agglomération, avec souvent une population de plusieurs dizaines de milliers d'habitants De Wikiquote, le recueil de citations libre
La ville s'apparente à une agglomération relativement importante et dont les habitants ont des activités professionnelles diversifiées, notamment dans le domaine tertiaire.
Il y a un plaisir particulier à regarder une ville, si banale que puisse être la vue.
L'Image de la cité(1960), Kevin Lynch(trad. Marie-Françoise Vénard et Jean-Louis Vénard), éd. Dunod, coll.«Architecture, urbanisme»,1999 (ISBN2-10-003716-1), chap. I l'image de l'environnement,p.1
La ville est non seulement un objet perçu — et peut-être apprécié — par des millions de gens, de classe et de caractère très différents, mais elle est également le produit de nombreux constructeurs qui sont constamment en train d'en modifier la structure pour des raisons qui leur sont propres.
L'Image de la cité(1960), Kevin Lynch(trad. Marie-Françoise Vénard et Jean-Louis Vénard), éd. Dunod, coll.«Architecture, urbanisme»,1999 (ISBN2-10-003716-1), chap. I l'image de l'environnement,p.2
Un environnement urbain admirable et ravissant n'est pas chose banale: certains diraient que c'est impossible.
L'Image de la cité(1960), Kevin Lynch(trad. Marie-Françoise Vénard et Jean-Louis Vénard), éd. Dunod, coll.«Architecture, urbanisme»,1999 (ISBN2-10-003716-1), chap. I l'image de l'environnement,p.2
Virtuellement la ville est en soi le puissant symbole d'une société complexe.
L'Image de la cité(1960), Kevin Lynch(trad. Marie-Françoise Vénard et Jean-Louis Vénard), éd. Dunod, coll.«Architecture, urbanisme»,1999 (ISBN2-10-003716-1), chap. I l'image de l'environnement,la lisibilité,p.6
Claude Debussy, Monsieur Croche et autres écrits, 1901-1914
Il me fallut quitter cette joie tranquille [de la campagne] et revenir, poussé par cette superstition des villes qui fait que tant d'hommes aiment encore mieux y être broyés que de ne pas faire partie de ce «mouvement» dont ils sont d'ailleurs les douloureux et inconscients rouages.
Monsieur Croche et autres écrits(1901-1914), Claude Debussy, éd. Gallimard, 1987, p.54-55
L'homme moderne est prêt à douter de toutes les formes de sa civilisation dans l'avenir, mais certainement pas de la ville. Il ne peut penser son avenir que sous la forme et dans l'agglomération de la ville. Toujours plus d'accumulation humaine. Parce qu'il faut produire, il faut l'accumulation des usines et l'usine suppose la grande ville.
Sans feu ni lieu: Signification biblique de la grande ville, Jacques Ellul, éd. Gallimard Nrf, 1975, p.225
La Ville est par excellence le monde de l'homme, créée par lui pour lui, mesure de sa grandeur, expression de toute civilisation, mais en même temps elle est le témoin de la démesure humaine, œuvre de l'avidité d'argent et d'ambition, dont les hommes deviennent esclaves.
Sans feu ni lieu: Signification biblique de la grande ville, Jacques Ellul, éd. Gallimard Nrf, 1975, p.couverture 4
Y a pas de doute, t’es un as. Faut être un as pour rester si longtemps en ville et revenir. Ça s’est jamais vu, avant.
L’Olympe des Infortunes, Yasmina Khadra, éd. Julliard, 2010, p.218
[La ville, c’]était formidable, les gars, c’était épatant. Y a tellement de gens dans les rues qu’ils sont obligés de se marcher sur les pieds... [...] Les maisons sont si hautes que ça vous donne le tournis... [...] Un « fourroir », les gars. [...] C’est à peine si t’as une bouffée d’air pour toi. Souvent, il te faut aller la pomper sous le nez de ton prochain. Le bon Dieu, en ville, il doit se sentir vachement dans ses p’tits souliers. [...] Ça ne ressemble à rien d’autre, la ville. Je ne peux pas vous faire une comparaison. La ville, c’est « comment dire... ». J’étais à deux doigts de me déboîter la mâchoire tant j’en revenais pas. Des feux partout, des écritures qui s’allumaient sur les murs, des bagnoles comme des dauphins, des bus pareils à des accordéons, et des trains, et des bruits à vous fissurer les tempes, et des lampadaires alignés comme des oignons le long des boulevards, et des vitrines tellement limpides qu’elles vous surprennent le nez dedans, et des squares plus grands que notre terrain vague, et de la bouffe à perte de vue, et des nanas partout, les cheveux au vent, belles à choper l’insolation...
L’Olympe des Infortunes, Yasmina Khadra, éd. Julliard, 2010, p.220-221
Hautes maisons (jusqu'à treize étages), ruelles des plus étroites dans la vieille ville. Fraîches et malodorantes. Le soir, occupées par une foule compacte. De jour, davantage par la jeunesse. Langes flottant dans l'air comme autant de drapeaux dans une ville pavoisée. Cordes tendues entre les fenêtres qui se font face. De jour, soleil ardent sur ces ruelles, reflets métalliques de la mer là en bas, afflux de lumière de toute part; éblouissements. A quoi s'ajoutent les résonances d'un orgue de Babarie, pittoresque métier. Tout autour, ronde d'enfants. Le théâtre dans la réalité. Emporté avec moi assez de mélancolie par-delà le Saint-Gothard. L'influence de Dionysos sur moi n'est pas si simple.
– [La] ville est très dure [...]. – C’est vrai [...]. Chacun court dans son coin sans s’occuper du voisin. Les gens sont écrasés les uns contre les autres et pourtant si seuls. – C’est ainsi [...]. Le monde est comme il est et non tel que nous aimerions qu’il soit: un monde juste où les bonnes choses arrivent aux bonnes gens...
Mais voici bien autre chose. Descendons un peu plus bas. Contemplons un de ces êtres mystérieux, vivant, pour ainsi dire, des déjections des grandes villes; car il y a de singuliers métiers, le nombre en est immense. J'ai quelquefois pensé avec terreur qu'il y avait des métiers qui ne comportaient aucune joie, des métiers sans plaisir, des fatigues sans soulagement, des douleurs sans compensation, je me trompais. Voici un homme chargé de ramasser les débris d'une journée de la capitale. Tout ce que la grande cité a rejeté, tout ce qu'elle a perdu, tout ce qu'elle a dédaigné, tout ce qu'elle a brisé, il le catalogue, il le collectionne. Il compulse les archives de la débauche, le capharnaum des rebuts. Il fait un triage, un choix intelligent; il ramasse, comme un avare un trésor, les ordures qui, remâchées par la divinité de l'Industrie, deviendront des objets d'utilité ou de jouissance.
Les villes, que nous habitons, sont les écoles de la mort, parce qu'elles sont inhumaines. Chacune est devenue le carrefour de la rumeur et du relent, chacune devenant un chaos d'édifices, où nous nous entassons par millions, en perdant nos raisons de vivre.
Revenir dans une ville de velours et de porcelaine, les fenêtres seront des vases où les fleurs, qui auront quitté la terre, montreront la lumière telle qu'elle est.
Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie(1926), Paul Éluard, éd. Gallimard, coll.«Poésie»,1966 (ISBN978-2-07-030095-2), partie Nouveaux poèmes,Revenir dans une ville,p.123
Voir le silence, lui donner un baiser sur les lèvres et les toits de la ville seront de beaux oiseaux mélancoliques, aux ailes décharnées.
Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie(1926), Paul Éluard, éd. Gallimard, coll.«Poésie»,1966 (ISBN978-2-07-030095-2), partie Nouveaux poèmes,Revenir dans une ville,p.123
Jean Malrieu, Premières réponses à l'enquête sur les représentations érotiques, 1964
Les yeux ouverts, les yeux fermés, je vois, je sais. A l'heure où le désir s'échappe comme d'un loup qui couvre mon visage, cette femme nue au coin du bois anonyme et violée et précise et familière, est-ce celle sublimée et subtile qui s'avance et grandit et me choisit et me livre et me délivre dans la lumière oblique de ce qui est plus que ma vie? Elle se détache et se confond avec celle qui habite entre mes bras. La meilleure. La révélée. La femme est flamme. Elle est nue comme une amande. Il y a des champs d'ivoire dans l'amour. Elle est chaste comme je suis chaste: un scandale d'innocence. C'est toujours l'âge du premier amour. Et voici que je tremble. Tout est chair. Sexe de l'iode, des lèvres, des sacs à fermoir, des rives, des rivages de ce lac calme où nous prenons dimensions. Si j'ouvre les yeux, je suis nageur qui fait provision d'oxygène pour mieux plonger dans le délire. Je me rassure, j'étais seul. Soudain, je suis tous. Je dois fonder quelque ville, quelque part. Puis la respiration devient broussaille. Je rejoins le réel, l'imaginaire, la mort attelée dans le dos.
Réponse de Jean Malrieu à l'interrogation suivante: Comment se caractérisent vos représentations imaginaires dans l'acte d'amour? Justifient-elles un jugement de valeur? Sont-elles spontanées ou volontaires? se succèdent-elles dans un ordre fixe? Lequel? — Il est clairement question d'une enquête initiée par la revue surréaliste La Brèche en décembre 1964.
«Premières réponses à l'enquête sur les représentations érotiques», Jean Malrieu, La Brèche, nº7,Décembre 1964, p.92
On vit mal dans les villes: il y a trop d'humains en rut.
Ainsi parlait Zarathoustra(1885), Friedrich Nietzsche(trad. Georges-Arthur Goldschmidt), éd. Le Livre de Poche, coll.«Les Classiques de Poche»,1972 (ISBN978-2-253-00675-6), partie I,chap. «De la chasteté»,p.72
New York, l'été. Une ville à deux climats. Dedans l'air conditionné abaisse les températures jusqu'au froid arctique; dehors les ventilateurs extracteurs ajoutent à la chaleur déjà miroitante jusqu'à ce que l'air même semble fondre et couler sur la peau en un désespérant déluge de transpiration.
La Maison des Jeux, Claire North(trad. Michel Pagel), éd. Le Bélial, coll.«Une heure lumière»,2023 (ISBN978-2-381-63073-1), t.3 Le Maître,chap. 4,p.11
L'Auberge espagnole, Cédric Klapish, 2002
Xavier (en voix off): Quand on arrive dans une ville, on voit des rues en perspective, des suites de bâtiments vides de sens. Tout est inconnu, vierge. Voilà, plus tard on aura habité cette ville, on aura marché dans ses rues, on aura été au bout des perspectives, on aura connu ses bâtiments, on y aura vécu des histoires avec des gens. Quand on aura vécu dans cette ville, cette rue on l'aura pris dix, vingt, mille fois. Au bout d'un moment, tout ça vous appartient parce qu'on y a vécu.
Romain Duris, L'Auberge espagnole (2002), écrit par Cédric Klapisch
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