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chanson de U2, sortie en 1987 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Where the Streets Have No Name est la chanson d'ouverture du 5e album du groupe de rock irlandais U2, The Joshua Tree, paru en mars 1987. Son enregistrement a été difficile et ses paroles viennent d'une histoire de Belfast selon laquelle on peut deviner la religion et les revenus d'un habitant de cette ville selon la rue dans laquelle il vit. Elle est sortie en tant que 3e single de l'album en . Where the Streets Have No Name a reçu de très bonnes critiques et a été un succès commercial, se classant notamment N°1 en Irlande et en Nouvelle-Zélande, N°4 au Royaume-Uni et N°13 au Billboard Hot 100. Elle a remporté le Grammy Awards du meilleur clip vidéo en 1988 et est désormais l'une des chansons les plus populaires du groupe, interprétée près de 1000 fois en concert de 1987 à nos jours[1].
Sortie | |
---|---|
Enregistré |
1986 Studios Windmill Lane, Dublin, Irlande |
Durée |
4:46 5:37 (version album) |
Genre | Rock |
Auteur | U2 |
Compositeur | U2 |
Producteur |
Brian Eno Daniel Lanois |
Label | Island Records |
Singles de U2
Pistes de The Joshua Tree
Alors qu'une nouvelle session d'enregistrement de The Joshua Tree est sur le point de commencer, The Edge se rend compte que le groupe manque de chansons exceptionnelles en live et arrive en studio avec une démo qu'il a composée pendant la nuit, un enregistrement multipiste au clavier, à la guitare, à la basse et avec une boîte à rythmes[2]. Le groupe aime la démo mais l'enregistrement est long et difficile, Adam Clayton, qui est en photo sur la pochette du single, affirmant par la suite « à l'époque, elle sonnait comme une langue étrangère, même si maintenant nous comprenons comment elle fonctionne ». La chanson présente deux changements de mesures et plusieurs changements d'accords et fait l'objet de longues répétitions[2].
Le producteur de l'album Brian Eno, excédé par le fait que le groupe passe autant de temps sur ce titre au détriment de la création des autres morceaux, profite d'un moment où le groupe est absent des studios pour tenter de détruire la maquette de Where the Streets Have No Name. L'ingénieur du son Pat McCarthy l'en empêche in extremis, Eno se justifiant en disant qu'il voulait seulement que le groupe reprenne le titre à zéro. Eno estime que la moitié des sessions d'enregistrement de l'album ont été consacrées à essayer d'enregistrer une version convenable de Where the Streets Have No Name[3]. Daniel Lanois se souvient quant à lui qu'il avait sorti un grand tableau d'école et qu'il avait une baguette de professeur pour décrire au groupe les changements d'accords[4]. Les paroles de la chanson sont écrites par Bono alors qu'il est en voyage humanitaire en Éthiopie[5].
Les membres du groupe affirment désormais qu'ils ont un réel plaisir à jouer cette chanson sur scène. Bono explique même en parlant de Where the Streets Have No Name : « On peut être au beau milieu du pire concert de notre vie, mais quand on attaque cette chanson, tout change. Le public est debout, chante tout du long. Soudain, c’est comme si Dieu traversait la salle. C’est le moment où le métier s’arrête et où la spiritualité commence. » (Los Angeles Times, )[6]. Elle fait aussi partie des chansons favorites du public[7].
Le tempo de la chanson est de 126 pulsations par minute. Son intro et sa conclusion sont jouées sur une mesure en 6/8 alors que le reste de la chanson l'est sur une mesure à quatre temps[8]. L'intro est jouée au synthétiseur puis à la guitare avec un arpège de six notes répété par un effet de chambre d'écho[7]. La basse et la batterie entrent plus tard, après un peu plus d'une minute, et le chant après presque deux minutes.
Les paroles ont été inspirées à Bono alors que celui-ci était à Belfast et qu'il a entendu une histoire selon laquelle on pouvait deviner la religion et les revenus d'un habitant de la ville suivant la rue dans laquelle il habitait[9]. Quand Bono est allé en Éthiopie et a visité des villages où les rues ne portaient pas de nom, cette histoire lui est revenue. Bono explique que « le gars de la chanson reconnaît ce contraste et pense à un monde où il n'y aurait pas de telles divisions, où les rues ne porteraient pas de noms »[10]. Il ajoute qu'il « essayait d'esquisser un lieu, peut-être un lieu spirituel ou un lieu romantique »[9].
Le clip de la chanson commence avec une vue aérienne d'un quartier de Los Angeles avec Bullet the Blue Sky en fond sonore. Des journalistes à la radio annoncent que U2 a prévu un concert dans les rues de la ville et que plus de 30 000 personnes sont attendues. La police est présente sur les lieux et informe le groupe des problèmes de sécurité que le tournage peut poser, alors qu'une foule nombreuse se rassemble. Au bout de deux minutes, le groupe commence à interpréter Where the Streets Have No Name sur le toit d'un magasin de spiritueux. C'est un clin d’œil au dernier concert public des Beatles donné sur le toit de l'immeuble londonien d'Apple Corps, en 1969. « Ce n'est pas la première fois que nous copions les Beatles », s’en amusera d’ailleurs Bono un peu plus tard[11]. Vers la fin de la chanson, la police dit à l'équipe technique qu'ils vont arrêter le tournage. Bono informe la foule qu'ils vont être coupés et la police arrive sur le toit du bâtiment sous les huées de la foule.
Il a été réalisé par Meiert Avis et le groupe a réuni plus d'un millier de personnes pour son tournage, le [12]. Avant le tournage, durant lequel le groupe a joué huit chansons, le toit du bâtiment a été renforcé afin d'être sûr qu'il ne s'effondrerait pas. Un générateur de secours a été installé sur le toit au cas où les autorités couperaient le générateur électrique principal[13]. L'intervention de la police s'est réellement produite mais Paul McGuinness a révélé en 2007 que la confrontation avait été exagérée car les autorités leur accordaient des délais pour finir le tournage alors que le groupe espérait qu'on les coupe. Le clip a remporté le Grammy Award du meilleur clip en 1988[14].
Where the Streets Have No Name reçoit de très bonnes critiques de la presse spécialisée. Le NME salue la chanson comme « piste d'ouverture » en disant que l'album « commence par cracher furieusement » et fait l'éloge « du chant passionné de Bono et du jeu de guitare de The Edge qui a transformé l'instrument en quelque chose de plus qu'un morceau de bois sans cesse maltraité. » Le journaliste conclut en estimant que : « Les dix dernières secondes sont d'une beauté à couper le souffle. »[15]. Stephen Thomas Erlewine d'Allmusic qualifie la chanson « d'ouverture épique »[16]. Steve Morse du Boston Globe a noté que les « sons de cloche de The Edge encadrent une recherche du paradis[17]. » Cash Box a déclaré qu’il s’agissait d’un « rocker d’une beauté douloureuse » avec « une émotion brute et une puissance incroyables »[18]. Le critique du journal The Rocket dit que la chanson construit un « mur du son » et compare le riff d'ouverture à Ghostdancing de Simple Minds. Steve Pond de la revue Rolling Stone parle de « rock affirmé » pour Where the Streets Have No Name dans son analyse de The Joshua Tree. Enfin en 2017, dans un hors-série consacré à U2, Sophie Rosemont des Inrockuptibles utilise le qualificatif d' « impérieux » au sujet de Where the Streets Have No Name[19].
U2
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Autres
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