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En mathématiques, le théorème de Portemanteau (ou encore théorème porte-manteau) est un théorème de probabilité qui fournit une liste de caractérisations de la convergence en loi d'une suite de variables aléatoires.
Théorème de Portemanteau[1] — Soient un espace métrique. Soit une suite de variables aléatoires à valeur dans (pas nécessairement définies dans le même espace probabilisé). Les cinq assertions suivantes sont équivalentes :
Ici, désigne la frontière, ou le bord de A.
Lorsque ces conditions équivalentes sont remplies, on dit que la suite de variables aléatoires convergent en loi vers . La première formulation est généralement utilisée comme définition de la convergence en loi.
D'un point de vue pratique, les propriétés 2 à 5 sont rarement utilisées pour démontrer la convergence en loi, mais la propriété 5 est certainement une conséquence importante de la convergence en loi. D'une part, la propriété 5 préfigure le théorème de l'application continue (en) ; par ailleurs la propriété 5 possède un cas particulier d'usage fréquent, dans le cas où E est la droite réelle :
Proposition — Si Xn converge en loi vers X, alors, dès que la fonction de répartition F de X est continue en x, on a :
où Fn désigne la fonction de répartition de Xn .
Cette proposition est en fait une équivalence[pas clair], et sert souvent, dans le cas des variables aléatoires réelles, de définition de la convergence en loi. En effet, d'un point de vue pédagogique, elle permet d'utiliser efficacement cette notion sans pour autant avoir eu à construire préalablement la théorie de la mesure.
Dans le cas de variables aléatoires à valeurs dans un ensemble dénombrable, muni de la topologie discrète, le théorème de Portemanteau donne un critère très simple de convergence en loi.
Proposition — Soient et des variables aléatoires à valeurs dans un ensemble dénombrable . alors converge en loi vers si et seulement si :
Cette démonstration est adaptée de Billingsley 1999, p. 16-17.
L’énoncé précédent du théorème de Portemanteau affirme que différents modes de convergence sont équivalents. Néanmoins, rien ne garantit a priori que les différentes topologies associées à ces modes de convergence soient identiques.
Le théorème peut donc être généralisé en une version topologique.
Proposition[5] — Soit un espace métrique et l'ensemble des mesures de probabilité sur l'espace mesurable , où désigne la tribu borélienne sur .
Les quatre familles suivantes constituent des prébases d’une même topologie sur :
Il peut être par la suite démontré que la distance de Lévy-Prokhorov engendre la topologie de la convergence faible. Celle-ci étant métrisable, elle est de plus séquentielle et donc entièrement caractérisée par ses suites convergentes.
D'après Billingsley[6] ou Kallenberg[7], le théorème de Portemanteau est dû à Alexandrov[8]. Dans la deuxième édition de Convergence of Probability Measures, Billingsley attribue le théorème à Jean-Pierre Portmanteau[9], de l'université de Felletin, dans un article de 4 pages que Jean-Pierre Portmanteau aurait publié en 1915 dans les Annales de l'Université de Felletin, sous le titre farfelu « Espoir pour l'ensemble vide ? ». Il s'agit d'un canular : il n'y a pas de mathématicien portant le nom de Jean-Pierre Portmanteau, et il n'y a jamais eu d'université à Felletin.
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