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homme politique sud-coréen, 13e président de la République de Corée De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Yoon Suk-yeol (en coréen : 윤석열, /jun sʰʌ̹k̚.jʌ̹ɭ/), né le à Séoul (Corée du Sud), est un avocat et homme d'État sud-coréen, président de la république de Corée depuis le .
Yoon Suk-yeol | ||
Portrait officiel de Yoon Suk-yeol en 2022. | ||
Fonctions | ||
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Président de la république de Corée | ||
En fonction depuis le (2 ans, 6 mois et 14 jours) |
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Élection | ||
Premier ministre | Choo Kyung-ho (intérim) Han Duck-soo |
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Prédécesseur | Moon Jae-in | |
Procureur général de Corée du Sud | ||
– (1 an, 7 mois et 7 jours) |
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Président | Moon Jae-in | |
Prédécesseur | Moon Moo-il (ko) | |
Successeur | Kim Oh-soo (en) | |
Biographie | ||
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Séoul, Corée du Sud | |
Nationalité | Sud-coréenne | |
Parti politique | Pouvoir au peuple (depuis 2021) | |
Conjoint | Kim Keon-hee | |
Diplômé de | Université nationale de Séoul | |
Profession | Avocat | |
Religion | Catholicisme | |
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Présidents de la République de Corée Procureurs généraux de Corée du Sud |
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Yoon Suk-yeol | |
Hangeul | 윤석열 |
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Hanja | 尹錫悅 |
Romanisation révisée | Yun Seok-yeol |
McCune-Reischauer | Yun Sŏkyŏl |
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Procureur général de Corée du Sud de 2019 à 2021 lors du mandat du président Moon Jae-in, il joue un rôle clé dans la condamnation de l'ancienne présidente Park Geun-hye.
Désigné candidat du parti Pouvoir au peuple, principale formation d'opposition, dans le cadre de l'élection présidentielle de 2022, il l'emporte de peu face à Lee Jae-myung, ramenant le parti conservateur à la tête du pays.
En tant que président, Yoon a reçu des notes d'approbation très faibles. La catastrophe de la bousculade d'Halloween à Itaewon en 2022[1] et la crise médicale sud-coréenne en 2024 se sont produits sous son administration, cette dernière étant toujours en cours[2]. Les critiques ont allégué que, sous Yoon, la Corée du Sud a connu une érosion démocratique.
Yoon naît à Séoul le , d'un père académicien membre de l'Académie des sciences de la République de Corée, et d'une mère conférencière à l'université pour femmes Ewha, poste qu'elle abandonne après son mariage[3].
Il étudie le droit à l'université nationale de Séoul, lors du soulèvement de Gwangju[4]. Il profère alors de vives critiques à l'égard du président Chun Doo-hwan[3]. À la suite de cela, il fuit vers la province de Gangwon pour éviter des répercussions[3]. Il passe le barreau en 1991 après plusieurs tentatives ratées[3].
Il est nommé procureur en 1994[5]. Après plusieurs années de carrière spécialisées dans les affaires anti-corruption, notamment plusieurs concernant le président Lee Myung-bak[3], il accède à une renommée nationale en 2016, alors qu'il prend la tête de l'enquête concernant le scandale Choi Soon-sil impliquant cette dernière, la présidente Park Geun-hye et le président du groupe Samsung Lee Jae-yong, qui conduit à la destitution de la présidente Park en décembre 2016[6]. En 2017, le président nouvellement élu Moon Jae-in le nomme à la tête du bureau du procureur de Séoul, vantant notamment le fait que Yoon ait mis en examen deux anciens présidents, ainsi que de nombreux autres personnalités officielles durant sa carrière[7],[8].
En 2019, il est nommé procureur général de Corée du Sud, une nomination saluée par le parti démocrate au pouvoir, mais critiqué par le parti d'opposition Parti de la liberté de Corée[9]. Parmi ses premières occupations, il enquête sur le ministre de la Justice au pouvoir Cho Kuk (en), pris dans différents scandales. L'opinion publique s'inverse alors, et il devient soutenu par le parti de la liberté de la Corée, mais critiqué par le parti démocrate[10],[11].
La remplaçante de Kuk, Choo Mi-ae, dissout alors l'équipe de procureurs travaillant avec Yoon, prétextant une incapacité de ce dernier à effectuer une réorganisation dans son service. Cette action est vue par les Coréens comme une punition envers Yoon pour avoir mis Kuk en examen[12],[13]. Le , il est suspendu de ses fonctions par la ministre de la Justice en place, pour cause de violations éthiques et d'abus de pouvoir. Ayant fait appel, il suspend cette décision, et reste à son poste[14].
Il démissionne néanmoins de son poste en mars 2021, en signe de protestation[15].
Le , Yoon Suk-yeol annonce officiellement sa candidature à l'élection présidentielle de 2022[16]. Il rejoint en juillet le principal parti d'opposition Pouvoir au peuple et participe à la primaire du parti pour déterminer le candidat qui le représentera[17].
Le , il remporte la primaire avec 47,85 % des votes exprimés en sa faveur, contre 41,50 % pour son adversaire principal Hong Joon-pyo[18]. Il devient donc officiellement le candidat du parti conservateur lors de la campagne électorale[19].
Le , il remporte l'élection présidentielle, devançant le candidat progressiste Lee Jae-myung d'une courte tête (48,5 % des voix contre 47,8 % pour son rival) et devenant ainsi le nouveau président sud-coréen, succédant à Moon Jae-in[20]. La campagne a été plus marquée par les invectives que par les débats de fond[21].
Yoon Suk-yeol est officiellement investi président de la république de Corée le , succédant à Moon Jae-in. Dans son discours d'investiture, il appelle à une « dénucléarisation complète » de la Corée du Nord, dénonçant le danger pour la sécurité mondiale que constitue l’arsenal nucléaire nord-coréen[22],[23].
Il décide également d'ouvrir au public coréen, une première, et ce dès le jour de son investiture, la Maison-Bleue, siège de la présidence à Séoul[24]. Considérant le lieu comme « un symbole du pouvoir impérial », il décide de « rendre au public » le bureau présidentiel et fait déménager la présidence dans l'enceinte du ministère de la Défense[24].
Début mai, l’équipe de transition du nouveau président annonce 110 tâches auxquelles l’administration prévoit de s’attaquer, dont la privatisation et la restructuration des institutions et des systèmes publics. Dans le cadre de ces réformes, une nouvelle agence spatiale est créée en 2024 sur le modèle américain de la NASA : la KASA[25].
Compte tenu de la forte activité économique, Yoon Suk-yeol assure que le maintien de la limite à 52 heures de la semaine de travail est « irréaliste ». Une réforme vise à allonger à 69 heures par semaine la durée maximale du travail. Cette perspective satisfait le patronat mais est contestée par les syndicats de travailleurs[26].
Il annonce vouloir engager un vaste programme de privatisation pour renforcer la concurrence, réduire la taille de l'État et lutter contre le déficit des finances publiques. Un appel d'offres pour la vente de Hyundai Merchant Marine (HMM), la plus grande entreprise publique de transport maritime par conteneurs du pays, est officiellement annoncé durant l'été 2023. Il s'agit de la deuxième grande privatisation dans le secteur du transport maritime depuis la vente majoritaire de Hanwha Ocean Company en septembre 2022. Les activités ont été acquises par le groupe Hanwha, la septième plus grande entreprise de Corée du Sud. Le gouvernement s'apprête également à privatiser Korea Aerospace Industries (KAI). De fortes réductions d'impôts sont également prévues, notamment en ce qui concerne l'impôt sur le revenu des sociétés.
En novembre 2022, des dizaines de milliers camionneurs se mettent en grève pour obtenir de meilleures conditions de travail. Après quelques jours, invoquant les conséquences négatives de la grève pour l'économie et affirmant que les grévistes « prennent le pays en otage », le gouvernement ordonne la reprise du travail. Ceux qui refusent risquent de la prison ferme et des dizaines de milliers d’euros d’amende[27],[28].
En janvier 2023, les locaux de la Confédération coréenne des syndicats (KCTU) sont perquisitionnés par le Service national de renseignement sur l'accusation de « liens avec la Corée du Nord ». La KCTU accuse le gouvernement de « comploter » contre elle[29]. L'accusation de « liens avec la Corée du Nord » est fréquente en Corée du Sud pour réprimer les organisations syndicales ou politiques de gauche[30].
Le président Yoon a plusieurs fois affirmé son hostilité au mouvement ouvrier, allant jusqu'à affirmer que « les gens qui font grève sont aussi dangereux que les ogives nucléaires nord-coréennes »[30].
Le président Yoon a été critiqué pour avoir dissimulé de hauts responsables militaires dans la mort d'un marine sud-coréen en 2023 en bloquant des projets de loi visant à enquêter sur cette affaire[31].
En 2024, l'Institut suédois V-Dem a rapporté que, sous l'administration de Yoon, la Corée du Sud avait chuté dans son indice de démocratie libérale[32]. Le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières pour la Corée du Sud a chuté de la 47e à la 62e place entre 2023 et mai 2024. Cette situation aurait été influencée par le recours excessif à des sanctions par l'administration Yoon contre les médias et les journalistes critiques à l'égard du gouvernement, comme MBC[33].
Un reportage de MBC a allégué que Yoon influençait les enquêtes menées par la police. Les critiques ont allégué que la police, sous Yoon, était prompte à enquêter sur les syndicats et les médias, mais prudente lorsqu'elle enquêtait sur des questions liées à Yoon. Par exemple, un ordre émis par l'Assemblée nationale concernant la Première dame Kim Keon-hee a été bloqué par la police[34].
En novembre 2024, des critiques ont affirmé que la police, sous les ordres de l'administration Yoon, était utilisée pour réprimer les manifestations anti-gouvernementales[35]. Certains ont fait valoir que ces actions contredisaient une décision de 2021 de la Cour suprême de Corée[36].
La fréquence des représentants du gouvernement absents des sessions de l'Assemblée nationale a augmenté sous l'administration de Yoon. Sur une période d'un an et quatre mois, de mai 2022 à août 2023, il y a eu 29 absences de chefs de départements gouvernementaux, de vice-ministres et de chefs d'organisations affiliées[37]. Le président Yoon a été fortement critiqué pour avoir abusé du droit de veto sur les projets de loi[38].
Le gouvernement décide de prendre en mains le groupe audiovisuel public, KBS. Plusieurs émissions sont supprimées, dont le « Choo Chin-woo Live », une émission politique quotidienne réputée pour ses enquêtes sur la corruption de personnalités politiques. Des journalistes sont renvoyés, ainsi que 70 cadres, et pour certains remplacés par des proches du parti Pouvoir au peuple, la formation du président. Le gouvernement prévoit aussi la création d'une agence de lutte contre les fausses informations qui pourrait exiger l’arrêt de la diffusion de n’importe quel média, y compris des chaînes YouTube[39].
L’Union nationale des travailleurs des médias a déploré « des violations de la loi sur la radiodiffusion, qui garantit la liberté et l’indépendance des programmes de radiodiffusion et stipule que personne ne peut s’immiscer dans leur gestion ». D'autres ont comparé ces mesures aux présidences autoritaires de Lee Myung-bak (2008-2013) et Park Geun-hye (2013-2017) au cours desquelles les journalistes critiques étaient la cible de procès répétés en diffamation, pouvant les conduire en prison, et placés sur une liste noire. Yoon Suk-yeol fait également échouer l'adoption d'un projet de loi voté par l’opposition démocrate à l’assemblée nationale destiné à limiter l’interventionnisme de l’État dans l’audiovisuel public[39].
L'administration de Yoon a été accusée de réprimer les critiques des médias en faisant appel à des agences d'État, notamment le Conseil d'audit et d'inspection et la Commission anti-corruption et des droits civiques. Selon un reportage de MBC, certains journalistes ont bénéficié d'un traitement préférentiel lors de l'interview annuelle du président pour le Nouvel An[40].
Il offre une grâce présidentielle au milliardaire Lee Jae-yong, le patron du Groupe Samsung condamné pour corruption et détournement de fonds en janvier 2021. Trois autres hommes d'affaires sont aussi graciés, dont le président du groupe Lotte, Shin Dong-bi[41]. Fin 2022, il gracie également son prédécesseur Lee Myung-bak, condamné en 2020 à 17 ans de prison pour diverses affaires de corruption, et plusieurs autres personnalités proches des milieux conservateurs comme Won Sei-hoon, l’ancien chef des services secrets qui avait mobilisé ses services pour une campagne en ligne au profit du camp conservateur à l’approche de l’élection présidentielle de 2012, et des collaborateurs de l'ex-présidente Park Geun-hye, elle-même graciée en 2021[42].
En avril 2023, la fuite de documents confidentiels américains semble indiquer que les États-Unis ont espionné des conseillers du président Yoon Seok-yeol en matière de sécurité nationale afin de garantir des livraisons d'armes à l'Ukraine. L'annonce de cette fuite a suscité des critiques en Corée du Sud au sujet de la vulnérabilité des communications au sein des administrations-clés du pays, comme la présidence. Des opposants politiques ont accusé le gouvernement de tenter de minimiser l'incident et d'apaiser les relations avec l'allié américain, avant la visite de Yoon Seok-youl à Washington le même mois. Ils ont exhorté celui-ci à enquêter sur ces allégations d'écoutes[43].
Le 18 août 2023, il participe à une réunion avec les chefs d’états américain et japonais pour discuter de la question des menaces chinoises et nord-coréennes[4].
Sa cote de popularité s'écroule à 19 % d'opinions favorables après seulement quelques mois d'exercice du pouvoir[44].
Considéré comme conservateur, Yoon fait également campagne en 2022 en se démarquant par ses positions antiféministes assumées, estimant que c'est à cause des féministes que le taux de natalité de la Corée du Sud est en baisse[45] et ajoutant que s'il est élu, il supprimera le ministère de l'Égalité des sexes et de la Famille[46]. Il propose également d’augmenter les peines pour dénonciation calomnieuse de viol ou d’agression sexuelle[47].
Il se dit disposé à reprendre les négociations avec la Corée du Nord à condition que celle-ci renonce à l'arme nucléaire. Il a toutefois appelé à renforcer la dissuasion militaire, notamment en resserrant les liens avec les États-Unis, et a également affirmé que des frappes préventives contre la Corée du Nord pourraient être nécessaires en cas de risque d'attaque imminente[48].
Il estime également nécessaire le déploiement de missiles américains en Corée du Sud et veut acheter un système de missiles THAAD supplémentaire[49]. Il souhaite aussi rejoindre le « Quad », une alliance militaire perçue comme anti-chinoise qui réunit les États-Unis, l'Australie, le Japon et l'Inde[48].
Yoon s'oppose à l'intervention de l’État dans l’économie. Il cite l'économiste Milton Friedman et son livre Free to Choose : A Personal Statement comme une influence majeure sur sa croyance dans le libéralisme économique[50].
Sur le point de vue économique, il annonce vouloir abolir la semaine de 52 heures s'il est élu et ne pas fixer de limite maximale au temps de travail, tout en supprimant le salaire minimal sud-coréen[51]. Il estime ainsi pensant sa campagne présidentielle que « les employés devraient pouvoir travailler cent vingt heures par semaine, quitte à se reposer après »[30].
Il fait polémique en octobre 2021 après avoir tenu des propos élogieux au sujet de l'ancien dictateur Chun Doo-Hwan. Il présente ensuite ses regrets[52]. Le 7 novembre 2021, Yoon déclare que s'il était élu président, il gracierait les anciens présidents Lee Myung-bak et Park Geun-hye, tous deux condamnés pour corruption (Park Geun-hye a ensuite été graciée par le président Moon Jae-in le 24 décembre de la même année)[53].
Yoon est marié depuis 2012 à Kim Keon-hee, la présidente d'une compagnie de galeries d'art[54]. Celle-ci se trouve suspectée de fraude et de manipulation boursière, ce qui conduit en décembre 2023 l'opposition démocrate à voter au Parlement en faveur du lancement d'une enquête spéciale indépendante à son encontre. Le président Yoon, qui s'était pourtant engagé durant sa campagne électorale pour la neutralité présidentielle dans le cadre d'affaires politiques, décide d'user de son veto pour arrêter l'enquête[55].
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