La famille Zniber au Maroc compte historiquement dans ses rangs un certain nombre de lettrés, de cadis et magistrats, de haut-fonctionnaires, d'oumana (intendants des finances et des douanes), de nadir des habous, de pachas, de corsaires et artilleurs, de diplomates, de nationalistes, de résistants et de poètes. Il existe également une branche égyptienne des Zniber établie à Alexandrie depuis la fin du XIXesiècle et descendante de Hajj Ali Zniber.
Mhammed Ben Kacem Zniber mort en 1721 (1134 de l'Hégire), de son nom complet Mhammed Ben Hajj Kacem Ben Ahmed Ben Kacem Ben Hajj Ahmed Zniber al-Andaloussi, dit al-Mouhabbis, intellectuel et cadi de Salé du temps du Sultan Moulay Ismail de 1710/1711 à 1714 (1122 à 1126 de l'Hégire). Il est connu pour avoir transformé en biens de mainmorte et rendu inaliénables ses biens à perpétuité au profit de sa progéniture sous forme de waqf ou habous d'où son surnom. Sa tombe, devenue zaouia de la famille Zniber, se trouve au quartier Blida dans la médina de Salé. Il s'agit de l'un des plus anciens ancêtres connus de la famille Zniber.
Mohammed Ben Hajji Ben Kacem Zniber, mort en 1780 (1194 de l'Hégire), Cadi de Salé, khatib à la Grande Mosquée de Salé, écrivain et poète. Plusieurs de ses manuscrits nous sont parvenus dont Nayl al-buchra wa as-sa'ada al-kubra[1] conservé à la Bibliothèque nationale du royaume du Maroc et à la bibliothèque de la Fondation du roi Abdul-Aziz Al-Saoud.
Ahmed Ben Mohammed Zniber, pacha de Salé à partir de 1817[2];
Abdelhadi Zniber II, mort en 1328 de l'Hégire (v. 1910), fils du Pacha Mohammed Ben Abdelhadi Zniber I, négociant, nadir des habous à Salé et amīn dans bon nombre de ports marocains à partir de 1291 de l'Hégire (v. 1874) notamment à Larache, El Jadida, Casablanca, en 1303 de l'Hégire (v. 1885/1886) à Safi ainsi qu’à Marrakech. Il fut également «amine diwanat» sous le règne de Moulay Hassan. Il est enterré à la zaouïa Aïssaouiyya de Salé;
Hajj Ali Zniber Lettam (1844-1914), écrivain, réformiste musulman, soufi, poète et constitutionnaliste marocain[4],[5];
Mohammed Ben Ahmed Ben Abdelkader Zniber Lettam dit «El Pach», mort vers 1902-1903 (1320 de l'Hégire), canonnier, chef d’artillerie (bach topdji) dans l'armée du Sultan Hassan Ier qui l'envoya se former auprès de Krupp en Allemagne. La branche des Zniber El Bach descend de lui. Il serait le frère de Hajj Ali Zniber;
Mohammed Ben Abdelhadi Zniber II (1855-1921), fils d'Abdelhadi Zniber II, négociant, haut-fonctionnaire et diplomate. Il est notamment amin al oumana-s (vizir ou surintendant des finances) puis ambassadeur-adjoint à Madrid en 1909. Il et enterré à la zaouïa Qadiriyya de Salé;
Mohammed Ben Brahim Ben Hajji Zniber, mort en 1930[6], katib (secrétaire) au Ministère des habous puis Nadir des habous (Administrateur et conservateur des fondations pieuses) à Safi ensuite Nadir des Grands Habous (al-Ahbas al-Kobra) à Marrakech en 1917[7] et enfin Nadir des habous de Sidi Frej à Fès[8]. Il est le père de l'ambassadeur Dr. Abderrahmane Zniber et le cousin du mufti de SaléAbu Bakr Zniber;
Ahmed Ben Hajj Brahim Zniber dit "az-Zit" mort en 1957 ou 1962 et enterré à Médine, un négociant, cheikh al-mounchidin (Cheikh des psalmodieurs) et spécialiste des panégyriques soufis à Salé[8],[9],[10]. Il est le frère de Mohammed Ben Brahim Ben Hajji Zniber (m. 1930) et l'oncle d'Abderrahmane Zniber et de Brahim Zniber;
Tahar Ben Abu Bakr Ben Tahar Ben Hajji Zniber[11] (1916-?), fils d'Abu Bakr Zniber, nationaliste marocain, directeur de cabinet du ministre des habous et des affaires islamiques, signataire du Manifeste de l’Indépendance[12];
Larbi Zniber[13] (1916-1989) alias Ba-Arroub, gardien de but et entraîneur du club ASS de Salé;
Larbi Ben Mohammed Ben Brahim Zniber (1917-1986), époux d'Oum Al Izz Sbihi, interprète, collaborateur du vizir Abdallah Sbihi fils du Pacha de Salé Mohammed Ben Tayeb Sbihi puis membre du cabinet de Mbarek Bekkaï, Pacha de Sefrou puis premier chef de gouvernement du Maroc indépendant[14]. Il est le fils de Mohammed Ben Brahim Ben Hajji Zniber (m. 1930) et le frère du DrAbderrahmane Zniber;
Dr. Abderrahmane Zniber (1918-1983), un des premiers médecins marocains, nationaliste et premier ambassadeur marocain en République populaire de Chine[15];
Abdelhadi Zniber III (tout en haut), fils de Mohammed Ben Abdelhadi Zniber II, en compagnie des frères Hajji (dont Saïd Hajji au premier rang) à l'université de Damas en 1934.
DrAbderrahmane Zniber premier ambassadeur du Maroc en Chine recevant ses lettres de créance des mains du roi du Maroc Hassan II en 1961.
Hakim Hajoui(en) (1983-), ambassadeur du Maroc à Londres depuis 2020, petit-fils du Dr Abderrahmane Zniber.
"Cheikh Zniber", personnage du roman Le Morisque de Hassan Aourid[17]
Fondouks ou caravansérails
Fondouk Ouled Zniber ou Fondouk Rahba El-Qdima sis No 134 quartier Bab Sebta à Salé. Caravansérail historique qui existait déjà vers 1766/1767 (1180 H.) sous le nom de fondouk Oulad Zniber. Hérité par le cadi de Salé Mhammed Ben Kacem Zniber al-Andaloussi dit al-Muḥabbis (m. 1721) de son père Kacem Zniber, il fut restauré en 1325 de l'Hégire, probablement par la famille Bensaid. Effondré en 2018, il fut démoli vers 2022;
Fondouk Abu Bakr Zniber, dans le quartier de Bab Sebta (porte de Ceuta), à Salé[18];
Grande demeure (riad) principale dite "Dar Lakbira" ou "Dar Zniber" appartenant à Mohammed Ben Abdelhadi Zniber (1855-1921) et sise Rhiba dans la médina de Salé. Elle fut édifiée vers 1312 H. (1894);
Grande demeure (riad) d'Abdallah Ben Abdelhadi Zniber sise rue Chellaline près du Souk al-Kabir dans la médina de Salé. Il s'agit peut-être du palais du Pacha de Salé Mohammed Ben Abdelhadi Zniber (décès en 1854) décrit par Narcisse Cotte dans son ouvrage Le Maroc contemporain;
Saniat Zniber, ancien verger situé à l'entrée de Bab Sidi Bouhaja à Salé;
Saniat Ben Abdelhadi Zniber, verger à Bab Sebta à Salé;
Zaouia Zniber, sise quartier Blida à Salé, tombeau de l'ancêtre de la famille Zniber le cadi de SaléMhammed Ben Kacem Zniber dit al-Mouhabbis mort en 1721 (1134 de l'Hégire);
Fontaine Zniber, fontaine publique datant de la fin du XIXe siècle sise place Rhiba. Édifiée par Mohammed Ben Abdelhadi Zniber (1855-1921) sur l'un des murs extérieurs de sa grande demeure qui l'alimentait en eau.
Abraham Lahnite (préf.Jean Martin), Les Conditions d'établissement du traité de Fez: La Politique berbère du protectorat français au Maroc (1912-1956), t.1, Paris, L'Harmattan, , 340p. (ISBN978-2-296-54980-7, lire en ligne), p.74
(ar) Jean Cousté (trad.Abu al-Kacem Achach), Bouyoutat Madinat Sala (Les Maisons de Salé) [«Les Grandes Familles indigènes de Salé»], Imprimerie officielle de Rabat, diffusion de la bibliothèque Sbihi, (lire en ligne), p.80