La première session de l'agrégation d'italien se tint en 1900[1], sous l'impulsion de Charles Dejob[2]. Cette année-là, deux personnes furent reçues, sur une dizaine de candidats[3], chiffres appelés à demeurer constants tout au long de la première moitié du XXesiècle.
L'objectif de cette création était alors de renforcer la formation des professeurs d'italien des lycées, en la fondant sur l'étude de la littérature de langue italienne depuis les origines. La décision se place dans le contexte de création des premières chaires de littérature italienne dans les facultés françaises, au tournant des XIXesiècle et XXesiècle, et de naissance de l'italianisme français, marquée notamment par la figure de Julien Luchaire, fondateur de l'Institut français de Florence qui vit passer de nombreux étudiants à l'agrégation.
Les agrégations d'italien et d'espagnol furent longtemps liées en raison du caractère latin des deux langues. Néanmoins, les deux concours ont connu des évolutions assez divergentes au cours du XXesiècle: alors que des questions relatives à l'histoire de l'Espagne et de l'Amérique hispanophone ont été introduites au programme de l'agrégation d'espagnol, l'agrégation d'italien est demeurée fondée sur les seules œuvres littéraires.
Parmi les agrégés d'italien célèbres, on peut mentionner:
Maurice Mignon (1882-1962), ancien élève de l'ENS d'Ulm, italianiste, professeur à la faculté des lettres d'Aix-Marseille (1922), fondateur du Collège international de Cannes (1931) et du Centre universitaire méditerranéen de Nice (1933);
Pierre Ronzy (1885-1976), italianiste, spécialiste de Papire Masson et d'Ada Negri, professeur à la faculté des lettres de Grenoble;
un concours externe, ouvert aux titulaires d'un master ou équivalent[6];
un concours interne, ouvert aux fonctionnaires et agents publics exerçant depuis au moins cinq ans, et pouvant justifier de la maîtrise ou d’un diplôme ou titre de niveau égal ou supérieur.
Épreuves du concours externe
Depuis la réforme mise en application lors de la session 2018[7], les épreuves du concours externe d'agrégation d'italien sont les suivantes:
3. Explication en langue française et traduction d'un texte ancien, suivie d'une interrogation de linguistique historique et d'une interrogation de latin[13]
1 h 30
45 min
4
4. Explication en langue italienne d'un texte moderne ou contemporain[14]
1 h 30
45 min (30 min d'explication et 15 min d'entretien)
4
À l'issue des épreuves orales d'admission, qui se déroulaient en 2018 à l'Université Jean-Moulin-Lyon-III, une note de maîtrise de la langue italienne et de la langue française (coefficient 3) est attribuée aux candidats[15].
Le programme de chacune des deux agrégations change tous les ans. Le programme de l'agrégation externe est renouvelé de moitié chaque année, chaque question reste donc deux ans au programme. Composé de quatre questions, il couvre généralement quatre grandes périodes de la littérature italienne: le Moyen Âge, la Renaissance, l'époque moderne (XVIIIesiècle et XIXesiècle) et le XXesiècle. Le programme de l'agrégation interne est composé de deux questions, qui correspondent habituellement à deux questions du programme de l'agrégation externe de la même session, une question sur le Moyen Âge ou la Renaissance, et une sur le XVIIIesiècle, le XIXesiècle ou le XXesiècle.
Session 2014: 1. Saint François et le franciscanisme dans l’art et la littérature des XIIIeetXIVesiècles; 2. La nouvelle italienne au XVIesiècle; 3. Le théâtre de Carlo Goldoni; 4. L’œuvre poétique de Salvatore Quasimodo.
Jean-Pierre Mouchon, dans «Cent ans de vie du lycée Montgrand (1891-1892/1991-1992)» ( Marseille, Terra Beata, 1reédition, 1994, 400 pp., ill., 3eédition, 1998, 403 pp., ill., 4eédit. 2001), les pages 259-263 sont consacrées à l'historique des études italiennes en France sur tout le XXesiècle.
Jérémie Dubois, Enseigner l'Italie en France (1894-1940), thèse soutenue en 2010 à l'École pratique des hautes études (EPHE), sous la direction de Gilles Pécout, directeur d'études de la IVe section.
"Le panthéon de la Littérature italienne dans les programmes de l'Agrégation" (M. Lucarelli), dans: L'Italie vue d'ici - La traduction-migration (2), dir. A. Tosatti - J.-Ch. Vegliante, Paris, L'Harmattan, 2012, p. 243-60.
Christophe Charle, Les professeurs de la faculté des lettres de Paris: Dictionnaire biographique 1909-1939, Paris, Institut national de recherche pédagogique, , 224p. (ISBN2-7342-0105-4, lire en ligne)
«Composition en langue italienne sur un sujet de littérature italienne ou sur un sujet relatif à la civilisation italienne dans le cadre d'un programme».
«Les textes à traduire sont distribués simultanément aux candidats au début de l'épreuve. Ceux-ci consacrent à chacune des deux traductions le temps qui leur convient, dans les limites de l'horaire imparti à l'ensemble de l'épreuve de traduction. Les candidats rendent deux copies séparées et chaque traduction est comptabilisée pour moitié dans la notation.»
«Composition en langue française sur un sujet de littérature italienne ou sur un sujet relatif à la civilisation italienne, dans le cadre d'un programme».
«La leçon en langue italienne porte sur une question se rapportant au programme. Un dictionnaire en langue italienne, indiqué par le jury, est mis à la disposition du candidat.»
«L'explication en langue française porte sur un texte italien du Moyen Âge ou de la Renaissance, inscrit au programme. L'explication est complétée par: la traduction de tout ou partie du texte et une interrogation de linguistique historique sur ce même texte; la traduction en français d'un texte latin inscrit au programme, suivie d'un bref commentaire grammatical choisi par le jury et portant sur ce même texte. Un dictionnaire en langue italienne et un dictionnaire latin-français, indiqués par le jury, sont mis à la disposition du candidat.»
«L'explication en langue italienne porte sur un texte italien moderne ou contemporain, extrait d'une œuvre au programme et est suivie d'un entretien en français avec le jury. Un dictionnaire en langue italienne, indiqué par le jury, est mis à la disposition du candidat.».
«À l'issue des épreuves orales, le jury attribue une note de maîtrise de la langue italienne et de la langue française, qui s'ajoute aux notes des épreuves d'admission.»
Le jury a été présidé de 2005 à 2008 par M. Michel Feuillet, professeur à l'université Jean-Moulin-Lyon-III, puis par Myriem Bouzaher, inspectrice générale de l'Éducation nationale (groupe des langues vivantes)
«Thème et version assortis de l'explication en français de choix de traduction portant sur des segments préalablement identifiés par le jury dans l'un ou l'autre des textes ou dans les deux textes.»
«L'épreuve prend appui sur un dossier composé d'un ou de plusieurs documents en langue étrangère (tels que textes, documents audiovisuels, iconographiques ou sonores) fourni au candidat.»
«Explication en langue étrangère d'un texte extrait du programme, assortie d'un court thème oral improvisé et pouvant comporter l'explication de faits de langue. [...] L'explication est suivie d'un entretien en langue étrangère avec le jury. Une partie de cet entretien peut être consacrée à l'écoute d'un court document authentique en langue vivante étrangère, d'une durée de trois minutes maximum, dont le candidat doit rendre compte en langue étrangère et qui donne lieu à une discussion en langue étrangère avec le jury. Les choix des jurys doivent être effectués de telle sorte que tous les candidats inscrits dans une même langue vivante au titre d'une même session subissent les épreuves dans les mêmes conditions.»