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Tomás Ibáñez (1944) est un militant libertaire et un théoricien anarchiste.
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Tomás Ibáñez Gracia |
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Anarchisme, libertarisme civil (en), anarchisme individualiste |
Fils d’exilés espagnols, il participe très activement au mouvement libertaire, tant en France dans les années 1960, notamment au Mouvement du 22 Mars pendant Mai 68 ; qu’en Espagne à partir de la fin de la dictature franquiste.
Penseur hétérodoxe, son parcours se caractérise par une volonté constante de renouveler et d’actualiser la pensée anarchiste[1].
En plus de ses contributions théoriques, il est connu pour être l'un des deux auteurs du symbole anarchiste du A cerclé en 1964.
La vie de Tomás Ibáñez est marquée par l'anarchisme dès son enfance : fils d'un exilé libertaire en France, il participe dans les années 1960 aux cercles étudiants anarchisants, alors que presque personne n'osait contester l'hégémonie du Parti communiste. En 1968, il fait partie du Mouvement du avec Daniel Cohn-Bendit et Jean-Pierre Duteuil, et participe à diverses actions jusqu'à son arrestation le .
En 1973, il revient en Espagne et tente de reconstruire en vain le syndicat anarchiste CNT.
Il devient ensuite professeur à l'Université autonome de Barcelone dans le département de psychologie sociale jusqu'à sa retraite en 2007.
Il a écrit de nombreux essais et articles sur l'anarchisme, les sciences humaines et en particulier la psychologie sociale. Il a enrichi la pensée anarchiste avec des éléments du post-structuralisme français, notamment de Michel Foucault.
En , il explique son point de vue sur le conflit indépendantiste catalan dans un texte intitulé « Perplexités intempestives » auquel répond Miguel Amorós dans une lettre ouverte[2], puis dans un livre collectif publié en , No le deseo un Estado a nadie.
En 2022, il publie Anarquismos en perspectiva qui rassemble des textes écrits depuis soixante ans. Ils sont classés en trois thèmes : l'insertion de l’anarchisme dans la situation actuelle et ses perspectives d'évolution, les questions théoriques de la pensée anarchiste qu'il faudrait renouveler et le totalitarisme actuel et les nécessaires pratiques de résistance. Tomás Ibáñez dédie son livre à « ceux qui entretiennent le désir de révolution et le manifestent dans leurs pratiques quotidiennes de lutte ».
Selon les auteurs de l’ouvrage « A cerclé, histoire véridique d’un symbole »[3], ce signe remonterait à 1964. Le symbole est proposé par Tomás Ibañez et René Darras[4], en , dans le Bulletin des Jeunes libertaires, « à l'ensemble du mouvement anarchiste », comme projet de signe de ralliement. Afin de « trouver un moyen plus pratique et rapide de minimiser le temps et la longueur de signature sous les textes et slogans. » Un symbole aussi rapidement identifiable que la croix , la svastika ou la faucille et le marteau. Le A cerclé a l’avantage d’être plus facilement exécutable. Il faut cependant attendre l’après Mai-68 pour qu’il se répande et se banalise dans le monde entier[5].
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