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violences sexuelles réalisés dans un environnement professionnel De Wikipédia, l'encyclopédie libre
En droit français, les violences sexuelles faites au travail désignent tout comportement non consenti, à connotation sexuelle, réalisé dans un environnement professionnel, par un supérieur hiérarchique, un collègue ou un client. Il peut s'agir de plaisanteries à connotation sexuelle, d'exhibition, de harcèlement sexuel, d'agressions sexuelles, de viols… Il peut s'agir d'actes isolés d'une particulière gravité ou d'actes répétitifs à connotation sexuelle qui caractérisent une situation de harcèlement sexuel.
La responsabilité de l'employeur est engagée dans le cadre de son obligation de sécurité, même si ces faits sont commis « hors du temps et du lieu de travail »[1].
Le harcèlement sexuel au travail doit être différencié du harcèlement moral[2] :
Les violences sexuelles faites au travail sont souvent commises par abus d’autorité dans le cadre hiérarchique de l'organisation du travail. Plus la victime est au bas de l'échelle et moins elle a de possibilités de faire valoir ses droits : en France, dans 95 % des cas cela se termine par un licenciement[4],[5]. L'agresseur peut être l'employeur, chef hiérarchique, collègue ou un client[6]. Concernant le harcèlement sexuel au travail, dans 41% des cas les victimes et les auteurs sont de même niveau hiérarchique[7].
Si les victimes et les auteurs de ces violences peuvent être des hommes comme des femmes[8], homosexuels comme hétérosexuels[9], les études statistiques nationales mettent en évidence que les victimes des violences sexuelles sont majoritairement des femmes et les auteurs de violences sont souvent des hommes[10],[11].
Sur le sujet, les études de victimologie reposent essentiellement sur des sondages. Ainsi en France :
Ces chiffres sont à interpréter en sachant que près de 30% des victimes de harcèlement n’en parlent à personne, moins d’une victime sur quatre fait part à la direction ou à l’employeur, que seulement 5% des cas sont portés devant la justice[16], et que la prise de parole des hommes victimes serait plus difficile que celle des femmes victimes[14].
Les risques psychosociaux (RPS) sont définis comme « des risques pour la santé mentale, physique et sociale, engendrés par les conditions d’emploi et les facteurs organisationnels et relationnels susceptibles d’interagir avec le fonctionnement mental »[17].
Les violences sexuelles au sein d'une entreprise entraînent des réactions d'agressivité ou de fuite de la part des salariés, avec pour conséquences des tensions au sein des équipes, une perte de motivation, de l'absentéisme. Ces comportements affectent l'entreprise, en matière de performance, d'image. On constate que ces risques sont amplifiés lorsque l'entreprise a recours au travail en horaires « atypiques » (travail de nuit, travail posté, à horaires étalés, variables, décalés, temps partiel) ou lorsqu'en parallèle il existe d'autres circonstances de stress liées aux conditions de travail[18].
Elles relèvent d'un stress sévère post traumatique (TSPT), avec ses réponses associées[18] :
Selon des études scientifiques, les hommes victimes de harcèlement sexuel auraient plus de risque de troubles mentaux ou de dépression que les femmes, notamment pour les militaires qui seraient dix fois plus susceptibles d’être victime de harcèlement sexuel que des civils masculins[19].
Il est disposé que « le harcèlement sexuel est le fait d'imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante ». Le second alinéa de cette loi précise que « est assimilé au harcèlement sexuel le fait, même non répété, d'user de toute forme de pression grave dans le but réel ou apparent d'obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l'auteur des faits ou au profit d'un tiers ».
Les peines prévues sont de 3 ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende lorsque les faits sont commis :
Cet article de loi concerne les dénonciations calomnieuses. Il stipule depuis le qu'un tribunal doit établir qu'un fait n'a pas été commis pour que ce jugement puisse servir à une victime de dénonciation calomnieuse pour obtenir réparation. Cette particularité fit suite à l'action de l'association féministe Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail auprès du gouvernement et du législateur, malgré l'opposition de la LDH, d'Amnesty International et d'associations de magistrats et d'avocats. La version précédente de cet article stipulait qu'une victime de dénonciation calomnieuse pouvait obtenir réparation même si la réalité du fait de violences n'avait pas été établie[24]. La version actuelle semble poser problème dans de nombreux cas, des analyses relevant que désormais il serait très difficile pour une réelle victime de dénonciations calomnieuses d'obtenir réparation[25],[26].
Plusieurs mesures peuvent être prises pour prévenir les agressions[18].
La loi n°2016-1088 du (article L4121-2)[28] fait obligation à l'employeur d'intégrer dans les mesures de prévention les questions de harcèlement sexuel et celles d'agissements sexistes définis comme « tout agissement lié au sexe d'une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant »[29].
Face à ce type d'agression une victime doit suivre un cheminement précis pour dénoncer l'acte subi[2].
Les associations d'aide aux victimes interviennent auprès des victimes de violences sexistes et/ou sexuelles commises sur le lieu de travail.
Leurs activités sont multiples : écoute, orientation, conseil et accompagnement juridique, lobbying. Elles peuvent être également des lieux de ressources documentaires et statistiques.
Les institutions publiques veillent au respect et à l'application effective des politiques publiques de lutte contre les violences faites aux femmes au travail. Pour ce faire, elles disposent de plusieurs leviers d'action : information sur les droits, numéro vert 3919, publication de rapports et d'études statistiques.
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