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Œuvre musicale de Francis Poulenc De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Un soir de neige, FP 126, est une cantate de chambre pour chœur mixte a capella à six voix, composée par Francis Poulenc en 1944, sur des textes de Paul Eluard.
Un soir de neige FP 126 | |
Notre-Dame de Paris Effet de neige, le soir, anonyme, Musée Carnavalet | |
Genre | Cantate |
---|---|
Nb. de mouvements | 4 |
Musique | Francis Poulenc |
Texte | Paul Eluard |
Langue originale | français |
Effectif | Chœur mixte a capella à six voix (SAATBB) |
Durée approximative | 7 minutes |
Dates de composition | 24-26 décembre 1944 |
Dédicataire | Marie-Blanche de Polignac |
Création | Paris |
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L'œuvre est dédiée à la comtesse Marie-Blanche de Polignac, à qui Poulenc adresse ces mots[1] :
« Pour le Noël de Marie-Blanche, tendrement, Francis, 25 décembre 44. Excusez cette cantate sur la neige, tout à coup pleine de boue. »
La création a lieu à Paris le lors d'un concert de la Pléiade.
La cantate est constituée de quatre parties :
Les textes sont issus du recueil Dignes de vivre de 1944 et Poésie et Vérité 42 de Paul Eluard[2].
L'oeuvre est écrite pour chœur mixte a capella à six voix (SAATBB) ou six voix solos.
La durée d'exécution de l'oeuvre est d'environ 7 minutes.
De grandes cuillers de neige
Ramassent nos pieds glacés
Et d’une dure parole
Nous heurtons l’hiver têtu
Chaque arbre a sa place en l’air
Chaque roc son pied sur terre
Chaque ruisseau son eau vive
Nous nous n’avons pas de feu.
— Paul Eluard, Le feu, dans Dignes de vivre (1944)
La bonne neige le ciel noir
Les branches mortes la détresse
De la forêt pleine de pièges
Honte à la bête pourchassée
La fuite en flèche dans le cœur
Les traces d’une proie atroce
Hardi au loup et c’est toujours
Le plus beau loup et c’est toujours
Le dernier vivant que menace
La masse absolue de la mort
— Paul Eluard, Le Loup (I), Poésie et Vérité 42
Bois meurtri bois perdu d’un voyage en hiver
Navire où la neige prend pied
Bois d’asile bois mort où sans espoir je rêve
De la mer aux miroirs crevés
Un grand moment d’eau froide a saisi les noyés
La foule de mon corps en souffre
Je m’affaiblis je me disperse
J’avoue ma vie j’avoue ma mort j’avoue autrui
Bois meurtri, bois perdu
Bois d’asile bois mort
— Paul Eluard, Derniers Instants, Poésie et Vérité 42
La nuit le froid la solitude
On m’enferma soigneusement
Mais les branches cherchaient leur voie dans la prison
Autour de moi l’herbe trouva le ciel
On verrouilla le ciel
Ma prison s’écroula
Le froid vivant le froid brûlant m’eut bien en main.
— Paul Eluard, Du dehors, Poésie et Vérité 42
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