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Sévère Sebokht est un évêque et savant syrien, né à Nisibe (Syrie) vers 575 et mort à Qinnasrin (appelé aussi Kennesrin ou Qenneshrê), en Syrie, en 667.
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Sévère Sebokht est l'une des figures de proue de la culture ecclésiastique, philosophique et scientifique de la Syrie de l'Antiquité tardive, bien que peu d'éléments de sa vie soient connus.
Né sur le territoire perse à Nisibe, il enseigne à l’École théologique de Nisibe, puis, en 612, quitte son poste après une querelle doctrinale entre nestoriens. Il se rattache à l'Église monophysite syrienne, et réside au monastère de Kennesrin (le « nid d'aigle ») près d'Europos sur la rive de l'Euphrate, l'un des hauts lieux du savoir grec de l'est de la Syrie, puis est consacré évêque du même titre[1]. Il a continué à écrire au moins jusqu'en 665.
Comme beaucoup de ses contemporains, Sévère était biculturel, participant à l'influence grecque byzantine tout en étant complètement immergé dans son milieu culturel syrien. Il n'a, cependant, cessé de critiquer la tendance à l'hégémonie culturelle du monde parlant le grec sur celui des provinciaux.
Il enseigne et commente la philosophie d'Aristote, en particulier la logique et les syllogismes ; Sévère a écrit, en 638, un traité sur les syllogismes dans les Premiers Analytiques et des commentaires sur d'autres textes philosophiques. Il a traduit en syriaque le commentaire de Paul le Perse sur le traité De l'interprétation d'Aristote.
Sévère a aussi joué un rôle important dans la transmission de concepts indiens en Syrie et en définitive dans le monde islamique. Dans un passage célèbre, il mentionne pour la première fois dans l'Orient grec les neuf symboles numériques utilisés en Inde[2].
C’est en matière d'astronomie, cependant, que l’apport de Sévère a été le plus important. Il se présente, en rupture avec la conception a-scientifique de l'ancienne École d'Antioche[3], comme un maillon fondamental dans la transmission des connaissances astronomiques ptolémaïques vers le monde syriaque et de là à la civilisation islamique. Il était familier avec « Les tables faciles » de Ptolémée, et il semble qu'il ait traduit l'Almageste en syriaque. De même, il est un lien important dans la transmission de l'astrolabe grec. Dans plusieurs passages de ses œuvres astronomiques, il se positionne fermement pour la méthode scientifique et s'oppose à l'astrologie spéculative.
Sévère a apporté deux contributions majeures en l'astronomie.
Le premier ouvrage, Traité sur l'Astrolabe, est composé en deux parties :
Ces chapitres couvrent les applications de l'instrument :
Le second ouvrage astronomique de Sévère, Traité sur les constellations, a été écrit en 660. Dix-huit chapitres originaux ont été conservés :
En 665, Sévère annexe à ce travail neuf chapitres supplémentaires, qui visent à répondre à diverses questions astronomiques, cosmologiques et mathématiques posés par Basile de Chypre, un dignitaire religieux en visite. Sont inclus les traitements des conjonctions de planètes et divers points sur les zones climatiques, l'astrolabe, la détermination de la date de Pâques en , et la date de la naissance du Christ.
Dans d'autres passages existants dans les manuscrits, Sévère traite des phases de la Lune et des éclipses, les expliquant scientifiquement pour dissiper l'idée populaire selon laquelle un dragon était responsable de tels événements.
« Ses élèves ont constitué le véritable relais avec la tradition scientifique arabe naissante puisqu'ils ont vécu et enseigné comme sujets du nouvel empire. Parmi eux, il y a Jacques d'Édesse (633-708) qui a traduit une partie de l'œuvre médicale de Galien, Athanase II d'Antioche[5] et Georges, évêque des Arabes, qui ont fait connaître, en syriaque, L'Isagoge de Porphyre, L'Organon et les Catégories d'Aristote[6]. »
Les manuscrits qui suivent contiennent des œuvres de Sévère Sebokht :
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