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Église orthodoxe autocéphale dérivée de l'église d'Antioche De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'Église syriaque orthodoxe (syriaque : ܥܺܕܬܳܐ ܣܽܘ̣ܪܝܳܝܬܳܐ ܗܰܝܡܳܢܽܘܬܳܐ ܬܪܺܝܨܰܬ ܫܽܘ̣ܒ̣ܚܳܐ[1]) est une Église orientale autocéphale. Elle fait partie de l'ensemble des Églises des trois conciles. Le chef de l'Église, actuellement Ignace Ephrem II Karim, porte le titre de Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient (en syriaque : ܦܛܪܝܪܟܐ ܕܐܢܛܝܘܟܝܐ ܘܕܟܠܗ̇ ܡܕܢܚܐ ; en arabe : بطريرك أنطاكية وسائر المشرق), avec résidence à Damas.
Église syriaque orthodoxe | |
Fondateur(s) | Saint Pierre Apôtre |
---|---|
Autocéphalie/Autonomie | 543 (par la consécration épiscopale de Jacques Baradée pour la réorganisation de l'Orthodoxie orientale face aux menées des Byzantins) |
Primat actuel | Ignace Ephrem II Karim |
Siège | Damas, Syrie |
Territoire primaire | Moyen-Orient |
Expansion territoriale | Amérique, Europe, Australie, Inde |
Rite | syriaque occidental |
Langue(s) liturgique(s) | syriaque (araméen) |
Calendrier | grégorien |
Population estimée | 4 500 000 (1 600 000 en Inde) |
Site internet | syriacpatriarchate.org |
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Elle tire son surnom de « jacobite » du nom d'un de ses fondateurs, Jacques Baradée.
Du fait des querelles christologiques (sur la nature du Christ) et des schismes qui s'ensuivirent, le titre de patriarche d'Antioche se trouve porté également par quatre autres chefs d'Église.
L'Église syriaque orthodoxe (d'Antioche) est également connue sous d'autres noms :
Les racines de l'Église syriaque orthodoxe sont à rechercher dans les disputes christologiques qui émaillent l'Antiquité tardive. Le monophysisme d'Eutychès ne reconnaît qu'une seule nature au Christ, la nature divine tellement supérieure à la nature humaine qu'elle l’a absorbée. Le concile œcuménique, convoqué en 451 à Chalcédoine par l'empereur byzantin, tranche : le Christ est à la fois pleinement homme et pleinement Dieu. Eutychès est condamné. Si cette déclaration satisfait Byzance et l'Occident, elle suscite beaucoup d'opposition aux marges de l'Empire.
En Syrie, l'opposition au concile de Chalcédoine est menée par le patriarche Sévère d'Antioche (512-518) et l'évêque Philoxène de Mabboug. Au VIe siècle, l'impératrice Théodora soutient les Syriaques. Elle fait nommer deux évêques syriaques dont Jacques Baradée qui occupe le siège d'Édesse de 542 à 578. Il parcourt l'Asie Mineure et la Syrie, ordonnant prêtres, diacres, évêques, et constituant ainsi une hiérarchie parallèle qui donne naissance à l'Église syriaque orthodoxe ou Église jacobite[3]. Les villes étant fidèles à la théologie officielle de l'Empire byzantin, l'Église syriaque orthodoxe se développe dans les campagnes de la Syrie intérieure et trouve refuge dans les couvents[3],[4].
Les jacobites, hostiles à la domination de Byzance, favorisent la prise du pouvoir par les arabes de Syrie, les Ghassanides. Durant le califat omeyade, ils apprécient d'être gouvernés depuis Damas et savent se rendre indispensables dans l'administration[5]. Mais les jacobites s'arabisent et beaucoup se convertissent à l'islam. Une période moins favorable s'ouvre en 750 avec le califat abasside, centré sur Bagdad et plus perméable à l'influence de l'Église de l'Orient (Nestorienne)[6].
Ancienne juridiction :
Le chef de l'Église porte toujours le titre de Patriarche d'Antioche même si le siège patriarcal a été déplacé à plusieurs reprises :
L'Église syro-malankare orthodoxe est une juridiction autonome de l'Église syriaque orthodoxe en Inde sous le nom de Maphrianat-Catholicossat de l'Inde.
Issue de la volonté missionnaire de Mar Chrysostome (Rabban Moussa Matanos Salama), auprès des Brésiliens depuis 1959, elle regroupe aujourd’hui plus d'une quarantaine de communautés[10] au sein de :
Il y a aussi quatre paroisses de langue syriaque :
L'Église est membre du Conseil œcuménique des Églises (depuis 1955) ainsi que du Conseil des Églises du Moyen-Orient.
Le patriarche participe chaque année à la Rencontre des Primats des Églises orthodoxes orientales du Moyen-Orient.
Depuis 1994, l'Église syriaque orthodoxe participe à une série de discussions œcuméniques avec les autres Églises de tradition syriaque, à l'initiative de la Fondation Pro Oriente, fondation œcuménique fondée par le cardinal König, archevêque de Vienne en 1964. Ces discussions rassemblent des représentants d'Églises de tradition syriaque occidentale (Église syriaque orthodoxe, Église catholique syriaque, Église malankare orthodoxe, Église catholique syro-malankare, Église maronite) et de tradition syriaque orientale (Église apostolique assyrienne de l'Orient, Ancienne Église de l'Orient, Église catholique chaldéenne, Église catholique syro-malabare).
Le dialogue entre l'Église syriaque orthodoxe et l'Église catholique a été lancé sous les auspices de la fondation œcuménique Pro Oriente qui a organisé des consultations officieuses entre théologiens orthodoxes orientaux et catholiques à Vienne en 1971, 1976 et 1988. Ces consultations se sont concentrées en particulier sur les formulations christologiques. Elles ont abouti à ce qui est connu aujourd'hui comme la formulation christologique de Vienne qui a ouvert la voie aux accords bilatéraux christologiques entre les chefs des Églises.
Le premier d'entre eux, sous le règne du patriarche Ignace Jacques III d'Antioche et du pape Paul VI aboutit à une déclaration commune publiée au Vatican le signée par les deux responsables religieux[11] :
Ce dialogue a été poursuivi par le patriarche Mar Ignace Zakka Ier Iwas et le pape Jean-Paul II et a abouti à une déclaration commune le à Rome[12].
En , la Commission mixte de théologie de l'Église catholique et de l’Église orthodoxe syrienne malankare a rédigé un accord sur les mariages inter-religieux. Cet accord a été approuvé par le pape Jean-Paul II et le patriarche le . Un ensemble de directives pastorales accompagne cet accord.
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