poète, romancier, journaliste, éditeur américain De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Walter Whitman, plus connu sous le nom de Walt Whitman, né le à West Hills dans l'État de New York et mort le à Camden dans l'État du New Jersey, est un poète, romancier, journaliste, directeur de publication américain. Il est considéré comme étant l'un des plus grands poètes de la littérature américaine. Son style intègre des éléments issus du transcendantalisme américain et du réalisme littéraire. Walt Whitman est l'un des pères américain de l'utilisation du vers libre.
Naissance | |
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Décès | |
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Harleigh Cemetery (en) |
Nom de naissance |
Walter Whitman |
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À partir de |
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Walter Whitman, Sr. (d) |
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George Washington Whitman (d) |
A travaillé pour |
The Brooklyn Daily Eagle Brooklyn Times-Union (en) |
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Son recueil de poèmes Feuilles d'herbe (Leaves of Grass) est considéré comme son chef-d'œuvre, qu'il modifia et qui connut de nombreuses versions successives tout au long de sa vie .
Whitman nait le dans une ferme de West Hills, New York[5],[6] près de l'actuelle South Huntington, à Long Island, second des neuf enfants de Louisa Van Velsor, d'origine néerlandaise, et de Walter Whitman, d'origine anglaise. Ses proches l'appellent « Walt » pour le distinguer de son père. Sa famille déménage à Brooklyn en 1823. Après six ans de scolarité primaire, il entre comme apprenti dans un atelier d'imprimerie. Autodidacte, il lit alors Homère, Dante et Shakespeare[7],[8].
Après deux ans d'apprentissage, Whitman se rend à New York pour y travailler dans différents ateliers d'imprimerie.
Après l'incendie de son imprimerie, il commence une carrière en tant qu'enseignant d'école primaire dans une classe unique à Long Island de 1836 à 1841[9]. Parallèlement, il fonde et édite le journal The Long-Islander (devenu le Long Islander News[10]) dans la ville de Huntington en 1838 et 1839. En 1841, il quitte l'enseignement pour embrasser une carrière de journaliste et d'éditeur à plein temps à New York. Il rédige en outre des articles pour des magazines populaires et des quotidiens et écrit des discours politiques. En 1840, il participe à la campagne de réélection du président des États-Unis Martin Van Buren qui est battu par William Henry Harrison[11].
Les discours politiques écrits par Whitman attirèrent alors l'attention de la société du Tammany Hall, qui lui confie la rédaction de nombreux journaux, parmi lesquels aucun ne devait jouir d'une longue publication. Pendant deux ans, il est rédacteur pour l'influent Brooklyn Daily Eagle[12] en pleine guerre d'Annexion du Texas, il y écrivit : « Oui, le Mexique doit être sévèrement châtié. Que nos armes soient désormais portées de manière à apprendre au monde entier que, bien que nous n'aimions pas les querelles, l'Amérique sait comment frapper et connaît les moyens de s'étendre. ») ; toutefois, à la suite d'une scission au sein du Parti démocrate, il fut relevé de ses fonctions pour avoir soutenu le Parti du sol libre, parti opposé à l'extension de l'esclavage à l'Ouest. Après l'échec de ses tentatives pour fonder un journal Free Soil, il fut ballotté d'un emploi à l'autre. Entre 1841 et 1859, Walt Whitman édita un journal (The Crescent) à La Nouvelle-Orléans, en Louisiane, deux à New York et quatre autres à Long Island. À La Nouvelle-Orléans, il découvrit le marché aux esclaves qui se tenait régulièrement dans cette ville à cette époque. C'est là qu'il se mit à écrire des poèmes et bientôt cette activité supplanta toutes les autres. Les années 1840 virent les premiers fruits de son long travail sur les mots, avec la publication d'un certain nombre de nouvelles à partir de 1841 et du roman Franklin Evans publié à New York un an plus tard, qui faisait partie du mouvement en faveur de la tempérance. Mais c'est surtout la nouvelle The Child's Champion qui fut publiée en 1842 et souvent republiée depuis et qui est à présent considérée comme le plus important de ses premiers ouvrages. Elle établit le fondement théologique d'un thème qui tiendra à cœur à Whitman toute sa vie, à savoir le profond pouvoir rédempteur de l'amour.
La première édition de Feuilles d'herbe fut auto-publiée en 1855, l'année même où le père de Whitman mourut. À cette époque, le recueil se composait de douze longs poèmes sans titres, et sans le nom de l'auteur, qui n'apparaît (une fois) qu'au cours de la lecture. Une image de Whitman apparaissait au début de l'ouvrage, mettant l'accent sur le corps, qui a une grande importance chez Whitman. Il n'y eut pas, ou presque, de réaction du public ou de la critique. Whitman rédigea lui-même des critiques élogieuses sur son propre livre. Un an plus tard, Whitman publia une seconde édition qui comprenait une lettre de félicitations de Ralph Waldo Emerson et vingt poèmes supplémentaires. Emerson appelait depuis longtemps à l'émergence d'une poésie américaine, affranchie de l'influence européenne ; Leaves of Grass le comblait.
Dès le début de la guerre de Sécession, il se rend au chevet des soldats à New York. Il part ensuite pour la Virginie, voir son frère blessé à la bataille de Fredericksburgh. Il s'installe enfin à Washington, toujours pour soutenir les victimes de cette boucherie (il remplit des carnets où il décrit sa mission d'assistance morale et matérielle), et y occupe en parallèle un emploi de fonctionnaire à la Paierie générale des armées[13].
Après la guerre, Walt Whitman fut engagé au département de l'Intérieur (ministère chargé de la gestion des terres fédérales) en tant que clerc. Toutefois, lorsque James Harlan, le secrétaire de l'Intérieur (ministre), découvrit que Whitman était l'auteur du scandaleux Leaves of Grass, il le congédia sur-le-champ.
À sa sixième édition en 1881, le recueil de poèmes s'était épaissi. Whitman jouissait alors d'une réputation plus importante et l'édition fut vendue à un grand nombre d'exemplaires, ce qui permit à Whitman d'acheter une demeure à Camden, dans le New Jersey.
Whitman pendant toute sa vie sera un démocrate convaincu, il fut le secrétaire général du Parti démocrate de New York, opposé à l'esclavage, il quitte le Parti démocrate pour adhérer au Parti du sol libre[14],[15].
Whitman décède des suites d'une pneumonie le , après avoir achevé la révision de Feuilles d'herbe (Leaves of Grass)[16],[17]. Parmi les causes de sa mort, est incriminé un régime basé sur des produits laitiers, notamment le punch au lait, à l'époque le lait était souvent trafiqué avec du plâtre, et la santé des vaches laitières n'était pas vérifiée, ainsi, il semblerait que Walt Whitman ait consommé du lait issu de vaches atteintes de tuberculose[18].
Whitman repose au Harleigh Cemetery (en), à Camden dans le New Jersey[19], aux côtés de membres de sa famille dans une crypte à flanc de colline qu'il avait conçue[20],[21].
En 1916, les membres du Walt Whitman Club of Bon Echo ont financé des tailleurs de pierre pour qu'ils gravent sur le flanc d'un rocher du parc provincial Bon Écho en Ontario, au Canada ces trois vers d'un de ses poèmes[22],[23],[24] :
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Pour beaucoup, Walt Whitman et Emily Dickinson sont les deux piliers de la poésie américaine du XIXe siècle. Plus particulièrement, la poésie de Whitman paraît intrinsèquement américaine. Le poète évoque une Amérique ordinaire d'une voix résolument américaine (cf. usage du vers libre). La force de sa poésie semble procéder des émotions vives qu'il suscite grâce à l'intelligence de son verbe. Whitman recourt à la répétition pour susciter un caractère hypnotique dans ses textes : cette répétition crée la force de sa poésie, qui inspire plutôt qu'elle informe. Ainsi vaut-il mieux lire sa poésie à haute voix pour en sentir tout le message. Ses qualités poétiques tirent en partie leur ascendance de discours et écrits religieux ou quasi religieux tels que ceux du poète James Weldon Johnson (l'influence de ce dernier fut encore plus forte à Jacmel, en Haïti).
Les poètes américains du XXe siècle (et maintenant du XXIe siècle) ne peuvent ignorer Whitman en ce sens que celui-ci a fondamentalement défini le langage poétique de l'Amérique démocratique.
En France, Walt Whitman a eu une grande influence sur les poètes symbolistes et sur les écrivains unanimistes.
Il fut traduit par le poète français Jules Laforgue, sous le titre Feuilles d'herbe.
Un élément qu'on ne peut passer sous silence au sujet de la vie et de l'œuvre de Walt Whitman est son homosexualité, que trahit son admiration pour les idéaux de camaraderie virile du XIXe siècle ou plus crûment ses descriptions quasi masturbatoires du corps masculin (Song of Myself, c'est-à-dire Ballade de moi-même). Tout cela entre en complète contradiction avec l'indignation dont faisait preuve Whitman lorsqu'il était confronté à ce genre de texte, alors qu'il louait la chasteté et stigmatisait la masturbation. Toutefois, la critique récente est encline à croire que ses poèmes reflétaient les vrais sentiments de Whitman envers son sexe, alors qu'il s'efforçait plus ou moins de préserver sa réputation. À titre d'exemple, dans Once I Pass'd Through a Populous City, il fit du « bien-aimé » une « bien-aimée » avant la publication. Il alla jusqu'à s'inventer six enfants naturels pour corriger sa réputation.
Pendant la Guerre de Sécession, la camaraderie intense qui régnait sur les lignes de front en Virginie, où Whitman se rendit en qualité d'infirmier, nourrit ses idées sur la convergence de l'homosexualité et de la démocratie[25]. Dans Democratic Vistas, il fit pour la première fois la distinction entre l’amative love (qui serait en fait l'amour hétérosexuel) et l’adhesive love (qui serait l'amour homosexuel), en s'appuyant sur les résultats d'une pseudo-science, la phrénologie. Il y voit « l'amour adhésif » comme une éventuelle colonne vertébrale d'une meilleure forme de démocratie, comme « un contre-poids et un recalage dans notre démocratie d'Amérique, matérialiste et vulgaire ».
Il a fait partie avec John Franklin Gray (en), Charles Kingsley et d'autres personnalités d'un groupe d'homosexuels qu'il a nommé la Fred Gray Association[26],[27], groupe qui se réunissait régulièrement dans le restaurant Pfaff, au sein du Coleman House Hotel à Manhattan ; Whitman s'y est souvent rendu avec son amant Fred Vaughn[28].
À partir des années 1970, le mouvement d'émancipation homosexuel puis les organisations américaines LGBT firent de Whitman et d'Emily Dickinson des figures de proue[29],[30]. Les poèmes du recueil Calamus (poems) (en) notamment, rédigés à la suite d'une relation brisée (vraisemblablement homosexuelle), contiennent des passages qui furent interprétés comme un subtil « coming out » à l'adresse de ses lecteurs homosexuels[31]. Le titre seul de ces poèmes trahit déjà leur connotation homosexuelle aux initiés, puisque la Calamus est une plante qui tient son nom du dieu Calamos, qui selon la mythologie grecque dut endurer la mort de son jeune amant Carpos.
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