Ventron
commune française du département des Vosges De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Ventron ([vɛntʁɔ̃] Écouter) est une commune de moyenne montagne située dans le département des Vosges en région Grand Est. Elle fait partie de l'unité urbaine de la Bresse, de la communauté de communes des Hautes Vosges et se situe dans le Massif des Vosges.
Ventron | |
L'ermitage Frère Joseph. | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Vosges |
Arrondissement | Épinal |
Intercommunalité | Communauté de communes des Hautes Vosges |
Maire Mandat |
Brigitte Vanson 2020-2026 |
Code postal | 88310 |
Code commune | 88500 |
Démographie | |
Gentilé | Véternat(e)s |
Population municipale |
828 hab. (2021 ) |
Densité | 33 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 56′ 28″ nord, 6° 52′ 24″ est |
Altitude | 635 m Min. 570 m Max. 1 204 m |
Superficie | 24,97 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | La Bresse (banlieue) |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de La Bresse |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.ventron.fr |
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Ses habitants sont appelés les Véternats Écouter.
La commune est située à 6 km de Cornimont dont elle partage le code postal, à 13 km du Thillot, à 30 km de Remiremont et 30 km de Thann. Le col du Page (957 m) permet de rejoindre Bussang par une route forestière. Ventron est aussi limitrophe de l'Alsace, relié à la vallée de la Thur par le col d'Oderen. Son point culminant est le Grand Ventron, à 1 204 m d'altitude, où le large panorama s'accompagne d'une table d'orientation. Le point le plus bas accuse 570 m, en direction de Travexin. Le ruisseau qui traverse le village est simplement nommé le Ventron[1], il est affluent gauche de la Moselotte.
Au pied du sommet du Haut du Rouge Gazon (1 108m) se trouve la station de ski de Frère-Joseph. De taille modeste, la station propose toutefois 11 pistes très variées dans un paysage resté authentique et sauvage[2].
C'est l'une des 201 communes[3] du parc naturel régional des Ballons des Vosges réparties sur quatre départements : les Vosges, le Haut-Rhin, le Territoire de Belfort et la Haute-Saône.
Commune située dans une zone de sismicité modérée[4].
La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse[5],[Carte 1]. Elle est drainée par le ruisseau le Ventron[6], la goutte du Riant[7], le ruisseau des Vinterges[8], le ruisseau d'Oderen[9] et le ruisseau du Moulin de Ventron[10]
Le ruisseau le Ventron, d'une longueur totale de 11,4 km, prend sa source dans la commune et se jette dans la Moselotte à Cornimont[11].
La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
La source ferrugineuse de Ventron[12].
En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[13]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 mm/an) en toutes saisons et un hiver rude (moins de 1 °C)[14].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 8,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 966 mm, avec 13,9 jours de précipitations en janvier et 11,6 jours en juillet[13]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Markstein Crete », sur la commune d'Oderen à 8 km à vol d'oiseau[15], est de 6,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 489,3 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 30,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −20,4 °C, atteinte le [Note 1],[16],[17].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[18]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[19].
Au , Ventron est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[20].
Elle appartient à l'unité urbaine de La Bresse[Note 2], une agglomération intra-départementale regroupant quatre communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 3],[21],[22]. La commune est en outre hors attraction des villes[23],[24].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (84,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (83,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (72 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (12,1 %), zones agricoles hétérogènes (10,1 %), prairies (4,5 %), zones urbanisées (1,3 %)[25].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
La commune est couverte par un plan local d'urbanisme[26] dont la dernière procédure a été approuvée le 14 octobre 2020.
Ventron est desservie par une route départementale, la D43, traversant Ventron à son centre et liant la commune à Cornimont et le reste des Vosges via la D486 à l’ouest et à Kruth et l’Alsace via la D13B à l’est[27].
Ventron n’est desservie par aucune ligne de transport en commun, ni même une ligne de bus. La commune la plus proche étant desservie par le réseau de transport en commun des Vosges est Gérardmer, avec quelques lignes de bus du réseau Fluo Grand Est des Vosges reliant Gérardmer avec des plus grandes villes comme Épinal ou Remiremont.
Pour ce qui est du réseau ferroviaire, Ventron se situe à proximité de Kruth, qui est desservie par une ligne ferroviaire allant jusqu’à Mulhouse en traversant la Vallée de la Thur.
On trouve les formes anciennes suivantes au XVIe siècle : Winterau, Wynterau (dans un document datant de 1579), Winteraw pour le Grand Ventron en 1582, Wintheraw pour Ventron en 1594. Ensuite, la localité est attestée au XVIIIe siècle sous les formes Ventus rotundus en 1768, et Vennetron ou Ventron sur la carte de Cassini. La prononciation de Ventron est « Vèn-tron » (vɛntʁɔ̃).
La forme alémanique tardive Winterau s'interprète a priori comme un composé reposant sur les éléments Winter- signifiant « hiver » et -au « prairie, pré », d'où le sens global de « prairie, pré d'hiver ». La forme moderne Ventron résulte d'un phénomène de francisation.
Cependant, les spécialistes ne tiennent pas compte de ces formes tardives qu'ils rejettent comme étant liées à l'étymologie populaire. Peut-être s'agit-il du nom de personne germanique Winther, suivi du suffixe -onem[28] mais le toponymiste François de Beaurepaire considère que les noms de personnes germaniques ne sont jamais suivis du suffixe -onem[29]. Il pourrait s'agir encore du nom de personne germanique Wineraus pris absolument et remplacé plus tard par le nom de personne germanique Wintro(n)[30].
Les origines de Ventron remonteraient à l'époque des défrichements effectués après le Xe siècle par des pâtres venus du versant oriental et qui élevèrent des huttes et des étables d'hiver.
En 1571, M. d'Elley de Maillanne, seigneur de Ventron, affranchit les habitants du droit de mainmorte vis-à-vis des héritages immobiliers[31]. En 1617, Jean des Porcellets de Maillane, évêque et comte de Toul, seigneur de Ventron, étend cette dérogation aux biens meubles et immeubles. Il fait également ériger une chapelle sous l’invocation de saint Claude. Celle-ci est agrandie et convertie en église en 1730. Détruite, elle est remplacée en 1842 par l’église actuelle.
Ventron dépendait, jusqu’au début du XVIIIe siècle du bailliage des Vosges et du ban de Vagney. En 1751, la commune dépendait du bailliage de Remiremont et en 1790, du district de Remiremont et du canton de Cornimont.
L’ancienne mairie, sous le nom de corps de garde, date de 1790. En 1824, la commune achète un immeuble, qui abrite à la fois l’école mixte, la mairie et le presbytère. Pour remplacer la précédente tombée en ruine, une nouvelle mairie, comprenant une nouvelle école, un bureau de poste et télégraphe, est construite en 1880.
Au fil de son histoire, du fait de sa position stratégique au pied du col d'Oderen, frontière allemande jusque 1914, le village a connu et subi de nombreux conflits. Lors de la dernière guerre, en 1940, la crête secondaire qui passe par le Grand Ventron, le Felsach, le col d'Oderen est souvent citée comme un itinéraire privilégié par les soldats français qui fuyaient du nord vers la zone libre. À cette occasion, à la chaume du Grand Ventron, le chalet du club alpin français cachait, restaurait, habillait cette armée en fuite avec la complicité du village.
En , les troupes de libération s'infiltraient et prenaient position sur les sommets nord de la commune : Tomteux, Écharges. Les forces allemandes s'arc-boutaient sur le massif sud du col d'Oderen à la Ronde Brûche, entre les deux, dans la vallée, les habitants : hommes, femmes, enfants, pour échapper aux tirs dont ils étaient les objets, s'installèrent et organisèrent leur vie dans les caves des maisons sur la période qui couvre la mi- au . Les combattants des deux camps ne supportaient aucun mouvement dans la vallée, et les victimes civiles furent nombreuses qui sortaient imprudemment en pleine journée. Cette vie souterraine s'interrompit le par la déportation des hommes valides en Allemagne et par l'évacuation, le lendemain, des femmes, des enfants et des vieillards en zone libérée, à l'ouest du département des Vosges. Cette évacuation qui s'est déroulée sous les bombes, dans une tempête de neige, laissait à l'abandon, pour de longs mois, habitats, mobiliers, cheptels aux mains des occupants, des libérateurs, des trafiquants, mais elle mettait aussi en évidence la capacité d'entre-aide des communes de l'Ouest vosgien en faisant naître des amitiés jamais démenties : Tignécourt, Blevaincourt…
Au retour, au printemps 1945, toutes les familles du village étaient ruinées, les biens anéantis. Alors, Ventron s'est remis au travail.
Pour ces raisons, le , la commune de Ventron a été citée à la Croix de guerre avec étoile d'argent[32] :
« Petite commune de la montagne qui s'est trouvée pendant plusieurs semaines en pleine zone de combat. A payé un lourd tribut à la cause de la Liberté. Sa population a fait preuve d'un magnifique courage et du plus pur patriotisme. »
Par arrêté préfectoral du , la commune est retirée le de l'arrondissement de Saint-Dié-des-Vosges et rattachée à l'arrondissement d'Épinal[33].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
avant décembre 1729 | avant décembre 1729 | Dominique Géhin [34] | ||
avant novembre 1730 | entre mai 1731 et décembre 1731 | Nicolas Claude Colin [34] | ||
entre mai et décembre 1731 | avant mai 1734 | Michel Valroff [34] | ||
avant février 1733 | avant février 1733 | Claude Géhin [34] | ||
entre décembre 1731 et mai 1734 | avant janvier 1735 | Jacque Thomas [34] | ||
mars 1896 | 1904 | Désiré Constant Louis |
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mars 1904 | 1933 | Paul Victor Germain | ||
mars 1933 | 1947 | Claude Germain | Industriel | |
mars 1947 | 1950 | Marcel Dessieux | ||
mars 1950 | mars 1977 | Claude Germain | Industriel | |
mars 1977 | mars 1989 | Maurice Mailly (1919-2009) | Retraité de l'Armée | |
mars 1989 | mars 2001 | Fernande Gillet | ||
mars 2001 | mars 2008 | Jacques Lambert | PS | |
mars 2008 | mars 2020 | Jean-Claude Dousteyssier | SE | Cadre BTP retraité |
mars 2020 | En cours (au 9 mars 2022) |
Brigitte Vanson | SE | Conseillère Départementale |
En 2022, le budget de la commune était constitué ainsi[35] :
Avec les taux de fiscalité suivants :
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2021 : médiane en 2021 du revenu disponible, par unité de consommation : 21 910 €[36].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[38]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[39].
En 2021, la commune comptait 828 habitants[Note 4], en évolution de −2,59 % par rapport à 2015 (Vosges : −3,05 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2021 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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828 | - | - | - | - | - | - | - | - |
La station de sports d'hiver de Frère-Joseph, dont le domaine empiète sur la commune du Ménil, était située juste au-dessus de Ventron. Elle comportait un télésiège et huit téléskis desservant une douzaine de pistes de ski dont une noire. La station ferme fin 2020, et est rachetée par deux investisseurs en 2022[42],[43]. Elle devrait rouvrir aux alentours de l'été 2023[44]. Le domaine est également traversé par 16 km de pistes de ski de fond et des chemins de randonnée à pied ou en raquettes[45].
Établissements d'enseignements[46] :
Professionnels et établissements de santé[47] :
Édifices religieux
Autres monuments et sites
Blasonnement :
Taillé : au 1er d'or (d'argent) à la crosse épiscopale de sable, mouvant de la partition au 2e d'azur au lion léopardé d'argent (d'or)[71].
Commentaires : la crosse rappelle que Jean des Porcellets, évêque de Toul, affranchit les habitants du lieu en 1617. Le lion léopardé est extrait des armes de Charles François, comte de Serre, qui donna ses forêts aux habitants de Ventron en 1704 ; ce meuble se retrouve sur le blason de Pagny-sur-Moselle. |
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