Économie de la Chine sous la dynastie Han
De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
La dynastie Han (chinois simplifié : 汉朝 ; chinois traditionnel : 漢朝) gouverne la Chine de à 220 apr. J.-C. Elle est traditionnellement divisée en deux périodes : celle des Han occidentaux (西漢) ou Han antérieurs (前漢) (206 av. J.-C. - 9) et celle des Han orientaux (東漢) ou Han postérieurs (後漢), (25 - 220). Ces deux périodes sont séparées par la courte dynastie Xin, fondée par Wang Mang. Après la chute de Mang, la capitale de la dynastie est transférée de Chang'an à Luoyang, située plus à l'est. C'est à cause de ce déplacement vers l'est que les historiens parlent de Han occidentaux avant le changement de capitale et de Han orientaux après[1].
Durant cette longue période, l'économie chinoise alterne entre les moments de grande prospérité et les crises. Le trait marquant de l'économie sous les Han est une hausse significative de la population, qui entraine une importante urbanisation et une croissance sans précédent de l'industrie et du commerce. Face à ce dynamisme, le gouvernement tente pendant un temps de contrôler l'économie du pays grâce à diverses nationalisations. En parallèle, on constate une hausse importante de la frappe et de la circulation de pièces de monnaie, qui permettent la naissance d'un système monétaire stable. Le développement de la route de la soie facilite les échanges commerciaux et la réception de tributs provenant de pays étrangers situés dans toute l'Eurasie. À noter que la plupart de ces pays n'étaient pas connus des Chinois qui vivaient à l'époque des royaumes combattants. Les capitales impériales de Chang'an, pour les Han occidentaux, et Luoyang, pour les Han orientaux, sont parmi les plus grandes villes du monde de l'époque (en), que ce soit en termes de taille ou de population. C'est là que les ateliers gouvernementaux produisent des biens de luxe destinés aux différents palais de l'empereur, ainsi que des biens de consommation courante pour tous les sujets du Céleste Empire. Le gouvernement prend en charge la construction des routes et des ponts, ce qui facilite le travail des représentants de l'État et le développement du commerce. Sous les Han, les industriels, commerçants et autres grossistes peuvent investir dans une grande variété d'entreprises et travailler pour le domaine privé, le domaine public et même l'armée. Ces opportunités sont ouvertes à tous, de celui qui tient une petite échoppe au riche commerçant.
Sous les Han occidentaux, les paysans sont largement autosuffisants, mais ils commencent à dépendre fortement de leurs échanges commerciaux avec les riches propriétaires de grands domaines agricoles. Beaucoup de paysans s’endettent et sont contraints de devenir des ouvriers agricoles salariés ou de louer des terres aux grands propriétaires terriens. Le gouvernement des Han s’efforce constamment de fournir une aide économique aux agriculteurs pauvres qui doivent rivaliser avec les nobles puissants et influents, les grands propriétaires terriens et les marchands. Le gouvernement tente de limiter le pouvoir de ces groupes riches et puissants grâce à une lourde fiscalité et une réglementation bureaucratique tatillonne. La mesure la plus importante pour contrer ces groupes est la nationalisation des industries métallurgiques et de la collecte du sel, sur ordre de l'empereur Han Wudi. Toutefois, ces monopoles publics sont abrogés au début de la période des Han orientaux. L'intervention croissante de l’État dans l’économie privée au cours de la fin du IIe siècle av. J.-C. affaiblit gravement la classe marchande commerciale, ce qui permet aux riches propriétaires terriens d’augmenter leur puissance, tout en assurant le maintien d’une économie dominée par l'agriculture. Ces riches propriétaires finissent par exercer des activités commerciales tout en maintenant leur contrôle sur les paysans, qui fournissent la plus grande part des recettes fiscales de l'État, l'armée et les travaux publics. À partir des années 180, les crises économiques et politiques s'enchainent. Les Han répondent à ces problèmes en décentralisant de plus en plus le gouvernement, ce qui permet aux grands propriétaires de devenir de plus en plus indépendants et de plus en plus puissants au sein de leurs communautés.