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poète américaine, essayiste De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Adrienne Rich, née le à Baltimore dans l'État du Maryland et morte le à Santa Cruz dans l'État de la Californie, est une poète, essayiste, critique littéraire, professeure d'université et théoricienne féministe américaine. À partir des années 1970, une part importante de son œuvre est consacrée à son lesbianisme et à son engagement contre l'hégémonie de l'hétérosexualité comme seule norme sociale de la sexualité.
Naissance | |
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Décès | |
Nationalité | |
Domiciles |
Santa Cruz (jusqu'en ), Baltimore |
Formation | |
Activité |
poète, essayiste, professeure d'université, militante des droits des lesbiennes |
Père |
Arnold Rice Rich (en) |
Conjoint | Alfred Haskell Conrad (1953-1970) Michelle Cliff (1976-2012) |
A travaillé pour | |
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Membre de | |
Influencée par | |
Site web | |
Distinctions | Liste détaillée Bourse Guggenheim () Shelley Memorial Award () National Book Award ( et ) Ruth Lilly Poetry Prize () Common Wealth Award of Distinguished Service () Lenore Marshall Poetry Prize () Academy of American Poets Fellowship () Poets' Prize (en) () Médaille Robert-Frost () Prix MacArthur () Prix Bollingen () Docteur honoris causa de l'université Brandeis National Book Critics Circle Award for Poetry (en) Docteure honoris causa de l'université Harvard Wallace Stevens Award Prix Lambda Literary Membre de l'Académie américaine des arts et des sciences |
Archives conservées par |
Diving into the Wreck (d), On Lies, Secrets and Silence (d), The Dream of a Common Language |
Adrienne Cecile Rich est née le 1929, à Baltimore, dans le Maryland[2],[3]. Elle est la fille aînée du docteur Arnold Rich, un médecin légiste et professeur à la Johns Hopkins School of Medicine et de Helen Jones Rich, une pianiste et compositrice classique de formation. Arnold Rich est le fils d'un couple de Juifs ashkénazes qui a quitté l’Europe pour s'installer à Vicksburg dans le Mississippi. Helen Jones est issue d'une famille de White Anglo-Saxon Protestant du Sud, qui grâce à une bourse a pu suivre des cours de piano et de composition à l'Institut Peabody, conservatoire supérieur de musique rattaché à l'université Johns-Hopkins de Baltimore. C'est à Baltimore que Helen Jones et Arnold Rich se sont rencontrés, ils se marient en 1925. Après leur mariage, Helen Jones Rich met fin à sa carrière artistique pour se consacrer à l'éducation de ses deux filles[4],[5].
Son père, pétri de culture humaniste, traite Adrienne comme son fils, lui ouvre grand les rayons de sa bibliothèque et lui fait découvrir ses poètes préférés et plus particulièrement William Blake, Dante, Alfred Tennyson et John Keats. Adrienne Rich est encouragée par son père aussi bien pour ses lectures que pour ses premiers écrits. La relation d'Adrienne Rich avec son père sera déterminante pour son éducation et par la suite pour sa carrière littéraire[6],[4],[7],[8].
Après ses études secondaires à la Roland Park Country School (en)[9] de Baltimore, elle est admise au Radcliffe College[10],[11] en 1947, où elle a obtenu son Bachelor of Arts (licence) en 1951[12].
La même année, elle publie son premier recueil de poèmes, A Change of World, qui est remarqué par l'écrivain et critique littéraire W. H. Auden, lui permettant d'être la lauréate du "Yale Series of Younger Poets Competition"[13],[12].
En 1953, elle reçoit une bourse de la fondation Guggenheim pour étudier à l'université d'Oxford au Royaume-Uni pendant un an. Après des vacances de Pâques passées à Florence elle décida de ne pas revenir à Oxford et de continuer à découvrir la culture italienne et de se vouer à l'écriture poétique. C'est pendant cette année que se déclareront les premiers symptômes de la polyarthrite rhumatoïde[14].
Après la publication de The Diamond Cutters, and Other Poems, en 1953 elle va rester huit ans sans publier, elle traverse une crise personnelle, de doute, de questionnements, elle découvre Mary Wollstonecraft, James Baldwin et Simone de Beauvoir et décide après son dernier accouchement en 1959 de reprendre le contrôle de sa vie et de son corps.
En 1966, Adrienne Rich enseigne la poésie à l'Université de Columbia de New York, elle y rencontre les idées radicales inondant le campus, en particulier le mouvement anti-Vietnam et celui de la libération des femmes. La même année, son mari est embauché au City College de New York. En 1968, elle obtient également un poste d'enseignant au City College dans le cadre du programme Seek[15] qui a tenté de tendre la main aux étudiants défavorisés. Dans son travail, les idées radicales commencent à faire surface dans son recueil de poésie Leaflets paru en 1969 et de façon plus décisive dans ses articles qui avaient maintenant commencé à apparaître dans des revues féministes. Son engagement politique créa une crise au sein du couple. En 1966, le couple se sépare. Son mari se suicide en 1970[16].
En 1971, elle édite son poème The Will to Change, marqué par son évolution personnelle[17], qu'elle étayera en 1973 avec la parution de Diving into the Wreck.
Avec Twenty-one Love Poems en 1976, elle révèle ses premières amours lesbiennes.
Elle commence sa vie de couple avec Michelle Cliff, poète et romancière d'origine jamaïcaine[18], en 1976. Avec sa compagne, elle deviendra la rédactrice en chef de la revue lesbienne Sinister Wisdom. En 1984, le couple emménage dans la ville de Santa Cruz dans l’état de Californie. Dans la dernière partie de sa vie, les œuvres notables de Adrienne Rich seront surtout des essais comme Compulsory Heterosexuality and Lesbian Existence ou On Lies, Secrets and Silence.
Ses articles abordent divers thèmes : le féminisme, la maternité, les droits civils, le pacifisme, la violence faite au femmes dans les prisons, la maltraitance envers les femmes, l’homosexualité.
Fin 1953, de retour au Massachusetts, elle épouse un économiste, Alfred H. Conrad (en). le couple donne naissance à trois enfants : David né en 1955, Pablo né en 1957 et Jacob né en 1959. Ils se séparent en 1970, peu de temps après Alfred H. Conrad se donne la mort en octobre 1970[20],[21],[22].
De 1976 jusqu'à son décès en 2012, dû à la polyarthrite rhumatoïde, elle partage sa vie avec la poète Michelle Cliff[23] dans la ville de Santa Cruz[24],[25].
Adrienne Rich se méfie du terme de « féminisme » et de son utilisation, elle préfère utiliser le terme « libération des femmes ». Pour elle, ce dernier terme est plus susceptible de transmettre les enjeux de la lutte des femmes pour leur émancipation à la génération suivante. D'autre part, en utilisant le terme de « libération des femmes » cela signifie que les femmes sont dans des processus de libération des facteurs sociaux, économiques, culturels qui peuvent être considérés comme oppressifs envers à leurs droits.
Elle dit dans Of Woman Born: Motherhood as Experience and Institution que « nous avons besoin de comprendre le pouvoir et l'impuissance incarnée par la maternité dans la culture patriarcale. »
Adrienne Rich parle aussi de la nécessité pour les femmes de s'unir dans son livre On Lies, Secrets, and Silence. Dans ce livre, elle a écrit : « Nous les femmes avons souvent eu le sentiment malsain d'un clivage profond quant à la vérité de notre expérience. Notre avenir dépend de la santé mentale de chacune d'entre nous, et par delà les aspects subjectifs, personnels nous avons le projet de décrire notre réalité pleinement, clairement autant que nous le pouvons les unes aux autres. »
Compte tenu de la condition des femmes dans les années 1950-70, on peut dire que les œuvres de Rich sur le féminisme sont avant-gardistes. Ses vues sur l'égalité des droits et la nécessité pour les femmes de maximiser leur potentiel, de développer des processus d'autonomisation peuvent être considérées comme progressistes pour l'époque.
Pour Adrienne Rich, la société dans son ensemble est fondée sur le patriarcat et en tant que telle, elle limite les droits des femmes. Pour l'égalité des droits à atteindre entre les sexes, les notions existantes devront être réajustées pour inclure la perspective féminine[26],[27],[28].
L'un de ses essais les plus célèbres, Compulsory Heterosexuality and Lesbian Existence[29] (1980), expose sa théorie du « continuum lesbien » contre l'hétérosexisme, essai qui a eu un fort retentissement social et théorique au sein de la pensée féministe[30]. Dans cet essai, souvent comparé à La Pensée Straight de Monique Wittig, Adrienne Rich entend problématiser l'hétérosexualité pour la dénaturaliser ; ce n'est plus l'homosexualité qui est un problème mais le modèle hégémonique de l'hétérosexualité. D'après Rich, les femmes vivant sous les injonctions du régime hétérosexuel parviennent toujours à tisser des liens intimes et sentimentaux entre elles, en évoluant dans ce qu'elle nomme un « continuum lesbien » où s'exprime « un large registre d’expériences (…) impliquant une identification aux femmes »[31]. Cette notion de continuum lesbien permet de penser les liens entre féminisme et lesbianisme, tout en explorant les diverses formes de solidarités féminines élaborées au sein des sociétés patriarcales.
Selon Charlotte Blanchard, auteure d'une thèse soutenue à l'université Bordeaux-Montaigne en 2019, l’œuvre d'Adrienne Rich est relativement peu connue par le lectorat français. Elle indique dans le texte présentant sa thèse : « Malgré différentes tentatives pour accueillir la poésie d’Adrienne Rich en France (traduction de ses essais, inscription au programme de l’agrégation, lecture en librairie) elle est toujours en 2019 dans une situation ambiguë de présence mais d’invisibilité pour le lectorat français. »[32]
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