chanteur ukrainien d'opéra De Wikiquote, le recueil de citations libre
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Wassyl Slipak (forme la plus communément rencontrée), ou Vassyl Iaroslavovytch Slipak né le 20 décembre 1974 à Lviv et mort le 29 juin 2016 à Luhanske (raïon de Bakhmout, dans l'oblast de Donetsk) est un chanteur ukrainien d'opéra. Il a effectué la plus grande partie de sa carrière en France.
L'Ukraine peut réussir et faire entendre sa voix sur la scène internationale à condition qu'elle écoute la voix de son peuple.
J’habitais provisoirement en France, en exil, et maintenant je suis là pour défendre l’Ukraine. Sans vouloir émigrer où que ce soit, je suis parti en France après avoir gagné un concours international grâce auquel j’ai eu la possibilité de participer régulièrement à des concerts et des festivals. À un moment donné on m’a proposé de rester. Je n’avais pas l’intention de rester, mais en entrant en France avec mon premier visa de deux mois, j’y suis resté 20 ans. Voilà toute mon histoire et je ne sais pas comment l’interpréter.
Qui a dit que le Donbass n’est pas glamour? C’est nous qui choisissons ce qui est glamour. Je ne vois rien de grave dans le fait d’échanger un lit confortable contre un caveau blindé.
Ce sont justement les gens de culture qui sentent le mieux l’injustice, les hommes et les femmes de l’art ont une sensibilité particulière face aux évènements qui se passent. Je ne vois aucun problème dans le fait que, lorsque les dirigeants de l’État se rendent impopulaires, les autres, à savoir, les intellectuels, les gens de culture et d’art, et tous les autres prennent les armes. C’est un moment très important pour l’État. Le sentiment naturel pour n’importe quel peuple dans le monde est de prendre les armes afin de résister à l’agresseur qui tue par milliers ton peuple. Comment peux-tu rester à la maison et ne pas le faire ou ne pas aider ceux qui le font?
On me le reproche très souvent, et je réponds simplement que c’est mon choix personnel. Je n’ai pas abandonné ma profession, ni mes activités, que ce soit le bénévolat ou les actions citoyennes que l’on fait pour l’Ukraine. Tout se passe en parallèle, simultanément. Je me sens obligé de me trouver ici aussi, sur la première ligne de défense, et c’est mon choix personnel. Je réponds que c’est moi qui l’ai choisi quand on s’indigne qu’un chanteur d’opéra arrive sur le front. Notre peuple adore les héros et c’est compréhensible. Moi, je ne le prends pas au sérieux. Jusque là, j’y allais de temps en temps pour de courtes périodes d’un mois, sauf que maintenant j’ai la possibilité de consacrer plus de temps et j’y resterai autant que je peux.
Il est très important d’avoir une information directe même en dehors de l’activité de bénévole. Par rapport à ce qui se passe ici, les portes-paroles et les médias officiels préfèrent mentir que dire la vérité, ou ils la passent sous silence. Je trouve cela criminel. Le manque d’information est criminel puisqu’on ne peut pas demander l’aide européenne ou insister sur le prolongement et le renforcement des sanctions sans dire la vérité sur ce qui se passe ici. En France, on ne sait toujours pas si cette guerre est de nature civile ou interétatique, entre l’Ukraine et la Russie. Tout le monde se pose des questions, pas uniquement le peuple ukrainien qui se trouve dans une situation vraiment grave, mais aussi les pays qui sont, on peut dire, nos alliés.
Les dirigeants doivent prendre les décisions qui permettent de mettre un terme à cette guerre sanglante, tandis que leurs actions actuelles cherchent plutôt à continuer ou à geler le conflit. Le fait est que le peuple ukrainien ne le veut pas et avant tout le peuple du Donbass ne le veut pas. Sur les sites on scande «Say Donbass people!». Mais ce qu’ils veulent en réalité, j’en suis sûr, c’est d’achever au plus vite cette guerre. Nous, le peuple ukrainien, on ne veut plus perdre les meilleurs fils de notre patrie, perdre des villages et des territoires. Tout ce qu’on veut c’est achever la guerre provoquée par l’agression de la Russie et poursuivie en raison de l’absence de position officielle de Kyiv. On aurait pu l’achever il y a longtemps, les bénévoles auraient pu la gagner si on ne les avait empêchés avec les paperasses de Minsk.
C'est mon devoir en tant qu'homme, je ne peux pas pousser les autres à défendre mon pays en restant tranquillement à Paris. Je dois être là où l'histoire de l'Ukraine est en train de s'écrire.
On ne peut pas demander l'aide européenne ou insister sur le prolongement et le renforcement des sanctions à l'égard de la Russie sans dire la vérité sur ce qui se passe ici.
Il parlait souvent de se sentir vide et impuissant face à l’agression que subissait son pays. L’Ukraine était le premier pays vers lequel nous avons envoyé de l’argent récolté grâce à nos concerts.
C’était un Escamillo [le torero dans "Carmen", NDLR] de brio [...] un homme bon avec un regard de paix. Un bon vivant, fêtard avec la voix de bronze. Il n’aimait pas l’injustice. Engagé et mort pour sa cause, son pays. Tellement entier, tellement fier". C’était un artiste qui par l’amour de son pays est allé jusqu’au bout. Toujours derrière ses convictions.
La première fois qu’il est parti sur le front, je lui avais dit (en levant la tête comme toujours, pour que nos regards puissent se croiser): «Je ne suis qu’un vieux judéo-banderiste de plus de 60 ans, et de moins de 1,70 m mais, si vous ne revenez pas entier, je vous casse la gueule.» Je ne pourrai pas le faire et, de toutes les façons Wassyl était l’homme le plus entier, le plus intègre, le plus tout d’une pièce que je connaisse. Maintenant, il est entier pour l’éternité. Hélas, hélas, la guerre de Poutine n’avait pas cessé depuis l’hiver 2014. Et elle vient d’emporter Wassyl. Je suis en deuil et en colère, mais je ne lui en veux pas. Vu de loin, il y a quelque chose d’absurde dans le destin d’un artiste béni des dieux, encore au début d’une carrière qui s’annonçait magnifique, et qui a choisi de tout quitter pour un front qu’il savait très dangereux et où il a donné sa vie. Tous ses amis l’avaient supplié de ne pas y aller, puis de ne pas y retourner quand il est revenu l’hiver dernier. Mais tous ceux qui ont parlé avec lui ont été convaincus de la nécessité vitale pour lui de se battre pour son pays, et d’être là où ce combat devait être mené. Il était bien sur le front, non pas parce qu’il aurait été un soldat de vocation, mais parce qu’il s’y sentait chez lui, à sa place. Ce n’était pas un kamikaze, il n’a pas cherché à rencontrer la mort, mais il ne pouvait pas faire autrement que de se tenir à sa place. Aussi sa vie tragiquement, absurdement fauchée à l’orée de ses promesses est néanmoins une vie d’homme accomplie. Sa voix fantastique, son talent dramatique, son humour, son énergie vont nous manquer. Je regrette seulement de n’avoir pas eu l’occasion de partager avec lui l’amour de la musique, mon goût pour les grandes basses profondes. A sa manière, Wassyl était un barde et un héros comme Chevtchenko (2), comme Stouss (3), une voix unique. Et il était en même temps un homme ordinaire, un porte-parole auquel tous pouvaient s’identifier. Nous ne t’oublierons pas Wassyl, parce que c’est impossible, et nous te retrouverons souvent, à Lviv, et aussi à Simferopol et à Debaltseve. Après Nathalie Pasternak — grande voix elle aussi, bien que dans un registre plus aigu — disparue en janvier, la cause ukrainienne en France perd à nouveau un être immense et généreux.
La carrière de Wassyl Slipak était toute tracée. Étoile montante de l’Opéra de Paris, il n’a pourtant pas hésité à quitter le confort douillet de la vie parisienne et des tournées internationales pour défendre son pays. En tant que patriote, la guerre a fait de lui un activiste qui l’a poussé à aider l’Ukraine sur différents formats: collecte de vêtements et de jouets, il a également mis sa voix à l’œuvre pour récolter des fonds en faveur des orphelins, il était la “voix” des Ukrainiens lors des manifestations ukrainiennes en France, et il a poussé son engagement jusqu’à rejoindre un bataillon sur le front.
Son frère n’appartenait à aucun parti politique, qu’il soutenait tous les mouvements, groupes et autres qui se battaient pour une Ukraine libre et contre l’agresseur. Il a combattu avec Pravy Sektor en tant que volontaire.
J’ai connu Vassyl à l’Opéra national de Paris dans les années 1997-1998. C’est-à-dire bien avant le Maїdan. Cela ne faisait pas très longtemps qu’il était arrivé en France, l’Opéra était son unique préoccupation, et nos sujets de conversation portaient sur l’art lyrique. Physiquement, il était plutôt classique et discret. Lorsque je l’ai revu, c’était au moment du Maїdan. Il avait énormément changé. Autant physiquement que par son engagement très prononcé pour la cause ukrainienne: il était totalement métamorphosé. C’était un autre homme. Nous ne l’avions pas reconnu, ni ses collègues de l’Opéra de Paris. Ce qui n’avait pas changé en lui, c’était sa grande générosité, son cœur, sa loyauté. L’Opéra est triste: il vient de perdre une très belle voix de baryton-basse. Vassyl était très apprécié: c’était un grand homme, tant par son charisme et sa taille que par son sens du devoir patriotique. Par sa soif d’apprendre et son esprit combatif, il a pu obtenir plusieurs rôles de soliste dans différentes pièces lyriques telles que Don Carlo de Verdi, Guerre et paix de Prokofiev, Rigoletto de Verdi, Les contes d’Hoffmann d’Offenbach, et bien d’autres. Nous te regretterons, Cher Vassyl, tu nous manques déjà… Repose en paix, Cher Ami.
Wassyl a été un magnifique chanteur et acteur dans le «Kaiser von Atlantis» puis la «Petite Renarde Rusée». C’était un immense plaisir pour moi de travailler avec lui, non seulement pour son grand talent mais encore parce que c’était une très belle personne, capable d’un véritable engagement sur scène comme dans la vie. Il est allé au bout de cet engagement en combattant pour la liberté de son pays. Je suis triste de perdre un compagnon de route, garçon extraordinaire pour lequel j’avais beaucoup d’estime, et beaucoup d’amour. Je pense à tous les moments si heureux que nous avons partagé. Je compatis à la grande douleur de sa famille et de ses amis. Wassyl restera vivant dans mon cœur et mes pensées pour toujours.
Immense tristesse bien-sûr. L’illusion de la fiction avait fini par me faire oublier que Wassyl risquait sa peau chaque jour qu’il passait au front, comme il aimait à le nommer. Le retour à la réalité est dur, cruel. J’aimerais penser Wassyl que la mort t’a saisi dans tes rêves d’Harasta et que tu imagines éternellement être au paradis des chasseurs…
Je connaissais Vasyl depuis 17 ans et j’ai été évidemment bouleversée. Mais en même temps, il y avait une triste évidence dans sa mort brutale. Il a donné à sa vie un sens très profond et a offert ce qui avait le plus de prix à ses yeux, sa Vie. Un grand garçon généreux, innocent dans le sens où il n’y avait que le blanc et le noir, l’amour et la haine, le bien et le mal. C’est pour le Bien qu’il a donné sa vie, de la façon qu’il estimait la seule possible. Je regrette infiniment sa disparition, mais suis heureuse pour son âme qu’il soit resté toujours droit, fidèle à son amour pour son pays et à l’idée qu’il se faisait de sa présence dans ce monde. Il restera pour moi le jeune garçon timide et sans complexe, doux et violent, gai et sombre tel que je l’ai découvert en 1999. Paix et respect à son âme.
C’est un profond respect que cela m’inspire. L’engagement réel pour la liberté, à ce prix là, ça fait relativiser les «vagues besognes» du quotidien, comme dirait Brel. Paix à son âme. Il nous enseigne quelque chose, je crois. Je le sens présent, là.
Je suis toujours sous le choc et je ne sais plus quoi dire après cette triste nouvelle.
Merci et bravo mon grand Wassyl, un homme qui a un cœur fort, plus fort que son corps, tu étais comme tu es jusqu’au bout…
Je ne suis pas très douée pour exprimer mes sentiments devant tout le monde mais évidemment, je m’associe à vos pensées, votre tristesse, vos témoignages et manifestations.
Hier je pensais à Wassyl et à la phrase qu’il a écrite à l’annonce du Prix: «je suis au front». Aujourd’hui je suis glacée. Je ne pourrai pas être à vos côtés ce dimanche pour chanter à la mémoire de Wassyl, ce géant au regard de Petit Prince. Même si je le connaissais peu, j’ai ressenti comme vous combien il était «droit dans ses bottes» et d’une grande humanité. Puisse le don qu’il a fait de sa vie servir son pays.
Wassyl, un tel homme, nous perdons! Une grande admiration et un profond respect. Je vous retrouverai ce soir pour l’hommage qui lui sera rendu. Je vous embrasse, soyons forts.
J’ai du mal à réaliser encore que Wassyl ne soit plus là.
Et plus je réalise, plus la tristesse augmente à l’image de ce grand bonhomme hors normes à tous point de vue qu’il était… Il est parti en héros national dans un combat qui était devenu sa vie alors même que son talent et sa voix devenait de plus en plus incroyable.
Je connaissais ce grand gaillard depuis presque 10 ans et c’était vraiment un cœur en or.
Je connaissais à peine Wassyl, mais je suis choquée de cette triste nouvelle. Toutes mes pensées vont vers vous qui avez travaillé avec lui et pu l’apprécier.
Toute en pensée avec Wassyl et chacun de vous en lisant cette avalanche de mails. J’avais pris cette phrase «je pars au front» au sens figuré, comme s’il partait pour une autre tournée, loin d’imaginer cet engagement si fort pour sa patrie, au sens propre… Respect, admiration. Une foutue leçon de Vie.
Les causes qu’il défendait étaient justes, mais cette perte est injuste. J’en veux au 21ème siècle d’utiliser encore des armes pour régler des conflits. Un grand homme.
Je garderai longtemps -le plus longtemps possible- en tête la mémoire de l’air déchirant d’Harasta arrivant du fond de la salle avec son fusil. Je me souviens Laurent que dès le début du travail sur la Renarde tu avais attiré notre attention sur la beauté et l’ambiguïté de cet air, tellement bien portées par Wassyl. Je regrette infiniment de ne pas l’avoir plus côtoyé, et je pense que l’étrange voyage dans les bouchons que nous avons effectué avec Wassyl vers Fontainebleau restera pour Florian, Philippe-Nicolas et moi comme une sorte de plaie ouverte.
Je découvre avec effroi cette triste et brutale nouvelle. Je garderai de Wassyl le souvenir d’une force de vie incandescente et toutes mes pensées vont vers lui et ses proches…
Comme vous tous je reste sous le choc de cet évènement qui semble impossible. Je me souviens de Wassyl, comme il m’avait impressionné lorsque je l’ai rencontré grâce à Louise sur le «Kaiser Von Atlantis», comme il m’avait intimidé, sa voix, son physique… et comme il s’est avéré être gentil, doux, prévenant… et drôle! Me vient aussi, bien sûr son engagement pour son pays, des saluts notamment à l’Athénée brandissant le drapeau jaune et bleu de l’Ukraine qu’il avait toujours avec lui, dans sa loge aussi. Je garderai en mémoire son engagement qu’il aura fait passer avant tout. Je suis triste.
Un peu gloupse et la gorge nouée car Wassyl était entier et paye au prix fort son engagement qui était plus que louable. Des pensées pour lui et de tout cœur avec vous.
Je pense fort à ce cher Wassyl, ce grand chanteur fort impressionnant tant par sa voix que son physique, à son patriotisme, j’étais heureuse de faire un bout de chemin avec cette force de la nature, je le croyais invincible par sa ténacité son entêtement à combattre pour son pays entre deux productions lyrique, il m’impressionnait et m’attendrissait, aujourd’hui il n’est plus là mais il restera sûr dans nos cœurs, il va nous manquer!
J’ai du mal à y croire encore tellement il a été «plus grand que la vie» avec une voix de dingue et la capacité de faire rire tout le monde. Je garde des souvenirs forts de Wassyl pendant notre production de «Der Kaiser von Atlantis». Il a été très ouvert et courageux par rapport son combat pour son pays. Comme Alain l’a déjà dit, il portait le drapeau de son pays aimé pendant les saluts après chaque spectacle à l’Athénée. Il venait de chanter le rôle de la Mort qui, à la fin de l’opéra, libère tout le monde de la violence et les atrocités perpétuées par les hommes, l’un contre l’autre.
Repose en paix, Wassyl.
Je suis très ému de la disparition de notre bon ami. Sachez que je suis en pensée avec lui et avec vous, je ne peux malheureusement pas vous joindre à vous ce soir…je suis triste de ne pas partager votre peine avec vous. Bien à vous tous.
Je suis sous le choc d’avoir perdu mon collègue, et même mon collègue de nuit.. Avec qui je pouvais crier tard la nuit pour faire rire tout le monde ou bien si je n’allais pas bien lui faire un câlin, un vrai, dans ses grands bras… Je n’aurai plus ça, comme vous tous, ça fait mal… J ai du mal à accepter qu’il soit mort pour une bonne cause même si il m’engueulerait pour ça… Je l’aimais ce mec, vraiment… Bon vent mon ami. Je t aime…
Je partage votre tristesse et peine à trouver les mots depuis mercredi. Les airs de la Mort de «l’Empereur d’Atlantis» résonnent dans ma tête et sont encore plus tristes qu’auparavant. La guerre n’est pas qu’un théâtre, quelle tristesse, quelle rage! Le souvenir de ces airs me rappelle aussi, derrière la force de géant de Wassyl, sa grande sensibilité cachée, la beauté d’une voix et d’une présence sans équivalent, sa compréhension instinctive des œuvres et de la musique et aussi sa grande tendresse, immense tendresse. Merci pour tout ce que tu nous as donné.
Amies, amis, Je suis à Buenos Aires en ce moment, où on joue trois productions en juillet. J’ai partagé le départ de Wassyl avec les collègues du Symphonique National qui, secrètement, jouent en sa mémoire les programmes qu’on fait ensemble au CCK. J’aimerais beaucoup chanter avec vous cet après-midi, je le ferai depuis ici. Notre disque du «Kaiser» aura aussi de très belles photos faites avec Wassyl pendant l’enregistrement. Elles sont très drôles!
Je suis bouleversé comme probablement vous tous. Je travaille et il me sera donc impossible d’être avec vous ce soir . Je vous embrasse tous très fort et je pense à Wassyl, irremplaçable.
Je viens de prendre connaissance de cette terrible nouvelle… je suis effondré. Nous avions longuement parlé à Nantes de son engagement, de ce soutien sans faille à son Ukraine. Je me souviendrai toujours de son salut à l’Athénée, enveloppé dans son drapeau, et de son «merci l’Europe». Wassyl, tu resteras un exemple pour nous tous… Je serai de tout cœur avec vous.
Wassyl dévorant chaque minute de sa vie, prêt à tout pour sa cause. Un charisme et une voix incroyables sur scène, une grande gentillesse….il était là, vivant pleinement l’instant présent. Grande leçon. C’était un choc cette nouvelle.
Wassyl Le soulèvement populaire en Ukraine en novembre 2013 sur le Maïdan à Kiev transforme le chanteur, souvent décrit par ses amis comme une personne aimable et modeste n'aimant pas faire étalage de son talent, en «voix du Maïdan parisien». Armé de son mégaphone, il animait des manifestations en soutien de l'Ukraine et sa voix puissante et grave entonnait l'hymne ukrainien qui résonnait dans les rues de Paris. Cependant, cela ne lui était pas suffisant et Wassyl s'est jeté à corps perdu dans des projets humanitaires pour venir en aide aux orphelins de guerre en Ukraine mais aussi aux soldats ukrainiens qui, «oubliés» par le gouvernement, partaient au front avec de simples baskets aux pieds. Vêtements, médicaments, nourriture, souvent Wassyl les achetait avec son propre argent, quitte à se retrouver «dans le rouge» quasiment tous les mois.
Mort au combat d'une balle de sniper, Wassyl Slipak est devenu un symbole de la résistance, un héros national, qui sans hésiter avait quitté son confort parisien pour défendre ses idéaux: une Ukraine libre et indépendante. Des milliers de personnes rassemblées à Lviv aux obsèques grandioses du chanteur-combattant lui ont rendu hommage en se mettant à genoux devant le cercueil et en entonnant l'hymne national de l'Ukraine dont le titre est l'Ukraine n'est pas encore défunte. Dans une des dernières correspondances à la veille de sa mort, à la question: «Es-tu heureux?», Wassyl a répondu: «Oui. Je suis à la maison. Là où je dois être».
Ce matin, à 6h00, Wassyl SLIPAK nous a quittés, victime d'un tir nourri de l'agresseur russe. Il y a peu, il animait de sa voix puissante notre manifestation devant le Sénat où nous nous opposions à toute levée des sanctions à l'égard de la Russie. Wassyl ne fut pas qu'un brillant artiste lyrique (sa carrière à l'Opéra de Paris en témoigne), il fut un patriote inconditionnel engagé sur le terrain. Lors de la révolution de la Dignité, il regagna aussitôt l'Ukraine où il prit une part active au Maïdan puis il s'engagea sur le front en qualité de combattant volontaire. Épisodiquement il revenait en France afin d'honorer des contrats et de collecter des fonds et du matériel pour l'ATO. A chacun de ses retours il prenait part ardemment à la vie de la communauté ukrainienne. L'Union des Ukrainiens de France, dont Wassyl était adhérent, est en deuil et son souvenir restera toujours ancré dans notre mémoire. Mais, au-delà ce sont tous les patriotes ukrainiens qui sont profondément affligés! Слава Україні! Героям слава!
Le soliste lyrique, Wassyl Slipak, de l’Opéra de Paris, a été tué, dans l’Est de l’Ukraine, ce matin à 6:00, par la balle d’un sniper ravitaillé et armé par le Kremlin. Wassyl allonge un peu plus la liste des morts causées par cette guerre de Poutine dont beaucoup ne veulent pas entendre parler, tant ils sont pressés de reprendre des relations normales, voire de nouer une «alliance stratégique», avec la mafia des ex-KGB, qui règne de part et d’autre de l’Oural. France Musique rend un hommage appuyé à cet artiste de grand talent et au caractère quelquefois très entier, mais au charisme indéniable, qui a sacrifié une carrière internationale afin de s’engager, en tant que volontaire, pour défendre son pays auquel il a donné sa vie. Mesdames et Messieurs les députés, vous avez demandé la levée immédiate et sans condition des sanctions contre le Kremlin, le 28 avril 2016. Mesdames et Messieurs les Sénateurs, un nombre écrasant d’entre vous a voté favorablement la résolution Pozzo di Borgo, le 6 juin dernier afin d’alléger progressivement ces sanctions. Wassyl manifestait sous les fenêtres du Palais du Luxembourg, le même jour, avec ses amis français et ses compatriotes ukrainiens. Wassyl voulait mettre fin a une guerre qui a déjà détruit tant de familles. Mesdames et Messieurs les Parlementaires, dans cette guerre qui n’existe pas pour vous, l’Ukraine a encore perdu un fils. La France a perdu un ami. Le monde des arts est, lui aussi, en deuil. Ce matin, Wassyl est mort. Mémoire éternelle.
Le "Finale: Komm Tod, du unser werter Gast" du Kaiser von Atlantis de Viktor Ullman (chez Decca), un opéra que j’ai mis en scène aux côtés de Philippe Nahon (Ars Nova) pour l’Arcal. Sur le plateau il y avait Wassyl Slipak, un chanteur ukrainien que j’aimais beaucoup, qui a été tué cet été sur le front. Dans le Kaiser, il chantait le rôle de la Mort. Il jouait aussi les rôles du Blaireau, du Curé et du vagabond Harasta dans notre Petite Renarde rusée de Janacek, montée avec Laurent Cuniot (TM+) pour l’Arcal. Je repense souvent à sa présence magnifique, à son engagement sur scène dans les spectacles que nous avons fait ensemble, et notamment cet opéra: brûlante ode à la poésie comme moyen de résistance, écrit dans le camp de Terezin.
Wassyl Slipak a fait un grand exploit et l'a fait délibérément. Il a prouvé qu’un artiste peut être un grand guerrier. Wassyl Slipak a étudié l'art vocal à Lviv, représentait le haut talent de l’Ukraine sur les plus grandes scènes d'Europe et, après le début de la guerre, est parti défendre sa patrie et a donné pour elle sa vie. Il est un exemple à suivre pour nous tous.
4 ans déjà, et nous en sommes encore au même point, se battre chacun à sa mesure, chacun avec ses armes, pour aider les victimes de la folie des hommes. Tout comme il y a 4 ans, je me tiens devant vous pour vous parler de l’Ukraine, si chère à Wassyl… si chère qu’il a donné sa vie pour elle, pour défendre les siens, pour venir en aide de son peuple.
Wassyl Slipak était chanteur d’opéra mondialement connu à la voix unique. Il a fait sa carrière en France et chantait sur la scène de l’Opéra National de Paris. Il était brillant et avait un grand avenir devant lui. Mais il n’a pas pu rester indifférent au sort de sa Patrie - l’Ukraine. Il est devenu activiste bénévole qui organisait des manifestations en soutien au Maïdan en France, en 2014. Il s’occupait de l’acheminement de l’aide humanitaire pour l’Ukraine. Il s’est engagé comme volontaire pour défendre son pays natal contre l’agression russe. Il a été décoré de la Médaille du Courage et reçu le titre de Héros de l'Ukraine, à titre posthume. C’est une grande perte pour la communauté ukrainienne en France. Son énergie, son amitié, sa présence et sa voix nous manquent beaucoup. Aujourd’hui nous pouvons réaliser pleinement l’impact de son action, de sa personnalité… de sa mort. Nous rendons hommage à Wassyl Slipak par l’apposition de cette plaque qui pérennise son nom à Paris, ville ou son talent s’est révélé pleinement. Sa belle voix sonnait souvent au Centre culturel de l’Ambassade d’Ukraine. C’est ici, 22 avenue de Messine, qu’il organisait des concerts caritatifs avec ses amis musiciens au profit des orphelins de la guerre en Ukraine. L’Espace culturel ukrainien à Paris portera désormais son nom.
Je vais vous narrer l’histoire d’un homme pour lequel “être entendu” etait devenu le sens même de sa vie. Cet homme possédait une voix divine et était considéré comme l’un des meilleurs barytons et contre ténors du monde. Sa voix a résonné au Carnegie hall de New York, à Notre Dame de Paris, au Covent garden de Londres et au Grand Opéra de Paris. Chacun d’entre vous aurait pu entendre son incroyable talent, mais hélas vous ne pouvez plus le faire. En effet, 12,7mm n’ont pas seulement mis fin à sa carrière mais lui ont également ôté la vie. Le prix de revient de ces 12,7mm est de 10 dollars et malheureusement aujourd’hui c’est le prix d’une vie sur notre planète. La personne dont je viens de vous décrire l’histoire s’ appelait Wassyl Slipak. Il était ukrainien et chanteur de l’opéra national de Paris, il est mort dans le Donbass en défendant l’Ukraine de l’agression russe.