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Tanit

déesse punique et libyque veillant à la fertilité, aux naissances et à la croissance De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Tanit
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Tanit ou Tinnit[2] est une déesse principale de Carthage chargée d'agir entant qu'intermédiaire entre Baal et les hommes. Elle était la déesse de la sagesse, de la civilisation et de l'artisanat ; elle est la protectrice des villes et des maisons où elle est vénérée. Les Phéniciens avaient l'habitude de mettre son signe sur les pierres tombales et les maisons pour demander la protection de Baal par son intermédiaire[3],[4].

Faits en bref Caractéristiques, Autre(s) nom(s) ...
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Buste qui a été identifié anciennement à la déesse Tanit, mais plus récemment identifié comme une représentation de la déesse grecque Déméter[1]trouvé dans la nécropole de Puig des Molins, Ibiza, Espagne, IVe siècle av. J.-C.

Ses temples principaux se trouvaient à Thinissut (Bir Bouregba, Tunisie), Cirta (Constantine, Algérie), Lambaesis (Batna, Algérie) et Theveste (Tebessa, Algérie)[5],[3],[4].

De nos jours, en arabe tunisien, il est courant d'invoquer Omek Tannou ou Oumouk Tangou (Mère Tannou ou Mère Tangou, selon les régions) dans les périodes de sécheresse pour apporter la pluie[6]. Les arabes algérien et tunisien parlent également de culture Baali pour désigner l'agriculture non irriguée[7].

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Nom et appellations

Le culte de Tanit prit de l'ampleur dans la Carthage romaine (ancienne cité punique) où elle était surnommée Dea Caelestis. Elle était la parèdre du dieu Ba'al Hammon.

Le nom exact retrouvé de Tanit est Tinnit[8]. Le nom de la déesse est suivi de péné Baal (littéralement « face de Baal ») à partir de 400 av. J.-C. environ, ainsi que Tinit[9] ou Tinêt.

Tanit est l'équivalent carthaginois de la déesse lunaire Astarté (Ishtar) ; ainsi, des spécialistes parlent de « Tanit-Astarté »[10]. La déesse Tanit a été aussi interprétée par les Romains comme une forme particulière de Junon, Iuno Caelestis vite devenu Caelestis.

Les Égyptiens l'identifient à Neith et les Grecs à Athéna[11],[note 1],[note 2],[12].

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Culte

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Poids carré en plomb portant le signe de Tanit à gauche, musée du Louvre

Outre son sanctuaire à Sarepta, l'un des endroits où le culte de Tanit a été découvert était Kerkouane dans la péninsule de cap Bon en Tunisie.

Tanit était adorée dans le monde punique, en Méditerranée occidentale, de Malte à Gades (future Cadix, au sud de la péninsule Ibérique) à l'époque hellénistique. À partir du Ve siècle av. J.-C., le culte de Tanit est donc associé à celui de Ba'al Hammon, le dieu principal de Carthage, lui-même assimilé aux dieux Cronos ou Saturne, selon Diodore de Sicile ou Plutarque. Il est donné ainsi à Tanit l'épithète Fane Baal («face de Baal ») et le titre de Rabbat («dâme»), la forme féminine de rabb («seigneur»). En Afrique du Nord où les inscriptions et les supports liés au dieu Baal Hammon sont abondants, elle figurait une déesse céleste de la guerre, une déesse mère virginale (non mariée) et infirmière et, moins précisément, un symbole de fertilité, dans ses formes les plus féminines[10].

Des fouilles dans l'ancien cimetière de Tyr ont montré que des inscriptions funéraires remontant aux derniers siècles avant J.-C., qui laissent apparaître les noms de Tanit et de Hammon, les premières divinités de Carthage, au milieu de ceux de Melkart, Baal, Astarté, El ou Eshmoun[10], autres divinités d'un espace plus vaste.

Longtemps après la chute de Carthage, Tanit était encore vénérée en Afrique du Nord sous Juno Caelestis pour son identification avec la déesse romaine Junon[13][Information douteuse]. Les anciens Berbères d'Afrique du Nord ont également adopté le culte punique de Tanit[14].

Dans la Tunisie actuelle, le souvenir du culte de Tanit et Baal reste présent dans quelques régions : on parle de cultures "Baali" (ba'li) pour dire « cultures non irriguées », sans doute pour montrer qu'elles dépendent uniquement du dieu Ba'al Hammon, et l'on chante à l'adresse d'Oummouk Tangou (tn. أمك يا نساء طلبت ربي عالشتاء), muni d'une poupée ou d'un bâton entouré de chiffons, pour que la pluie (chta) vienne[15].

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Signe et correspondances

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Signe de Tanit

Signe de Tanit

Le signe de Tanit trouvé sur différents supports, des bijoux aux mosaïques, apparaît comme un trapèze fermé en haut par une ligne horizontale et surmonté au milieu d'un cercle ; les bras horizontaux sont souvent interrompus soit par deux petites lignes verticales à angle droit par rapport à eux ou par des crochets. Plus tard, le trapèze a quelquefois été remplacé par un triangle isocèle. Le symbole est interprété par le professeur danois de philologie sémitique philologie, F.O. Hvidberg-Hansen, comme une femme levant les mains. Ce signe pourrait être un symbole représentant une personne priant, les bras levés vers le ciel.

Il peut avoir une signification apotropaïque. On le retrouve très fréquemment sur les stèles carthaginoises. Denis Lépée propose une théorie étonnante[Quoi ?] sur l'influence du signe de Tanit dans l'architecture des grands lieux de pouvoir[16].

Hvidberg-Hansen note que Tanit est parfois représentée avec la tête d'un lion, montrant sa qualité de guerrière[17]..

Identification à d'autres divinités

Le sanctuaire de Tanit creusé dans Zarephath (ou Sarepta) dans la Phénicie du sud (actuel Liban), a révélé une inscription qui l'a identifiée pour la première fois à la déesse phénicienne Astarté (Ishtar). Aussi, plusieurs déesses grecques importantes (comme Didon) ont été assimilées à Tanit par le syncrétique graeca interpretatio qui reconnaît comme des divinités grecques des dieux de la plupart des cultures non-hellènes environnantes.

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Musée ethnographique Tanit, Lanzarote, îles Canaries.

Ainsi, nombre de peuples et de cultures ont assimilé et partagé le culte punique de la déesse Tanit sous différentes formes ou appellations, probablement aussi grâce aux voyages, aux colonies et aux comptoirs phéniciens de Méditerranée[10] : Grecs, Romains, Berbères, Egyptiens, Espagnols, Siciliens, Chypriotes, etc.

Représentations dans les arts

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Dans le roman historique Salammbô publié en 1862 par Gustave Flaubert, le personnage imaginaire éponyme est une prêtresse de Tanit. Mathô, le personnage principal masculin, un mercenaire libyen rebelle en guerre avec Carthage, entre dans le temple de la déesse et vole son voile. Le Voile de Tanit est le titre de dialogues rédigés par l'aristocrate et écrivain mondain Henri de Saussine (comte Henri de Saussine de Pont de Gault), publiés chez Paul Ollendorf en 1902. La correspondance de Proust et celle de R. Martin du Gard font référence à cette œuvre.

La « petite Tanit-Zerga » dans L’Atlantide de Pierre Benoit (1920) est une princesse « Sonrhaï » de Gao enlevée par les Touareg, esclave d’Antinéa dans le Hoggar.

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3/8 sicle, tête couronnée de Tanit portant bijoux, Zeugitane, Carthage, v. 218-202 av. J.C.

Dans la nouvelle de science-fiction d'Isaac Asimov parue en 1956, « The Dead Past », Arnold Potterley, professeur d'histoire ancienne, est obsédé par l'exonération des Carthaginois du sacrifice des enfants, et tente d'accéder au chronoscope, un dispositif qui permet l'observation directe les événements du passé. Finalement, l'obsession de Potterley avec le passé carthaginois a des effets considérables sur la société de nos jours.

Tanit est l'une des 1 038 femmes dont le nom figure sur le socle de l'œuvre contemporaine The Dinner Party de Judy Chicago. Elle y est associée à la déesse Ishtar, troisième convive de l'aile I de la table[18].

À la télévision, la série télévisée américaine Stargate SG-1 lui rend hommage en donnant son nom à un seigneur Goa'uld dont la première apparition se fait dans l'épisode 4 Destins croisés de la saison 4.

En Tunisie, plusieurs rues portent son nom, notamment à Carthage[19] et à Tunis[20]..

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Notes et références

Voir aussi

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