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La forteresse de Tilbeşar, appelée Turbessel par les croisés et Tell Bâchir par les Arabes (en arabe : tall bāšir, تل باشر), est un tell qui se situe entre les villages de Belören, Gündoğan[1] et Yeniköy dans le district d'Oğuzeli de la province de Gaziantep en Turquie.
Tilbeşar (fr) Turbessel, (ar) تل باشر | |||
Localisation | |||
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Pays | Turquie | ||
Province | Gaziantep | ||
District | Oğuzeli | ||
Coordonnées | 36° 52′ 26″ nord, 37° 33′ 30″ est | ||
Géolocalisation sur la carte : Turquie
Géolocalisation sur la carte : province de Gaziantep
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À 12 km au sud d'Oğuzeli et à 28 km au sud-est de Gaziantep, il est riche de nombreux sites archéologiques[2]. Il est dans la vallée de la rivière Sajour, affluent de la rive droite de l'Euphrate, qu'elle rejoint en Syrie. La vallée est une route naturelle pour aller de la haute Mésopotamie vers le plateau anatolien, ce qui fait la valeur stratégique de la position de la forteresse.
Le site de Tilbeşar se présente sous la forme d'une colline de 40 m) de hauteur au bord de la rivière Sajour. Il a été occupé dès le néolithique (VIe millénaire av. J.-C. et possède d'importants vestiges datant du chalcolithique (IVe millénaire av. J.-C.)[3].
Pendant la période du bronze moyen, il se développe une ville au pied du tell, qui s'étend alors sur 56 ha (vers 2600 av. J.-C.). La ville est particulièrement prospère autour de 2400/2300 av. J.-C. Le site connaît une première éclipse autour de 2300/2200 av. J.-C. et une autre en 2100/2000 av. J.-C., elle connaît un renouveau en 1800 av. J.-C. pour être finalement abandonnée vers 1600 av. J.-C.[4].
Le , la forteresse est en grande partie détruite par deux séismes[5].
La ville reprend de l'importance pendant la période médiévale aux XIe et XIIe siècles. Sous le nom de Turbessel, la forteresse devient la résidence des comtes d’Edesse[3].
En 1097, pendant la première croisade, Baudouin de Boulogne, frère de Godefroy de Bouillon prend les forteresses de Ravendel et Turbessel, qu’il laisse en fief aux compagnons arméniens qui l’ont guidé. Il est appelé à Édesse par l’arménien Thoros qui est menacé par les Seldjoukides. Baudouin de Boulogne répond à cet appel et se fait adopter comme successeur de Thoros. À la mort de Thoros, Baudouin devient ainsi comte d'Édesse (1098).
En 1100, lors de la mort de Godefroy de Bouillon, Baudouin de Boulogne confie le comté d'Édesse à son cousin Baudouin du Bourg. Son cousin Josselin l'y rejoint en 1101 et se voit confier le comté d'Édesse sous le nom de Josselin Ier d'Édesse.
En , près de Turbessel, Tancrède d’Antioche, avec 1500 chevaliers et fantassins francs, et 600 cavaliers turcs envoyés par Ridwan d'Alep affronte Baudouin du Bourg et les 2000 hommes de Jawali, atabeg de Mossoul. Tancrède et Ridwan prennent l’avantage. Les hommes de Jawali se réfugient à Turbessel.
À partir de 1110, Mawdûd ibn Altûntâsh, atabeg de Mossoul, reprend l’offensive contre les Francs et attaque le comté d’Édesse. Mawdûd tente d’assiéger successivement Édesse puis Turbessel, mais doit lever le siège à chaque fois, et Josselin réussit une sortie qui surprend l'arrière garde de l'armée turque alors qu'elle fait retraite[6].
Un jour de 1113, des messagers envoyés par Baudouin du Bourg au prince d’Antioche font étape à Turbessel. Là Josselin leur parle de la situation économique, leur fait valoir que le comte d’Édesse est ruiné et leur propose de rejoindre son service. Apprenant la nouvelle, Baudouin entre dans une violente colère contre celui qu’il considère comme un ingrat. Ne voulant pas tenter de prendre d’assaut Turbessel, il feint d’être gravement malade et appelle Josselin à Édesse. Josselin, espérant la succession du comté, accourt, mais est jeté en prison dès son arrivée et doit renoncer à Turbessel[7].
Le 28 novembre 1144, alors que le comte Josselin II d'Édesse s'est retiré à Turbessel, Zengi l'atabeg de Mossoul et d'Alep fait le siège d'Édesse qu'il prend fin décembre. En 1146, Zengi meurt assassiné, son fils Nur ad-Din lui succède comme émir d'Alep. Josselin II tente de reconquérir Édesse, mais sans succès.
En 1147, la deuxième croisade, menée par le roi de France Louis VII et par Conrad III de Hohenstaufen empereur germanique, débarque en Syrie. Au lieu d’attaquer Nur ad-Din, qui représente le vrai danger pour les états francs, les croisés préfèrent faire leur pèlerinage à Jérusalem puis tentent de prendre Damas, alors que son émir est un allié traditionnel des Francs. Cette maladresse renforce le sentiment antichrétien des Damascènes. Mu'in ad-Din Unur, résiste, fait appel à toutes les troupes damascènes et demande l’aide de Nur ad-Din, qui arrive avec son armée. Pour éviter que Damas ne tombe sous le contrôle du Zengide, les croisés doivent lever le siège[8]. Le sultan seldjoukide de Rum Mas`ûd Ier attaque et occupe le nord de ce qui reste du comté d’Édesse. Nur ad-Din assiège Turbessel, mais l’arrivée de Baudouin III l’oblige à lever le siège. Le comte Josselin II est capturé peu après, le 4 mai 1150 en se rendant à Antioche, et Turbessel est de nouveau assiégée, mais défendue avec acharnement par la comtesse Béatrice d’Édesse. Finalement, constatant ses limites à défendre la citadelle et avec l’accord du roi, elle cède ce qui reste du comté aux Byzantins, mais ces derniers se révèlent incapable de défendre la ville et Hanas, un lieutenant de Nur ad-Din, la prend le 12 juillet 1151[9].
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