1825, Antoinette Béfort demeure à Londres[9].
En 1837, au moment où elle envoie au Salon un portrait qui est refusé par le jury, elle habite à Paris au no94, rue du Faubourg-Saint-Honoré[10]. En 1840, alors que ce même jury décline trois de ses portraits[11], elle réside au no29 de la rue Saint-Lazare[12].
1809: Une jeune Thébaine pansant son père blessé (huile sur toile, 194,31 × 153,67 cm), tableau présenté au Salon de 1810 (no30)[5], puis de nouveau au Salon de 1814 (no41)[15],[16]; vendu 36 800 dollars américains chez Christie's à New York en janvier 1996[17]. Muncie (Indiana, États-Unis), David Owsley Museum of Art(en), Ball State University, 1996.002.000[18].
vers 1812: Thésée et Ariane (huile sur toile, 223 × 174 cm), tableau présenté au Salon de 1812 (no40)[19], puis de nouveau en 1814 (no42, Thésée allant combattre le Minotaure, reçoit le peloton de fil des mains d’Ariane)[20],[16], attribué à Anne-Louis Girodet dans les années 1950-1990[21],[22], jusqu'au rétablissement de l'attribution à Béfort par Margaret A. Oppenheimer en se fondant sur la reproduction de l'œuvre publiée par Charles-Paul Landon dans ses Annales du Musée en 1812[23],[24]. Ancienne collection de Walter P. Chrysler Jr.(en), localisation actuelle inconnue.
vers 1814: Eurydice fuyant les poursuites d’Aristée, est piquée par un serpent, tableau présenté au Salon de 1814 (no43)[25], peut-être identique à Eurydice piquée par un serpent attribué à Antoinette Béfort (huile sur toile, 100 × 81 cm), passé aux enchères chez Artcurial en 2018[26]. Localisation inconnue.
vers 1814: Adieux d’Hector et d’Andromaque, tableau présenté au Salon de 1814 (no44)[27], sans doute identique à la toile du même titre exposée au Salon de 1817 (no29)[28]. Localisation inconnue.
vers 1817: Portrait d'homme, Salon de 1817, (no30)[29]. Localisation inconnue.
vers 1837: un portrait, refusé au Salon de 1837[32].
vers 1840: trois portraits, refusés au Salon de 1840[33]
non daté: Portrait du général Kensinger, secrétaire de S. M. le roi Charles X [personnage non identifié] (huile sur toile, 27 × 21 cm), Nantes, musée Dobrée[34],[35]
Thésée et Ariane (huile sur toile, 223 × 174 cm), Salon de 1812
Eurydice piquée par un serpent (huile sur toile, 100 × 81 cm) attribution à Antoinette Béfort (peut-être Salon de 1814)
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«Les ouvrages de mademoiselle Béfort sont tous dans le genre historique. Je pense qu'elle se ferait remarquer plus avantageusement, si elle employait le talent qu'elle possède à exécuter des sujets moins élevés.»[37]
Charles Gabet, «Béfort (Mlle)», dans Dictionnaire des artistes de l'École française au XIXesiècle, Paris, Madame Vergne, (lire en ligne), p.39.
(en) Margaret A. Oppenheimer, Women Artists in Paris: 1791-1814 (thèse de doctorat en histoire de l'art), New York, New York University, Institute of Fine Arts, (présentation en ligne).
(en) Margaret A. Oppenheimer, «Four “Davids”, a “Regnault”, and a “Girodet” Reattributed: Female Artists at the Paris Salons», Apollo, vol.145, no424, , p.38-44 (ISSN0003-6536, résumé).
Bien que l'artiste soit nommée Antoinette Élisabeth Jeanne Bandelier sur son acte de baptême, il semble que le patronyme de la famille (Bandelier) ait déjà été suivi, dans l'usage courant, d'une particule et du nom Béfort, par lequel son père signe le registre paroissial. Dans la plupart des actes juridiques ultérieurs, les membres de la famille font bien usage du patronyme Bandelier de Béfort ou Bandelier Béfort. C'est aussi le nom utilisé par l'artiste dans une lettre adressée au directeur des Musées de France en 1821 (Archives des Musées nationaux, sous-série P18, dos. 1, lettre du 3 septembre 1821) et qui permet de connaître le patronyme véritable de MlleBéfort, pseudonyme sous lequel elle expose au Salon de 1810 à 1819. Le patronyme dans cette lettre a été déchiffré par erreur Sandelier de Béfort par Séverine Sofio (Sofio 2009, p.650, note 369) ou Saudelier de Befort par l'auteur de l'inventaire de la sous-série où cette lettre est conservée. Dans le milieu de l'histoire de l'art, la peintre est connue sous le nom d’Antoinette Béfort depuis les travaux de Margaret A. Oppenheimer dans les années 1990 (Oppenheimer 1996, Oppenheimer 1997).
Séverine Sofio, L’art ne s’apprend pas aux dépens des mœurs!: Construction du champ de l’art, genre et professionnalisation des artistes, 1789-1848 (thèse de doctorat en sociologie), Paris, École des hautes études en sciences sociales (EHESS), (lire en ligne), p.650, note 369.
Frédéric Bourgeois de Mercey, Étude sur les beaux-arts depuis leur origine jusqu'à nos jours, vol.3, Paris, Arthus Bertrand, éditeur, (lire en ligne), p.402 (État des médailles en or accordées, par S. M. l'empereur et roi, aux artistes qui se sont distingués au Salon de 1810).
Antoine Année, Le Livre noir de Messieurs Delavau et Franchet, ou Répertoire alphabétique de la police politique sous le ministère déplorable: ouvrage imprimé d'après les registres de l'administration, vol.2, Paris, Moutardier, (lire en ligne), p.149-157, en particulier p. 152-153.
Charles-Paul Landon, Annales du Musée et de l'école moderne des beaux-arts. Salon de 1814: recueil de morceaux choisis parmi les ouvrages de peinture et de sculpture exposés pour la première fois au Louvre le 5 novembre 1814, Paris, Bureau des Annales du Musée, (lire en ligne), p.98.
«Thésée et Ariadne [Salon de Paris de 1812]», notice d'œuvre, sur Salons et expositions de groupes, 1673-1914, Musée d’Orsay / Institut national d’histoire de l’art (consulté le ).
(en) French Paintings, 1789-1929: From the Collection of Walter P. Chrysler, Jr.: Catalog of an Exhibition Presented March 25-May 22, 1960, at the Dayton Art Institute, Dayton, Ohio, Dayton, Dayton Art Institute, , p.15-16 (no8).
(en) The Estate of Walter P. Chrysler, Jr.; Old Master and 19th Century Paintings (catalogue de vente aux enchères, Sotheby's, vente no5866, New York, ), Sotheby's, . Voir aussi la notice de l'œuvre sur Artnet.
«Les Adieux d’Hector et d’Andromaque [Salon de Paris de 1817]», notice d'œuvre, sur Salons et expositions de groupes, 1673-1914, Musée d’Orsay / Institut national d’histoire de l’art (consulté le ). Description du livret: «Hector va prendre Astyanax dans ses bras; mais l’enfant, effrayé de l’éclat des armes et du panache qui flotte sur le casque de son père, se rejette sur le sein de sa nourrice».
«Portrait d'homme [Salon de Paris de 1817]», notice d'œuvre, sur Salons et expositions de groupes, 1673-1914, Musée d’Orsay / Institut national d’histoire de l’art (consulté le ).
«Céphale et Procris [Salon de Paris de 1819]», notice d'œuvre, sur Salons et expositions de groupes, 1673-1914, Musée d’Orsay / Institut national d’histoire de l’art (consulté le ).
François-Séraphin Delpech, Examen raisonné des ouvrages de peinture, sculpture et gravure exposés au Salon du Louvre en 1814, Paris, Martinet, (lire en ligne), p.135.