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système éducatif De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le système éducatif algérien assure la prise en charge de l'instruction des Algériens. Il est piloté par le ministère de l'Éducation nationale. La Constitution algérienne garantit le droit à l’enseignement pour tous[2]. L’évolution du système éducatif algérien est passée par trois périodes depuis 1962 : une politique de récupération du système colonial puis des réformes pour affirmer l’indépendance et confirmer le pouvoir national et enfin une politique de gestion des flux[2].
Système éducatif algérien | |
Amphithéâtre de l'université de Médéa | |
Système éducatif | |
---|---|
Langue de scolarisation | Arabe Français Tamazight Anglais |
Scolarité obligatoire | 6 à 16 ans |
Durée de la scolarité | |
· Primaire | 5 ans |
· Secondaire | 3 ans |
· Supérieur | 3 à 8 ans |
Organisme de tutelle | Ministère de l'Éducation nationale, Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels |
Indicateurs | |
Taux d'alphabétisation (2008[1]) | |
· Général | 77,4 % |
· Hommes | 84,1 % |
· Femmes | 70,6 % |
Scolarisation (2015) | |
· Secondaire | 1,4 million |
· Supérieur | 1,5 million |
Diplômés (2016) | |
· Secondaire | 409 000 |
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En Algérie, la première année de scolarité est la première année de primaire et la septième année de secondaire. Avant 2008, l'enseignement se composait de six années de primaire. L'école est obligatoire à partir de six ans. Avant six ans, les enfants peuvent être pris en charge par le secteur pré-scolaire (crèches).
Après le départ massif des Français au lendemain de l'indépendance en 1962, l’Algérie s'est retrouvée avec un grand déficit en enseignants augmenté par un taux de natalité des plus forts du monde. Les écoles algériennes s’inspiraient du système français et la plupart des enseignants venaient de France. Le français était la langue d’enseignement principale et l’arabe était enseigné comme seconde langue. Après l’indépendance, le gouvernement a repensé le système éducatif de manière à promouvoir les cultures arabe et berbère.
Pour faire face à cette situation, les autorités ont adopté un système de recrutement de « moniteurs » avec un niveau requis modeste, à savoir celui de la 7e année primaire et plus. De nombreux enseignants ont été recrutés ainsi après avoir réussi à des concours organisés en langue arabe et française.
Si en langue française, il était difficile de trouver des candidats répondant aux critères de niveau, en arabe par contre, on recrutait un grand nombre parmi les lettrés des écoles coraniques où il était exigé seulement de savoir lire et écrire. Les éléments enseignants du corps des moniteurs ainsi créé devaient suivre obligatoirement des cours du soir en pédagogie et en culture générale avec des niveaux I, II, III et IV et avec des examens à passer sous peine de voir leur salaire diminuer. Les cours étaient dispensés par des professeurs nationaux et étrangers recrutés sous contrats notamment parmi les Égyptiens, les Syriens, les Irakiens et parfois les Libanais pour la langue arabe, ainsi que du personnel français parmi les appelés sous les drapeaux en France choisissant d'enseigner plutôt que de passer leur service militaire, ceci suivant une convention signée entre l'Algérie et la France.
Dans les années 1970, le gouvernement a aboli les écoles privées et placé toutes les écoles sous son contrôle. L’école est devenue obligatoire pour tous les enfants de 6 à 15 ans et gratuite de la première année d’école jusqu’à l’université[3]. Dans la même période, une réforme de l’enseignement supérieur s’accompagne par la création d’un ministère de l’Enseignement supérieur et un ministère de l’Enseignement primaire, moyen et secondaire et dont leurs fonctionnements sont autonomes l'un par rapport à l'autre[4].
À la fin des années 1970, le système éducatif est arabisé, toutes les matières sont rapidement arabisées, le français étant maintenu en tant que langue étrangère. Le français reste toutefois conservé comme langue d'enseignement des matières scientifiques dans les écoles supérieures et les universités[5].
Les spécialistes constatent l’absence de données sur le système éducatif algérien, du moins de données accessibles au public. Les ministères algériens chargés de l'éducation nationale et l'enseignement supérieur ne produisent pas suffisamment de données, ou ils ne les mettent pas à disposition du public. Cela s'explique par les mauvaises performances du système éducatif algérien, car il est difficile de mesurer l'efficacité de la politique de l’éducation nationale sans données globales et l’absence de transparence qui est un frein majeur à une évaluation objective du système éducatif du pays et donc à une redevabilité des institutions chargées de l’éducation et l'enseignement supérieur[6].
En dehors du secteur public, de nombreuses écoles privées et instituts existent en Algérie pour la formation de techniciens supérieurs et de cadres. Le plan de développement 2005-2009, consacre 26 % du budget de l’Algérie au système éducatif dans son ensemble : 13,8 % pour l’éducation nationale et 6,4 % pour l’enseignement supérieur. Des programmes furent aussi mis en place pour combattre l’analphabétisme. Le taux d’analphabétisme, qui était de 90 % en 1962, est tombé à moins de 40 % en 1990[3] et à 22,3 % selon le recensement de 2008[1].
L'arabe classique est la langue d’enseignement obligatoire durant les neuf premières années. Le français est enseigné à partir de la 3e année, c’est aussi la langue d’enseignement pour les cours avancés de mathématiques et de sciences[3]. Les élèves et les étudiants peuvent aussi apprendre l’anglais, l’espagnol, l’italien ou l'allemand[7]. En 2001, la langue tamazight (le berbère) est devenue une langue nationale inscrite dans la constitution algérienne[8], en 2005, elle était étudiée dans les lycées avec une obligation de passage à l'examen. Cette décision a été suivie par d'autres pays du Maghreb notamment le Maroc et la Libye.
Le système éducatif algérien est divisé en plusieurs niveaux : préparatoire, fondamental (primaire, et moyen), secondaire, professionnel et enfin l'enseignement supérieur. Il faut prendre également en compte la formation continue qui est assurée par l'université de la formation continue.
La nouvelle loi de 2008 sur l'orientation sur l'éducation nationale[JO08 1], a fixé les dispositions fondamentales régissant le système éducatif national, et venue compléter l'ordonnance no 76-35 du qui a été le cadre de référence de l'éducation et la formation en Algérie[9]. La loi no 99-05 du , modifiée et complétée par la loi no 08-06 du a eu pour objet de fixer les dispositions fondamentales applicables à l'enseignement supérieur et l’organisation des cycles de formation supérieure. Le décret exécutif no 08-265 du est venue enrichir ces deux lois sur le régime des études en vue de l'obtention du diplôme de master et du diplôme de doctorat[9].
L'organisation et la gestion des niveaux primaire, moyen et secondaire est assurée par le ministère de l’Éducation nationale, le niveau professionnel est confié au ministère de la formation et de l'enseignement professionnels et enfin la gestion de l'enseignement supérieur est confiée au ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Les réformes de 2008[JO08 2] précisent que le système éducatif algérien pris en charge par le ministère de l’Éducation nationale comprend les niveaux d'enseignement suivants : l’éducation préparatoire, l’enseignement fondamental (regroupant l’enseignement primaire et l’enseignement moyen), l’enseignement secondaire général et technologique[10].
De plus, cette réforme a conduit à avoir des classes regroupant les générations 1995-1996, sans compter les redoublements vu que les personnes nées en 1995 sont les dernières à bénéficier du système à six ans alors que la génération 1996 est la première à inaugurer l'abolition de la sixième année de primaire.
Les réformes de l’Éducation nationale en 2008[JO08 1] ont précisé que l’éducation préscolaire prépare les enfants à l’accès à l’enseignement primaire, elle regroupe les différents stades de prise en charge socio-éducative des enfants âgés de trois à six ans[JO08 3]. Elle est dispensée dans des écoles préparatoires, des jardins d’enfants et des classes enfantines ouvertes au sein d’écoles primaires[JO08 4],[10].
Cette éducation préparatoire a pour objet de favoriser chez les enfants l’épanouissement de leur personnalité et de leur faire prendre conscience de leur corps par les jeux d’habileté sensorimotrice, de créer en eux de bonnes habitudes par l’entraînement à la vie en collectivité, de développer leur pratique du langage à travers des situations de communication induites par les activités proposées et le jeu et de les initier aux premiers éléments de lecture, d’écriture et de calcul à travers des activités attrayantes et des jeux appropriés[JO08 5]. Mais vu le caractère non obligatoire de l’éducation préscolaire, l’État a pris l'engagement de veiller au développement de cette éducation et poursuivre la généralisation avec le concours des institutions, administrations et établissements publics, des associations ainsi que du secteur privé[JO08 5].
Depuis l'indépendance de l'Algérie, la tâche du préscolaire a été diluée entre les crèches, les jardins d'enfants, ainsi que le secteur de l’éducation nationale qui comptaient 289 classes de la petite section durant l’année (1981-1982). En 1989-1990, le secteur de l’éducation nationale comptait 546 classes d’enseignement préparatoire. Ce nombre est passé à 1 159 en (1995-1996) pour atteindre 1 269 classes en (1999-2000) et 2.667 en (2004-2005). Durant l’année 2008 et avec l'adoption de la loi 08-04, ce chiffre a été multiplié par 08 en enregistrant 18.068 classes au profit de l’enseignement préparatoire qui regroupe 433 000 élèves, sans compter ceux issus des écoles privées[11].
La généralisation de l'éducation préparatoire est progressive, selon le ministère de l'éducation nationale. Elle touchera 73 % d’enfants qui sont inscrits en 2012 et une enveloppe de plus de 600 milliards de centimes fut dégagée afin d'acquérir les moyens adéquat[11]. Mais certains pensent que cette généralisation n’a pas été accompagnée de mesures de facilitation de l’intégration des enfants dans le monde scolaire. Ce qui ne facilite pas l’intégration graduelle de l'enfant dans le milieu scolaire, objectif principal de l'éducation prépartoire[12].
L'enseignement fondamental est l'étape de scolarité obligatoire dont la durée est de neuf ans[JO08 6]. Depuis la rentrée scolaire 2003/2004 l'enseignement fondamental comprend l'enseignement primaire d'une durée de cinq ans et l'enseignement moyen d'une durée de quatre ans. Avant la réforme de 2008, l'enseignement fondamental était organisé en trois cycles de trois ans : le cycle de base, le cycle d'éveil et le cycle d'orientation[9].
L’enseignement fondamental a pour objet de doter les élèves des outils d’apprentissage essentiels que sont la lecture, l’écriture et le calcul, d’acquérir des compétences qui les rendent aptes à apprendre tout au long de leur vie, de renforcer leur identité en harmonie avec les valeurs et traditions sociales, spirituelles et éthiques issues de l’héritage culturel commun, de s’imprégner des valeurs de la citoyenneté et des exigences de la vie en société, d’apprendre à observer; analyser; raisonner et résoudre des problèmes, de comprendre le monde vivant et inerte, ainsi que les processus technologiques de fabrication et de production, de développer leur sensibilité et d’aiguiser leur sens esthétique, leur curiosité, leur imagination, leur créativité et leur esprit critique, de s’initier aux nouvelles technologies de l’information et de la communication et à leurs application élémentaires, de favoriser l’épanouissement harmonieux de leur corps et de développer leurs capacités physiques et manuelles, d’encourager l’esprit d’initiative, le goût de l’effort, la persévérance et l’endurance, d’avoir une ouverture sur les civilisations et les cultures étrangères et d’accepter les différences et de coexister pacifiquement avec les autres peuples et de poursuivre des études ou des formations ultérieures[JO08 7].
L'enseignement primaire est d'une durée de cinq ans. L’âge d’admission à l’école primaire est fixé à six ans révolus sauf une dérogation d’âge est accordées selon des conditions fixées par le ministère de l'éducation nationale. La fin de scolarité dans l’enseignement primaire est sanctionnée par un examen final ouvrant droit à la délivrance d’une attestation de succès[JO08 8]. Selon le rapport sur l'état de mise en œuvre du programme d'action en matière de gouvernance de , le nombre d’effectifs scolarisés dans l'enseignement primaire pour la période (2007-2008) était de 3 931 874 ; et le nombre d'écoles primaires pour la même période était de 18 740, alors que l'encadrement dans l'enseignement primaire était assuré par 168 962 enseignants[9].
L'enseignement moyen est d'une durée de quatre ans. À la fin de la scolarité dans l’enseignement moyen et après un examen final ouvrant droit à l’obtention d’un diplôme appelé « brevet d’enseignement moyen », l'élève est admis automatiquement en 1re année secondaire général et technologique ou vers l’enseignement professionnel, en fonction de leurs vœux. Les élèves non admis ont la possibilité de rejoindre soit la formation professionnelle, soit la vie active, s’ils ont atteint l’âge de seize ans révolus[JO08 9]. En 2008, l'effectif des élèves scolarisés dans l'enseignement moyen est estimé à 2 595 748, accueillaient dans 4 272 collèges, alors que l'encadrement dans l'enseignement moyen était assuré par 116 285 enseignants[9].
Selon le ministère de l'éducation nationale la rentrée scolaire de a enregistré une hausse significative dans l'enseignement fondamental avec un effectif global de 406 285 enseignants et 8 239 000 élèves, avec un taux de scolarisation des enfants âgés de six ans s'élevant à 98,16 % en 2010[13]. Le taux de réussite à l'examen de fin de cycle primaire en 2012 est de 83,98 % avec 5 points de plus par rapport à l’année 2011[14], tandis que le taux de réussite au brevet d'enseignement moyen a atteint 72,10 % en 2012 contre 44 % en 2007, 58,68 % en 2009 et 70,35 % en 2011[15].
L'enseignement secondaire est d’une durée de trois ans, il est dispensé dans des lycées comprenne l'enseignement secondaire général et l'enseignement secondaire technologique. Il est organisé en troncs communs en première année et en filières à compter de la deuxième année. La fin de la scolarité est sanctionnée par le baccalauréat de l’enseignement secondaire[JO08 10], et par le baccalauréat de technicien pour les filières de l'enseignement technique (électronique, chimie, fabrication mécanique, etc.)[9].
L’enseignement secondaire a pour missions, outre la poursuite des objectifs généraux de l’enseignement fondamental : de consolider et d’approfondir les connaissances acquises dans les différents champs disciplinaires, de développer les méthodes et les capacités de travail personnel et de travail en équipe et de cultiver les facultés d’analyse, de synthèse, de raisonnement, de jugement, de communication et de prise de responsabilités, d’offrir des parcours diversifiés permettant la spécialisation progressive dans les différentes filières en rapport avec les choix et les aptitudes des élèves, de préparer les élèves à la poursuite d’études ou de formations supérieures[JO08 11].
La première année de l'enseignement secondaire repose sur le principe des enseignements des troncs communs : le tronc commun lettre (langues et disciplines sociales), le tronc commun sciences (sciences naturelles, sciences physiques et mathématiques) et le tronc commun technologie (mathématiques, sciences physiques, dessin technique et technologie)[9]. Au niveau de la 2e et 3e année, les enseignements se diversifient de la manière suivante[9]:
L'orientation des élèves des troncs communs de la première année secondaire vers les spécialités techniques ou généraux de l'enseignement secondaire se fait en fin d'année, selon leurs souhaits et leurs résultats obtenus. Le taux d'encadrement dans l’enseignement secondaire comptait un effectif global de 141 200 enseignants en 2010-2011[16], alors qu'il n'était que 59 964 enseignants en 2003-2004[9]. On compte 230 989 candidats scolarisés admis à l'examen du baccalauréat pour la promotion de , soit un taux de réussite de 58,84 %. Cette promotion est composée de 151 021 filles admises, soit un taux de 65,38 % sur l'ensemble des candidats inscrits à l'examen qui été de 392 540 et 79 968 admis parmi les garçons (34,62 %)[17]. Dans le cadre de la coopération franco-algérienne, il a été créé en Algérie un établissement d'enseignement secondaire français, le lycée international Alexandre-Dumas d’Alger ouvert en 2002.
Ces chiffres correspondent à l'année scolaire 2016-2017[18].
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