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Le Régiment de Défense de l'Ulster (UDR) était un régiment d'infanterie créé en 1970, ayant eu une courte existence, car il a été dissout en 1992. Mis au jour à la demande du public, des journaux et des publicités télévisées, leur rôle officiel était la "défense de la vie et de la propriété en Irlande du Nord contre les attaques armées et les sabotages", mais contrairement aux troupes de Grande-Bretagne, il n'ont jamais été utilisés pour le "contrôle des foules ou émeutes dans les villes". C'était le plus grand régiment d'infanterie de l'Armée Britannique, formé de sept bataillons plus quatre ajouté au fil des deux années suivantes.
DesPsyCHo/Ulster Defence Regiment | |
Emblème du régiment de défense de l'Ulster | |
Création | 1970 |
---|---|
Dissolution | 1992 |
Pays | Royaume-Uni |
Branche | Armée Britannique |
Type | Régiment d'infanterie |
Rôle | Aider la RUC |
Effectif | 11 bataillons (au pic) |
Garnison | Lisburn |
Devise | "Quis Separabit ?" (latin) "Qui Nous Séparera ?" |
Marche | (rapide) Garryowen & "Sprig os Shillelagh" (lente) "Oft in the Stilly night" |
Colonel en chef | Premier : General Sir John Anderson GBE, KCB, DSO. Dernier : General Sir Charles Huxtable, KCB, CBE, DL |
Colonel du régiment | Colonel Sir Anderson Faulkner CBE |
Emblème | |
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Il était principalement constitué de volontaire à temps partiel jusqu'en 1976, moment où un cadre à temps plein a été ajouté. Ayant effectué leur recrutement en Irlande du Nord à un moment de conflit intercommunal, certaines recrues (principalement des Protestants d'Ulster) étaient impliqués dans des tueries sectaires. Le régiment devait, à l'origine, refléter plus fidèlement la démographie de l'Irlande du Nord, et a commencé en recrutant des Catholiques pour environ 18% du total des troupes ; mais fin 1972, après l'introduction de l'internement, leur pourcentage est tombé à environ 3%. Il est douteux qu'aucune autre unité de l'Armée Britannique n'ai jamais fait l'objet de critiques aussi soutenues que celles envers l'UDR.
Unique dans l'Armée Britannique, le régiment était en service continu durant ses 22 ans de service. C'était également le premier régiment d'infanterie de l'Armée Britannique qui a pleinement intégré les femmes dans sa structure.
En 1992, l'UDR a fusionné avec les Royal Irish Rangers pour former le Royal Irish Regiment.
En 2006, le régiment a été récompensé rétroactivement de la Conspicuous Gallantry Cross.
L'UDR a été créé en 1970, peu après le début du conflit Nord-Irlandais. Avant cela, les forces de sécurité principales étaient la Police Royale de l'Ulster (RUC), et la Police Spéciale d'Ulster (USC), dont les unités les plus notables étaient les "B Specials". Bien qu'un tiers des postes aient été réservés pour des Catholiques, les Catholiques étaient réticents à rejoindre ceux qu'ils voyaient comme des milices unionistes qui manquaient d'impartialité, conduisant la presque intégralité des troupes à devenir Protestants.
Les émeutes intercommunales de grande échelle de 1969 ayant éparpillé les ressources policières dans toute l'Irlande du Nord, l'Armée Britannique a été déployée pour les assister. Le 28 août 1969, l'ensemble forces de sécurité d'Irlande du Nord, y compris l'USC, a été placée sous le commandement direct de l'Officier Général de Commandant d'Irlande du Nord, le Général Ian Freeland.
L'USC, qui n'avait aucun entraînement en contrôle d'émeute, a été mobilisée pour assister la RUC. Un grand nombre d'incident s'ensuivirent, tels que les USC de Tynan tuant un manifestant pour les droits civils désarmé à Armagh le 14 août 1969. Alors que le cabinet Nord-Irlandais restait solidaire avec l'Usc, il leur a été rapporté que la dissolution de l'USC était la priorité du Gouvernement Britannique.
Le Hunt Report, commandité par le Gouvernement d'Irlande du Nord et publié le 3 octobre 1969, a recommandé que la RUC "devrait être relevée de ses droits de nature militaire aussi vite que possible". En outre ; un "recrutement local de forces à temps partiel, sous le contrôle de l'O.G.C. d'Irlande du Nord, devrait être mis en place"... et qui "joints à la réserve des volontaires de la police, devra remplacer la Police Spécial d'Ulster". La nouvelle force devrait être "impartiale en tous points" et "retirer les responsabilités des opérations de style militaire à la poilce".
Le Gouvernement Britannique a accepté les conclusions du Hunt Report et a publié une proposition de loi et un livre blanc le 12 novembre 1969 pour commencer la création de l'UDR. Un débat parlementaire à Westminster a souligné des inquiétudes sur la possibilité pour les membre de l'USC de joindre la nouvelle force.
Un groupe de travail a été créé au Quartier Général d'Irlande du Nord (QGIN) présidé par le Major Général A.J. Dyball des Royal Ulster Rifles, alors directeur adjoint des opérations en Irlande du Nord. L'équipe incluait un officier d'état-major du Ministère de la Défense (MoD), un membre du Ministère de l'Intérieur (Stormont) et le Lieutenant Colonel S. Miskimmon, l'officier d'état-major de l'USC à la RUC. Après des discussions, il a été préconisé une force de 6.000 hommes (2.000 de plus que les recomendations du Hunt), une tenue de combat pour les fonctions, un uniforme de parade vert foncé, des titres d’épaule de comté, et une "main rouge de l’Ulster" en insigne de casquette. Le grade de "volontaire" a été suggéré pour les soldats privés. Il a été recommandé que chaque bataillon ait une force mobile de deux pelotons, chacun équipé avec un Land Rover équipé pour une radio et trois sets de radio portables.
Après la présentation au Ministère de la Défense, un Livre Blanc du Gouvernement a confirmé les aspects de la nouvelle force comme suit :
« aider les forces régulières d’Irlande du Nord à protéger la frontière et l’État contre les attaques armées et le sabotage. Il s’acquittera de cette tâche en exécutant des tâches de gardien aux points et aux installations clés, en effectuant des patrouilles et en établissant des points de contrôle et des barrages routiers au besoin. Dans la pratique, ces tâches sont plus susceptibles de s’avérer nécessaires dans les zones rurales. Ce n’est pas l’intention d’employer les nouvelles forces sur le contrôle de la foule ou des tâches d’émeute dans les villes. »
Lorsque le projet de loi sur le Régiment de Défense d l'Ulster, la loi créant le régiment, a fait l’objet d’un débat au Parlement, une longue discussion au sujet du nom proposé a eu lieu. Un amendement à la loi a été proposé avec comme nom "Force Territoriale d'Irlande du Nord". Les partisans de cette modification voulaient s’assurer que le mot "Ulster" soit retiré du nom du régiment. Ils ont fait valoir que le nom "Ulster" évoquait une résistance émotive de nombreux catholiques d’Irlande du Nord et que le terme "Ulster" avait été associé aux organisations Orange et à d’autres organisations perçues comme excluant les catholiques, par exemple les volontaires protestants de l’Ulster, le Comité de défense de la Constitution de l’Ulster, la Force volontaire de l’Ulster et la Police Spéciale de l’Ulster. Ils soutenaient que l'"Ulster" avait de fortes connotations politiques et partisanes et découragerait la participation catholique au nouveau régiment. Un orateur a dit que le nom "Ulster" "effrayait les catholiques". Ils ont également fait valoir que, comme trois des neuf comtés de l’Ulster n’étaient pas en Irlande du Nord, le titre était inexact, d’autant plus que la loi interdirait aux personnes de l’extérieur de l’Irlande du Nord d’adhérer au régiment.
Pour le gouvernement, ceux qui défendent le nom proposé soutiennent que le terme "Ulster" devrait toujours être inclus en raison des précédents ; dans le passé, il avait été rattaché à certains régiments d’Irlande du Nord. Un autre opposant à l’amendement était en désaccord avec le fait que les catholiques seraient exclus à cause de la force. Il a indiqué que le Parti unioniste de l’Ulster était un exemple d’organisation qui comprenait le mot Ulster et comptait de nombreux membres catholiques. Le sous-secrétaire d’État à l’armée britannique a déclaré que "le gouvernement considère que l’utilisation du mot 'Ulster' est, franchement, sans importance". Un autre orateur a déclaré qu’une majorité en Irlande du Nord préfère le mot "Ulster". L’amendement proposé a été rejeté et l’UDR a obtenu son nom.
La Loi de 1969 sur le Régiment de Défense de l'Ulster reçoit la Sanction Royale le 18 décembre 1969 et entre en vigueur le 1er janvier 1970.
Le général Sir John Anderson GCB, KCB OSD (5th Royal Inniskilling Dragoon Guards) a été nommé premier Colonel Commandant. Il est devenu le "Père du Régiment". Le premier commandant régimentaire était un ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale d’une certaine distinction, le brigadier Logan Scott-Bowden OEB OSD MC & Bar.
Le quartier général régimentaire a été installé dans un petit bungalow derrière le magasin NAAFI à la caserne Thiepval, Lisburn.
Le recrutement a débuté le 1 janvier par une conférence de presse. Des annonces sont parues dans les journaux locaux informant le public d’Irlande du Nord que : « Il y a un nouveau régiment dans l’armée. Nous voulons que vous nous aidiez à le former. » Un coupon a été remis aux candidats pour qu’ils puissent remplir, sinon, les personnes intéressées pouvaient aller chercher un feuillet d’information et un formulaire de demande à la caserne de l’armée locale, au Centre des AT, au bureau de poste, au poste de police ou à la bibliothèque. Le brigadier Scott-Bowden a produit un message publicitaire d’une minute qui comprenait un appel personnel. Le recrutement était ouvert à tous les "citoyens de bonne réputation" âgés de 18 à 55 ans. Les formulaires de demande ont été envoyés à tous les membres de l’USC, qui devait bientôt être liquidée.
La sélection a été effectuée par une équipe de l’Armée Régulière composée principalement d’officiers retraités de l’extérieur de l’Irlande du Nord, dont un vice-amiral et un certain nombre de généraux de division. Chaque demandeur devait fournir deux références et les répondants devaient être interrogés par un agent de contrôle. Les demandeurs étaient divisés en trois catégories : ceux qui étaient immédiatement jugés acceptables, ceux qui devaient être immédiatement rejetés et ceux dont la demande soulevait des doutes quant à leur admissibilité. Toutes les demandes étaient censées être soumises à la Direction Spéciale de la RUC et au Criminal Investigation Department, mais dans la pratique, cela ne s’est pas toujours produit en raison du nombre initial élevé de demandeurs.
Le 13 janvier 1970, sept "majors d’entraînement" de l’armée régulière se présentèrent au travail. Aucun n’avait servi en Irlande du Nord auparavant. Leur tâche était de lever chaque bataillon et de le préparer pour le 1 avril. Ceux-ci sont devenus des officiers de formation, de renseignement et de sécurité. Chacun était assisté d’un quartier-maître de l’armée régulière, d’un caporal greffier, d’un officier de bureau de la fonction publique qui agissait à titre de greffier en chef et d’un dactylographe.
Les locaux ont été acquis de diverses sources, comme des huttes en bois dans les centres d’entraînement de l’armée, des huttes de l’USC ou tout autre logement pouvant être trouvé dans les casernes de l’armée régulière ou les centres territoriaux de l’armée.
Sept bataillons ont été formés au départ : 1er (Comté d’Antrim), 2e (comté d’Armagh), 3e (comté de Down), 4e (comté de Fermanagh), 5e (comté de Londonderry), 6e (comté de Tyrone) et 7e (ville de Belfast). Le 1er avril 1970, le régiment rejoint l’ordre de bataille de l’armée britannique et devient opérationnel.
Pour chaque bataillon, il y avait une condition minimum de :
Pour recruter des officiers de compagnie et de peloton, Scott-Bowden et ses subordonnés furent obligés d’attribuer des instantanément le grade d'officier à des personnes jugées aptes. Les candidats idéaux ont été recherchés dans l’USC, les forces de réserve, le corps d’instruction des officiers de l’université et la force des cadets de l’armée. On pouvait trouver dans divers bataillons des officiers de compagnie et de peloton qui avaient servi dans l’USC, l’armée régulière et territoriale, la Royal Navy, la Royal Air Force, les Royal Marines, l’armée indienne et même l’armée des États-Unis. En plus du problème de trouver des officiers, il fallait observer le ratio protestant/catholique, mais en mars 1971, 18 officiers catholiques avaient été recrutés et le nombre total d’officiers était juste suffisant pour que les bataillons puissent fonctionner selon leurs forces actuelles. Ce nombre passe alors à 23. Les sept bataillons sont dirigés par d’anciens commandants de l’USC.
Pour chaque bataillon, il y avait un minimum requis de :
La nomination des sous-officiers (NCOs) a également été effectuée de diverses façons. Dans la plupart des cas, des hommes qui avaient précédemment occupé un grade de sous-officier dans l’une des forces armées ou l’USC ont été sélectionnés. Dans au moins un cas (2 UDR), ils ont été choisis par les hommes eux-mêmes. Dans certains bataillons, des hommes ont été nommés caporaux (l/cpl) sur une base devoir par devoir pour évaluer leur valeur. Dans la compagnie Newry (C) du 3 UDR, plusieurs des recrues étaient auparavant des soldats de la compagnie territoriale locale des Royal Irish Fusiliers, y compris le commandant de la compagnie. C’était une question simple de nommer des hommes qui avaient été ses sous-officiers et il les a complétés avec d’anciens sergents de l’USC. Le remplissage des postes NCO séniors de cette manière avait un inconvénient car plusieurs hommes d'un âge relativement jeune qui avaient un nombre considérable d'années de service avant leur retraite ou leur promotion ont créé un "bloc de promotion".
Bataillon | Inscriptions | Acceptés | USC | Acceptés |
---|---|---|---|---|
Antrim (1 UDR) | 575 | 221 | 220 | 93 |
Armagh (2 UDR) | 615 | 370 | 402 | 277 |
Down (3 UDR) | 460 | 229 | 195 | 116 |
Fermanagh (4 UDR) | 471 | 223 | 386 | 193 |
County Londonderry (5 UDR) | 671 | 382 | 338 | 219 |
Tyrone (6 UDR) | 1,187 | 637 | 813 | 419 |
Belfast (7 UDR) | 797 | 378 | 70 | 36 |
Total | 5,351 | 2,440 | 2,424 | 1,353 |
La réponse des B Specials était mitigée. Certains se sont sentis trahis et ont démissionné immédiatement, tandis que d’autres ont présenté une demande d’adhésion à l’UDR dès que les formulaires étaient disponibles. D’autres ont rejoint la nouvelle réserve de la RUC, en particulier à Belfast, où au cours du premier mois de recrutement, seulement 36 Specials ont demandé à rejoindre l’UDR contre une moyenne de 29 % – 2 424, dont un millier ont été rejetés, principalement pour des raisons d’âge et de condition physique. Environ 75% des hommes du Tyrone B Specials ont postulé, dont 419 ont été acceptés et, par conséquent, le 6e Bataillon (Régiment de Défense d'Ulster) a commencé sa vie en tant que seul bataillon plus ou moins à la hauteur de ses effectifs, et l’a conservé au cours de son histoire. Dans cinq des sept bataillons, les anciens Spéciaux constituaient plus de la moitié du personnel; dans le 4e Bataillon, Ulster Defence Regiment, ils représentaient 87 %. La situation était différente à Belfast (10%) et dans le reste d’Antrim (42%), où les chiffres étaient plus équilibrés, avec une proportion plus élevée de recrues catholiques.
Certains anciens des B Specials se sentent tellement lésés par la perte de leur force qu'ils huent et raillent les patrouilles de l'UDR qui passent. La plus grande colère semble se manifester dans le comté de Down, où l'adjudant du district de l'USC mène une campagne active pour persuader ses hommes de ne pas postuler.
Le Belfast Telegraph a déclaré le 18 février 1970 que les deux premiers soldats signalés comme s'étant engagés étaient un catholique de 19 ans et un protestant de 47 ans. Au début du régiment, les recrues catholiques représentaient 18 % des effectifs. Nombre d'entre eux étaient d'anciens soldats réguliers, "désireux de reprendre l'uniforme". En 1987, les catholiques ne représentaient plus que 4 % des effectifs.
En mars 1970, il y avait 4 791 demandes d'adhésion, dont 946 qui émanaient de catholiques et 2 424 de membres actuels ou anciens des B-Specials. 2.440 ont été acceptées, dont 1.423 par des membres actuels ou anciens des B-Specials.
Comme le pourcentage de recrues issues des deux communautés ne reflétait pas la démographie religieuse de l'Irlande du Nord, le régiment n'est jamais devenu le modèle voulu par Lord Hunt. Les catholiques ont continué à rejoindre le régiment, mais les chiffres n'ont jamais été représentatifs. Ils étaient les plus nombreux dans la 3 UDR, qui avait le pourcentage le plus élevé de catholiques tout au long du conflit Nord-Irlandais, à partir de 30 %, bien que ce soit un pourcentage beaucoup plus faible que celui de la zone du bataillon. Certaines sections étaient entièrement composées de catholiques, ce qui a suscité des protestations de la part de l'Association des B Specials, selon laquelle, au sein de la 3 UDR, "la préférence en matière de promotion et d'attribution des postes était accordée aux catholiques". Cela s'explique en partie par le fait que dans la ville de Newry, majoritairement catholique, la compagnie de l'armée territoriale des Royal Irish Fusiliers avait été dissoute en 1968 et que la grande majorité de ses soldats avaient rejoint l'UDR.
Le commandant de la compagnie C, (Newry), 3 UDR, était l'ancien commandant de l'unité TA et était heureux de voir que pratiquement tous ses soldats TA étaient en parade, dans le centre TA, dans exactement la même salle d'exercice qu'ils utilisaient auparavant, pour la première nuit du nouveau régiment. Il a noté qu'il y avait quelques anciens B Specials dans la salle et a observé qu'ils ne s'étaient pas associés aux autres au début - non pas pour des raisons de religion mais parce que les anciens soldats de l'AT se connaissaient tous socialement et s'asseyaient ensemble pendant les pauses de la cantine alors que les anciens Specials restaient dans leur groupe de camarades, mais en l'espace d'une semaine, les deux se sont mélangés.
Au 1er avril 1970, seuls 1 606 des 4 000 hommes souhaités avaient été enrôlés, et l'UDR a commencé ses missions bien en dessous des effectif souhaités. Le régiment a cependant continué à croître. En 1973, ses effectifs ont atteint un pic de 9 100 hommes (tous à temps partiel) et, au moment de la fusion, ils s'étaient stabilisés à 2 797 soldats à cadre permanent et 2 620 à temps partiel.
Contrairement à l'USC, qui était contrôlée par le gouvernement Stormont à Belfast, l'UDR était sous le commandement direct de l'Officier Commandant Général d'Irlande du Nord (OCGIN), le commandant de l'armée britannique en Irlande du Nord. Un conseil consultatif de l'UDR composé de six personnes (trois protestants et trois catholiques) a été formé et présidé par le colonel commandant. Son mandat était de "conseiller l'OCGIN sur la politique d'administration du Régiment de Défense d'Ulster, en particulier sur le recrutement, et sur les questions spécifiques que le GOCNI pourrait soumettre au conseil".
Le régiment serait commandé par un brigadier de l'armée régulière. Les bataillons seront commandés par des "membres locaux de la force".
Les commandants étaient initialement d'anciens commandants de comté de l'USC dissoute. Tous étaient des hommes ayant une expérience militaire, comme Desmond Woods, originaire de Dublin, qui avait été à un moment donné le plus jeune lauréat de la Military Cross (servant avec les Royal Ulster Rifles) et Michael Torrens-Spence OSD, DSC, AFC. Tous sont nommés lieutenant-colonel pour un contrat d'un an. Cependant, certains de ces hommes avaient déjà dépassé l'âge de la retraite et, à l'issue de leur contrat d'un an, ils ont été remplacés par des lieutenants-colonels de l'armée régulière, le premier d'entre eux étant le lieutenant-colonel Dion Beard du 1er Régiment de Tank Royal (1 RTR) qui a pris ses fonctions à la 3 UDR le 15 février 1971. La politique de nomination d'officiers réguliers n'était pas universellement populaire au sein du régiment, auprès du public ou de certains politiciens, mais l'armée britannique a persisté à remplacer les anciens commandants de l'USC et, au moment de la fusion, environ 400 officiers de l'armée régulière avaient occupé ces postes, dont certains qui ont atteint le rang d'officier général.
Un journal pour le régiment était publié, appelé "Defence". Les commandants pouvaient communiquer leurs points de vue par le biais de ce journal ainsi que par les Ordres de la Partie 2 (ordres de routine) qui, comme dans toutes les unités de l'armée britannique, étaient affichés sur les tableaux d'affichage de la compagnie et dont la lecture était obligatoire.
Les sept premiers bataillons levés font de l'UDR le plus grand régiment d'infanterie de l'armée britannique de l'époque. Deux ans plus tard, quatre autres bataillons ont été ajoutés, portant le total à onze - 8e (County Tyrone) ; 9e (Country Antrim) ; 10e (City of Belfast) et 11e (Craigavon).
En 1972, le régiment a été décrit comme ceci :
« Organisée en 11 bataillons (59) compagnies : deux à Belfast et les autres couvrent les zones de comté ou de sous-comté. Sept des onze bataillons sont commandés par des commandants réguliers. En outre, les majors de formation, le quartier-maître, les sergents-majors régimentaires, les chefs de bureau et les sous-officiers de signalisation sont également des militaires de carrière. Il y a un certain nombre de postes "conrate" (UDR à plein temps) dans chaque unité, y compris des adjudants, des instructeurs permanents, des gardes de sécurité, etc. Beaucoup d'officiers et de conrates de haut rang sont d'anciens réguliers. Les autres sont à temps partiel. Leurs tâches principales sont la garde des points clés, les patrouilles, la surveillance et les contrôles de véhicules. Ils n'opèrent pas dans les zones "dures" de Belfast et ne sont pas autorisés à s'impliquer dans des confrontations avec la foule, où que ce soit. Les hommes sont armés de fusils à chargement automatique ou de mitrailleuses. L'effectif actuel du régiment est de 7910 hommes. »
Jusqu'en 1976, les cadres à plein temps étaient des "conrates" (appelés ainsi parce qu'ils avaient un "taux de rémunération consolidé") dont les tâches consistaient à garder les bases et à effectuer des tâches administratives. Le rôle du régiment a été élargi par la création de pelotons à plein temps, appelés "pelotons d'opérations", chargés d'accomplir des tâches 24 heures sur 24. Le premier de ces pelotons a été créé au 2 UDR sous le commandement d'un sergent. A la fin des années 1970, le cadre permanent avait été porté à seize pelotons. Ceux-ci ont ensuite été portés à l'effectif de la compagnie, le rôle de concierge étant progressivement supprimé et les soldats de l'UDR à plein temps assumant leurs propres tâches de garde et d'administration.
Les éléments à temps plein ont fini par atteindre plus de la moitié du personnel total.
En 1990, les effectifs du régiment s'élevaient à 3 000 soldats à temps partiel et à 3 000 soldats à temps plein, avec 140 militaires de l'armée régulière rattachés à des postes clés de commandement et de formation. Le niveau de formation des cadres permanents les rendaient aptes à être utilisés de la même manière que les soldats réguliers et il n'était pas rare que les unités de l'armée régulière passent sous le commandement et le contrôle local d'un quartier général de bataillon de l'UDR.
La dispersion des soldats de l'UDR dans leurs zones de responsabilité se faisait par le biais de sous-casernes de la taille d'une section ou d'une compagnie. Le quartier général du bataillon est généralement situé dans la ville du comté, mais pas toujours car certains comtés ont deux bataillons. Gardées par des soldats de congrégation, ces casernes devenaient doublement actives après 18 heures lorsque les soldats à temps partiel arrivaient pour les tâches du soir. Après le début de l'Ulsterisation en 1976, de nombreux quartiers généraux de bataillon ont été dotés de compagnies de cadres permanentes de taille normale, qui assurent une présence 24 heures sur 24 dans la "zone de responsabilité tactique" (TAOR) du bataillon.
Un exemple de cette structure peut être observé dans la composition de la 2 UDR basée à Drumadd Barracks à Armagh :
Companie | Mi/Plein-temps | Base | Heures de service | Nombre de devoirs |
---|---|---|---|---|
HQ Coy | Mix | Armagh, Commandement, Contrôle & Administration | Administration 9-5, Gardiens 24 hr | 9-5 = 15, 24hr = 5 |
A Coy | Plein-temps | Armagh | 24 | 35 |
B Coy | Mi-temps | Armagh/Newtownhamilton/Caledon | 7pm – 2am | 35 |
C Coy | Mi-temps | Glenanne | 7pm – 2am | 35 |
D Coy | Mi-temps | Loughgall | 7pm – 2am | 35 |
Les sous-unités du quartier général maintenaient le contact avec leurs propres patrouilles et le QG par radio. Dans de nombreux cas, les radios étaient utilisées par des Greenfinches (femmes soldats), dont les maris ou les fils et/ou les filles faisaient partie d'une des patrouilles actives, ce qui donnait lieu à des moments de tension lorsque des unités mobiles ou des patrouilles à pied étaient attaquées et soumettaient un "rapport de contact" par radio.
En raison de la pénurie d'équipements et d'uniformes, l'image initiale du régiment était celle d'une bande de chiffonniers utilisant des armes de la Seconde Guerre mondiale, de vieux uniformes de l'armée et des poches pleines de pièces de monnaie afin de faire des rapports à partir de cabines téléphoniques publiques. La plupart des soldats étaient des vétérans de campagnes antérieures avec l'armée britannique ou avaient fait partie de l'USC et étaient d'âge moyen, ce qui leur valut le surnom public de "Dad's Army" - le surnom donné à la Home Guard pendant la Seconde Guerre mondiale.
Une fois le manque d'équipement résolu, les soldats masculins se sont habillés de la même manière que les unités de l'armée régulière. Ils portaient des vestes de camouflage et leur couvre-chef était un béret vert foncé distinctif avec une harpe dorée de style "Maid of Erin", surmontée de la couronne de Saint Edouard (dans les années suivantes, elle a été ternie par le noircissement, une pratique courante pour les unités de l'armée britannique lorsqu'elles portaient des insignes de casquette en mission opérationnelle). L'insigne était une copie directe de l'insigne de casquette des Royal Ulster Rifles, la devise latine ayant été retirée de sa base. Les femmes soldats "Greenfinch" portaient des vestes de combat et des jupes vertes avec le béret et l'insigne de casquette de l'UDR. Pour les cérémonies, les hommes portaient une version vert fusil de l'armée britannique (No.1 Temperate ceremonial). La "meilleure tenue" féminine était une veste et une jupe vert fusil. Le béret était conservé comme couvre-chef pour les hommes et les femmes en tenue de cérémonie. Lors de la formation des pelotons d'opérations, des glissières étroites de couleur ont été adoptées et portées sur les bretelles aux couleurs du bataillon. Elles indiquaient à l'œil exercé que ceux qui les portaient étaient des soldats à plein temps. Elles ont été supprimées lorsque les sections d'opérations se sont transformées en compagnies de fusiliers à plein temps et ont été remplacées par des épaulettes spécifiques aux bataillons. Les insignes de grade étaient les mêmes que ceux des sous-officiers et des officiers de l'infanterie et étaient portés de la même manière.
Au départ, les armes distribuées étaient de l'époque de la Seconde Guerre mondiale, comme les fusils Lee-Enfield et les mitraillettes Sten. Au début de 1972, les fusils ont été remplacés par le fusil semi-automatique L1A1 (SLR). D'autres armes sont également devenues disponibles : les pistolets Browning 9 mm (Browning 9mm), les mitraillettes Sterling (SMG), les mitrailleuses légères L4A4 (Bren LMG) et les mitrailleuses polyvalentes L7A2 (GPMG). De petits stocks de fusils anti-émeute fédéraux (FRG) étaient conservés et utilisés pour tirer des balles en plastique afin d'enfoncer les portes et autres obstacles lors des opérations de recherche. Un certain nombre de fusils sans recul Carl Gustav (Charlie G) de 84 mm étaient stockés mais rarement déployés, car cette arme n'était pas adaptée à la plupart des opérations. (voir les sections sur les bateaux ci-dessous). Les SLR ont été remplacés en 1988 par le SA80 et, à la même époque, les mitrailleuses ont été remplacées par l'arme d'appui légère. Des chausse-trapes métalliques étaient utilisés aux points de contrôle des véhicules pour crever les pneus des voitures qui tentaient d'échapper aux barrages routiers.
Pour leur protection personnelle en dehors du service, certains soldats ont reçu un Walther PP. Le Major Ken Maginnis a obtenu l'autorisation pour certains d'entre eux d'acheter des pistolets Browning 9mm à 200 £ chacun, jugés plus efficaces. À la fin des années 1980, le Walther PP a été remplacé par le Walther P5, considéré comme une arme plus pratique en raison de sa taille et de ses capacités balistiques. Tout soldat considéré comme présentant un risque particulièrement élevé était autorisé à garder son fusil à la maison. Cette politique, connue sous le nom de "armes en circulation", a été réduite de 75 % lorsque les SLR ont remplacé les Lee-Enfield en 1972, en raison du nombre élevé de fusils volés par les paramilitaires.
La politique de sortie d'armes a finalement été abandonnée lors de l'introduction du fusil SA80 ; à cette époque, seul un petit nombre d'entre eux était détenu à domicile par les soldats du 6 UDR.
Armes à feu
Le véhicule de patrouille standard était le Land Rover de 3/4 de tonne largement utilisé dans les forces armées britanniques. Après le retrait du service de police, un certain nombre de voitures blindées Shorland ont été attribuées au régiment. Rarement utilisées après le service initial car l'arme de la tourelle était un GPMG et jugée inadaptée à un usage urbain en raison de sa cadence de tir rapide. Le Shorland n'était généralement pas populaire en raison de son instabilité sur la route, dûe à la lourdeur de la tourelle. Cependant, certains bataillons ont continué à les utiliser dans les années 1980 dans les zones à haut risque en raison de la protection accrue qu'offrait le blindage à plaques par rapport au blindage en polycarbonate Makrolon monté sur les Land Rover. Les Shorlands, très résistants, ont sauvé la vie d'un certain nombre de personnes en patrouille.
Les unités étaient parfois déployées par des hélicoptères de la Royal Air Force et de l'Army Air Corps pour une insertion rapide ou pour des missions dans les zones les plus menacées où il n'était pas judicieux d'utiliser le "transport vert" (à roues).
Plusieurs bataillons ont été équipés d'embarcations rigides Dell Quay Dory pour patrouiller sur les voies navigables partagées avec la République d'Irlande, afin d'empêcher les tirs d'armes à feu dans les canaux étroits tels que Carlingford Lough. Assistés par le radar terrestre Decca Marine monté sur une Land Rover, déployé à Killowen Point. Ces bateaux étaient armés de mitrailleuses légères Bren et portaient une arme antichar Carl Gustav de 84 mm en plus des fusils et des mitrailleuses normalement portés par les soldats. Les doryphores basés à terre se sont avérés inadéquats et un document a été soumis par la 3 UDR en 1972, recommandant qu'un navire de la marine soit stationné au centre de Carlingford Lough pour aider à la suppression des tirs de canon. Cette suggestion a été adoptée et, jusqu'à la fin de la situation sécuritaire, un petit navire de guerre a été stationné au large de la côte de Warrenpoint/Rostrevor. Cette intervention a été appelée opération Grenade. Le trafic d'armes à travers ces estuaires côtiers cessa rapidement. Le 3 UDR a continué à utiliser les dories et le radar sur des tronçons de la côte. Le radar a été retiré de l'utilisation et envoyé plus tard dans l'Atlantique sud pendant la guerre des Malouines à bord du SS Atlantic Conveyor et perdu lorsque le navire a été coulé après avoir été touché par deux missiles Exocet argentins. Le 4e bataillon a également effectué des patrouilles sur les voies navigables du Lough Erne supérieur et inférieur.
Au début, il n'y avait pas assez de radios pour chaque patrouille et celles disponibles étaient du type PYE "Bantam" utilisé par la police, qui n'avait pas une portée suffisante. En conséquence, les patrouilles de l'UDR recevaient des poches de petite monnaie à utiliser dans les cabines téléphoniques afin de pouvoir rendre compte efficacement à la base. Lorsque des radios étaient distribuées, elles étaient du type de celles utilisées par l'armée régulière, comme les sacs à dos Larkspur A41 et les postes montés sur véhicule B47 et C42. Au fil du temps, elles ont été remplacées par des Stornophones, des postes montés sur véhicule avec des fréquences présélectionnées qui fonctionnaient sur le système de rediffusion NINET, fonctionnant grâce à des mâts placés stratégiquement sur divers points élevés en Irlande du Nord, comme Slieve Croob. Les talkie-walkies ont continué à être utilisés pour les patrouilles à pied, mais la portée de ces appareils s'est progressivement améliorée. Chaque bataillon était en mesure de communiquer avec les autres bataillons à l'aide de C42 et de B47 installés dans la salle des opérations du bataillon ou de la compagnie (Ops Room) ou dans le centre de communication (Comcen), ainsi qu'à l'aide du système de codage cryptique BID 150 et du système téléphonique brouilleur.
À l'origine, les chiens de recherche étaient fournis par l'armée régulière, mais une section cynophile de l'UDR a finalement été créée pour apporter une aide plus immédiate aux opérations de recherche. L'un des maîtres-chiens, le caporal Brian David Brown du 3 UDR, accompagné de son Labrador Oliver, a été tué à Kilkeel par une bombe de l'IRA en 1986. Le Caporal Brown a reçu la Queen's Gallantry Medal à titre posthume.
Tous les membres des forces armées britanniques, y compris l'UDR, portaient un certain nombre de petites cartes d'information pour les aider dans l'exécution de leurs tâches en Irlande du Nord. Elles étaient généralement désignées par leur couleur. La plus importante d'entre elles était la Carte Jaune qui contenait les règles d'ouverture du feu.
Le contenu de cette carte d'information était considéré comme d'une importance vitale et tous les soldats devaient la connaître parfaitement, car elle contenait des instructions spécifiques à suivre pour ouvrir le feu sur un ennemi présumé. Exigeant "une compréhension totale et un rappel instantané des dispositions....". Des avertissements devaient être donnés pour permettre aux suspects de se rendre. Les soldats ne pouvaient tirer sans avertissement que "s'il n'y a pas d'autre moyen de se protéger ou de protéger ceux qu'il est de leur devoir de protéger du danger d'être tués ou gravement blessés." La carte a été modifiée en 1980 pour porter la mention "Les armes à feu ne doivent être utilisées qu'en dernier recours". L'utilisation de la carte a fait l'objet d'un débat au Parlement.
En 1970, 25 % des nouvelles recrues n'avaient aucune expérience militaire ou de la police spéciale. La formation était assurée par une équipe de soldats réguliers attachée à chaque unité et dirigée par un major de formation, assisté d'anciens instructeurs des forces armées qui étaient eux-mêmes des recrues.
L'engagement annuel de formation pour chaque soldat à temps partiel était de douze jours et douze périodes de formation de deux heures. Une partie de cette formation comprenait la participation à un camp d'entraînement annuel. En guise d'incitation, tout soldat ayant accompli sa formation recevait une prime annuelle de 25 à 35 £, augmentée par la suite à 150 £ pour la première année, 250 £ pour la deuxième et 350 £ pour la troisième année et les suivantes. En termes modernes, cette prime équivaudrait à 1 674 £ par an. Une prime était également versée pour les jours de formation, mais elle était inférieure au taux du service opérationnel.
Comme pour toutes les recrues de l'armée britannique, la formation commençait par une introduction aux techniques de combat de base et au livre du même nom, qui, dans la mesure du possible, était remis à chaque soldat. Des instructions étaient également données sur le dépliant de l'armée sur l'adresse au tir, Shoot to Kill.
Les soldats à temps partiel (et plus tard, les cadres permanents) devaient participer à un camp annuel d'une durée de sept jours. Les camps étaient situés à :
Angleterre | Écosse | Irlande du Nord |
---|---|---|
Warcop, Cumbria | Barry Buddon, Angus | Ballykinler, Comté de Down |
Lydd et Hythe, Cinq-Ports | Magilligan, Comté de Londonberry | |
Wathgill, Yorkshire du Nord | ||
Otterburn, Northumberland | ||
Thelford, Norfolk |
Ces camps n'offraient pas seulement un entraînement intensif, mais aussi des sorties et des activités sociales où les soldats pouvaient se détendre et baisser la garde, loin des zones de conflit où ils patrouillaient habituellement.
À partir de 1975, des équipes de recherche spécialement formées ont été créées pour ratisser la campagne et les bâtiments abandonnés à la recherche de cachettes illégales d'armes et d'explosifs. Certaines de ces décharges étaient piégées et il fallait être particulièrement vigilant et attentif.
La formation s'est poursuivie au QG de chaque bataillon jusqu'au 2 juillet 1979, date à laquelle le centre de formation de l'UDR a ouvert ses portes dans l'ancien camp d'entraînement du week-end à Ballykinlar, Co Down. Les premiers cours pour les recrues, en tant que centre pour les troupes de cadres permanents, duraient quatre semaines et les sujets comprenaient l'entraînement physique, la marche à pas cadencés, le parcours d'assaut, le tir à distance, les procédures de patrouille à pied et mobile (y compris les arrêts de véhicules), la lecture de cartes, les signaux, les premiers secours et une base sur les responsabilités légales. Le premier cours de recrues est passé le 28 juillet 1979 et le salut a été effectué par le brigadier David Miller, commandant de l'UDR. Les cours n'étaient pas réservés aux cadres permanents et comprenaient une formation pour : les commandants de peloton, les sergents de peloton, les sous-officiers potentiels, l'adresse aux armes, la surveillance, le renseignement, la photographie et la mise à jour des recherches.
En 1990, le centre de formation de l'UDR est devenu responsable de toute la formation militaire en Irlande du Nord. Sous le commandement d'un lieutenant-colonel de l'armée régulière détaché à l'UDR. Le centre a ensuite organisé des cours pour les renforts individuels de l'armée régulière et des régiments de la RAF sur la formation des équipes de recherche, les médecins de combat, les compétences en matière d'armes et la formation des sous-officiers, ainsi que la gestion des vastes champs de tir de Ballykinlar.
Dans certains cas, plusieurs membres d'une même famille rejoignaient la même unité. Les maris, les épouses, les fils et les filles, et même les grands-parents servaient ensemble. Dès qu'un membre d'une famille s'engage dans le Régiment de Défense d'Ulster, toute la maisonnée, y compris les enfants, doit être éduquée à la sécurité personnelle. Les heures de travail sont longues et les soldats doivent renoncer à une vie de famille normale. En service également, il y a des problèmes. Les membres de la famille devaient être répartis dans différentes patrouilles et véhicules afin que, si une unité était attaquée, toute la famille ne courre pas le risque d'être tuée ou blessée en même temps. En 1975, quatre-vingt-quatre couples mariés et cinquante-trois groupes familiaux de trois personnes ou plus étaient en service.
Les soldats de l'UDR vivaient dans leurs propres maisons civiles (à l'exception du personnel de l'armée régulière attaché qui recevait des "quartiers").
Beaucoup vivaient dans des enclaves protestantes ou catholiques, ce qui les mettait à portée de main des groupes paramilitaires ou communautaires locaux. Les années 1972-73 ont été marquées par des menaces paramilitaires provenant de sources loyalistes et républicaines. Sur les 288 incidents d'intimidation signalés, tous sauf douze émanaient de protestants qui avaient été menacés au sein de leur propre communauté. Parfois, il s'agissait d'obtenir des informations ou de persuader les soldats de rejoindre (ou de rester dans) des organisations loyalistes. Les actes d'intimidation comprenaient des lettres et des appels téléphoniques menaçants, des enlèvements, des coups de feu tirés depuis des voitures de passage et des agressions contre des soldats qui n'étaient pas en service.
Au début, certains vivaient même dans ce que l'on appellera plus tard les "zones de ligne dure", comme le soldat Sean Russell du 7e UDR qui vivait dans le quartier de New Barnsley à Belfast. De nombreux soldats de l'UDR sont ainsi devenus des cibles pour divers groupes paramilitaires lorsqu'ils n'étaient pas en service et Sean Russell a été pris pour cible et tué chez lui, devant sa famille.
En 1970-71, les catholiques représentaient environ 36% de la population et environ 18% de l'UDR. Fin 1972, le nombre de catholiques dans l'UDR était tombé à 3% et n'a plus jamais dépassé ce chiffre. Il y a plusieurs raisons à cela. Au cours des premières années du conflit, les relations se sont dégradées entre la communauté catholique et l'armée. Cela était principalement dû à des incidents tels que le couvre-feu de Falls, l'internement, le Bloody Sunday et l'opération Motorman. De nombreux soldats catholiques ont quitté le régiment en raison de la pression et de l'intimidation exercées par leur propre communauté, ainsi que de la politique de l'IRA qui visait à assassiner les soldats catholiques. D'autres catholiques ont démissionné pour protester contre ce qu'ils considéraient comme un traitement dur et partial de leur communauté par l'armée, en particulier après l'opération Demetrius (l'introduction de l'internement). Le Belfast Telegraph rapporte que 25 % des catholiques du régiment démissionnent en 1971, dont la moitié dans les mois qui suivent l'opération Demetrius. À la fin de 1972, la grande majorité d'entre eux avaient démissionné ou avaient tout simplement cessé de se présenter au travail.
Les officiers supérieurs ont tenté d'arrêter l'exode des catholiques, en autorisant les commandants de bataillon à apparaître à la télévision (ce qui n'était généralement pas autorisé pour le grade de lieutenant-colonel à l'époque). Des appels ont été lancés aux chefs religieux et politiques et des mesures de sécurité personnelle supplémentaires ont été introduites. Le successeur du brigadier Scott-Bowden en 1972 est le brigadier Denis Ormerod, un catholique dont la famille maternelle est originaire de la République d'Irlande. Son commandant en second (commandant adjoint de l'UDR), le colonel Kevin Hill, était également catholique, tout comme son successeur, le colonel Paddy Ryan. Ormerod a admis dans ses mémoires que sa religion et sa nomination en tant qu'officier supérieur catholique de l'armée en Irlande du Nord l'ont considérablement aidé dans ses rapports avec les chefs religieux de sa propre confession, mais que ces nominations ont créé un malaise chez les protestants, ce qui l'a amené à rencontrer des politiciens unionistes inquiets, notamment Ian Paisley.
Bien que faisant partie intégrante de l'armée britannique, les fonctions de l'UDR ne nécessitaient pas qu'elle soit appelée à servir en dehors de l'Irlande du Nord. Ce type d'engagement a été appelé par la suite "Home Service" et était similaire au modèle adopté par l'éphémère Home Service Force levée au Royaume-Uni en 1982.
La fonction première du régiment était d'aider la Police Royale d'Ulster en "gardant les points et installations clés, en effectuant des patrouilles et en établissant des points de contrôle et des barrages routiers contre les attaques de type guérilla armée". ↵Les patrouilles et les postes de contrôle des véhicules sur les routes publiques étaient destinés à entraver les activités des groupes paramilitaires et à rassurer le grand public respectueux des lois.
Le premier déploiement opérationnel du régiment a été effectué par les 2e et 6e bataillons, qui ont déployé 400 soldats dans une opération de la 8e brigade d'infanterie le long de la frontière avec la République d'Irlande, à Armagh, Tyrone et Fermanagh, afin d'intercepter le mouvement de munitions vers le Nord.
Comme la force était initialement à temps partiel, la présence de ses soldats se faisait surtout sentir le soir et le week-end. Elle était censée répondre à des appels généraux et a été mobilisée de manière permanente à plusieurs reprises, notamment lors de l'opération Motorman, pour prêter assistance à la police et à l'armée.
Au fur et à mesure que le régiment acquiert des soldats à plein temps, il assume des tâches auparavant confiées à la police ou à l'armée pour soutenir l'opération Banner. En 1980, le nombre de soldats à plein temps était égal à celui des soldats à temps partiel et le rôle du régiment s'était élargi pour inclure la responsabilité tactique de 85 % de l'Irlande du Nord, en soutien à la Royal Ulster Constabulary.
La première grève ddu Conseil des travailleurs de l'Ulster a lieu du 15 au 28 mai 1974. C'est sans doute le plus grand test d'intégrité et de loyauté que l'UDR ait eu à subir, avec la RUC. Le régiment n'est pas appelé mais le 3 (Co Down) UDR, alors en camp annuel à Magilligan, est déployé le dimanche 19 mai par route et par air dans les zones du sud de Tyrone et du sud de Fermanagh habituellement patrouillées par le 4 (Co Fermanagh) UDR et le 6 (Co Tyrone) UDR. Deux jours auparavant, le 17 mai, des paramilitaires loyalistes avaient perpétré une série d'attentats à la bombe à Dublin et à Monaghan. Les autorités pensaient que l'IRA provisoire allait riposter et avaient donc fourni le 3e bataillon en renfort aux bataillons locaux. [[Catégorie:Unité ou formation militaire dissoute en 1992]] [[Catégorie:Unité ou formation militaire créée en 1970]] [[Catégorie:Conflit nord-irlandais]]
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