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Vijñāna (Sanskrit devanāgarī: विज्ञान; Pāli : viññāna) est un concept de la philosophie indienne qui signifie connaissance, savoir, discernement, compréhension, intellect ; science[1]. Dans le Bouddhisme, vijñāna est la connaissance discriminante, l'un des cinq agrégats (skandha).
Vijñāna désigne une conscience phénoménologique. Il s'agit d'un accident plutôt que d'une essence, d'un simple phénomène mental plutôt que d'une réalité éternelle. Si l'enseignement bouddhique de vijñāna prit place dans le contexte de rupture avec l'hindouisme, cet enseignement se démarque tout autant de nombre de modes de pensée européens.
Car Vijñāna comme tout phénomène est, dans le bouddhisme affligée de trois caractéristiques - à savoir, il s'agit d'un phénomène impersonnel, éphémère et insatisfaisant.
Vijñāna fait partie des quatre "agrégats" psychiques qui constituent, avec le corps, ce qui est souvent pris pour un être.
Différentes philosophies interrogent la place de vijñāna par rapport aux autres phénomènes qui sont confondus, du fait de l'ignorance, avec une personne : ce sont par exemple les philosophies bouddhiques idéalistes. Mais, bien plus largement, toute philosophie bouddhique met en question cet aspect.
Selon la coproduction-conditionnée, les créations, constructions mentales conditionnent les états de conscience, lesquels conditionnent à leur tour les cinq agrégats (nāmarūpa ou skandha). L'interprétation la plus classique en est que ce chaînon désigne la conscience comme "lien-de-renaissance", paṭisandi, c’est-à-dire la conscience comme à la base de la présente (re)naissance samsarique. La coproduction conditionnée peut cependant être interprétée en faisant de la conscience un acte de discrimination, au sens d'une saisie mentale d'agrégats : selon cette interprétation, la conscience distingue alors simplement différents agrégats qu'elle prend pour une personne.
L'enseignement classique présente six consciences, reliées aux sens[2]:
De même que la conscience visuelle a pour objet les objets visibles, les formes, la lumière, la conscience mentale, manovijñāna, a pour objet les phénomènes mentaux.
Aux six consciences « traditionnelles » s'ajoutent, dans l'enseignement Cittamātra, deux consciences :
Certains enseignants du Cittamātra ajoutent à ces deux-là l'amalavijñāna, la conscience pure et non-duelle. Cette conscience est considérée par le Faxiang comme part de l'Ālayavijñāna.
L'important livre faisant partie de l' Abhidhamma, le Pattana, énonce les différents types de conscience.
Trois états de conscience doivent être distingués : manas bénéfiques, nuisibles et neutres.
Le pattana considère vingt-et-un états de conscience bénéfiques, répartis selon les sphères : sphère sensorielle, sphère physique, sphère non physique et niveau supramondain.
Par exemple, selon Buddhaghosa, des enfants qui saluent naturellement et avec joie un moine illustrent alors le troisième de ces huit états d'être ; mais s'ils donnent car cela leur est demandé, alors il s'agit du quatrième.
L'analyse bouddhique distingue douze états de conscience pernicieux. Ces 12 états de conscience se situent dans le monde sensoriel - kāmavâcara -, et sont basés, soit sur l'attachement, soit sur l'aversion, soit sur la confusion.
Les Vijñāna neutres, ni bons ni mauvais, ni bénéfiques ni nuisibles, sont de deux types : vipāka et kiriya.
Les 36 états de consciences vipāka se répartissent dans les "quatre sphères" et sont classés selon cette répartition. Mais quelle que soit la "sphère" de l'état d'esprit considéré, ce dernier ne produit aucun karma, n'a aucun résultat karmique.
Dans la "sphère sensorielle", 16 états résultent du bénéfique et 7 du pernicieux. Les états bénéfiques se partagent, entre ceux "sans cause" et ceux "avec cause" .
Ces consciences sont accompagnées de satisfaction, ou de plaisir ou d'indifférence ; leur objet est désirable.
Les éléments de conscience mentale suivent, dans le temps, les consciences sensorielles. Par exemple, la conscience oculaire ne perçoit que les images. Puis, un élément de conscience mentale "reçoit cet objet", prenant alors appui sur la disparition de la conscience oculaire.
Quant aux deux éléments de conscience mentales (7 et 8), ils remplissent plusieurs fonctions ; le premier existe lorsque l'objet est très désirable, et le second lorsque l'objet est faiblement désirable.
D'autres classifications peuvent s'appliquer à ces huit états de conscience.
Dans la "sphère physique pure", les cinq consciences résultat sont similaires aux états d'êtres bénéfiques, bien qu'ils n'aient pas les mêmes fonctions.
De même, dans la "sphère immatérielle", quatre consciences résultats sont similaires aux consciences bénéfiques de la sphère immatérielle.
Les états d'esprits "fonctionnels", présents seulement chez les êtres nobles n'engendrent pas de karma. Les '"kiriya-citta" se répartissent selon la sphère, Paṭṭhāna en recense vingt.
De même, dans la sphère non physique, se recensent quatre états de conscience fonctionnels, selon les quatre arūpajhanas.
Après avoir énuméré les Vijñāna, le Paṭṭhāna détaille les quatorze fonctions (pāli "viññāṇa-kicca") qui s'exercent à l'intérieur d'un processus de conscience :
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