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École de la cathédrale de Chartres De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'École de Chartres ou École de la cathédrale de Chartres ou académie chartraine[1] connaît sa renommée à partir du XIe siècle grâce à son fondateur Fulbert de Chartres[2]. Elle atteint son apogée au XIIe siècle, sous l’impulsion de plusieurs philosophes et théologiens, auteurs d’études philosophiques savantes basées sur Platon[3], menées principalement par Yves de Chartres, Bernard de Chartres, Gilbert de La Porrée, Thierry de Chartres, Guillaume de Conches, Jean de Salisbury (qui avait étudié à Chartres) et Bernard Silvestre.
Les sources utilisées à l’époque pour commenter Platon n’étaient qu’indirectes (Augustin, Macrobe, Chalcidius, Boèce et Martianus Capella)[4]. Cependant elles suffirent à établir des correspondances entre la philosophie grecque et le christianisme[5]. Mais ce qui retint le plus l’école chartraine ce furent les thèses pythagoriciennes de Platon[6]:
Les Chartrains vont ainsi s’emparer des arts libéraux, puisque les sciences du Quadrivium sont déjà connues des pythagoriciens[10] : « Nous avons marié ensemble Trivium Quadrivium pour l’accroissement de la noble race des philosophes[11] ». Comme l’a fait remarquer Marie-Madeleine Davy, la grande nouveauté du siècle est le rapprochement de l’École de Chartres avec la science égyptienne : « Il importe de retenir l’intérêt qui se développe au XIIe siècle à l’égard de l’Égypte considérée comme la mère des arts libéraux. L’originalité de Bernard Sylvestre est d’avoir favorisé l’attention sur la pensée philo-égyptienne … Grâce à l’herméneutisme égyptien Bernard pourra construire sa cosmogonie[12]… ».
C’est sur ce fond que les sculpteurs illustreront, sous forme d'allégories féminines et d'auteurs latins, les arts libéraux dans les voussures du portail de droite de la façade (l'une des portes du portail royal)[13], lors de la première reconstruction[14] de la cathédrale de Chartres vers 1145-1155.
Cette approche des arts libéraux finira par éclater, l’heptateuchon de Thierry de Chartres finit par être abandonné, laissant le pas à la scolastique et à ses maîtres, par la redécouverte d’Aristote, par le rapprochement des arts mécaniques aux arts libéraux, et notamment par l’introduction de la Physique[15]. Jean de Salisbury est aujourd'hui considéré comme un prédécesseur d'Albert le Grand[16] par son œuvre Entheticus de dogmate philosophorum, où, outre l'entrée d'Aristote, il étudie le stoïcisme, l'épicurisme et le péripatétisme (avec entre autres le thème de la quinte essence et de l'éternité du Monde)[17]. Il aura contribué à faire valoir le platonisme de Chartres en un « platonisme vu par Chartres »[18].
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