Voie d'essai de l'aérotrain d'Orléans
ligne expérimentale construite pour les essais des aérotrains en 1968 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
ligne expérimentale construite pour les essais des aérotrains en 1968 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La voie d'essai de l'aérotrain d'Orléans est une ligne expérimentale de transport guidé de type monorail, construite en 1968. Elle s'étend sur 18 km entre Saran et Ruan dans le département français du Loiret, en région Centre-Val de Loire.
Voie d'essai de l'aérotrain d'Orléans | ||||
Géographie | ||||
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Pays | France | |||
Région | Centre-Val de Loire | |||
Département | Loiret | |||
Commune | de Saran à Ruan | |||
Coordonnées géographiques | 48° 01′ 42″ N, 1° 53′ 02″ E | |||
Fonction | ||||
Fonction | voie d'aérotrain | |||
Caractéristiques techniques | ||||
Type | Monorail | |||
Longueur | 18 000 m | |||
Portée principale | 20 m | |||
Hauteur | 10 m | |||
Matériau(x) | béton armé | |||
Construction | ||||
Construction | 1969 | |||
Ingénieur(s) | Jean Bertin | |||
Maître(s) d'œuvre | Bertin & Cie | |||
Entreprise(s) | GTM construction | |||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Loiret
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
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Conçue pour faire circuler les aérotrains réalisés par l'ingénieur français Jean Bertin, elle a essentiellement servi aux essais des prototypes I80-250 et I80-HV, de 1969 à 1974. Le I80-HV y établit le record mondial de vitesse d'un transport guidé avec 430,4 km/h le 5 mars 1974[1].
Prévue pour s'inscrire dans un futur axe Paris-Orléans, elle est désaffectée depuis 1977.
Entièrement conçue en viaduc, la ligne se situe au nord-ouest du département du Loiret. Son parcours commence au nord de l'agglomération orléanaise, dans la commune de Saran, le long de la route forestière des Fossés-Guillaume, à 124 mètres d'altitude, puis traverse les communes de Cercottes, Chevilly, Artenay et Ruan.
Elle traverse les régions naturelles de la forêt d'Orléans et de la Beauce et longe la route nationale 20 et la ligne de chemin de fer Paris - Bordeaux. Du sud au nord, elle franchit les routes départementales 102, 125, 5, 861 et 355. Une partie a été démolie (120m) pour la circulation de l'autoroute 19 en 2007
La voie en béton, en forme de T inversé, est longue de 18 kilomètres et est visible depuis la route départementale 2020 jusqu'à Chevilly, depuis l'autoroute A19 près de l'échangeur avec l'A10 et depuis le train sur la ligne Orléans-Paris. Elle est constituée d'environ 900 poteaux, espacés chacun d'une vingtaine de mètres et portant des tronçons monoblocs de 120 mètres de long à une dizaine de mètres de hauteur. Les poutres préfabriquées de la voie, correspondant à une longueur égale à la portée d'une travée, ont été préfabriquées dans une usine de préfabrication située à côté de la plate-forme du garage central. Le béton était étuvé pour avoir une cadence de fabrication rapide.
La voie comporte un garage central, à Chevilly, et deux plates-formes aux extrémités. Au niveau du garage central, le rail de guidage vertical est rétractable pour permettre de placer et de sortir l'aérotrain de la voie pour le garer dans un hangar. Dans les plates-formes d'extrémité, le changement de sens de circulation de l'aérotrain est possible grâce à un rail de guidage vertical pouvant pivoter.
La voie d'essai était pourvue d'une cabine d'inspection, suspendue par un filin d'acier parallèle à la voie, située entre la plate-forme de Chevilly et la forêt de Chevilly. La cabine permettait de vérifier l'impact des essais sur l'ouvrage[2][source insuffisante].
Le , le ministre des Transports charge la Société de l'Aérotrain de réaliser une voie d'essai de 18 km au nord d'Orléans pour un prix de 24 586 790 F H.T.[3] La construction du viaduc débute en [4] par la société Grands travaux de Marseille.
Un décret d'utilité publique paraît le 22 janvier 1968 pendant les travaux de construction[3]. Le 31 décembre 1968, 10 km de voie sont construits[3].
L'ouvrage est mis en service en [5]. Le premier essai du prototype I80-250 se déroule le .
Le dernier essai est effectué par le prototype I80-HV le . L'Association des Amis de Jean Bertin continue de financer des vols de démonstration du prototype I80-HV jusqu'en 1977, afin d'attirer l'attention des investisseurs et clients potentiels[3],[6].
Le , l'I80 HV effectue son dernier vol.
Le , le prototype de l'Aérotrain I80, qui sommeillait dans les restes du hangar de la plateforme de Chevilly, est totalement détruit dans un incendie d'origine criminelle[7]. Cette perte semble mettre fin à tout espoir de réactivation de la ligne sous forme d'exploitation à caractère touristique comme cela avait été envisagé un temps.
Fin février 1997 le hangar de Chevilly et l'épave du I80 HV sont détruits et ferraillés.
Le viaduc demeure dans la campagne de Beauce, puisque le coût de sa destruction, estimé à 13 millions €, constituant une dépense sèche, est jugé prohibitif au regard du peu de désagrément que sa présence au milieu des champs occasionne[8].
L'ouvrage présente deux discontinuités. Le viaduc est partiellement démantelé par le concessionnaire autoroutier Arcour en février et mars 2007, sur une longueur de 120 mètres, pour permettre le passage de l'autoroute A19 sur le territoire de la commune de Chevilly. Le tronçon supprimé est situé entre le point géographique 48° 02′ 46″ N, 1° 53′ 03″ E (côté nord) et 48° 02′ 42″ N, 1° 53′ 03″ E (côté sud). Selon une entreprise chargée de la démolition du tronçon, le béton de la voie est devenu friable avec le temps[9]. En juillet 2015, un engin agricole roulant sur la RD 125 heurta un pilier 48° 01′ 39″ N, 1° 53′ 03″ E près de Chevilly, une travée de 20 mètres sera déposée au sol un mois plus tard[8].
Le viaduc reçoit en 2015 une plaque patrimoine du XXe siècle[8].
Un pipeline venant de la ville du Havre et un réseau de fibre optique venant de Tours suivent le tracé de la voie, qui est ainsi devenue un corridor de transport[8].
Une étude est réalisée en 2016, qui estime que l'ouvrage peut être valorisé comme musée ou comme attraction. Selon cette étude, la voie et ses piles sont bien conservées, grâce à la qualité du béton employé, et seules les trois plates-formes (clôturées et inaccessibles) se sont dégradées[8].
Depuis 2016, la société française Spacetrain tente de réhabiliter cette voie pour réaliser les essais d'un futur train rapide qui relierait les villes de Paris et d'Orléans en moins de 15 minutes[10]. Début 2020, la Direction de l'Immobilier de l’État rejette une demande d'essai grandeur nature entre Chevilly et Cercottes malgré un avis favorable du préfet du Loiret. En difficulté financière, Spacetrain espère encore pouvoir obtenir un accord pour un autre tronçon moins urbanisé entre Ruan et Chevilly[11],[12]. Début 2021, des travaux de consolidation de la voie sont entrepris pour parer à tout risque d'éboulement[13]. En janvier 2023, les principaux dirigeants de la société Spacetrain, qui avaient déjà dû faire face à des démêlés avec la justice, sont condamnés pour escroquerie, ce qui remet à nouveau en cause le projet de réhabilitation de la voie de l'aérotrain[14].
Le court-métrage du réalisateur orléanais Joseph David intitulé Pump est tourné sur le viaduc de l'aérotrain entre Artenay et Cercottes en [15].
Le film Les Premiers, les Derniers du réalisateur belge Bouli Lanners, sorti en France en , a été tourné en partie le long de la voie de l'aérotrain[16].
Certains passages du clip Persona Non Grata (sorti en ) du chanteur Tété ont été tournés au pied et sur la voie de l'aérotrain[réf. souhaitée].
Le court métrage Juillet électrique de Remi Bigot (2014) est en grande partie tourné aux pieds de la voie entre Artenay et Chevilly.
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