La Thalassocratie étrusque est un terme historiographique qui désigne l'expansion territoriale, culturelle et commerciale étrusque par l'implantation maritime de nombreux établissements coloniaux au cours de la période allant du VIIIe au Ve siècle av. J.-C. afin de conforter les positions économiques sur une partie du bassin méditerranéen[1].

Témoignages archéologiques

La présence étrusque est attestée sur le littoral tyrrhénien par le site portuaire de Gravisca fondé au VIe siècle av. J.-C.[2] qui constitue un emporion, c'est-à-dire une sorte de port franc.

En Gaule méditerranéenne, les Étrusques sont présents en Languedoc et en Provence au VIIe et VIe siècles av. J.-C., en particulier à Lattara site protohistorique localisé dans l'agglomération de la commune de Lattes, dans le département de l'Hérault[3] et Pech Maho, localisé dans l'actuel département de l'Aude[4].

« Les premiers qui réussissent à construire un réseau efficace d'échanges sur les rivages gaulois sont les Étrusques [...]. Pendant près de trois quarts de siècle (des environs de 625 aux environs de 550 av. J.-C.) les Étrusques vont occuper une position dominante dans les transactions maritimes qui se développent en Provence et en Languedoc »

 Michel Py, 1993[5],[6].

En Ligurie, leur présence est attestée de manière ponctuelle[7], sur le site de Luna dès la période archaïque et en Haute-Corse on note la présence de vestiges d'un comptoir colonial étrusque sur le site d'« Alalia »[8],[9].

Sur l'île d'Elbe[10],[11], les analyses de terrain effectuées au XIXe siècle av. J.-C. mettent en avant l'existence de zones d'extractions minérifères[12], dont la datation atteste d'une implantation étrusque au cours de la 1re phase de l'âge du fer[11],[13]. L'île d'Elbe semble être une plaque tournante des exportations étrusques[12] avec la présence d'un important emporion[10].

Bibliographie

  • (it) Mauro Cristofani, « Il testo di Pech-Maho : Aleria e i traffici del V secolo a. C », dans collectif, Mélanges de l'École française de Rome : Antiquité, vol. 105, Rome, Publications de l'École française de Rome, (DOI 10.3406/mefr.1993.1820, lire en ligne), pages 833 à 845. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Laurent Hugot, « La Grèce et l’Étrurie dans l’Ouest de la France », dans Dominique Frère (dir.), L’archéologie méditerranéenne et proche-orientale dans l’ouest de la France : Du mythe des origines à la constitution des collections, vol. 115-2, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest », (ISBN 978-2-7535-0669-5, DOI 10.4000/abpo.334, lire en ligne), pages 107 à 120.
  • Thierry Piel, « Luci et fora : des structures « supraciviques » et interethniques dans le monde étrusco-latin », dans François Clément ; John Tolan ; et Jérome Wilgaux (directeurs d'ouvrage), Espaces d'échanges en Méditerranée : Antiquité et Moyen Âge : Antiquité et Moyen Âge, Rennes, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 978-2-753531-55-0, lire en ligne).Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Michel Py, Lattara (Lattes, Hérault). Comptoir gaulois méditerranéen entre Étrusques, Grecs et Romains, Errance, .Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Pascal Ruby, « Tarquinia, entre la Grèce et Sala Consilina : Éléments pour l'étude de la circulation des biens de prestige dans l'Italie centrale et méridionale protohistorique », dans collectif, Mélanges de l'École française de Rome : Antiquité, vol. 105, Rome, Publications de l'École française de Rome, (DOI 10.3406/mefr.1993.1819, lire en ligne), pages 779 à 832. Document utilisé pour la rédaction de l’article

Notes et références

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