Wingen-sur-Moder
commune française du département du Bas-Rhin De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Wingen-sur-Moder [viŋ(g)ən syʁ mɔdɛʁ] est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est. Elle fait partie du parc naturel régional des Vosges du Nord.
Wingen-sur-Moder | |
Résidence du Hochberg. | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Bas-Rhin |
Arrondissement | Saverne |
Intercommunalité | Communauté de communes de Hanau-La Petite Pierre |
Maire Mandat |
Christian Dorschner 2020-2026 |
Code postal | 67290 |
Code commune | 67538 |
Démographie | |
Gentilé | Wingenois |
Population municipale |
1 574 hab. (2021 ) |
Densité | 91 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 55′ 16″ nord, 7° 22′ 37″ est |
Altitude | Min. 207 m Max. 406 m |
Superficie | 17,37 km2 |
Type | Bourg rural |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton d'Ingwiller |
Législatives | Septième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | https://www.wingensurmoder.fr |
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Wingen-sur-Moder est un village situé à 10 km au nord-est de La Petite-Pierre.
Linguistiquement, Wingen-sur-Moder se situe dans la zone du francique rhénan.
Le village est situé dans la haute vallée de la Moder. Le Conservatoire des sites alsaciens a restauré le biotope alluvial auparavant dégradé sur son cours[1]. Son ban communal jouxte la limite départementale avec la Moselle.
Le ban communal a une superficie de 1 738 ha dont plus de 80 % sont occupés par des forêts. Les limites du territoire sont avant tout naturelles : six cours d'eau tracent les contours du territoire communal : le Schüsselbach puis le Falkenbach à l'ouest, la Moder, le Mosbächel, le Maibächel au sud, le Fischbach à l'est. Au nord, la limite est constituée par la ligne de partage des eaux, c'est la vieille frontière entre l'Alsace et la Lorraine passant au Breitenstein, à la source Colonner Brunnen et au Dreipeterstein. Seule la pointe nord-est sur le Kaesberg est une frontière artificielle.
C'est sa situation au sein du plateau de la Haardt, plateau gréseux qui forme le prolongement des Vosges du Nord du col de Saverne qui détermine les traits généraux du relief de la région de Wingen-sur-Moder, tapie dans un élargissement du cours montagneux de la vallée de la Moder. L'impression de montagne que l'on a dans cette région provient de la couverture forestière et de l'existence de versants raides et de corniches rocheuses. Mais il s'agit d'un plateau, prolongement naturel du Plateau lorrain. Le contraste est néanmoins net avec le relief lié aux affleurements calcaires et marneux du Muschelkalk qui débute à l'ouest de Wingen.
Commune située dans une zone 3 de sismicité modérée[2].
La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Moder, le ruisseau de Rosteig[3], le ruisseau le Falkelthalbachel[4], le ruisseau le Fischbach[5], le ruisseau le Moosbaechel[6] et le ruisseau le Zittersheim[7],[8],[Carte 1].
La Moder, d'une longueur de 82 km, prend sa source dans la commune de Zittersheim et se jette dans le Rhin en rive gauche à Beinheim, après avoir traversé 29 communes[9].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Moder ». Ce document de planification concerne le bassin versant de la Moder dont le territoire s'étend sur 1 720 km2. Le périmètre a été arrêté le . La commission locale de l'eau a été créée le , puis modifiée le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le Syndicat des eaux et de l’assainissement Alsace-Moselle (SDEA)[10].
La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[11]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 mm/an) en toutes saisons et un hiver rude (moins de 1 °C)[12].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 908 mm, avec 11,7 jours de précipitations en janvier et 10 jours en juillet[11]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Berg », sur la commune de Berg à 16 km à vol d'oiseau[13], est de 10,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 801,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 37,4 °C, atteinte le ; la température minimale est de −16,8 °C, atteinte le [Note 2],[14],[15].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[16]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[17].
Au , Wingen-sur-Moder est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[18]. Elle est située hors unité urbaine[19] et hors attraction des villes[20],[21].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (68,2 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (91,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (68,2 %), terres arables (21,2 %), zones urbanisées (8,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,5 %), prairies (0,7 %), zones agricoles hétérogènes (0,4 %)[22]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Au temps de la Gaule romaine, Wingen faisait partie de la cité de la peuplade des Triboques. En bordure de l’ancienne Via Bassoniaca, route forestière entre la province Belgica et celle de la Germania, son finage est jalonné de menhirs : le Spitzstein, le Drei-Peterstein, et le Breitenstein. Au XVIIIe siècle, le Breitenstein fut transformé en croix surplombant les figures des douze apôtres sculptées sur les quatre faces de la pierre, d’où son appellation de Pierre des douze Apôtres. Le Drei-Peterstein marque la limite entre les seigneuries de Bitche, Lichtenberg et La Petite-Pierre.
Les premières indications sur Wingen apparaissent dans les chartes de l’Abbaye de Wissembourg en 718, lors de sa donation en faveur de l’abbaye par Chrodoin, noble Franc, et s’appelle alors Wingibergus. En 742, l’on cite Wigone Monte. Un autre noble Franc, Haroin fait également cette année-là une donation en faveur de l'abbaye de Wissembourg. Ces citations sont toutefois sujettes à caution et il est très vraisemblable qu'elles concernent le village de Wingen près de Lembach. Aucune relation privilégiée ou propriété de l'abbaye ou de la ville de Wissembourg n'est en effet attestée dans le cours de l'histoire médiévale dans la haute vallée de la Moder.
Au XIVe siècle, Wingen fut encore le théâtre de nombreux faits guerriers, notamment en 1378 lors de la guerre qui opposa Henri de La Petite-Pierre aux comtes de Linange. En 1382, le comte donne Wingen en fief à l’empereur. À cette époque, Wingen est un important lieu de passage de la vallée de la Moder à la vallée de l'Eichel. L’empereur y installe un poste de péage. Son importance démographique est établie. Cependant sa population régresse jusqu’au milieu de XVIe siècle. Après le passage des troupes engagées dans les guerres de religion, la situation du village n’est pas brillante : seuls deux fermes seigneuriales, le moulin et l’église semblent subsister à cette époque.
En 1314, Hugues de Fleckenstein, cousin de Nicolas de La Petite-Pierre, se coalise avec d’autres seigneurs de la Basse-Alsace et du Palatinat, contre la ville de Strasbourg, dont les soldats brûlent Wingen, appelé Winden, le vieux Puberg et Speckwiller (deux villages disparus), et Hinsbourg, lors de leur marche vers La Petite-Pierre.
Dès 1622 et jusqu’en 1648, la guerre de Trente Ans et la peste font des ravages laissant Wingen dévasté et dépeuplé. Pour attirer de nouveaux habitants, le comte instaure un nouveau règlement forestier qui autorise la population à ramasser le bois mort dans les forêts pour les besoins personnels. Il prévoit également la livraison à titre gracieux de bois de construction. Les habitants peuvent également faire paître le bétail dans les forêts.
Ces avantages attirent de nombreux habitants en grande partie d’origine suisse : marcaires, gardiens de troupeaux, employés dans la ferme seigneuriale de Wingener Hof. La mention de la présence d’un pasteur, en 1659, indique que le village se développe à nouveau.
Le véritable renouveau de Wingen aura lieu grâce à l’installation de deux verreries : celle de la Neuhütte en 1708 et celle du Hochberg en 1715, créées par des maîtres verriers du Kahlenberg (Rosteig).
La verrerie du Hochberg, construite en 1715 sous l’impulsion du comte de Hanau-Lichtenberg et du verrier Jean Adam Stenger, est rattachée à Wingen à la Révolution. En 1816, à la suite d'un mariage, la verrerie du Hochberg passe entre les mains de la famille Teutsch. À cette époque, la fabrication de verres à vitre de couleur est introduite.
La réduction des droits forestiers à partir de 1860 entraîne la fermeture de l’usine en 1868.
Les verriers émigrent vers les centres verriers lorrains ou la Westphalie, l’Espagne ou le Mexique.
Mais il existe, bien avant ces départs, des migrations vers d’autres régions ou pays verriers : Murano en Italie, Gijón dans la province espagnole d’Oviedo, le canton de Berne ou de Soleure, la Seine-Maritime, le Palatinat, La Bohême et l’Amérique du Nord.
Un demi-siècle plus tard, René Lalique fonde la verrerie d’Alsace et renoue ainsi avec la tradition verrière de Wingen. La cristallerie Lalique, qui compte plus de 260 employés, exporte ses produits dans le monde entier.
Une autre industrie de luxe fabrique des couverts et d’autres articles en argent : il s’agit de l’orfèvrerie Gulden, fondée en 1925, par un enfant de Wingen, Alex Gulden.
Les événements historiques du XIXe siècle n’affectent pas directement la commune. Mais Wingen sera le théâtre de durs combats pendant la Seconde Guerre mondiale, qui se déroulent entre et dans le cadre de l’opération Nordwind. Re-conquise par la 70e division d'infanterie (États-Unis) du général Thomas W. Herren (en), des habitants de Wingen y laissent leur vie et de nombreuses maisons furent détruites.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Maires avant 1947
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1947 | 1963 | Auguste Klein | ||
1963 | 1971 | Félix Schneider | ||
1971 | mars 1989 | Roger Deininger | ||
mars 1989 | mars 2014 | Gérard Fischbach | ||
mars 2014 | mai 2020 | Patrick Dhainaut | ||
mai 2020 | En cours | Christian Dorschner[25] |
Wingen-sur-Moder est jumelée avec la ville de Burgkirchen an der Alz (Allemagne).
En 2022, le budget de la commune était constitué ainsi[26] :
Avec les taux de fiscalité suivants :
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2020 : médiane en 2020 du revenu disponible, par unité de consommation : 23 570 €[27].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[29].
En 2021, la commune comptait 1 574 habitants[Note 3], en évolution de −3,02 % par rapport à 2015 (Bas-Rhin : +3,22 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2014 | 2019 | 2021 | - | - | - | - | - | - |
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1 614 | 1 585 | 1 574 | - | - | - | - | - | - |
Établissements d'enseignements :
Professionnels et établissements de santé :
Patrimoine religieux :
Fils de Jacques Henri Teutsch, Édouard Teutsch (1832-1908) suit des études de droit à Paris, mais revient à Wingen en 1855 s’occuper de la verrerie avec son frère Victor. Élu conseiller général en 1869, puis en 1871 à l’assemblée de Bordeaux, il fait partie des députés protestataires, réunis autour de Léon Gambetta pour s’opposer à l’annexion de l’Alsace. En 1874, il est élu comme député protestataire aux élections du Reichstag où il prononce, en présence de Bismarck, un discours qui provoque une explosion de colère. Quittant définitivement Berlin, il se retire en France en 1879 pour devenir trésorier-payeur à Auch, Mâcon, Épinal, puis Nancy où il prend sa retraite. À quelques centaines de mètres de la verrerie et du manoir familial[71], Édouard Teusch fait aménager un cimetière, qui renferme une douzaine de tombes de membres de sa famille, ainsi que trois tombes de domestiques.
René Lalique, né en 1860, était un joaillier célèbre. Il fit ses études à l’école des Arts décoratifs de Paris, puis à l’école des Beaux-Arts en Angleterre. À son retour à Paris en 1878, il dessina des modèles de bijoux pour les plus grands bijoutiers de la rue de la Paix, tels Cartier, Boucheron, etc. En 1891, il s’établit à son compte. Grâce à son goût très délicat, à sa très grande imagination artistique, il obtient vite un grand succès lors notamment des présentations dans les salons des « Artistes français ».
En 1905, il fit construire son hôtel particulier et y installa ses ateliers. Très attiré par la nature, il y chercha son inspiration et utilisa des matières les plus variées, telles nacre, ambre, agate, corindon ou autres pierres dures aux nuances translucides qu’il sertit dans des montures émaillées. Ses premières créations de verrier furent des flacons de parfum destinés au parfumeur Coty.
C’est pour les réaliser qu’il fit l’acquisition, en 1909, de la petite verrerie de Combs-la-Ville.
C’est près des grands centres verriers lorrains, au Nord de l’Alsace, à Wingen-sur-Moder[72], qu’il trouva une main-d’œuvre importante et spécialisée. En 1919 au sortir de la guerre, le Gouvernement cherchant à redonner vie à l’industrie de ces régions redevenues françaises, René Lalique obtient des facilités d’implantation sur une parcelle de la forêt domaniale. En 1921, premier four allumé, la Cristallerie Lalique qui prenait le nom de cristallerie d’Alsace jusqu’en 1962, est venu assurer, après une interruption de 50 ans, la continuation de la tradition verrière de Wingen-sur-Moder.
Né en 1900, Marc Lalique, fidèle collaborateur de son père, avait assuré depuis 1922 la charge des réalisations techniques des créations de la cristallerie. Technicien très averti, ayant une connaissance parfaite des effets qu’il peut obtenir de la matière, fidèle dans ses créations à la conception originale particulière au style « Lalique », il réalise de nombreux modèles qui figurent parmi les plus connus de l’importante collection actuelle. Sous son impulsion, malgré certaines difficultés, le cristal Lalique va devenir l’un des fleurons de l’art cristallier et du bon goût français. Collaborant étroitement avec un personnel très qualifié et qui possède comme lui l’amour du métier, il met en œuvre des techniques sans cesse renouvelées qui lui permettent des créations audacieuses et le recherche d’une qualité toujours améliorée. Un musée s'est ouvert au printemps 2011.
La petite-fille et la fille de ces deux grands artistes fut élevée dans le culte de la beauté et de la passion du travail. Après avoir fait l’École nationale supérieure des Arts décoratifs de Paris, elle vint travailler aux côtés de son père. Imprégnée des traditions de la maison, elle sait, tout en les conservant, donner une impulsion nouvelle à la création des modèles. Tout en restant fidèle au cristal, elle crée des bijoux, en pensant qu’il est aussi important de s’attacher à imaginer des formes recherchées, voire sophistiquées, que de faire étalage des pierres de grande valeur. Dans ce but, elle employa des pierres semi-précieuses et des émaux pour la réalisation de ses œuvres.
En 1925, Alex Gulden décida de fonder sa propre affaire. Jusqu’en 1934 ce fut une entreprise de négoce, presque exclusivement basée sur une clientèle hôtelière alsacienne. En 1934, sous le nom de « Manufacture de couverts et orfèvrerie d’Alsace A. Gulden », son fondateur franchit un nouveau pas en construisant un atelier de galvanoplastie, de polissage et d’avivage. Les couverts, la platerie et autres articles de table, achetés à l’état brut chez divers estampeurs français, purent être argentés et finis dans ses propres ateliers. L’entreprise, encore fort modeste à cette époque, comptait outre son fondateur, ses parents et son épouse, deux collaborateurs. L’ascension fut stoppée par la guerre. Pendant les années noires, l’entreprise a vivoté. Faute de matières premières, la production fut arrêtée en 1940. Quelques mois plus tard, et jusqu’à la fin de 1944, la petite entreprise a pu subsister en argentant à façon des contacts et autres pièces électriques, pour le compte de la Société Siemens qui possédait une filiale à Guebwiller. Le , lors de la bataille de Wingen, l’atelier et la maison d’habitation furent presque totalement détruits.
Dès le printemps 1945, Alex Gulden entreprit de colmater les brèches, et vers la fin de cette même année la production avait repris, à un rythme modéré certes, car la matière était encore très rare. Mais petit à petit la production se développait et, avec elle, l’effectif des collaborateurs, qui passait de deux à dix, puis vingt, pour dépasser la trentaine dès la fin de 1948. Un pas décisif fut franchi en 1950 avec la construction d’un hall destiné à abriter un atelier d’outillage et d’estampage. L’acquisition des presses et la formation d’un personnel particulièrement qualifié n’a certes pas été une tâche facile, mais a donné à l’entreprise une indépendance totale par rapport à ses anciens estampeurs, de même qu’au niveau de la création et fabrication de ses propres modèles. Parallèlement la clientèle se développait et l’entreprise sut se tailler une bonne place sur le plan national et même au-delà de nos frontières, en créant notamment des succursales à Strasbourg et Paris, et en diversifiant son programme de fabrication. Les Ets Gulden organisaient tous les ans en août des journées portes ouvertes de leur usine pour les touristes et les amateurs.
Depuis 2009 l'entreprise a cessé ses activités orfèvrerie, un entrepreneur du nom de Munsch reprend la structure pour y développer le traitement de surface de composants électroniques. Il associe alors son nom à celui de Gulden pour baptiser cette nouvelle entreprise qui périclitera en 2012 après liquidation judiciaire. Par la suite un scandale écologique fut révélé, mettant en lumière une importante pollution des sols aux acides et cyanures[73], une importante dépollution a été mise en place[74].
L'entrepreneur suisse Silvio Denz rachète la cristallerie Lalique en 2008. Il investit ensuite dans la villa historique de René Lalique pour la transformer en un hôtel - restaurant de très haut standing.
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