Îles Andaman-et-Nicobar
l'un des huit territoires de l'Union indienne De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Les îles Andaman-et-Nicobar (bengali : আন্দামান ও নিকোবর দ্বীপপুঞ্জ, hindi : अंडमान और निकोबार द्वीपसमूह, tamoul : அந்தமான் நிக்கோபார் தீவுகள், telugu : అండమాన్ నికోబార్ దీవులు, espagnol : Islas Andamán) constituent l'un des huit territoires de la république de l'Inde.
îles Andaman-et-Nicobar अंडमान और निकोबार द्वीपसमूह | |
Emblème |
|
Localisation du territoire en Inde. | |
Administration | |
---|---|
Pays | Inde |
Capitale | Port Blair |
Création | |
Langue officielle | Hindi et anglais |
Lieutenant-gouverneur | Devendra Kumar Joshi (en) |
Démographie | |
Population | 380 000 hab. (2012) |
Densité | 46 hab./km2 |
Rang | 32e |
Géographie | |
Superficie | 8 249 km2 |
Rang | 27e |
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La superficie totale de ces îles est d'environ 8 249 km2. Elles sont situées à environ 1 380 km au sud-est de l'État d'Andhra Pradesh, en Inde continentale, et au sud-sud-ouest des côtes méridionales de la région d'Ayeyarwady, en Birmanie. Le territoire suit d'abord une orientation plutôt sud-sud-ouest, puis sud-sud-est, pour se terminer à 203 kilomètres au nord-ouest de l'île indonésienne de Sumatra. Elles comprennent deux groupes d'îles, les îles Andaman et les îles Nicobar, séparés par le 10e parallèle nord et tous deux compris dans la mer d'Andaman.
La capitale du territoire est Port Blair.
Géographiquement, les îles Andaman-et-Nicobar font partie de l'Insulinde. Elles séparent la mer d'Andaman, à l'est, du golfe du Bengale, à l'ouest[1].
Selon certaines sources, l'origine du nom Andaman proviendrait de Handuman, la forme malaise du nom du dieu hindou Hanuman[2].
Toutefois, une étymologie alternative est plus souvent avancée. Andaman viendrait de la traduction du sanskrit nagnamanaba, signifiant « homme nu », le mot Nicobar venant lui aussi du tamil nakkavaram signifiant « nu »[3]. Ceci semble corroboré par l'appellation chinoise désignant ces contrées, Ch'u luan-wu (litt. « pays des montreurs de testicules »)[4],[5]. Il est possible que ces dénominations aient leur source dans l'observation de loin des Andamanais, populations autochtones des îles qui, jusque vers la fin du XXe siècle, vivaient en effet nus.
Voici quelques îles : South Sentinel Island, North Sentinel Island, Petite Andaman...
Des études archéologiques estiment l'arrivée des premiers humains dans l'archipel il y a plus de 2 200 ans. Cependant, des études génétiques et anthropologiques mettent en évidence que les populations autochtones de l'archipel des Andaman ont été isolées des autres populations dès le Paléolithique moyen[1].
À la suite de cela, les Andamanais se sont diversifiés dans des groupes territoriaux distincts linguistiquement et culturellement.
Au XIe siècle, Rajendra Chola Ier, roi indien de la dynastie des Chola, conquiert les îles Andaman avec le but de les utiliser comme base navale stratégique pour contrer l'influence grandissante de l'empire Sriwijaya (empire hindou situé dans l'île de Sumatra en Indonésie). Ils ont appelé les îles Timaittivu (« îles impures » en tamoul).
Au XVIIe siècle, les îles ont fourni une base maritime temporaire pour les navires des Marathas. L'amiral Kanhoji Angre a établi sa suprématie navale avec une base dans les îles[6].
Les Britanniques utilisèrent l'archipel comme prison pour les combattants de la liberté du mouvement pour l'indépendance de l'Inde. Cet emprisonnement s'appelait le Kalapani et ce bagne était surnommé la « Sibérie de l'Inde britannique ».
C'est en 1789 que les Britanniques établirent une base navale et une colonie pénitentiaire sur les îles. En 1796, ils l'abandonnèrent en raison d'épidémies (paludisme[6]). Mais après la révolte de 1857 en Inde (également appelée la révolte des cipayes) contre la Compagnie anglaise des Indes orientales, les autorités britanniques considérèrent la nécessité d'une prison sécurisée dans une région éloignée. Ils entreprirent la même année sa construction à Port Blair, la capitale des îles Andaman et Nicobar[7]
La plupart des prisonniers étaient des opposants politiques (opposés aux Britanniques). La prison comprenait 698 cellules conçues pour l'isolement ; chaque cellule mesurait 4,5 m de long, 2,7 m de large avec une fenêtre de ventilation unique à 3 mètres du sol. Le nombre de prisonniers qui sont morts entre ses murs est estimé à plusieurs milliers, en raison de mauvais traitements, torture, conditions de vie et de travail très difficiles[8].
Les Britanniques occupèrent l'archipel jusqu'à ce que les Japonais s'en emparent au cours de la Seconde Guerre mondiale. Les îles furent alors placées sous l'autorité du Gouvernement provisoire de l'Inde libre dirigé par Subhash Chandra Bose (ou Netaji).
Avec l'indépendance de l'Inde en 1947, l'archipel devint un territoire de l'Union[6].
Le , l'archipel a été dévasté par le tsunami qui a suivi un tremblement de terre. On estime à 7 000 le nombre de personnes mortes lors de la catastrophe.
L'archipel proche de l'épicentre a subi de nombreux dégâts.
Les dégâts créés lors de la catastrophe ont été accentués par le fait que les littoraux des îles Andaman et Nicobar étaient pratiquement dépourvus d’infrastructures et demeuraient à l’écart de tout investissement en matière de prévention des risques. De plus, le fait que les îles appartiennent à l'Union indienne alors qu'elles se situent loin n'a pas aidé à la réactivité des secours[9].
Les autorités indiennes se sont inquiétées que les Grands Andamanais aient péri dans le tsunami mais ils s'en sont sortis indemnes. Ils ont eu le temps de se réfugier à l'intérieur des terres et selon des anthropologues ils auraient été avertis du danger grâce à la « nature » (notamment par les animaux).
Néanmoins, leur habitat a été gravement endommagé. Comme ils se nourrissent de ressources naturelles, la destruction des littoraux peut être très dangereuse pour leur survie. En effet, certaines mangroves où ils pêchaient ont été entièrement dévastées[10].
Le territoire est formé de deux archipels : les îles Andaman et les îles Nicobar. Il compte plus de 570 îles, parmi lesquelles 38 sont habitées de manière permanente. La plupart de ces îles (environ 550, dont 26 habitées) appartiennent à l'archipel des îles Andaman, les îles Nicobar ne comptant que 22 îles (12 habitées). Les Andaman sont séparées des Nicobar par les 150 kilomètres du passage du dixième parallèle (en).
La superficie totale des îles Andaman est d'environ 6 408 km2, celle des îles Nicobar d'environ 1 841 km2.
Selon le recensement de l'Inde de 2011, la population du territoire de l'Union des îles Andaman et Nicobar était de 379 944, dont 202 330 (53,25 %) étaient des hommes et 177 614 (46,75 %) étaient des femmes. Le sex-ratio était de 878 femmes pour 1 000 hommes.
La population vit majoritairement dans les îles Andaman. En effet, seulement 10 % de la population vivait dans les îles Nicobar[11].
Les îles Andaman sont aujourd'hui habitées par une majorité de Bengalis hindouistes venus du Bengale oriental (actuel Bangladesh) lors de la partition des Indes en 1947. De son côté, le gouvernement indien a incité la population à venir s'installer sur l'archipel en offrant des terres. Il en est résulté un très fort accroissement de la population des îles[8]. Ainsi la majorité de la population est hindouiste, mais on trouve aussi beaucoup de chrétiens et une importante minorité musulmane.
L'archipel est également peuplé par une population indigène qui vit relativement isolée. (On définira ici indigène comme une personne appartenant à une population implantée dans un pays avant sa colonisation[12]).
Bien que la population soit composée de 26 % de Bengalis, de langue bengalie, les langues de l'administration sont l'hindi et l'anglais. Entre 15 % et 20 % de la population maîtriserait des degrés divers l'hindi. Comme l'anglais ou l'hindi, le bengali n'est pas une langue autochtone, mais elle est présente dans l'archipel surtout depuis 1947 et 1971-1973 et la guerre d'indépendance du Bangladesh contre le Pakistan avec la fuite de nouveaux réfugiés hindous du Bengale oriental.
La population indigène est constituée de plusieurs tribus. Ils sont cependant tous des chasseurs-cueilleurs et sont aussi appelés « Négritos ». Le nom générique de Négritos vient de leur apparence physique. Leur physionomie est nettement distincte de celles des peuples asiatiques qui les entourent ; plus petits, avec une peau très foncée. Certains anthropologues les considèrent comme les premiers humains ayant quitté l'Afrique et, d'après des tests ADN, leurs plus proches parents seraient les Bochimans du désert du Kalahari (Afrique australe)[8].
Les cinq ethnies recensées sur les îles Andaman, ou Andamanais, d'apparence et de mode de vie très similaires, sont regroupées en deux groupes :
Les îles Andaman et Nicobar sont encore assez méconnues mais elles deviennent de plus en plus touristiques. En effet, elles attirent pour leurs immenses plages (sur l'île d’Havelock, la «Beach Number 7» ou «Radha Nagar Beach» a été élue plus belle plage d’Asie par le Time Magazine [16]) , leurs îles vierges et les opportunités pour les sports d'aventure comme la plongée sous-marine. Selon les estimations officielles, le flux de touristes a doublé, passant de 130 000 en 2008 à près de 300 000 en 2012.
Néanmoins, l'afflux de touristes n'augmente pas assez pour certains. Le tourisme pourrait se développer en améliorant les infrastructures, notamment de l'aéroport[17]. Mais la population locale s'est opposée à la création d'un aéroport international pour préserver l'archipel et le projet a été annulé[18].
La capitale de l'archipel Port Blair possède des lieux de visites comme l'ancienne prison et ses cellules, le parc national marin Mahatma Gandhi, le complexe aquatique Andaman, le moulin à scie Chatham, le musée de la forêt ou encore le musée naval.
Les touristes indiens n'ont pas besoin d'un permis pour visiter les îles Andaman, mais s'ils veulent visiter une zone où vivent les populations indigènes, ils ont besoin d'un permis spécial du commissaire adjoint de Port Blair. Des permis sont requis pour les ressortissants étrangers. Pour les ressortissants étrangers arrivant par avion, ceux-ci sont accordés à l'arrivée à Port Blair.
Sur le reste des îles, certaines zones sont dites « militaires » et sont interdites aux étrangers et aux touristes, du fait du contexte géostratégique de l'archipel. En effet, la situation géographique des îles, proches notamment du détroit de Malacca, constitue un véritable atout pour l'Inde[19].
Accéder aux îles n'est pas des plus évidents. Il n’existe pas d’aller/retour simple depuis la France pour les îles Andaman et Nicobar. Pour se rendre sur l'archipel, il faut prendre un vol ou un bateau à Chennai ou Calcutta, les deux seules villes indiennes qui proposent des liaisons pour Port Blair[16].
Les îles Andaman sont évoquées dans l'une des aventures de Sherlock Holmes : Le Signe des quatre.
Le film documentaire d'Alexandre Dereims, Nous sommes l'humanité, sur et avec une tribu Jarawa, est sorti en 2018.
Jules Verne mentionne les îles du Grand-Andaman, et « sa pittoresque montagne de Saddle-Peak, haute de deux mille quatre cents pieds » dans le chapitre 16 du roman Le Tour du monde en quatre-vingts jours. Il ajoute que l'île est habitée par les « sauvages Papouas », dont Jules Verne précise bien qu'on les a assimilés à tort à des anthropophages[21].
Un très beau roman de Subhanghi Swarup, Dérive des âmes et des continents se situe aux îles Andaman (collection Suites, éditions Métaillé, 2022, traduction de l'anglais par Céline Schwaller, de Latitudes of Longing).
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