(Nom commun)(Fruit)(Siècle à préciser) Du latin pruna, neutre pluriel de prunum («prune, prunelle»); le passage du neutre au féminin est identique à celui de pomum vers pomme.
(Adjectif)(Siècle à préciser) Du nom du fruit, qui est généralement violet éclairci d’une pointe de jaune.
Fruit comestible du prunier, à chair juteuse, à noyau comprenant de nombreuses variétés de forme ovoïde et de couleur allant du vert au violet en passant par le jaune.
— Quand je serai une vieille dame morte, dit Nane, j’aimerai à me vêtir, moi aussi, de brouillard lilas, et de fumée rose; je me nourrirai avec le parfum des fleurs; ou avec l’odeur des prunes, qui est délicieuse et qui me donne des envies d’amour. Elle ferme les yeux et s’imagine peut-être, dans l’ombre et l’herbe d’un verger, sucer l’or des mirabelles, tandis que les abeilles bruissent autour des branches et qu’un papillon couleur de soufre se balance indolemment au milieu de la chaleur.—(Paul-Jean Toulet, Mon Amie Nane, 1922)
Mais la palme de la meilleure anecdote dans la série nourriture revient à Anny Duperey: «Joël m'a convaincu de boire une prune à la fin d'un repas chez Taillevent (NDLR: restaurant deux étoiles parisien). Je suis sortie et c'était horrible, mais j'ai vomi un smic… Le homard bleu, les truffes… tout y est passé.»—(«Au bistrot avec les acteurs d’«Une famille formidable»», dans Le Parisien, 2018-11-19[texte intégral]. Consulté le 2024-08-28)
Il vient de m'arriver un pépin, je me suis pris une prune en plein poire. Cerise sur le gâteau les frais d'avocat seront pour ma pomme.—(Florent Arnaud, Les perles du Net, éditions Lulu, 2019)
Il a reçu une prune dans le buffet («Il a reçu une balle dans le torse»).
— Qui? Silvère? répondit Antoine. Il se promenait au milieu des insurgés avec une grande fille rouge au bras. S’il attrapait quelque prune, ça serait bien fait.—(Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)
Quel beau regard, doux à l’occasion, chargé de finesse et d’ironie, éclairé de reflets d’un bleu de prune.—(Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux/L’Entre-Deux-Guerres, Grasset, 1915, réédition Le Livre de Poche, page 180)
Elle farfouille interminablement parmi des rangées compactes de cintres puis me tend une belle robe en lin prune, ligotée de plastique transparent.—(Muriel Barbery, L’élégance du hérisson, 2006, collection Folio, page 339)
Le papier plus ou moins vergé, la forme des caractères, la couleur de l’encre sont indissociables de la réalité évoquée. Au féminin, des macarons au café à l’encre prune, des promenades pieds nus dans les vagues sur fond bleu-gris.—(Philippe Delerm, Le trottoir au soleil, Gallimard, 2011, collection Folio, page 94)
J'aimais ses joues couleur prune.—(Yann Moix, Orléans, Grasset, «Le livre de poche», 2019, page 215)