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épisode biblique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La tentation du Christ (ou les tentations, au pluriel) est un épisode de la vie de Jésus de Nazareth, telle que décrite dans les trois Évangiles synoptiques, qui relate le séjour de Jésus au désert et sa tentation par le Diable.
L'épisode est relaté brièvement dans l'Évangile selon Marc, et avec beaucoup plus de détails dans les Évangiles selon Matthieu et selon Luc, qui sont plus tardifs. La scène se situe juste après le baptême du Christ, pendant lequel l'Esprit est descendu sur lui.
Dans Mc 1 aux versets 12-13, l'Esprit pousse Jésus au désert, dans lequel il est tenté quarante jours par Satan, vivant parmi les bêtes sauvages, avec des anges qui le servent.
Dans Mt 4 aux versets 1-11, c'est le Diable qui tente Jésus, après quarante jours de jeûne. Trois suggestions lui sont faites : transformer des pierres en pain, pour calmer sa faim ; se jeter du sommet du Temple de Jérusalem (pour voir si Dieu le protège et retient sa chute) ; s'incliner et se prosterner devant le Diable pour obtenir le pouvoir sur tous les royaumes du monde. Jésus refuse à chaque fois en citant un passage du livre du Deutéronome. Le Diable le quitte alors et des anges viennent le servir.
Dans Lc 4 aux versets 1-13, le récit est très similaire à celui de Matthieu, sauf que la deuxième et la troisième tentation sont interverties, peut-être pour terminer le récit à Jérusalem, ville où Jésus sera crucifié. Luc ajoute 4:13 « Après l'avoir tenté de toutes ces manières, le diable s'éloigna de lui jusqu'à un moment favorable ». (Louis Segond 1910)
Les tentations dans le désert comptent parmi les plus importantes omissions dans l'évangile de Jean. Néanmoins, certains auteurs ont détecté des relations entre les trois tentations de Matthieu et des incitations dans le quatrième évangile[1]. Par exemple :
Dès le IIe siècle, Irénée de Lyon analyse dans son traité Contre les hérésies[2] la résistance du Christ à la tentation comme la victoire finale contre le Diable qui avait provoqué la chute d'Adam. Le Christ peut donc être considéré comme le nouvel Adam (« ...de même que la mort avait triomphé de nous par un homme, de même à notre tour nous avons triomphé de la mort par un homme. »).
De nombreux commentaires ont été faits par les théologiens des premiers siècles (Origène, Augustin d'Hippone...), dont beaucoup sont cités par Thomas d'Aquin dans sa Somme théologique[3], vers 1270 : il y propose des réponses aux questions de la raison de la tentation, du lieu et du moment, du genre et de l'ordre des tentations.
Chez Jean Calvin, au XVIe siècle, ce passage des Évangiles est l'occasion de souligner que les tentations, même si elles ne sont pas suscitées directement par Dieu, sont voulues par lui[4] (c'est d'ailleurs ce que disaient déjà Thomas d'Aquin et Irénée de Lyon).
Dans le Catéchisme de l'Église catholique[5] de 1992, l'accent est remis sur le parallèle entre la tentation du Christ, celles d'Adam et des Hébreux dans le désert. Par obéissance à Dieu son Père, Jésus, nouvel Adam, résiste à Satan. Cette victoire anticipe sa passion.
De nombreux auteurs anglo-saxons, principalement unitariens (John Simpson 1804, John Epps 1842), rationalistes (Isaac Newton, Thomas Hobbes 1651) ou latitudinaristes (Arthur Sykes 1737, Hugh Farmer 1761) ont vu les trois tentations comme une parabole, ayant une origine soit de Matthieu ou de Jésus lui-même, pour décrire les quarante jours de préparation avant son ministère au sein du peuple.
Dans le calendrier chrétien, les quarante jours de jeûne du Christ sont à l'origine du temps du Carême.
La tentation du Christ a été un sujet fréquemment choisi dans l'art et la littérature de culture chrétienne :
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