Abbaye Saint-Sauveur d'Anchin
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L'abbaye Saint-Sauveur d'Anchin est une ancienne abbaye bénédictine fondée en 1079 sur le territoire de l'actuelle commune de Pecquencourt, dans le département du Nord, en France. Important foyer culturel du XIe au XIIIe siècle, ce monastère produit de nombreux manuscrits et chartes[1]. En 1568, l'abbaye fond le collège d'Anchin, le plus grand collège de l'université de Douai. L'abbaye est supprimée à la Révolution et démolie en 1792.
Abbaye Saint-Sauveur d'Anchin | ||||
L'abbaye Saint-Sauveur d'Anchin au XVIe siècle, cartulaire de l'Album de Croÿ, gouache par Adrien de Montigny | ||||
Présentation | ||||
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Culte | catholique romain | |||
Type | abbaye | |||
Rattachement | bénédictin | |||
Début de la construction | 1079 | |||
Date de démolition | 1792 | |||
Protection | Inscrit MH (1990) | |||
Géographie | ||||
Pays | France | |||
Région | Hauts-de-France | |||
Département | Nord | |||
Ville | Pecquencourt | |||
Coordonnées | 50° 23′ 03″ nord, 3° 13′ 10″ est | |||
Géolocalisation sur la carte : Nord
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
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Les vestiges de l'abbaye font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [2].
Aquicintum puis Aquacignium, Anchin (ou Enchin) est une île de 25 hectares faisant partie du territoire de Pecquencourt et baignée par des marais, par la rivière Scarpe et le ruisseau du Bouchart[3].
Les armes de l'abbaye se blasonnent ainsi : « D'azur semé de fleurs de lis d'or, et un cerf passant d'argent brochant sur le tout. » |
Au VIIIe siècle, Gordaine (ou Gourdaine, en latin Gordianus), ermite et confesseur parfois considéré comme le fondateur de l'abbaye, aurait vécu dans cette île sauvage où il avait bâti une petite église (ecclesiola) où il aurait été inhumé avant que son corps ne soit transporté à Douai[4]. Une fontaine de Montigny-en-Ostrevent commémore son nom[5] et la source de l'Ermite (ou de l'Ermitage) dans le bois de Bugnicourt à Roucourt lui doit vraisemblablement son nom aussi[6]. La fête de Saint Gordaine se célèbre le 16 octobre[7]. L'église Saint-Gilles à Pecquencourt conserve un tableau anonyme du XVIIe siècle illustrant les miracles de saint Gordaine[8].
Selon la légende, Sohier (ou Soihier, ou encore Sicher), sire de Loos et de Courcelles, et Gautier, seigneur de Montigny-en Ostrevent, étaient des ennemis héréditaires. Perdu, de nuit, Sohier frappe à la porte du château de Gautier. Ce dernier le reconnaît et l'héberge néanmoins. Ils font le même rêve dans lequel un cerf blanc[9] les entraîne dans l'île de Gordaine. Le lendemain, ils se rendent sur l'île et y revoient le cerf blanc de leur songe. Ils se réconcilient et décident d'y construire une abbaye vers 1076[10].
Selon son titre de fondation, l'abbaye, dédiée au Sauveur, ne fut réellement fondée qu'en 1079 sur des terres données à cet effet par Anselme II de Bouchain, comte d'Ostrevent[11] en 1077, et Gérard II, évêque de Cambrai, lui donna la cure de Cantin.
L'église Saint-Sauveur fut consacrée en 1086.
C'est en 1096 qu'aurait été organisé à l'abbaye le légendaire tournoi d'Anchin auquel auraient participé trois cents chevaliers venus d'Ostrevent, du Hainaut, du Cambrésis et du pays d'Artois[12]. Anselme II aurait organisé ce gigantesque tournoi, aux alentours de la Chandeleur, pour l’inauguration du monastère ; une charte curieusement « jamais retrouvée » aurait même listé les noms des participants, tous de nobles chevaliers du Hainaut, de Valenciennes, Cambrai, Tournai mais aussi du Ponthieu, de l’Artois et même du Boulonnais[13],[14].
En 1109, le quatrième abbé d'Anchin érige Cantin en ville. Les dons des seigneurs successifs permettent aux abbayes d'Anchin et de Flines d'être chacune propriétaires de domaines riches et étendus sur le territoire de Cantin.
En 1182, sous Baudouin V, comte de Hainaut, commence la construction d’une nouvelle église abbatiale, qui sera consacrée en 1250.
En 1562 est édifié, sous le patronage de l'abbaye, le collège d'Anchin, important collège affilié à l'université de Douai et où l'enseignement est dispensé par les jésuites.
À la veille de sa suppression, l'abbaye jouissait de plus de 300 000 livres de rente et procurait à son dernier abbé commendataire Henri Benoît Stuart, cardinal d'York, un revenu annuel de 93 000 livres[15].
Supprimée à la Révolution française, l'abbaye d'Anchin est déclarée bien national par le décret du . Le , elle est adjugée à François-Joseph Tassart de Douai pour la somme de 47 700 livres et démolie.
La première église, sous le vocable de Saint-Sauveur, fut consacrée le . Puis en 1182, le comte du Hainaut, Baudouin V, pose la première pierre de la nouvelle église qui sera consacrée le et dont les dimensions sont de 105 mètres de long pour 26 mètres de large avec une hauteur de 26 mètres, ses quatre tours culminant à 56 mètres.
Après la Révolution, le tabernacle de l'abbaye d'Anchin est conservé à l'hôpital général de Douai, et La Trinité, ou Retable d'Anchin[16], polyptyque sur bois réalisé par l’artiste douaisien Jehan Bellegambe vers 1511 pour l'abbaye, est conservé à Douai, au musée de la Chartreuse[17].
Le grand-orgue, à 60 jeux et quatre claviers manuels dont deux de cinq octaves, construit en 1732 pour l'abbaye par Cornil Cacheux et achevé par Charles Dallery, avec son buffet orné de statues de David et Sainte Cécile sculpté en 1760 par Antoine Gilis (1702-1781)[18] d'après des dessins des moines, a été transféré en 1792 à la collégiale Saint-Pierre de Douai par Louis Péronard[19].
Gossuin, disciple bien-aimé de Bernard de Clairvaux, contemporain et vainqueur d'Abélard, fut un des hommes les plus savants de son temps qui institua une école d'enluminure de manuscrits dans son abbaye. La bibliothèque de l'abbaye, constituée d'actes originaux du XIe au XIVe siècle a été conservée presque intégralement. En 1792, elle a été transférée à Douai. Ces manuscrits échappés des guerres et des révolutions forment, avec ceux de l'abbaye de Marchiennes, une grande partie du fonds de la bibliothèque municipale de Douai[52].
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