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couleur De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le vert est un champ chromatique regroupant les couleurs situées sur le cercle chromatique entre le jaune et le bleu. Contrairement à d'autres couleurs, qui changent de nom quand elles sont lavées de blanc ou rabattues avec du noir, comme le rouge qui devient rose ou brun, le vert conserve son nom, vert pâle ou vert foncé, vert vif ou vert grisâtre.
Le vert dû à la chlorophylle est la couleur de la plupart des feuillages de la végétation.
Selon la norme AFNOR X08-010 « Classification méthodique générale des couleurs » (annulée en 2014), les verts sont des couleurs dont la longueur d'onde dominante est comprise entre 490 et 573 nm. Les longueurs d'onde les plus courtes correspondent à des verts tirant vers le bleu, comme le vert turquoise ; les plus longues correspondent à des verts tirant vers le jaune[1].
490 nm | 510 nm | 541 nm | 573 nm | ||||||||||||||||
vert-bleu | vert | vert-jaune |
---|
Pour d'autres auteurs, le vert correspond à une longueur d'onde dominante entre 497 et 560 nm[2] ; selon Chevreul, qui repère les couleurs par rapport aux raies de Fraunhofer, le vert type se trouve entre les raies E ( 527 nm) et b 517 nm[3] ; pour Abney de 513 à 578 nm ; pour Rood, 581 nm et pour Fleury, 520 nm[4].
Le champ des verts s'étend jusqu'aux noirs et jusqu'aux blancs. Il n'y a pas, comme pour le rouge, l'orangé et le jaune, de champ chromatique différent quand la couleur est lavée de blanc. Il suffit, pour qu'une surface presque blanche se désigne comme vert clair, d'une quantité de vert bien inférieure à ce qu'il faudrait de rouge pour en faire un rose clair, ou de bleu pour en faire un bleu clair[5] ; et de même, on dira plus facilement qu'une couleur est vert très sombre que noir tirant sur le vert.
La sensibilité d'un œil humain dans l'obscurité (vision scotopique) est la plus grande pour une longueur d'onde d'environ 507 nm, qui serait un vert bleuâtre si on pouvait voir les couleurs dans ces conditions[6], tandis qu'un œil adapté à la lumière (vision photopique) est plus sensible pour une longueur d'onde de 550 à 555 nm soit un vert jaunâtre[7].
L'opposition des verts et des rouges forme avec celles entre les jaunes et les bleus et entre le noir et le blanc la base de la perception humaine des couleurs, constituée dès les cellules nerveuses ganglionnaires et bipolaires, dans l'œil. Ces six couleurs sont les couleurs élémentaires de Hering[8].
En synthèse additive une des couleurs primaires est un vert, avec un rouge et un bleu. Dans les écrans de télévision et d'ordinateur, le vert primaire est un vert jaunâtre, avec une longueur d'onde dominante d'environ 550 nm[9].
En peinture, on obtient un vert en mélangeant un jaune et un bleu. Le résultat dépendant de la réflectance spectrale de chacun des composants, varie. Certains mélanges sont vendus tout préparés ; ainsi, la dénomination vert anglais correspond-elle le plus souvent à un mélange de bleu de Prusse avec du jaune de chrome.
En imprimerie, la synthèse soustractive utilise des pigments normalisés. Le vert s'obtient par un mélange de bleu cyan et de jaune. On ne peut pas produire un vert à la fois très saturé et lumineux comme celui des écrans, en raison de l'imperfection des pigments cyan, qui absorbent du vert ; mais la nécessité s'en fait assez peu sentir. L'impression maximale de coloration verte est atteinte à une luminosité moindre que le maximum possible.
Le vert vif, pur, est reposant pour la vue[10]. Les études montrent qu'un environnement de verdure permet de réduire la fatigue[11].
Les recommandations UIT 601 et 709, et la norme sRGB placent le vert primaire des écrans dans l'espace de couleurs CIE XYZ au point X = 35,760, Y = 71,520, Z = 11,920.
Les concepteurs des noms de couleurs du Web ont adopté le code lime
(citron vert) pour le vert primaire pur à pleine intensité (r=0, g=255, b=0), tandis que le mot-clé green
(vert) correspond à la moitié de l'intensité (r=0, g=128, b=0), donnant une impression chromatique plus intense. Le mot-clé darkGreen
, qui ne fait pas partie des codes de base reconnus par toutes les applications, est la même teinte, au quart de l'intensité maximale (r=0, g=64, b=0).
Les autres noms de couleur contenant le mot green (vert) sont
GreenYellow
(vert-jaune) #ADFF2F
;
LawnGreen
(vert gazon) #7CFC00
; LimeGreen
(vert citron) #32CD32
; PaleGreen
(vert pâle) #98FB98
; LightGreen
(vert clair) #90EE90
; MediumSpringGreen
(vert printemps moyen) #00FA9A
; SpringGreen
(vert printemps) #00FF7F
; MediumSeaGreen
(vert mer moyen) #3CB371
; SeaGreen
(vert mer) #2E8B57
; ForestGreen
(vert forêt) #228B22
; YellowGreen
(jaune-vert) #9ACD32
; DarkOliveGreen
(vert olive foncé) #556B2F
; DarkSeaGreen
(vert mer foncé) #8FBC8F
; LightSeaGreen
(vert mer clair) #20B2AA
. Plusieurs autres mots-clé renvoient des couleurs vertes ou verdâtres.
De nombreuses langues ne placent pas les limites de leurs champs chromatiques comme le français. On trouve notamment un champ unique regroupant le vert et le bleu, comme en chinois 靑 qīng.
Le mot « vert » vient du latin virĭdis, qui veut dire « vert ».
Beaucoup de langues asiatiques n’ont pas de mot distinctif entre le bleu et le vert, bien que des dictionnaires récemment publiés fassent la distinction[13]. Ainsi, le vietnamien[14],[15] n'a pas de mots différents pour le bleu et le vert[12]. Le mot thaï เขียว signifie « vert », mais également « malodorant » et a d'autres significations à mauvaises connotations[16]. En japonais, en dépit de l’existence d’un mot (緑 midori) dans la langue moderne qui signifie « vert », la couleur est parfois décrite comme le bleu de l'objet que l'interlocuteur sait être vert (青 ao), comme dans le cas du feu de circulation où le vert est appelé « bleu feu de circulation » (青信号 ao-shingō) ou lorsque, pour désigner les plantes, on parle du « bleu feuille » (青葉 aoba), reflétant l'absence d'un mot qui signifie « vert » dans le vieux japonais. À noter toutefois que "midori" vient de 水mi (mizu) "eau" et dori "coloration", et signifiait donc "couleur de l'eau", autrement dit une teinte d'ao (groupe bleu-vert).
En persan, le mot pour le vert est سبز (sabz), mais ce mot peut aussi vouloir dire « noir » ou « sombre ». En poésie persane, les femmes à peau foncée sont désignées comme « vertes », comme dans des expressions comme سبز گندم گون- (sabz gandom-gun, littéralement « couleur de blé vert ») ou سبز مليح- (sabz malih, « vert de beauté »)[17]. De même, en arabe soudanais, les personnes à peau foncée sont décrites comme أخضر (Akhdar, « verte »), au lieu d'utiliser le mot qui désigne le noir[18].
En langue bretonne également, on emploie le même mot pour les « verts et les bleus naturels » et les « bleus artificiels ». « Glas » est ainsi employé pour la verdure, les plantes et les animaux verts, mais également pour le ciel ou la mer ou pour les objets bleus. On ne fait la distinction entre bleu et vert que pour les objets uniquement, en employant le mot « Gwer » dérivé de « vert » pour ces derniers. Un crayon sera ainsi « Gwer » s'il est dit « vert » en français.
Les colorants, teintures ou pigments verts sont en usage dans de nombreux domaines : encre d'imprimerie, peinture, teinture de tissus, maquillage, teinture pour les cheveux et colorants alimentaires.
La couleur verte est associée commercialement à la menthe et depuis des décennies, les sirops de menthe industriels vendus dans le commerce sont artificiellement colorés en vert, en général par mélange d'un colorant jaune et d'un colorant bleu, le E102 et le E131. Sont également colorés en vert les gommes à la sève de pin et les célèbres pastilles Valda.
Les glaces à la menthe, à la pistache, au thé vert, le wasabi, les loukoums (à la menthe et à la pistache), sont aussi généralement colorés en vert, soit au vert d'épinard ou au thé vert, soit avec des colorants artificiels, comme la pâte d'amande quand elle est colorée en vert. Les bonbons verts sont le plus souvent aromatisés à l'anis, alors que ceux à la menthe sont blancs sauf les gommes ; l'arôme « pomme verte » justifie aussi la coloration en vert, les gommes à la sève de pin.
De nombreux produits de consommation courante se présentent avec la couleur verte : bain moussant, shampooing, liquide pour la vaisselle, produit cosmétique. Des marques sont associées à la couleur verte de façon durable : les savonettes de la marque Palmolive sont vertes, ainsi que les savons liquides et même les liquides vaisselle de cette marque. Verte également la lotion pour les cheveux Pétrole Hahn, ainsi que ses shampooings, tout comme le bain moussant Badedas, liquide vert, bouteille verte. Habituellement le vert des produits cosmétiques s'obtient avec le C.I. 42090 (bleu) et le C.I. 19140 (jaune), mélangés.
En cosmétique, les pâtes de couleur verte sont fréquemment utilisées afin de camoufler les rougeurs sur le visage.
La couleur de l'argile verte utilisée pour soigner les œdèmes et inflammations et pour divers soins est naturelle.
Quelques minéraux ont fourni des pigments verts. La plupart contiennent du cuivre.
Une liste plus complète des minéraux et des pigments verts peut être vue dans la liste générique du Colour Index et ici[34].
Le vert s'obtient couramment par le mélange de pigments bleu et jaune : bleu égyptien et jaune de Naples par les Égyptiens ou bleu de Prusse et jaune de chrome pour les célèbres « verts anglais » du XIXe siècle. Pour être utilisés, il faut que les pigments ne réagissent pas entre eux, ce qui exclut un bon nombre de mélanges, particulièrement entre les pigments minéraux.
Il n'y a aucune source naturelle pour les colorants alimentaires verts qui ait été approuvé par l'administration américaine Food and Drug Administration.
Code | Origine | Nom chimique | D.J.A. (mg/kg m.c) |
---|---|---|---|
E140(i) | origine naturelle | chlorophylles | non toxique |
E140(ii) | origine naturelle | chlorophyllines | non toxique |
E141(i) | obtenu par synthèse | complexe cuivrique des chlorophylles = |
15 |
E141(ii) | obtenu par synthèse | complexe cuivrique des chlorophyllines |
15 |
E142 | obtenu par synthèse | vert acide brillant BS, vert lissamine |
5,0 |
Pour créer des étincelles vertes, les feux d'artifice utilisent du chlorate, nitrate ou chlorure de baryum. Le chlorure de cuivre (aussi connu sous le nom de « feu de camp bleu ») peut également produire des flammes vertes, ainsi qu'un mélange 3 pour 1 de bore et de salpêtre[38].
La couleur verte peut, comme toutes les autres et tous les symboles en général, s'associer à des idées opposées[39].
L'association la plus directe relie la couleur verte à la végétation. On dit de quelqu'un qui travaille bien avec les plantes qu'il a la main verte[40]. Par extension, ou par opposition à l'absence de végétaux dans les villes, le vert désigne la nature. Les récents partis politiques qui ont adopté cette couleur l'ont fait en promotion de la protection de l'environnement, et se considèrent comme des partis écologiques. Cela a conduit à des représentations similaires dans la publicité, avec des entreprises qui vendent des produits verts, respectueux de l'environnement. Si le « whitewashing » d'une marque est l'atténuation du souvenir des infractions auxquelles elle a été associée, le greenwashing est le procédé de marketing utilisé par une organisation dans le but de donner à l'opinion publique une image de l'entreprise écologique et responsable[41].
C'est peut-être l'islam qui a associé le premier vert et nature. L'oasis est source de vie dans le désert. En outre, Al-Khidr (aussi appelé « le Vert ») est une figure coranique qui a rencontré et a voyagé avec Moïse[42]. En islam, le paradis est présenté comme plein de verdure. La conception occidentale jusqu'au XVIIIe siècle reste imprégnée de la théorie des quatre éléments, considérant que le feu, l'air, l'eau et la terre forment la totalité de la nature[43]. Dans le De tribus diebus, le philosophe médiéval Hugues de Saint-Victor estime que le vert est la plus belle des couleurs car il est le symbole du printemps et de la résurrection future. Guillaume d'Auvergne reprend la même idée en ajoutant que le vert est situé entre le blanc, qui dilate la pupille, et le noir, qui la contracte[44].
Par analogie avec le mûrissement des fruits, le vert désigne la jeunesse, l'inexpérience, la crédulité[45], et aussi la vivacité énergique, voire la truculence, comme dans l'expression «langage vert » pour désigner un langage ou un style très libre ou l'argot[46].
Dans la région de Zaan, on peint les maisons, construites en bois, en diverses nuances de vert[52]. Cette tradition est attestée au XVIIIe et XIXe siècles[réf. souhaitée]. Le vert de Zaan n'est pas un pigment pur mais un mélange variable de vert de Brême, de vert de Frise et de vert-de-gris[réf. souhaitée]. Ces pigments à base de composés de cuivre (oxydes, hydroxydes, carbonates et acétates), étaient produits dans des moulins à vent de la région[réf. souhaitée].
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