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Terre de bouddha ou champ de bouddha (pal. buddhakkhetta, sk. buddhakshetra, ch. fotu 佛土, jap. butsudo 仏土), est un terme bouddhiste qui désigne un domaine de l’univers où, selon la cosmologie bouddhiste, réside un bouddha[1] et où il enseigne.
Selon Jérôme Ducor, une terre ou un champ de bouddha est champ de réalisation d'un bouddha parfaitement accompli. Cette conception s'enracine dans le fait qu'un bouddha continue à agir après son éveil, faisant « œuvre de bouddha » et répandant les fruits de sa réalisation sur les êtres qui ne sont toujours pas éveillés, et cela grâce à l'enseignement de la voie vers la délivrance[2].
Selon le Mahavamsa, le domaine de sa vie terrestre est le jâtikkheta, qui peut être impur (chin. suitu, jap. edo 穢土) ou mixte, par exemple notre monde, comme le jâtikkheta du bouddha Shakyamuni. Le domaine dans lequel s’étend son enseignement est l’ânâkkheta. Le domaine dans lequel s’étend sa sagesse et sa connaissance est le visayakkheta, considéré comme illimité. Les deux derniers sont des terres pures (chin. jingtu, jap. jodo 淨土) résultant de ses réalisations et manifestant ses qualités ; ceux qui ont une affinité pour elles y renaissent. Toujours selon le Mahavamsa, un buddhakhetta équivaut à 61 milliards d’univers[3]. Le concept est particulièrement développé dans le mahayana, dans les sutras du Lotus et de Vimalakirti et ceux consacrés à certains bouddhas comme Amitabha, dont la terre pure est de loin la plus connue parce qu'elle au centre des croyances et pratiques du courant Terre pure, l’un des plus importants du bouddhisme.
Bien que certains textes décrivent les terres pures comme des domaines éloignés de notre monde, les sutras du Lotus et de Vimalakirti affirment qu’elles naissent dans le monde impur même autour d'un bodhisattva, en vertu de la pureté de son esprit ; elles sont composées des êtres qui s’élèvent spirituellement grâce à son enseignement[4].
Selon ces sutras, il existe une différence de qualité entre les terres pures des différents bouddhas. La terre pure d’Amitabha elle-même cède le pas selon certains[5] à celle du bouddha Padmavati. Les courants Tiantai et Tendai, fortement influencés par le Sutra du Lotus, envisagent quatre terres auxquelles on accède selon son degré de conscience : la terre de la Résidence commune[pas clair] (chin. tongjutu, jap. dokyodo 同居土), accessible à tous ; la terre des Moyens habiles et des Résidus (chin. fangbianyouyutu, jap. hoben uyodo 方便有餘土), accessible aux auditeurs, aux pratyekabuddhas et aux bodhisattvas aux premières étapes de leur pratique ; la terre de la Rétribution vraie (chin. shibaotu, jap. jippo-do 實報土) où vivent les bodhisattvas avancés ; la terre de la Lumière paisible (chin. jiguangtu, jap. jakko-do 寂光土) accessible aux dharmakayas.
Le courant Rien que conscience envisage aussi quatre terres correspondant aux quatre corps du bouddha connus de cette école – au lieu des trois corps de la plupart des courants : la terre de la Nature du Dharma (chin. zishouyongtu, jap. jijuyudo 自受用土) du dharmakaya, la terre de Réception et Emploi spontanés (chin. zishouyongtu, jap. jijuyudo 自受用土) ainsi que la terre de Réception et Emploi conférés (chin. tashouyongtu, jap. tajuyudo 他受用土) du sambhogakaya, la terre de Métamorphoses (chin. bianhuatu, jap. hengedo 變化土) du nirmanakaya.
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