Usines de La Renaissance
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Les Usines de La Renaissance sont des usines de fabrication pour l'agglomération de fines de houille pour les besoins du chemin de fer et la marine à vapeur situées aux limites de Abscon, Aniche et Somain[1]. Créées en 1839 autour de trois nouvelles fosses, puis de logements, l'ensemble crée le hameau de La Renaissance.
Type d'usine |
Usine à boulets agglomérés |
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Superficie |
130 |
Opérateur | |
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Date d'ouverture |
1839 |
Date de fermeture |
aux environs de 1970 |
Destination actuelle |
Usine de production |
Produits | |
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Marques |
Aniche BS |
Production |
400 000 tonnes par an (1851) |
Situation | |
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Coordonnées |
Au XXe siècle les usines sont déconstruites pour laisser place à la Zone d'Activité de La Renaissance et au XXIe siècle au projet Cœur d'Europe.
En France ; dans le Nord; aux limites de Abscon; Aniche et Somain La renaissance est au centre d'un triangle formé par les autoroutes A1 de Paris à Bruxelles: A2 de Combles à Mons et A26 de Calais à Troyes.
La Renaissance est aussi le point de jonction du Hainaut et de l'Ostrevent, elle également aux frontières de la Compagnie des mines d'Aniche et de la Compagnie des mines d'Anzin mais aussi de la Communauté de communes Cœur d'Ostrevent et de la Communauté d'agglomération de la Porte du Hainaut.
La fosse La Renaissance est commencée en , et extrait à partir de 1841. Un premier coron de 12 maisons est construit en 1843.
Très rapidement, la Compagnie des mines d'Aniche ouvre deux autres fosses plus au sud, d'abord la Saint-Louis qui ouvre en 1845 avec 30 logements construits. Deux religieuses arrivent en 1847 Sœur Vincent (Marie Laharrague) et sœur Marthe (Lehégue) de la compagnie des filles de Saint-Vincent de Paul. Elles prennent possession d'une maison et crée un oratoire à l'étage et au rez-de-chaussée une école avec une classe de primaire et une classe d'asile (maternelle). Leur véritable vocation étant la visite aux pauvres; le soin aux malades et blessés. Puis pour la Fénelon en ouverte en 1849 avec 15 logements toujours proches de La renaissance.
L'incendie de l'usine à briquettes en 1865 colporte une légende qui est révélatrice de la vie religieuse du hameau.Le feu prend dans la nuit et se répand rapidement du fait de la présence de matières inflammables comme le goudron, l'huile et le pétrole. L'incendie, très violent, ne parvient pas à être maîtrisé malgré les efforts des pompiers et menace les corons forts proches.Sœur Vincent enlève alors son scapulaire, l'attache autour d'une pierre et le fait jeter au beau milieu des flammes par un ouvrier. Aussitôt l'intensité du feu diminue et l'incendie est rapidement maîtrisé.Au moment du déblaiement, on retrouva le scapulaire qui serait demeuré intact au milieu des décombres.Vénéré comme une relique, la population fait usage de ce fameux scapulaire qui sert à guérir ou aide à bien mourir[2].
Une chapelle est construite en 1866 avec des vitraux de Henri Elvadre, peintre-verrier[3] Une confirmation y est célébrée le par René-François Régnier; archevêque de Cambrai. La veille il pleut, « le ciel voulut contrarier tous les projets on se coucha triste inquiet mais non découragé. La sœur Vincent; n avait elle; pas pour ces grandes circonstances des prières d' à propos. La confiance ne fut pas trompée. A minuit de vigilantes sentinelles crient au beau temps. Et dès deux heures du matin les travailleurs sont sur pied. La rue est desséchée à coups de pelle et de seau,des arcs de triomphe s'élèvent des trophées, d'arcs et de flèches, des galeries de tableaux, des tentures, des guirlandes, des drapeaux, des bouquets etc décorent l'extérieur des habitations, c'est fête partout. A huit heures tout était prêt on n avait plus qu à s agenouiller pour recevoir la bénédiction de Monseigneur »[4]
Pour la construction des corons, la justification du nombre de logements par rapport au nombre d'ouvriers est faite de la manière suivante. Selon les dires de M. Émile Vuillemin : « Nous craignons la pénurie d'ouvriers pour nos 2 puits actuels dont l'extraction est de 80 000hl. Mais la demande étant plus importante, il faudrait dépasser ce chiffre, donc forcer l'extraction, ouvrir de nouveaux travaux, d'où personnel nécessaire, mais qu'on ne peut amener faute de logement pour eus et leur famille. Quinze logements seraient nécessaires, ce qui ferait environ 60 ouvriers car chaque famille logerait un certain nombre d'ouvriers célibataires, comme cela se pratique habituellement". » Ces ouvriers célibataires sonat appelées Les logeurs.
Pour développer la production, il faut relier le site à la gare de Somain.Un décret du autorise l’expropriation des propriétaires pour la construction de voies ferrées par Compagnie des chemins de fer du Nord. Les ventes de ces terrains sont enregistrées en avril et .
Les commerces sont à Aniche ou Somain mais en 1883 le premier commerce est ouvert par François Bourdeaud'hui; jeune marié à Marie Ledent; et blessé par un tir de dynamite qui lui causa la perte d'un œil. Les accidents du travail étaient toujours considérés comme une maladresse, ne pouvant plus aller au fond, il demanda à l’ingénieur M. Paul Lemay, l'autorisation d'ouvrir boutique.
La gare de Somain est mise en service le [5] par la Compagnie du chemin de fer du Nord, lorsqu'elle ouvre la section d'Arras à la frontière de sa ligne de Paris à Lille et à la frontière belge. Elle permet le développement industriel de la zone.
La famille Dehaynin étaient les principaux producteurs d'agglomérés de houille. Elle possédait en 1860 deux usines en Belgique à Gosselies et Marcinelle ou elle produisait 175 000 t sur les 500 000 t produites en Belgique et 700 000 t en France.Une première usine est ouverte à La Renaissance par les frères Dehaynin[6],[7],[8]
Célanie Bouilly est remarquée par la presse pour la naissance de triplets en parfaite santé, un garçon et deux filles, le [9].
La compagnie des mines d'Aniche disposait en 1872 d'un stock de poussier (charbon en poussières) et devait faire face à une demande grandissante de charbon agglomérés sous forme de boulets ou de briquettes pour le besoin naissant des machines à vapeur, des locomotives à vapeur et de la marine.
La compagnie des mines d'Aniche conclu donc pour 10 ans un marché avec Camille et Albert Dehaynin, industriels pour leur vendre ses fines de charbon permettant l'installation d'Usine à boulets agglomérés. En 3 parcelles sont achetées pour 1 ha 23a 70ca à Mrs Louis Colle, Antoine-Joseph Fourment et Charles-François Boumanne.
Les frères Dehaynin, à la suite des hausses des prix du coke, ferment leur site de Marchiennes en et celui Erquelinnes en [10]
La construction à La Renaissance s’achève et en la fabrique est visitée par le congrès de la Société de l'industrie minérale qui s'est tenu à Douai , le congrès se déplacera également aux verreries d'Aniche[11].
La fabrique est très fonctionnelle avec 16 ouvriers, 200 tonnes par jour d'agglomérés de charbon sont produits en lavant une bonne partie de la houille employée.
« Les charbon traités sont généralement en provenance de la compagnie des mines d'Aniche, ce sont des houilles séches, renfermant 13 à 14 % de matière volatiles, donnant peu de fumée et très appréciées pour le chauffage de chaudières à vapeur. La plus grande partie à besoin d'être lavé pour arriver à la teneur en cendres voulue par le concessionnaire »
Le charbon est amené par wagons soit par la Ligne Somain - Douai (Sud) ou Ligne Somain - Douai (Nord) [12] Il est versé en trémie, une noria l’élève vers un criblage composé d'un jeu de trommels. Le fin n'est pas lavé; le moyen passe au lavoir Bérard en deux minutes. Les rejets de lavage retournent aux bassins d'alimentation ou partent au Cavin.
L'essorage du charbon ne se fait pas par une mise en tas mais par un essorage mécanique par un sécheur Hanrez qui tourne à 300 tours par minute. Le charbon mouillé entre par le dessus, plaqué sur la paroi une vis contraint le charbon à descendre pour une sortie vers le bas en une minute. À sa sortie il est ajouté les fines et malaxé dans une machine Carr qui tourne à 250 tr/min. Du bray (houille grasse) qui sert de matière agglomérante est également ajouté. Le mélange ainsi obtenu est chauffé pour aller à la compression dans la machine de M. Max Evrard[6].
La fabrique comporte deux lavoirs Bérard, deux sécheurs Hanrez, un broyeur Carr, un compresseur Bourriez, quatre silo stockent 1 000 t pour le pulvérulent 0-1, seize tours pour 1 500 t de fines 1-6 et 6-10, les grains sont emmagasinés dans 10 tours de 500 t. Le lavoir et les appareils de mélange sont actionnés par une machine de 450cv à vapeur à condensation de George Henry Corliss. La vapeur est produite par 14 générateurs à houilles de 90 m2 de surface de chauffe.
Devant l'extension de la grève des mineurs d'Anzin en , une batterie du 15e régiment d'artillerie est envoyé à Somain[13]
La Catastrophe d'Aniche de 1900 par suite d'une explosion de Dynamitière au fond de la fosse Fénelon fait sept morts dans le hameau[14]
La Compagnie des mines d'Aniche rachète le site[15]. le . La Compagnie des mines d'Aniche fabrique des briquettes de charbon. La fabrication se fait avec le même procédé que décrit précédemment. Elles font 10 kg en pavé. Ces briquettes étaient fabriquées pour alimenter les foyers de la marine et des locomotives à vapeur. La face des briquettes avait un marquage Aniche BS pour Aniche Briqueteries de Somain[16].
Les conditions de travail très dures déclenchent en ce début XXe siècle de nombreuses grèves .
Le Somain et Aniche sont en grève est une légère reprise du travail est constatée[17]
Une grève est déclenchée en « Douai, 21 mars. Dépêche particulière du « Matin ». La grève des mineurs s'étend dans le bassin du Nord. Elle a éclaté ce matin à la Compagnie des mines d'Aniche. A la fosse de Sessevalle, à Somain, on compte 990 chômeurs sur 1.470 mineurs à la fosse Saint-Louis, le chômage est presque complet. A Aniche, on compte, à la fosse Fénelon, 260 chômeurs sur 271 mineurs à la fosse l'Archevêque, 196 chômeurs sur 465 aux fosses Vuillemin et Sainte-Marie, les descentes sont normales »[18]
Pendant la Première Guerre mondiale Somain est particulièrement bombardée par les Anglais pour ses voies ferrées ; le [19] puis les 4 et douze bombes atteignent le nœud ferroviaire et six la gare de triage[20] et un nouveau bombardement a lieu le 23 aout 1918 ou dix neuf tonnes de bombes sont larguées sur différents nœuds ferroviaire dont Somain[21] Les allemands passent 15 jours à détruire le lavoir, après la guerre il doit être complètement rasé pour la reconstruction[22]
Les usines de la Renaissance possédaient une harmonie assez brillante qui remporte le prix d'excellence au concours de musique d'Aulnay-sous-Bois le [23].
Avec le déclin des machines à vapeur et l’électrification des chemins de fer la consommation des briquettes va baisser et entrainer la fermeture du site.
Les 20 et à la Fosse Saint-Louis des mines d'Aniche deux mineurs sont tués par suite d'éboulement, François Hypolite Vilette (10 ans et 10 mois) ; François Gouy (18 ans), six sont saufs[24]
Les 3 fosses communicantes Fosse Fénelon, Fosse La Renaissance et Fosse Saint-Louis des mines d'Aniche sont peu grisouteuses mais nombreux sont les mineurs tués d'accident du travail ainsi Gilles Pierrot meurt le à Saint-Louis suivi de 1863 à 1870 de 12 mineurs dans les accidents mortels de la fosse Saint-Louis en avril et aout 1863 puis de mars et . En c'est à la Fosse Fénelon.A la fosse Saint-Louis c'est Jean-Baptiste Alruth, 45 ans, qui est pris entre 2 tampons de wagons le . Quatre accidents mortels se succèdent à fosse Saint-Louis un mort en , le Ségard est tué et Delannoy blessé. Un bloc se détache en ; un tué, un mort en aout 1870. Fosse Fénelon un mort en . Les rapports d'accidents constatent tous la négligence ou l’imprudence de l'ouvrier jusqu'en 1898 où la loi rend obligatoire la reconnaissance de responsabilité par la Compagnie dans tous les cas[25].
Les cheminots somainois sont aussi très exposés aux risques ainsi sur la Ligne de Busigny à Somain le à deux cents mètres de la gare de Bertry arrive le train 4804 composé de 39 wagons chargés de 650 tonnes de houille. La locomotive explose tuant son chauffeur, Désiré Jean-Baptiste Petit, 27 ans et son mécanicien Joseph Loucheux, 54 ans, tous deux de Somain. La catastrophe se produit tout à côté d'habitations et de l'usine électrique[26]
Les grapperies Lesur exploitent des serres chauffées au flou, (boues de lavage) pris dans le Cavin. Elles produisent des grappes de Chasselas, tomates et fraises. Après la reconstruction de l'usine et des serres à la suite de la Première Guerre mondiale, la pollution par poussière est très importante même à l'intérieur des serres entrainant leur déplacement sur Valenciennes.
« Créée en 1975, la zone d'activités "La Renaissance" est implantée au sud de la commune de Somain, au pied de l'échangeur autoroutier. D'une superficie de 90 hectares, elle offre aux 41 entreprises et 1000 salariés déjà présents la proximité de toutes les commodités en centre ville: restauration, commerces, équipements sportifs, mairie... Résolument tourné vers l'avenir, Cœur d'Ostrevent modernise l'ensemble de ses équipements et se dote de nouvelles infrastructures comme la fibre optique pour répondre aux exigences des nouveaux utilisateurs. Cette zone d'activités bénéficie de la desserte immédiate de l'échangeur n°28 de Somain. »[27]
Toyota Boshoku Somain est installé dans la zone : voir en ligne:
La gare de triage de Somain est la seule au nord de Paris et assume une baisse constante des effectifs cheminots du fait de la baisse du trafic ferroviaire (1300 wagons/jours en 2000). Le syndicat ferroviaire CGT relance en 2013 le projet, les acteurs locaux relancent le projet [29]
À la rentrée 2017 trois établissements scolaires Saint-Joseph d'Aniche, Sainte-Anne de Somain et Saint-Odile d' Abscon vont fusionner et s'installer dans la zone de la renaissance[30]
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