2 et 3 janvier: émeute de subsistance à Arles[1]; les meneurs sont sévèrement châtiés: l’un est pendu, huit condamnés aux galères à vie et d’autres à dix et cinq ans[2].
Février: création de cent offices de barbiers-perruquiers à Versailles[5].
20 mars: affaire des refus de sacrements ou des «billets de confession» dans l’archevêché de Paris. Le , Bouettin, curé de Saint-Étienne-du-Mont, refuse l’extrême onction à un oratorien janséniste. Sa mort provoque un scandale[6]. Le Parlement part en guerre contre Bouettin, alors que le roi vient au secours de l’Église officielle contre les parlementaires. Au Conseil d’en haut, d’Argenson et le parti dévot soutiennent les «constitutionnaires» antijansénistes, pendant que Machault et la Pompadour naviguent entre les deux groupes alliés, augustinien et curial. Le conflit s’envenime à la fin de l’année (12 décembre), à la suite de refus de sacrements qui concernent les nonnes jansénistes.
27 mars: le pasteur protestant François Bénezet est exécuté à Montpellier[7].
4 avril: un arrêt du Conseil casse le décret de prise de corps contre Bouettin[8].
18 avril: arrêt du parlement de Paris qui défend les refus de sacrements. Il interdit «à tout ecclésiastique de ne faire aucun acte tendant au schisme, notamment aucun refus public de sacrement, sous prétexte de défaut de présentation de billet de confession ou de déclaration du nom du confesseur, ou de l’acceptation de la bulle Unigenitus»[6] Le 29 avril, un arrêt du Conseil rappelle le silence imposé en matière religieuse et la soumission due à la constitution Unigenitus, loi du royaume. Le , le roi institue une commission bipartite d’évêques et de magistrats pour statuer sur la question des billets de confession, mais elle n’aboutit pas[8].
20-21 avril: émeute de subsistance à Rouen[9], suivie de cinq pendaisons et d’une condamnation aux galères.
17 octobre: la marquise de Pompadour reçoit la faveur du tabouret comme une duchesse[13]. Sa liaison avec le roi s’estompe mais elle garde son influence. Elle lui fournit des maîtresses successivement logées au Parc-aux-Cerfs. De ces liaisons naissent une dizaine de bâtards, qui ne sont pas légitimés[14].
12 décembre: un conseiller du Parlement de Paris dénonce deux refus de sacrements faits à deux religieuses jansénistes, à Paris, par le curé et les vicaires de Saint-Médard[15].
Ségolène de Dainville-Barbiche, Devenir curé à Paris: Institutions et carrières ecclésiastiques, 1695-1789, Presses universitaires de France, (ISBN978-2-13-073845-9, présentation en ligne)
Guy Lemarchand, «Les troubles de subsistances dans la Généralité de Rouen (seconde moitié du XVIIIe siècle)», Annales Historiques de la Révolution Française, vol.30, no1, , p.183-204 (présentation en ligne)