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quantité insuffisante de thrombocytes (plaquettes) dans le sang De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Une thrombopénie (ou thrombocytopénie[1], ou hypoplaquettose[2]) est une anomalie de la quantité de thrombocytes (plaquettes) dans le sang, caractérisée par une diminution du nombre de thrombocytes en dessous du seuil de 150 giga (G) thrombocytes par litre ou une diminution de 50 % par rapport au niveau de référence[3].
Médicament | Argatroban, desmopressine, lépirudine, Anagrélide, eltrombopag, ruxolitinib, romiplostim, rituximab et lépirudine |
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Spécialité | Hématologie |
CIM-10 | D69.6, P61.0 |
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CIM-9 | 287.3, 287.4, 287.5 |
OMIM | 188000 313900 |
DiseasesDB | 27522 |
MedlinePlus | 000586 |
MeSH | D013921 |
Patient UK | Thrombocytopenia |
La quantité normale de thrombocytes dans le sang se situe entre 150 G/L et 400 G/L[4].
La thrombopénie peut être asymptomatique ou se révéler par un purpura ; on parle alors de purpura thrombopénique.
L'enquête étiologique doit être exhaustive devant une simple anomalie de l'hémogramme, mode de découverte le plus fréquent, et comporte obligatoirement une entrevue, un examen clinique complet et des investigations complémentaires qui permettront de poser rapidement le diagnostic.
Veuillez noter que 150 giga plaquettes par litre équivaut à 150 000 plaquettes par millimètre cube (ancienne unité parfois utilisée).
Qu'elle soit symptomatique ou non, une thrombopénie ne doit jamais être négligée.
Schématiquement et selon son importance, elle peut orienter vers une pathologie maligne, témoigner de la gravité d'une maladie habituellement bénigne ou encore potentiellement provoquer le décès.
Devant le nombre de causes de cette anomalie fréquente en milieu hospitalier, il faut savoir orienter efficacement le diagnostic.
Une thrombopénie ne peut être décrite qu'à partir d'une formule sanguine (hémogramme). De plus, elle n'est pas synonyme de purpura ou d'hémorragie, même si de nombreuses thrombopénies peuvent s'exprimer de ces manières.
Quelques remarques doivent être émises en préambule :
Le risque hémorragique est estimé comme suit :
Deux mécanismes principaux sont à l'origine d'une thrombopénie. Ils constituent une des données fondamentales du diagnostic :
L'origine d'une thrombopénie peut être :
Dans les antécédents lointains, on s'enquerra des grossesses chez la femme, des éventuelles transfusions ou d'une toxicomanie. Les prises médicamenteuses et traitement en cours doivent être précisés ainsi que les vaccinations.
Entre les symptômes cataclysmiques rares, faisant suspecter un mécanisme immunologique, et la découverte fortuite, beaucoup plus fréquente, il existe tout un éventail de situations.
Dans ces cas, un syndrome hémorragique constitue la principale plainte du patient et la durée de ces signes donne une idée de l'évolution de l'affection et peut parfois être un élément d'orientation diagnostic.
Ils sont liés non seulement à la maladie causale mais aussi aux conséquences d'un syndrome hémorragique responsable d'une anémie aiguë.
Ils sont de couleur rouge foncé ou bleutée, ne disparaissent pas à la pression et passent successivement par les couleurs de la biligénie avant de disparaître sans séquelle. Répétés et suffisamment prolongés, ils peuvent prendre une couleur brun ocre, à cause de l'hémosidérine qui s'y dépose.
L'examen du fond d'œil doit être systématique en cas de signes purpuriques et/ou de thrombopénie profonde à la recherche d'une hémorragie rétinienne, ce qui constituerait un facteur de risque pour une hémorragie cérébroméningée.
Diagnostic différentiel : tout purpura n'est pas obligatoirement le témoin d'une thrombopénie.
En présence d'une thrombopénie, il faut rechercher les différents signes de saignements cachés (génito-urinaires ou digestifs) et en évaluer leur conséquences, notamment l'anémie en recherchant une pâleur ou un temps de recoloration prolongé.
Le reste de l'examen doit comporter un examen cutané et articulaire à la recherche de signes de connectivite.
C'est l'élément majeur d'orientation du diagnostic.
Puisque les plaquettes ne sont pas les seuls éléments sanguins impliqués dans l'hémostase il faut d'autres informations pour évaluer la fonction de coagulation. Le bilan doit comporter au minimum un taux de prothrombine, un temps de céphaline activée (TCA), un dosage du fibrinogène et un temps de saignement (TS). Ce bilan sera éventuellement complété par le dosage des facteurs du complexe prothrombinique, des produits de dégradation de la fibrine (PDF) et des complexes solubles.
Le reste de l'exploration est fonction des données cliniques et de l'hémogramme.
L'étude de la moelle est obligatoire.
Les mégacaryocytes sont normaux mais leur développement est inhibé par la présence de cellules anormales qui prennent le peu d'espace disponible dans la moelle osseuse :
La leucémie aiguë doit être redoutée car la thrombopénie est précoce et parfois importante au moment de la découverte. Dans les autres affections citées, la thrombopénie est plus tardive et moins surprenante ;
Certains sont de diagnostic rapide. Dans certains cas, l'aspect des plaquettes est suffisant pour poser un diagnostic comme dans les mégaloblastoses par déficit vitaminique, les myélodysplasies primitives ou secondaires ou encore les aplasies médullaires, qui, elles, doivent être confirmées par une biopsie ostéo-médullaire.
Les autres exigent une exploration plus poussée pour être affirmée : Par exemple, l'hémoglobinurie paroxystique nocturne qui peut conduire à terme à une aplasie médullaire ou à une leucémie aiguë, thrombopénie cyclique plus rare que les neutropénies cycliques.
Parfois héréditaires et retrouvées à l'anamnèse, ces affections comportent une thrombopénie qui est ou non l'élément principal de la maladie.
Exemples : Le diagnostic d'aplasie médullaire de Fanconi est porté chez le petit enfant, l'amégacaryocytose avec ou sans aplasie radiale dès la naissance.
Dans les maladies ci-après, la thrombopénie par mégacaryocytopoïèse inefficace n'est qu'un des éléments de la symptomatologie.
D'autres mutations génétiques peuvent entraîner une thrombopénie : mutation sur le gène de la filamine A[5], sur ACTN1[6] ou TPM4[7].
Citons les thrombopénies du nouveau-né de mère absorbant des thiazidiques, ayant subi une chimiothérapie, une irradiation ou ayant souffert d'alcoolisme aigu.
La plupart des agents antimitotiques sont susceptibles d'induire une thrombopénie par toxicité directe sur les précurseurs plaquettaires.
En dehors des agents antimitotiques, les œstrogènes, thiazidiques, tolbutamide et l'alcool ont une action plus spécifique sur les mégacaryocytes.
Devant le nombre de causes centrales, il est nécessaire de s'orienter par la fréquence respective des pathologies :
Dans le syndrome hémolytique et urémique de l'enfant, la situation est voisine mais les signes neurologiques sont au second plan.
Physiologiquement, la rate est un lieu de stockage plaquettaire, ce qui explique la thrombocytose (excès de plaquettes) des splénectomisés.
Une splénomégalie s'accompagne donc d'une augmentation du nombre de cellules emmagasinées. On retrouve une pancytopénie modérée avec des plaquettes aux alentours de 100 000 /mm3. Un signe en faveur est la leucopénie sans inversion de formule. La cause la plus fréquente est la cirrhose hépatique.
D'autres séquestrations sont possibles : brûlures étendues, hypothermie…
La compensation du déficit de globules rouges induit une hypoplaquettose et une leucopénie modérées, en bonne partie parce que les matières transfusées ne contiennent pas de plaquettes, ce qui dilue le nombre de plaquettes présentes au départ.
Dans la circulation extracorporelle (CEC), les plaquettes sont consommées au niveau des surfaces artificielles.
Chez la femme enceinte, le nombre de plaquettes peut descendre jusqu'à 100 000 /mm3 sans que cela soit anormal[8].
Il faut individualiser les facteurs aggravants :
Il faut détecter les risques hémorragiques suivants qui correspondent à une gradation dans la gravité :
Parfois, le tableau d'hémorragie méningée apparaît brutalement, à la faveur d'une lésion artérielle sous-jacente.
La transfusion de plaquettes n'est utile que dans les thrombopénies centrales profondes ou après les transfusions ou perfusions massives. Il faut vérifier au huitième jour l'absence d'allo-immunisation, c'est-à-dire que le corps du receveur ne finisse par reconnaître les plaquettes transfusées comme un ennemi, ce qui rendrait inefficace les transfusions ultérieures. Dans certains cas, on pratique des transfusions d'immunoglobulines. Les transfusions peuvent être « thérapeutiques » (le patient est en train de saigner) ou « prophylactiques » (le patient risque de saigner). Le seuil le plus communément admis est de 10 000 plaquettes par millimètre cube[9].
Dans tous les cas, il convient d'éviter tous les gestes qui pourraient être à l'origine d'hémorragies (injections intramusculaires, ponctions, médicaments interférant avec la coagulation…). Les règles peuvent être contrôlées par la contraception.
En cas de cause médicamenteuse immunoallergique, l'arrêt du médicament s'impose et amène la rétrocession de la thrombopénie.
Le traitement du purpura thrombopénique idiopathique est envisagé séparément.
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