D'un premier mariage en 1301 avec Isabelle de Sainte-Maure (ca. 1280-† 1310), dame de Sainte-Maure, Pressigny, Nouâtre, Ferrière et Marcillac, il aura un fils nommé Maurice(VIouVII) de Craon(VII selon l'ancienne numérotation des Maurice de Craon; en fait il n'eut pas le temps de devenir baron de Craon), mort avant son père en 1330 à l'âge de 26 ans. Isabelle est fille de GuillaumeIVle Valet, seigneur de Ste-Maure, Nouâtre, du Grand-Pressigny et de Marcillac (fils de GuillaumeIIIle Valet de Ste-Maure x Jeanne de Rancon, petite-fille de GeoffroiIVde Rancon et de Jeanne Maingot de Surgères, vicomtesse d'Aulnay), et d’Alix fille de SavaryVde Thouars
son fils AmauryIV (1326-† le ), lieutenant général en Anjou-Maine-Touraine pour CharlesV en 1367, meurt sans postérité légitime de sa femme Pérenelle, vicomtesse de Thouars et comtesse de Dreux, remariée sans postérité en 1375 à ClémentIITristan Rouault (AmauryIV avait deux enfants naturels: Pierre, et Jeannette qui épouse Thibault de La Devillière).
Partage familial: Sablé et Précigné sont alors vendus en 1371 à LouisIerduc d'Anjou; Craon et Châteauneuf-sur-Sarthe, vont à la sœur d'AmauryIV, Isabelle de Craon; Ste-Maure, Nouâtre et Pressigny vont aussi à Isabelle, qui les cédera en 1376 à sa nièce Jeanne de Montbazon ci-dessous, mariée en 1373 à GuillaumeII de Craon; Châteauneuf-sur-Charente et Jarnac sont cédés dès par AmauryIV à ladite nièce Jeanne de Montbazon à l'occasion de son mariage; par un accord familial de 1346, confirmé par le Parlement le , Briollay, Ingrandes et Chantocé (fiefs anciens des Craon) vont à Pierre de La Suze ci-dessous, du deuxième lit d'AmauryIII; le sort de Marcillac n'est pas absolument clair
Maurice VII continuera la branche des barons de Craon par sa fille aînée, Isabeau de Craon (vers 1327/1330-† ), sœur d'AmauryIV, qui marie en premières noces en 1338/1349 GuyXI de Laval, † 1349 sans postérité; puis en deuxièmes noces en 1357/1358 Louis de Sully (fils de JeanII et Marguerite de Bourbon fille de LouisIer, remariée à Hutin de Vermelles) et sera, par leur fille Marie de Sully (vers 1368-1409; dame de Sully, Craon et Châteauneuf-sur-Sarthe), la future belle-mère de GuiVIde La Trémoille, épousé en 1383, et du connétableCharles d'Albret, épousé en 1400, et par cette dernière union une ancêtre d'HenriIV. La Maison de La Trémoille sera l'héritière de la Baronnie de Craon du XIVesiècle au XVIIesiècle
l'autre fille de Maurice VII, Jeanne/Aléonor de Craon (ca. 1330-ca. 1385), est la (deuxième) femme de Renaud de Montbazon:
sa fille Jeanne de Montbazon (Jeanne de Montbazon est souvent dite la fille d'Eustach(i)e d'Anthenaise: mais en fait, elle est bien fille de Jeanne de Craon; quant à Eustache d'Anthenaise, traditionnellement présentée comme la première femme de Renaud de Montbazon, elle pourrait être sa mère, femme d'un premier Renaud, aussi nommé — ou confondu avec — BarthélemyII de Montbazon?[3],[4],[5]), est en 1372 la femme de GuillaumeII de Craon, vicomte de Châteaudun après son père GuillaumeIer le Grand, et seigneur aussi des fiefs venus de sa femme Jeanne: voir ci-dessus et ci-dessous (Jarnac, Châteauneuf-sur-Charente, Ste-Maure, Pressigny, Nouâtre, plus des droits sur Marcillac?).
Pierre de La Suze (vers 1315-† ), seigneur de La Suze, Briollé, Ingrandes et Chantocé, x 1° Marguerite de Pons, et 2° 1355/1361 Catherine de Machecoul, avec postérité du deuxième mariage fondue dans les Lavalde Retz: ainsi, le célèbre criminel et maréchal Gilles de Rais était son arrière-petit-fils par sa mère Marie de Craon et son grand-père maternel Jean de Craon-La Suze (vers 1356-1432), fils de Pierre
Béatrice de Craon, x 1327 1° Jean, fils aîné prédécédé de JeanIerde Parthenay; et 2° Eon de Lohéac avec postérité féminine
trois autres enfants: Simon, † 1333; Isabelle, † 1334; Marguerite, † 1336, religieuse à Longchamp.
1311, 27 juin. Ratification d'un accord entre Aliénor de Bretagne, abbesse de Fontevrault, et AmauryIII[7].
En 1312, AmauryIII devenu sénéchal d'Aquitaine, fonde la bastide de Créon pour laquelle il donne son patronyme (Créon/Craon), pour le compte du roi ÉdouardII d'Angleterre, son cousin issu de germain (comme son père MauriceV, il sert à la fois le roi capétien et le roi Plantagenêt). La charte du , authentifiée par la Cour ducale de Bordeaux le , et par un édit de Westminster du signé du cabinet du roi ÉdouardII d’Angleterre duc de Guyenne (ou d'Aquitaine), fonde la bastide de Créon[8].
Avec la création de lieutenants-généraux chargés de protéger les limites des provinces frontalières, les rois de France Charles le Bel en 1323, puis Philippe de Valois en mars 1331, rachètent successivement à AmauryIII les sénéchaussées de Touraine, puis d'Anjou et du Maine: AmauryIII sera donc le dernier sénéchal héréditaire de ces trois provinces, charges venues de son ancêtre Guillaume[9].
«Les fiefs des Craon, p. 565», sur La structure familiale des Craon, du XIesiècle à 1415, thèse soutenue par Fabrice Lachaud le 27 avril 2012, Université Michel-de-Montaigne-Bordeaux III
Le destin féodal de Marcillac, un fief des sires de Rancon depuis la fin du XIesiècle, rencontre les Craon grâce à Isabelle de Lusignan-la Marche, dame de Chantocé, et aussi dame de Marcillac et Beauvoir-sur-Mer (douaires venus de ses deux maris), épouse de MauriceIV de Craon († 1250), puis remariée vers 1251 à GeoffroiIV de Rancon. GeoffroiIV de Rancon transmet Marcillac (au moins le principal de la seigneurie) à son arrière-petite-fille Isabelle de Sainte-Maure-Pressigny, † 1310, première femme d'AmauryIII de Craon, petit-fils de MauriceIV et d'Isabelle de Lusignan. Après, Marcillac va logiquement à la descendance du premier lit d'AmauryIII: son fils aîné Maurice VII l'a possédé, et peut-être son propre fils AmauryIV. Mais on trouve ensuite Marcillac dans la branche des Châteaudun-Ste-Maure, venue du deuxième lit d'AmauryIII avec Béatrice de Roucy-La Suze: soit GuillaumeIer puis son fils GuillaumeII, soit directement GuillaumeII, titré seigneur de Marcillac avant même son mariage en 1372 avec une héritière de la branche aînée, Jeanne de Montbazon ci-dessous. Ce changement de branche est-il advenu par une disposition testamentaire ou un accord de partage familial, la branche aînée (AmauryIII, son fils Maurice VII ou les enfants de ce dernier, AmauryIV et Isabelle de Craon) cédant Marcillac à la branche cadette, pourtant sans parenté directe avec les Rancon/Ste-Maure. Une part a pu rester à la branche aînée en la personne de Jeanne de Craon, sœur puînée d'AmauryIV et d'Isabelle, et épouse de Renaud de Montbazon: car sa propre fille Jeanne de Montbazon est dite aussi dame de Marcillac: mais c'est peut-être aussi en douaire, car Jeanne de Montbazon est la petite-cousine et la femme de... GuillaumeII de Craon. En tout cas le couple GuillaumeII x Jeanne de Montbazon assume pleinement la seigneurie de Marcillac, et c'est d'eux que les La Rochefoucauld tiendront la principauté de Marcillac (cf. AmauryIer < MauriceV, et Marcillac à la fin de l'article).